Ne m'appelle pas Potter !
La magie de Harry se manifesta pour la première fois lors du septième anniversaire des garçons. La tante Marge, la sœur de Vernon, avait été invitée à cette occasion. Comme à son habitude, et durant tout son séjour, elle avait chouchouté Dudley et ignoré Harry. Et quand elle ne faisait pas semblant de ne pas remarquer sa présence, elle émettait des commentaires désagréables sur sa tenue ou ses manières. Comme il y était habitué depuis tout petit, Harry ne faisait pas attention à son dédain. Mais il arrivait quand même qu’il ait beaucoup de mal à la supporter. Même s’il comprenait désormais que Marge ne supportait pas tout ce qui sortait de l’ordinaire. Or à ses yeux, un enfant adopté, surtout par une famille comme les Dursley, était quelque chose de dérangeant. Elle était restée une semaine chez les Dursley.
La veille du départ de Marge, Pétunia prépara un diner particulièrement élaboré. Elle mit la table sur la terrasse car la soirée d’été était douce. A la fin du repas, les deux garçons commençaient à s’agiter et Vernon leur donna l’autorisation d’aller jouer dans le jardin. Molaire, le bouledogue de Marge était couché à ses pieds, un os entre les dents. Alors que les garçons s’éloignaient, Marge rappela Dudley :
« Dudlichounet ! Viens donc voir par là. Pour te récompenser de tes bonnes manières je voudrais t’offrir quelque chose. Regarde donc ce magasine et choisit ce qui te plait ! »
Dudley, comblé, se plongea dans le magasine de jouets. En attendant qu’il fasse son choix, Marge se pencha vers son chien pour voir s’il allait bien. Elle dut considérer qu’il avait besoin d’exercice car elle prit son os et le lança vers le jardin.
« Allez mon Molaire, va chercher ! » Puis, s’adressant à Pétunia et à Vernon, elle prit un ton attendri et dit : « Ce chien est adorable, mes autres chiens aussi, bien entendu mais je ne pourrais pas me séparer de celui-là. En plus, il ne ferait pas de mal à une mouche. »
Le molosse s’était élancé à la poursuite de son bien. L’os était retombé aux pieds de Harry qui le prit, étonné, n’ayant pas vu Marge le lancer. A la vue du garçon le chien s’arrêta net. Il se mit à grogner et retroussa ses babines dégoulinant de salive. Harry, effrayé, lâcha l’os. Mais cela ne sembla pas calmer le molosse. L’enfant se souvint que les chiens de Marge lui avaient toujours manifesté de l’aversion, comme s’ils suivaient l’avis de leur maitresse, et cela ne contribua pas à le rassurer. Doucement il fit quelques pas en arrière et lança un regard implorant vers ses parents, mais ceux-ci étaient en train de parler avec animation et n’avaient pas remarqué la scène. C’est alors que Molaire s’élança en aboyant à la poursuite du garçon. Harry se mit à courir vers le seul arbre du jardin, et, quand il l’atteignit, se mit à grimper dans l’espoir d’échapper au chien en furie. Il y arrivait difficilement et le molosse gagnait du terrain. Sur la terrasse Marge ne semblait pas pressée de rappeler son chien et observait la scène, il sembla même à Harry qu’elle souriait d’un air méchant. Pétunia courait pour rejoindre son fils mais elle ne savait pas comment faire pour éloigner le chien. Harry atteignit enfin la première branche solide de l’arbre et tenta de s’y asseoir de manière stable mais il n’était pas très haut et le chien s’était mis à sauter vers lui en grognant. L’enfant, paniqué, regardait autour de lui pour essayer de trouver quelque chose pour résoudre sa situation inconfortable. Son regard s’arrêta alors sur une grosse branche morte au pied de l’arbre. Si seulement il réussissait à l’attraper assez vite cela lui permettrait de se défendre et, peut-être, de réussir à faire fuir le chien ! Mais Harry ne voyait pas comment faire pour l’atteindre, s’il descendait ne serait-ce que de quelques centimètres le chien pourrait l’attraper. Désespéré, il ne savait plus quoi faire ! Il sentit la peur l’envahir, elle noya tous ses sens et il failli lâcher prise.
