Le vampire aux yeux verts

Chapitre 2 : Bienvenue

5760 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:56

Dès que j'avais ouvert les yeux, j'avais perçu le changement en moi. Encore étourdis, je ne l'avais pas identifié tout de suite mais je savais déjà qu'il y avait quelque chose de changé en moi avant même que je n'ouvre les yeux. Puis, les yeux toujours clos, encore dans les brumes de l'inconscience, j'avais compris où était la différence avec mon « ancien » moi. Chaque inspiration m'inspirait un malaise désagréable. Comme si elles étaient inutiles. Je m'étais aperçu que je pouvais presque goûter l'air. J'avais, bien entendu, été pris de panique, face à la réalisation qui commençait à germer dans mon esprit. Une explication simple et irrémédiable. J'avais ouvert les yeux et, aussitôt, mes soupçons étaient devenus plus intenses et s'étaient ancrés dans mon esprit.

En fait, je suis immédiatement ce que j'étais devenu. Ou, du moins, mes soupçons devinrent plus fondés.

Tout était si clair.

Je voyais chaque détail de l'ampoule de la petite lampe au dessus de ma tête. Tout comme je voyais l'ensemble du spectre de la lumière qu'elle diffusait. J'en voyais, sans mal, chaque couleur. Je voyais maintenant chaque minuscule détail invisible à l'œil humain. Je voyais jusqu'à la plus petite particule de poussières. Comme je le disais, tout n'était que plus intense.

J'avais perçu le son de respirations qui ne m'appartenaient pas, m'indiquant que, quelque soit le lieu où je me trouvais, je n'y étais pas seul.

A un moment donné, je perçu même le rythme lointain du musique rock alors qu'une voiture passa rapidement sur une route qui, je le découvrirais plus tard, était distante de plusieurs kilomètres.

Je savais, alors, qu'il n'y avait qu'une solution pour savoir si j'étais dans le vrai. Je m'étais donc levé précipitamment et m'étais dirigé, sans réellement m'en apercevoir, à une vitesse qu'aucun humain n'aurait pu atteindre, vers la fenêtre sur ma droite. J'avais pris une profonde inspiration (inutilement, avais-je réalisé, puisque je n'en avais plus aucune utilité.) et j'avais ouvert les stores d'un geste saccadé.

La pièce avait été, aussitôt, baigné par les rayons du soleil. Je pris mon courage à deux mains et baissais les yeux sur ma peau dénudée. Mes soupçons se confirmèrent immédiatement. On m'avait transformé ! J'étais maintenant un vampire.

Nous avions rapidement étudié les vampires en première année. Rapidement et pas de manière approfondie. Le professeur étant un incapable à la solde de Voldemort. Toutefois, j'en savais assez pour reconnaitre les signes flagrants qui caractérisaient un vampire. La force, la vitesse et, bien sûr, la peau qui semblait constellée de millions de minuscules diamants.

Pourquoi le destin s'acharnait-il de cette façon sur moi ? Apparemment, je ne pouvais même pas mourir comme tout être normal, avais-je songé.

Accablé, j'avais posé le front sur la vitre de la fenêtre. Ce n'est qu'à cet instant que cela m'avait frappé. Lorsque je m'étais réveillé, bien vivant (plus ou moins), j'avais pensé que j'étais prisonnier de Voldemort. Il y avait quelques instants, à peine, j'avais pensé que ma transformation faisait, encore une fois, parti d'un plan tordu de l'autoproclamé Seigneur Voldemort. Mais, j'avais alors douté que ce soit vrai.

Bien que dépouillée, la pièce avait tout d'une chambre. Rien de comparable avec ce qui m'aurait attendu si j'avais été capturé par Voldemort ou l'un de ses alliés. Si cela avait été le cas, je me serais réveillé dans une cellule sordide. Dans le cas improbable où ils auraient fait en sorte que je vive… Ce qui était impensable.

Donc, j'étais chez quelqu'un qui n'avait rie à voir avec Voldemort. C'était quasiment certain, maintenant. Quelqu'un qui vivait dans le monde magique si je devais m'en référer à la pièce où je m'étais réveillé, avais-résonné.

