HP et l'attrait des ténèbres

Chapitre 28 : Jour XXV

Catégorie: T

Dernière mise à jour 22/07/2013 11:01

La nuit avait été terriblement longue. Durant des heures, l'esprit du jeune homme n'avait cessé de se dissocier, passant sans cesse de Harry à Tom, de Tom à Harry, sans que Sirius et Severus ne puissent jamais être certains de la personne qu'ils avaient face à eux. Les heures avaient défilé avec une lenteur exacerbée, et seuls les mouvements, les paroles et les cris du jeune les avaient tenus en éveil. C'est seulement à l'aube que les choses s'étaient lentement calmées, et que le silence avait envahi la petite cellule bien trop étroite pour eux trois. Mais aucun d'eux n'avait quitté la pièce. Le jeune homme ne dormait pas et semblait lutter contre un monstre invisible. Les heures avaient ainsi continué de défiler, et aucun des trois hommes n'avaient osé dire ou faire quelque chose.

Sirius était assis contre le mur, et fixait le jeune homme sans ciller, ni bouger. On aurait pu croire qu'il était resté là, paralysé, incapable désormais de se mouvoir, mort. Le jeune homme en face de lui était à peine visible dans l'obscurité de la cellule. Il était lui aussi assis contre le mur, les genoux remontés à hauteur de son maigre visage, tandis que les paumes de ses mains reposaient à plat contre le sol sale et froid de la pièce. Sa nuque tanguait dangereusement vers l'avant, lui donnant un air de poupée désarticulée. Ses paupières clignaient souvent mais n'étaient animées d'aucune sorte d'énergie, et les larmes qui coulaient sans fin sur son visage creux et émacié créaient un étrange sillon propre le long de ses joues sales. Sa bouche s'entrouvrait parfois, et sa tête basculait alors plus en avant encore.

Snape prit une lente mais longue inspiration. Potter était dans cet état depuis plus de trois heures. L'animagus avait refusé de sortir de la pièce et semblait sur le point de s'effondrer. Mais Severus ne dit rien. Il s'approcha simplement du jeune homme et posa ses doigts contre son front. Celui-ci était moite, chaud.

-Potter ?

Harry releva lentement les yeux, et hocha la tête en réponse à sa question informulée. Oui, c'était bien lui, Harry. Pas l'autre, pas le monstre.

- Pourquoi n'utilises-tu pas la légimencie ? On pourrait savoir ce qu'il pense vraiment, non ?

-J'y songe tous les jours Black – répondit Snape – mais j'ai peur que mon intrusion dans son esprit ne soit celle de trop. Je ne sais pas quelle réaction cela pourrait causer.

Sirius hocha pensivement la tête, déçu que cette idée qui lui semblait ingénieuse soit réduite en bouillie en quelques secondes. Il se leva et remplit de nouveau les verres posés sur la table basse.

Severus, lui, avait les yeux fixés sur le sol. Oui, la légimencie. Il y songeait sans cesse et il savait que ses découvertes pourraient être importantes, et lui permettre d'avoir une meilleure connaissance de l'état réel de Potter. L'excuse qu'il venait de donner à Black était valable, mais il savait au fond de lui-même qu'il tentait surtout d'échapper au scan du cerveau du gamin. Il était pétrifié, effrayé de savoir ce qu'il pourrait trouver dans l'esprit chaotique de son ancien élève. Il y aurait Potter bien sur, et toutes ses blessures personnelles, mais il y aurait aussi Tom, d'une certaine façon. Cette simple pensée le fit frissonner. Voldemort avait toujours eu, n'en déplaise à certains, un attrait bouleversant. Il savait taquiner votre esprit, amadouer vos sens, et vous chuchoter à l'oreille des mots qui transperçaient votre âme.

Snape se ressaisit avant que Black ne puisse se douter de quelque chose. Il s'était malgré lui rapproché de l'homme et ne tenait pas à ce que la guerre reprenne.

Une trêve inconsciente s'était en effet installée entre eux depuis ce matin et à dire vrai, cela allégeait considérablement l'ambiance déjà trop lourde qui régnait dans la demeure.

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