C’est alors que la branche s’éleva dans les airs, comme animée par sa propre volonté, et se dirigea vers le molosse. Elle se mit à battre l’air devant lui et à le repousser vers la terrasse. Le chien, gémissant, courut vers sa maitresse et s’allongea à ses pieds. La branche retomba lourdement sur le sol.
Le temps sembla s’être arrêté, tout le monde restait bouche bée, les yeux levés vers Harry qui, lui-même, était stupéfait. Pétunia s’avança vers lui et lui tendit les bras pour l’aider à descendre de l’arbre. Il s’y abandonna, reconnaissant, et se mit à pleurer. Elle lui parla doucement :
« Chut mon chéri, tout va bien maintenant. Ne t’inquiète pas, je ne laisserai plus ce chien s’approcher. »
Elle lui prit la main et se dirigea vers la terrasse. D’une voix froide elle s’adressa à Marge :
« Votre chien à bien failli blesser Harry, et vous n’avez rien fait pour intervenir. Mon fils est terrorisé. Je vous saurais gré de garder ce monstre attaché désormais, et d’éviter de l’apporter lors de vos prochaines visites.
-Vous plaisantez Pétunia j’espère ! Répondit-elle d’un ton indigné. Tout est de la faute de ce mioche. Molaire n’aurait jamais réagi comme ça s’il ne l’avait pas provoqué. De plus… Elle hésita puis continua d’un ton incertain. De plus, je ne sais pas comment il a fait, mais ce délinquant a attaqué mon pauvre petit chou avec un branche, je suis sure qu’il l’a blessé. Mais comment a-t-il fait ? Il était sur l’arbre et la branche était par terre…
-Vous avez une mauvaise vue tout simplement ! L’interrompit Pétunia. Harry s’est servi d’une branche qui était sur l’arbre pour se défendre contre votre bête. Vous étiez éloignée depuis la terrasse, il est normal que vous n’ayez pas bien vu. Si vous vous étiez approchée pour rappeler votre sale bête, cela ne serait pas arrivé !
-Ça suffit ! Intervint Vernon. Marge, vient avec moi. Tu prendras bien un verre pour te remettre de tes émotions ? Mais je voudrais également que tu tiennes ce chien en laisse. Je n’ai pas envie qu’il aille dévaster notre jardin. Pétunia, dit-il en se tournant vers sa femme, tu veux bien t’occuper de Harry ?
-Bien entendu, viens mon chéri…
-Attends Vernon ! Ce sale gosse a attaqué mon pauvre petit Molaire et tu laisses passer ça ? Je ne dis pas que tu l’éduques mal, mais il a tout l’air d’un délinquant dans l’âme et quand ils sont faits de ce moule là il faut être ferme avec eux…
-Marge, tu n’as pas d’enfants, moi j’en ai deux. Et je sais que Harry n’aurait jamais agressé ton chien. Répondis son frère.
-Puisque je te dis que Molaire n’aurait jamais attaqué personne sans provocation ! Il a dû lui lancer des cailloux ou quelque chose comme ça. Renchérit-elle en jetant un regard accusateur vers Harry qui ne savait pas quoi dire pour se défendre. C’est alors que Dudley intervint :
-Non c’est pas vrai ! J’ai vu comment c’était et c’est ton chien qui a commencé à grogner sur Harry, Tata. Harry ne l’aurais jamais attaqué je te jure ! »
Marge lui lançant un regard presque blessé, comme si l’enfant l’avait trahi. Puis reprenant de la contenance elle dit :
« Très bien, puisque tout le monde semble contre moi, croyez ce que vous voulez ! Mais ne venez pas pleurer quand la police vous le ramènera dans quelques années. Vernon, je veux bien un verre s’il te plait. » Elle s’éloigna pour aller s’avachir sur une chaise.