J'en étais à ces réflexions lorsque je perçu, avec mes nouveaux sens surdéveloppés, des bruits de voix et de pas… Et deux sons qui ne m'étaient, jusqu'alors, pas familiers. J'avais rapidement réalisé que c'étaient des battements de cœurs, néanmoins.

« Tu es fou, Carlisle. On ne sait rien de lui. On ne sait même pas comment il est apparu dans la forêt. »Fit une voix veloutée, masculine.

« Il peut être un danger pour Nessie ! C'est un nouveau né ! »

La seconde voix était plus rude mais elle dégageait une inquiétude égale à la première.

C'est deux répliques m'avaient donné beaucoup d'informations à elles seules. Tout d'abord, il était clair que j'avais atterri en un lieu inconnu, chez des personnes inconnues. Et, enfin, que ces personnes n'étaient pas des sorciers. Parce qu'ils ne m'avaient pas reconnu mais aussi parce qu'ils croyaient que j'étais dangereux.

Or, seul les vampires nouveaux nés, anciennement moldus, connaissaient la soif de sang. Les vampires qui avaient été sorciers avant leur transformation n'avaient aucun mal à se contrôler. Les vampires sorciers ne connaissaient pas la soif de sang dont les vampires moldus faisaient l'expérience au début de leur vie d'immortel.

JE ne connaissais pas la soif de sang. Les deux cœurs que je percevais ne me rendais pas fou, ne m'assoiffait pas.

« Nous devons lui laisser une chance. Bella n'a pas de mal à se contrôler. Ce garçon pourrait agir de même. Edward, tu as dit toi-même que tu ne pouvais pas entendre ses pensées. Peut-être est-ce l'explication au contrôle que Bella exerce sur elle-même. Son bouclier. Peut-être aura-t-il des réponses. »

Je n'avais pu retenir un sourire à cette diatribe. Cette voix douce, pleine d'autorité, m'avais rappelé celle de Remus. J'avais identifié immédiatement le propriétaire de cette voix comme le chef de famille. J'avais aussi eu la certitude que ces vampires (pour la plupart à un juger le manque de battements de cœur) étaient bien d'origine moldu.

Cela avait été un grand soulagement en soit. Ceux qui m'avaient trouvé et transformé n'avaient rien à voir avec Voldemort. C'était définitif. Ils ignoraient même l'existence des sorciers.

Car, bien que transformé, les vampires issus du monde sorcier continuaient à protéger le monde sorcier. Leur monde. Je ne savais que peu de choses sur les vampires (moldus et sorciers) mais je savais, tout de même, que les vampires sorciers fréquentaient très peu leurs congénères moldus. Afin de mieux protéger le monde sorcier, sans aucun doute. Car, heureusement, les vampires sorciers avaient encore une place dans le monde magique. Leur situation était semblable à celle des loups-garous mais, n'ayant pas non plus, perdu leurs pouvoirs magiques suite à la morsure, ils avaient encore leur place parmi les sorciers dis normaux.

Les vampires sorciers, donc, avaient peu de contact avec les vampires moldus. Surtout pour ne pas attirer l'attention des Volturis, cette espèce de royauté dont dépendaient les vampires moldus. Les sorciers étaient très peu tolérants avec les agissements des Volturis. Les sorciers n'étaient pas intervenus pour mettre un terme à leurs agissements seulement parce que les vampires moldus vouaient aussi une grande importance à garder leur existence secrète… Mais j'avais toujours pensé aussi que c'était parce que les sorciers ne voulaient pas entamer une guerre contre les vampires. Surtout si son issue était incertaine.

Bref, j'avais été bien conscient de la précarité de ma situation. Mais, très vite, alors que j'écoutais distraitement les vampires discuter du bien fondé de ma transformation, j'avais vu une autre solution pour moi. Ces vampires moldus semblaient différents des autres, d'après ce que je savais. J'étais quasiment certain que les vampires moldus étaient plutôt solitaires. Ils pouvaient se déplacer à trois, à la rigueur, mais j'étais certaine qu'ils ne supportaient pas plus de vampires autours d'eux (problème de territorialité). Or, ces vampires étaient bien plus à vivre dans cette maison. Et, d'après ce que le « père » de famille avait dit, j'allais avoir la possibilité de rester avec eux… Peut-être.