Pétunia entraina Harry à l’intérieur de la maison. Il se laissa faire. Il était comme sans volonté et cela inquiéta sa mère. Elle l’emmena dans sa chambre et le fit asseoir sur son lit. Elle attendit de voir s’il voulait commencer à parler mais ce ne fut pas le cas. Elle dit alors doucement :
« Harry… Que s’est- il passé mon chéri ? J’ai cru voir… Mais je ne suis pas sure…
-Tu as bien vu je crois. Dit-il d’une petite voix. Je voulais faire partir le chien, j’ai vu la branche mais elle était tout en bas, j’avais très peur et je ne savais pas quoi faire ! Et puis la branche a bougé, c’était comme si elle bougeait toute seule mais je savais que c’était moi qui la contrôlait. Je ne voulais pas attaquer Molaire mais je voulais qu’il parte ! Oh Maman, est-ce que je suis un monstre ? Il éclata en sanglots.
-Non mon petit, mon cher petit garçon. Tu n’es pas un monstre ! Tu étais en danger et ton corps a réagi, ta… magie s’est déclenchée pour te protéger mais tu n’as rien fait de mal.
-Mais, j’ai attaqué un être vivant avec Ça. Je suis dangereux ! Je ne pouvais pas vraiment contrôler, et si je vous avais attaqué après sans faire exprès ? Vous m’aviez dit que ce que j’avais en moi était mauvais et vous aviez raison.
-Peut-être mais toi tu n’es pas mauvais. Cette chose est dangereuse, c’est vrai. Mais au fil du temps tu sauras la retenir, tu sauras ne pas l’utiliser. Je te fais confiance mon chéri, tu n’es pas comme ces sorciers qui l’utilise pour faire le mal. Tu es quelqu’un de normal qui portes quelque chose dont tu ne veux pas. Et tu sauras contrôler tout ça, croit moi.
-Mais comment ? Tout à l’heure… J’avais tellement peur, je ne sentais plus rien, je ne voyais plus rien et c’est à ce moment-là que ça est déclenché. Je ne saurais jamais la retenir ! Harry semblait découragé.
-On va trouver un moyen… Je pense que Ça se déclenchera si tu as peur ou si tu es en colère. Alors dans ces cas-là il faut que tu penses à autre chose… que tu détournes l’attention de ton esprit en quelques sortes. On pourrait te trouver une comptine que tu réciterais dans ta tête dans ces cas-là. Par exemple… Elle commença à réciter une comptine de son enfance :
Am, stram, gram,
Pic et pic et colégram,
Bour et bour et ratatam,
Am, stram, gram.
Ça te conviendrait ? »
Harry répéta la comptine à mi-voix, puis dans sa tête. Enfin, il acquiesça.
« D’accord Maman. Je suis un peu fatigué… je vais aller dormir je crois, c’est pas grave si je dis pas au revoir à la tante Marge ?
-Bien sûr que non, si ça ne tenait qu’à moi cette femme ne s’approcherait plus de toi. Bonne nuit mon chéri !
-Bonne nuit Maman ! »
Plus tard dans la soirée, Pétunia rejoignit Vernon dans leur chambre.
« Enfin seuls ! Soupira son mari.
-Oui, ta sœur est quelque peu… envahissante.
-Je sais bien, mais c’est ma sœur. Répondit Vernon, d’un ton résigné.
-Je comprends, ne t’inquiètes pas ! Elle lui adressa un sourire.
-Dis-moi Pétunia, tu as pu parler avec Harry ?
-Oui, mon pauvre chéri était terrorisé.
-J’imagine, je n’ai moi-même jamais beaucoup apprécié les chiens de Marge. Mais… Qu’est ce qui s’est passé exactement avec cette branche ? Est-ce que c’était… de la magie ? Le dégout se lisait sur ses traits.
-Oui Vernon, il s’est défendu contre ce chien avec sa magie.
-J’espérais… Enfin… Tu sais, comme il n’avait jamais manifesté de « dons » particuliers, j’ai pensé que, peut-être, il pourrait en être épargné.
-Mon chéri, nous savions depuis le début que cela pourrait arriver ! Tu ne vas tout de même pas rejeter Harry car il possède cette tare contre son gré ! Pétunia était effrayée à l’idée que son mari n’accepte plus Harry, maintenant que ses pouvoirs s’était réveillés.
-Non Pétunia, tu sais bien que j’aime cet enfant autant que Dudley, comme un fils. Mais je n’aime pas du tout l’idée qu’il puisse se servir de Ça accidentellement. Déjà c’est dangereux pour lui, et ensuite, c’est dangereux pour nous ! Et s’il s’en servait dans la rue, sans faire exprès, tu imagines le scandale que ça serait ?
-Je sais bien Vernon, mais qu’y pouvons-nous ?
-N’y aurait-il pas un moyen de l’en débarrasser ? Ta sœur ne t’a-t-elle jamais parlé de quelque chose de ce genre-là ? S’enquit-il, d’un ton circonspect.
-Premièrement, ma sœur n’aurait jamais parlé de se débarrasser de sa magie, elle y était bien trop attachée. Répondit Pétunia, d’un ton amer. Deuxièmement, je ne pense pas que cela existe. Je pense que le seul moyen que nous avons est de l’aider à ne pas s’en servir. Cela ne doit pas être trop compliqué !
-D’accord, d’accord. Dit Vernon, d’un ton apaisant. Je demandais simplement. Ma foi, s’il réussit à se contrôler, rien de bien malheureux ne devrait arriver, je suppose. Quoiqu’il en soit, sois rassurée ma chérie, je ne le rejetterai pas. Je souhaiterai simplement que cette fichue magie n’existe pas.
-Moi aussi. Mais tout va bien se passer ! »
Le lendemain Vernon accompagna Marge à la gare pour son départ. Ensuite, les Dursley purent profiter tranquillement de leurs vacances. Personne ne fit plus mention de la magie de Harry et la vie semblait tranquillement reprendre son cours. Néanmoins, l’attitude de Dudley face à son frère avait changé. Il l’observait à la dérobée, semblait vouloir lui parler mais ne faisait pas le premier pas. Ils ne jouaient plus ensemble mais chacun dans leurs coins. Cela attristait énormément Harry qui ne se faisait pas d’illusion quant à la raison du changement de comportement de son frère. Il s’imaginait que Dudley avait désormais peur de lui, ou alors, peut-être était-il dégouté par sa magie ! La situation ne pouvait durer plus longtemps.
Un soir, Harry se faufila dans la chambre de son frère. Celui-ci jouait à la console.
« Dudley… Je suis désolé de te déranger. Mais ne comprends pas ! Tu ne me parles plus, tu ne veux même plus jouer avec moi ! Tu es mon frère, j’ai besoin de toi. Pourquoi tu fais ça ? Tu me manques… Expliques moi ! » Il avait dit tout cela d’une traite et attendait la réponse avec appréhension. Soudain, Dudley fit quelque chose à laquelle Harry ne s’attendait pas du tout. Il éclata en sanglots.
« Je… Je suis désolé Harry. Je voulais pas te rendre triste mais… C’est que j’ai peur. Dit le petit garçon en reniflant bruyamment.
-Je comprend, tu trouves que je suis un monstre… Harry avait pris un ton résigné, attristé.
-Quoi ? S’écria Dudley. Non ce n’est pas ça, pas du tout ! Je m’en fiche que tu sois magicien ou sorcier, enfin pas vraiment, mais je n’ai pas peur de toi. J’ai peur qu’ils viennent t’emmener dans leur école ou quelque chose comme ça, ou alors que l’un d’eux t’attaque et que je ne puisse rien faire. J’ai entendu Papa et Maman en parler, ils s’inquiètent eux aussi !
-Ah, c’est pour ça, fit Harry, d’un ton soulagé. Mais qui viendrait m’emmener ?