Mais, étais-je prêt à cela ?

J'avais fermé les yeux et réfléchis à tout ce que cela impliquait ou pouvait impliquer. Si j'acceptais de vivre avec eux, je pourrais enfin avoir ce que je désirais depuis toujours. Une véritable famille. Car, c'est ce qu'ils semblaient être, une famille.

Je pourrais oublier le monde sorcier qui m'avait trahi et meurtri plus d'une fois. Je pourrais oublier le lourd, trop lourd, fardeau qui pesait sur moi. Oublier cette tâche que je ne pouvais réaliser.

Car, je ne pouvais pas tuer Voldemort. Je le savais, maintenant. Comment pourrais-je le tuer alors que j'avais été incapable de me défendre de Bellatrix. Alors qu'elle m'avait presque tué, qu'elle m'aurait tué sans l'intervention de ces vampires moldus. D'ailleurs, d'une certaine façon, elle m'avait tué puisque je n'étais plus qu'un mort vivant selon le terme profane. Et puis, j'avais toujours aussi peur. Appelé moi lâche si vous le voulez mais je ne voulais pas retourner sur un champ de bataille semblable à celui qu'était devenu Poudlard.

Lorsque j'avais rouvert les yeux, ma décision était prise. Si ces vampires m'en faisaient la proposition, j'accepterai de rester. Je leur dirais tout, ou presque, sur moi. Je leur dirais tout sur ma nature de sorcier et mon monde. Et, si après cela, ils voulaient encore de moi, je resterais.

De toute façon, il y avait peu de chance pour que quelqu'un m'attende là-bas. J'avais vu Remus à terre, certainement mort, et mes deux meilleurs amis aux prises avec les mangemorts. Etant mes meilleurs amis, justement, ils étaient sans doute morts, eux aussi. Plus personnes, importantes pour moi, ne m'attendaient là-bas. Bien sûr, il y avait le reste des Weasley mais ils se porteraient mieux sans moi. Ils seraient, sans doute, soulagé de ne plus me revoir.

« Il est réveillé. Pourquoi ne pas lui poser ces questions ? »

La nouvelle voix masculine m'avait tiré de mes pensées. C'était une voix grave et douce, emprunte de sagesse. La voix d'un combattant. Je n'avais pas rencontré beaucoup de personnes possédant une voix semblable (Rogue et Maugrey étaient ces personnes) mais je pouvais reconnaitre les voix des personnes marquées par la guerre. Or, le vampire qui venait de parler faisait parti de ces personnes.

Cependant, à son intervention, la crainte m'avait pris à la gorge. J'allais bientôt être confronté à mes sauveurs, j'allais devoir fournir des explications pénible et douloureuse. J'avais redressé les épaules et m'étais retourné au moment même où la porte s'était ouverte.

La première personne qui pénétra dans la pièce était un homme de taille moyenne, très pâle et blond. Jeune d'apparence mais je savais que son apparence était faite pour tromper. Pour ce que j'en savais, à l'époque, il pouvait être âgé de plusieurs centaines d'années.

A ses côtés, une femme au visage doux, tout aussi pâle que son compagnon (mais là pas de surprise). Elle avait des cheveux couleur caramel qui tombait en boucle autours de son visage. Elle m'avait fait penser à ma mère en un sens.

J'avais ensuite tourné les yeux vers le reste de la famille. Pas moins de six personnes. Et, je savais que deux d'entre elles (celle qui avaient un cœur qui battaient) étaient restés en bas. Il était clair que tous les vampires de la maison vivaient en couple.

J'avais examiné rapidement chacune de ces personnes.

L'un des garçons avait les cheveux sombres et ondulés et possédait une silhouette massive. Le second était blond, grand et élancé et, enfin, le troisième était grand et mince avec une chevelure un peu moins désordonnée que la mienne (mais à peine) de couleur cuivre.

Les filles ne pouvaient pas être plus différente les unes des autres. La grande blonde, celle qui tenait la main du massif, avait une attitude hautaine et froide qui n'était pas sans me rappeler Malefoy. La fille qui était contre le blond était petite, mince et avait une courte chevelure noire. Etrangement, elle me rappelait Luna Lovegood. Sans doute à cause de son air un peu rêveur. Et, enfin, la troisième que le rouquin serrait farouchement contre lui, en une attitude protectrice, était brune et possédait des yeux rouges. J'avais immédiatement compris qu'il s'agissait là de la dénommée Bella, la nouveau née qui se contrôlait. Elle avait une taille moyenne.

Toutefois, en dehors de cette dernière, aucun d'eux n'avait cette teinte particulière de buveur de sang humain. Bien au contraire, leurs iris ambré m'avaient indiqué que leur régime alimentaire était le sang animal.

« Bonjour. »

J'avais accordé, aussitôt, toute mon attention à celui qui devait être le patriarche. Le blond m'avait regardé avec un mélange d'effroi, de surprise et de prudence.

« Je me nomme Carlisle et voici ma famille. Vous devez avoir beaucoup de questions. Je peux tout vous expliquer. Ne vous inquiétez pas. »

Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire à ses mots. Ma réaction avait dû les surprendre car ils avaient échangé un regard quelque peu alarmé.

« Tranquillisez-vous. Je connaissais déjà l'existence des vampires. Oh, n'ayez rien à craindre pour les personnes au rez-de-chaussée, je ne leur ferais aucun mal. »

Il y eu un long silence puis le rouquin s'était avancé d'un pas, un peu hostile, en s'écriant :

« Qui êtes vous ? »

« Edward ! » l'avait repris le père de famille d'un ton d'avertissement.

« Non, Carlisle. On veut tous une réponse à cette question. Il pourrait être dangereux. »

Il y avait eut un moment de tension jusqu'à ce que les compagnons des deux vampires hostiles posent une main apaisante sur l'épaule de ceux-ci. Lorsque j'avais été certain que ces deux là avaient repris leur calme, je m'étais raclé la gorge et avais demandé :

« Avant tout, je voudrais vous demandez si j'avais encore… un bâton poli avec moi lorsque vous m'avez trouvé. »

Les vampires moldus avaient échangé un autre regard et le chef de famille avait semblé même avoir une conversation silencieuse avec l'un de ses fils… Edward. Au bout de quelques instants, celui-ci s'était déplacé rapidement jusqu'à une table puis m'avait remis ma baguette intacte. Sitôt qu'elle avait été entre mes mains, je m'étais senti mieux. J'avais rangé habilement l'outil puis avait accordé, à nouveau, mon attention aux vampires devant moi.

« La raison pour laquelle je connais l'existence des vampires est la même qui explique mon manque de soif de sang… Je suis un sorcier. »

« Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? » S'était exclamé le colosse.

« J'ai des pouvoirs magiques. Selon les chercheurs, c'est la magie qui permet aux vampires sorciers de contrôler leur soif facilement, contrairement aux vampires moldus. »

« Vampires moldus ? » M'avais interrogé la compagne de Carlisle.

« Le terme moldu désigne les personnes dépourvus de pouvoirs magiques. Les vampires moldus sont les moldus transformés. »

« C'est insensé. On aurait entendu parler de cela. Des personnes avec des pouvoirs magiques ! Quelqu'un en aurait forcément entendu parler. » Avait objecté la blonde.

« La communauté sorcière est très bien organisée et nous disposons des moyens pour cacher notre existence. »

« Prouve-le-nous. Fait un tour. » Exigea celle qui devait s'appeler Bella.

J'avais haussé mollement les épaules. Rien ne pouvait m'empêcher de le faire. Pour ma propre sécurité, Dumbledore avait joué de ses relations pour lever la trace. Maintenant si j'utilisais la magie, on le pouvait pas me retrouver. Et puis, les vampires moldus, même s'ils n'avaient pas de contact avec le monde magique, étaient considérés comme des créatures magiques. Je pouvais donc très bien faire de la magie devant cette famille.