-Ben les sorciers. Les autres quoi ! Si je t’ai un peu évité depuis quelques jours c’est que je réfléchissais. Si un sorcier t’attaque on pourra pas te protéger, Papa est fort et moi je vais le devenir, mais contre de la magie…
-Ehh moi aussi je vais devenir fort, dit Harry, d’un ton indigné, et je saurais me défendre, même contre la magie.
-J’en doute pas, c’est juste que tu es un peu… maigrichon. » Répondit Dudley en riant. Et sur ces paroles il s’élança vers son frère et ils commencèrent à se chamailler gentiment.
Plus tard, alors qu’ils s’étaient calmés, ils discutèrent tous deux des sentiments de Harry par rapport à ses dons.
« Je ne veux plus jamais l’utiliser, Maman m’a aidé à trouver un moyen pour ça mais j’ai peur de me mettre en colère et de tout oublier autour de moi.
-Alors je ferais en sorte que personne ne te mette en colère. Dit Dudley avec un sourire.
-Je ne pourrais pas être protégé éternellement ! Non frérot, je dois apprendre à me débrouiller seul. Mais ne t’inquiètes pas j’aurais quand même besoin de toi.
-Mais du coup, tu veux pas apprendre à l’utiliser ?
-Ça ? Non, pas question. Même si ils me le proposent je n’irai pas dans leur école. Répondit Harry d’un ton catégorique.
-C’est pas ce que je voulais dire. Si tu comprends comment l’utiliser, tu sauras comment ne pas l’utiliser. Alors peut-être qu’on pourrait faire des tests… Juste pour voir comment ça marche.
-C’est pas faux, dit Harry d’un air surpris. Mais je préfère ne pas y toucher pour le moment, Papa et Maman ont dit que c’était mauvais, alors… Enfin bon, on verra bien !
-C’est d’accord. Mais… Commença Dudley d’un ton incertain, si jamais on fait des tests… Tu crois que tu pourrais essayer de m’apprendre ?
-Je sais pas frérot, je suis pas sûr que ça soit aussi simple.
-Oui, oui, t’as sûrement raison.
-Bon, dit Harry en baillant, je crois que je vais aller dormir !
-Ok, à demain !
-Bonne nuit. »
Le reste des vacances d’été se passa tranquillement. Septembre arriva, et avec lui, la rentrée scolaire ! C’était le début de la deuxième année d’école des garçons. Pétunia avait voulu les garder le plus longtemps possible avec elle et ils n’avaient commencé qu’à six ans.
Les deux frères avaient des manières différentes d’appréhender l’école. Ils étaient tous deux des enfants très intelligents. Mais Dudley préférait garder ses capacités pour imaginer avec ses amis des tours à jouer aux maitres et aux maitresses. De plus il était assez turbulent en classe. Cependant ses capacités lui permettaient de garder le niveau et Pétunia ne le grondait jamais et ne tarissait pas d’éloges sur « la grande intelligence de son Dudlichounet adoré ». Harry lui, adorait apprendre. Chaque nouvelle connaissance le faisait se sentir plus puissant. Il savait depuis longtemps qu’il ne pouvait pas compter sur sa carrure pour obtenir le respect des autres. Alors il apprenait. Il avait toujours été très calme et il ne causait jamais d’ennuis. Lors des récréations il se contentait de parler ou de jouer un peu à l’écart avec Paul et parfois quelques autres amis. Mais depuis qu’il savait lire il dévorait les livres d’enfants que lui achetait Pétunia. Ces histoires le faisaient rêver et parfois… il rêvait en classe, ce qui faisait dire à ses instituteurs que c’était un enfant « quelque peu inattentif ». Malgré cela ils l’adoraient, et ils savaient qu’il était intéressé par leurs leçons. De toutes manières Harry faisait toujours fondre les adultes, d’après les amies de Pétunia, il était a-do-ra-ble.
Harry se faisait donc une joie de retrouver les bancs de l’école, d’autant plus que cette année, Lina faisait sa première rentrée à l’école primaire. Elle non plus n’avait pas été à l’école maternelle et l’année précédente avait été difficile pour les deux amis. Alors qu’ils avaient l’habitude de se voir presque tous les jours au parc, ils n’avaient plus eu que le week-end. Mais désormais, c’était arrangé.