Aussi, j'avais regardé autours de moi et repéré une pile de drap sur une table. J'avais pointé ma baguette dessus et lancé un Accio. Un drap s'était immédiatement envolé vers moi, faisant sursauter l'ensemble de la famille vampire. Et, alors que le drap atterrissait entre mes bras, Carlisle avait repris la parole d'une voix choquée :

« Mais comment se fait-il que nous ignorions l'existence des sorciers si ceux-ci connaissent, eux, notre existence. Je suis certain que les Volturis ignorent la réalité des sorciers. »

J'avais hésité encore. Je n'étais pas certain de ce que j'étais autorisé à leur dire. Toutefois, j'avais eu l'intime conviction que je pouvais faire confiance à ces vampires. Or, mes intuitions se révélaient rarement fausses. Surtout lorsqu'il s'agissait de faire confiance, ou non, aux gens. J'avais décidé, donc, de révéler ce que je savais à ces vampires.

En réalité, j'avais espéré qu'en me montrant honnête, je pourrais rester avec eux. Laisser derrière moi la guerre et mon identité d'Harry Potter, le Survivant, l'Elu. J'avais espéré avoir, grâce à eux, une vie à tant soit peu normale. J'avais espéré, en fait, avoir, enfin, une famille qui m'apprécierait. Donc, pour ces raisons et bien d'autres, j'avais pris la décision de leur dire tout ce que je savais du monde magique.

« Je ne pense pas que vous ayez rencontré, un jour, un vampire sorcier. Je sais, qu'en général, ils se tiennent à l'écart des vampires moldus. J'ai appris que la plupart des vampires sorciers préfèrent rester au sein de la communauté sorcière parce qu'ils n'ont pas à se cacher. »

« C'est vrai ? » S'exclama la blonde.

« Oui… Ils… Je veux dire nous ne sommes pas très respecté mais on peut évoluer au grand jour sans nous mettre en danger. C'est pourquoi il y a peu de chance pour que vous ayez rencontré un vampire comme moi. Et, cela explique aussi pourquoi les Volturis ignorent l'existence des sorciers. Mes congénères ne leur auraient pas parlé du monde magique. Je ne pense même pas qu'ils aient été en contact avec votre conseil. Nous ne dépendons pas vraiment d'eux. En fait, si un jour, un vampire sorcier avait des problèmes avec les Volturis : il n'aurait aucun mal à disparaitre dans la nature, grâce à la magie. »

Les vampires étaient restés silencieux, un long moment. Je m'étais douté que les questions devaient se bousculer dans leur esprit. C'était ce qui m'était arrivé lorsque j'avais, moi-même, appris l'existence de la magie. Enfin, Carlisle s'était raclé la gorge et avais soufflé qu'il serait, sans doute, bon de faire les présentations. J'avais, bientôt, appris que les membres de la famille se nommaient donc : Carlisle, Esmée, Edward, Bella, Jasper, Alice, Emmett et Rosalie.

« Les deux personnes que tu as dû entendre en bas sont Jacob et Renesmée, la fille de Bella et d'Edward. C'est une demie vampire. »

Les membres de la famille avaient semblé, encore une fois, troublé par mon maque de réactions. J'en avais eu la confirmation lorsqu'Edward avait déclaré, les sourcils froncés :

« Ca n'a pas l'air de te troubler. »

« Les êtres comme votre fille sont assez courant dans mon monde. Bien qu'ils se fassent discrets, la plupart du temps. »

« Comment est-ce possible ? Bella a bien failli mourir. Elle a dû être transformée pour vivre. »

« C'est parce qu'elle n'était pas un calice. »

J'avais laissé un soupir m'échapper lorsque j'avais rencontré les regards vide qu'avait occasionné ma réplique. J'avais entrepris d'expliquer que le calice était le compagnon, non vampire, qui donnait volontairement son sang.

« L'être qui devient un calice boit le sang de son vampire et donne son sang à celui-ci. A partir de cet instant, il devient immortel, lui aussi. Le sang d'un calice est plus nutritif que n'importe quel autre sang et s'adapte à son bénéficiaire de façon à ce que celui ne souffre plus de la soif de sang… Le vampire n'ait plus un danger pour les humains. »

Il avait été évident qu'une grande partie de la famille était intéressé par ce qu'il racontait.