La rentrée se passa calmement. Même si Dudley profita de ses retrouvailles avec ses deux meilleurs amis, Piers et Nathan, pour faire quelques petites bêtises. Lina et Harry s’étaient beaucoup vu pendant les vacances, ils n’avaient donc pas grand-chose à se raconter. Mais Paul était parti avec ses parents visiter Paris, et les deux autres ne l’avaient pas beaucoup vu. Il se fit donc une joie de leur raconter son voyage.
Cependant, Harry était un peu préoccupé. Il avait peur que sa magie se déclenche de nouveau maintenant qu’il était entouré de plus de gens. Lina le remarqua et, dès qu’ils furent seuls, elle le questionna :
« Qu’est ce qui va pas Harry ? T’as pas l’air vraiment bien…
-Mais si, ça va. Répondit-il, d’un ton peu convaincant.
-Eh ! J’aime pas quand tu dis pas la vérité ! »
Harry ne savait pas quoi répondre, il ne voulait pas impliquer Lina dans ses problèmes. Il n’aimait pas non plus l’idée de lui mentir mais il inventa tout de même un prétexte.
« C’est rien je te dis ! C’est juste que ma tante Marge est venue pendant les vacances. Et comme d’habitude, elle a pas été très gentille avec moi. Mais du coup maintenant je sais que c’est par ce que j’ai été adopté, enfin je suppose. Et du coup, j’ai un peu peur que mes parents me rejettent un jour. »
Ce n’était qu’un demi-mensonge après tout ! Lina était la seule des amis de Harry à qui il avait parlé de son adoption. Elle n’était probablement pas la seule au courant, puisque les certains enfants avaient entendus leurs parents en parler, mais elle était la seule à qui s’était confié.
« Oh Harry, tu sais bien que tes parents ferons jamais ça ! S’exclama-t-elle d’un ton rassurant. C’est comme si tu étais vraiment leur fils, ils ne te rejetteront jamais. Et puis…
-Ah vous êtes là ! Je vous ai cherché partout ! » Intervint Paul, essoufflé. Il semblait avoir couru, et il n’avait pas l’air très content. Il n’aimait pas quand ses deux amis l’excluaient. Il trouvait cela injuste qu’ils partagent un lien particulier qui ne le concernait pas. De plus, même s’il ne l’avouerait assurément pas devant elle, il était un peu amoureux de Lina. Et il était persuadé que Harry aussi. Peut-être y avait-il une part de vrai dans cela. Mais l’amour enfantin se rapproche tant de l’amitié que le jeune sorcier ne s’était jamais posé de question sur ses sentiments envers la petite brune, il était juste heureux qu’elle soit là pour lui. Mais Paul était souvent rongé par la jalousie quand il les voyait s’éloigner tous les deux. C’est pour ça qu’il avait volontairement interrompu leur conversation.
-Oui, on allait justement te rejoindre ! » Harry était heureux d’avoir un prétexte pour couper court à cette conversation. Il n’aimait vraiment pas mentir à son amie, mais il ne pouvait pas lui parler de Ça. La petite fille lui lança un regard signifiant : « tu ne t’en tireras pas comme ça ! On en reparlera ! ».
Mais ils n’eurent pas l’occasion d’en reparler. A mesure que les mois passaient, Harry ne perdit jamais le contrôle de lui-même. Certaines disputes de récréation le mettaient parfois en colère, et il était déstabilisé en sentant une très grande puissance en lui. Mais dans ces cas-là il se répétait la comptine que Pétunia lui avait apprise et il parvenait à écarter sa colère, ainsi il sentait cette puissance se rendormir.
Cependant, il se rendit vite compte qu’elle ne disparaissait pas. En effet, quand il refluait ses émotions fortes comme la colère ou la peur, il sentait ensuite comme un mal être l’envahir, et il devenait irritable.
Un soir, il se disputa avec Dudley. Furieux contre lui-même, il se réfugia dans sa chambre pour réfléchir. Machinalement, il jouait avec une toupie, la faisant tourner doucement. Au bout d’un moment, il sentit le mal-être qui l’habitait depuis plusieurs semaines disparaitre. Et il se sentit immédiatement beaucoup mieux. Il ne comprit pas sur le coup ce qui s’était passé. Puis son regard se porta sur la toupie avec laquelle il jouait. Elle tournait assez vite depuis plusieurs minutes, mais surtout, elle se trouvait à quelques centimètres au-dessus du sol de la chambre.
Après quelques instants de réflexion, il comprit que son mal-être venait probablement de sa magie. Comme il ne la laissait jamais « exploser », gardant un contrôle constant sur elle, il arrivait un moment ou un trop plein d’émotions le submergeait. Et le fait d’utiliser sa magie, ne serait-ce qu’un tout petit peu, permettait d’évacuer ces émotions.
A partir de ce moment, cela devint plus facile pour lui de contrôler son « don ». La journée, il ne laissait jamais rien paraitre, et continuait de se protéger de la colère et de la peur et le soir il faisait un petit tour comme faire tourner une toupie sans la toucher, allumer une bougie d’un geste de la main… Il culpabilisait un petit peu, il avait l’impression de trahir ses parents. Mais son frère le rassura :
« Ils ne voudraient pas que tu te fasses du mal à cause de ça ! Et puis, ils ne le savent pas, non ? »
En effet, Harry avait expliqué à son frère ce qu’il faisait. Après tout, cela ressemblait aux « tests » dont il avait parlé. Les deux garçons se retrouvaient souvent le soir pour parler. A chaque fois, Harry, à la demande de son frère, essayait de lui apprendre comment faire de la magie :
« Je sais pas moi, essaye de chercher de la puissance à l’intérieur de toi. Si tu la trouve, essaye de l’attiser. Ensuite, regarde la toupie et imagine la voler !
-Je n’y arrive pas ! » S’énervait à chaque fois Dudley. Pourtant, à chaque fois, il réessayait.
Ainsi, Harry avait une sorte d’équilibre avec ses pouvoirs. Mais il avait toujours la crainte qu’une trop forte colère lui fasse perdre le contrôle. Avec le temps, cette crainte s’était atténuée. Et pourtant, un jour…
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Voilà ! J'ose ésperer que ce chapitre vous a plu ^^ (oui, je suis assez en retard dans la publication, mais j'avais prévenu que ça pourrait arriver. Et puis c'est par ce que j'ai particulièrement travaillé ce chapitre ^^). Je ne suis pas tout à fait satisaite de ma façon d'écrire, mais je m'entrainne xD.
Petite précision : Dans les dialogues des enfants, je fait volontairement un faute dans les négations : "t'as" ou lieu de "tu n'as pas" ou "Tu penses pas" au lieu de "Tu ne penses pas". Premièrement, c'est par ce que c'est du language oral donc de toute façons on fait pas attention aux négations. Mais comme là je suis sur un support écrit je devrais y faire attention quand même. Donc ma seconde raison, c'est que les enfants sont petits, et que j'ai envie de différencier leur language de celui des adultes ^^ Voilà !
LePetitCanard : Merci pour tous tes commentaires sur tous mes chapitres xD ! Ca me fait très plaisir. Pour ta remarque sur les "oké", je note ^^. J'adore quand tu formules des hypothèses ! Mais je ne dévoilerai rien, niark niark xD (oui je deviens folle quand je vois des commentaires enthousiastes sur ma fic ^^'). J'aime aussi beaucoup ma petite Lina... Tu verras bien ce que je vais en faire ! (Et en effet, dans mon chapitre 3 j'ai mis "Dursley" au lieu de "Dudley", merci de me l'avoir fait remarquer. C'est horrible quand j'écris je fait souvent la faute et c'est la première fois que j'ai laissé passer ça >