« Est-ce parce que tu es magique que tu as gardé tes yeux verts et que ton esprit est bloqué ? »

Je m'étais tourné, immédiatement, vers le garçon aux cheveux cuivrés, Edward, qui avait posé cette question. Ainsi, c'était lui qui tentait de percer mes boucliers depuis mon réveil ou presque.

« Pour les yeux, oui. Pour le blocage de mon esprit, en partie. J'ai appris à me défendre de ce genre d'intrusion. »

« Bella le fait sans qu'on lui ait appris. » Avait-déclaré Edward avec une fierté évidente.

J'avais fait peu cas de sa déclaration et avais déclaré, en toute simplicité, qu'elle devait être une naturelle.

« Pour ma part » Intervint Jasper « Je suis intrigué par les émotions que tu dégages. Je n'ai perçu de telles émotions qu'en présence de soldats. »

J'avais poussé un soupir en me rendant compte que certains de ces vampires n'avaient pas été de simples moldus. Il avait, tout de suite, été clair qu'au moins trois d'entre eux devaient être issus d'une famille de cracmol. Bella, Edward et Jasper avaient certainement un peu de magie à circuler dans leur veine pour avoir eu de tels dons à se développer à la suite de leur transformation. Et, cette fille, Alice, j'avais aussi soupçonné qu'elle devait avoir, elle aussi, se trouver dans le même cas. Même si j'ignorais encore, à ce moment là, son pouvoir propre.

J'avais hésité à leur révéler mon implication dans cette guerre magique. Je n'avais pas voulu être rejeté. Pas alors que j'étais si proche de faire, véritablement, partie d'une famille. Cependant, j'avais décidé de faire honneur à ma maison et de tout leur dire.

Je leur avais parlé de Voldemort, de son ascension à la fin des années 70, de sa fin présumé en 1981, de la mort de mes parents. J'avais évoqué mes confrontations avec lui durant ma scolarité. J'avais même réussi à leur parler de la nuit où Voldemort avait retrouvé son corps alors que n'en avais plus parlé depuis cette fameuse nuit. Je leur avais parlé de la mort de Sirius, la seule personne de ma famille qui m'avait vraiment aimé à mon souvenir. Je leur avais avoué, sans hésitation, la prophétie. Et, enfin, je leur avais décris ce qui m'étais arrivé avant que je transplane devant eux. J'avais évoqué la bataille, la mort quasi certaine de tous ceux qui comptaient à mes yeux. Je leur avais avoué ma peur, mon incapacité à jouer mon rôle… Mon découragement.

Tout au long de mon récit, j'avais vu les visages des vampires exprimer la surprise, la stupeur puis les visages s'étaient assombris. La pitié et la tristesse avaient glissé sur leurs traits. Sur certains, j'avais pu lire de la compréhension et quelque chose comme de l'émerveillement. Ou plutôt de la fierté.

Bien que je ne peux pas être sûr. Je n'avais pas eu beaucoup l'occasion de voir quelqu'un ressentir de la fierté à mon égard. Ces personnes pouvaient se compter sur les doigts de la main à cette époque. Les parents de Ron avaient été les premières personnes, je pense, à se montrer fier de moi. Puis, il y avait eu Remus et Sirius. Et, enfin, dans une moindre importance, il y avait Dumbledore et McGonnagal. Du moins, c'est dernier n'avaient pas montré aussi ouvertement que les autres cette dernière émotion. Je n'étais pas familier des émotions positives dirigées à mon égard. Même après avoir passé ces dernières années à proximité de personnes qui m'appréciaient et qui ne se gênaient pas pour me le montrer. En vérité, j'étais plus à l'aise avec les insultes et le dédain après toute mon enfance avec les Dursley.

Enfin, le point positif, c'était que grâce à ma nouvelle condition de vampire, je ne rougirais plus à chaque regard ou parole destinés à me complimenter, m'étais-je dis. Et, je suis encore heureux que ce soit le cas.

J'étais revenu à la réalité lorsque Carlisle, le chef de famille, avait repris la parole.

« Que comptes-tu faire, Harry ? »

J'avais détourné les yeux et croisé les bras. Je voulais, plus que tout, laisser le monde magique derrière moi. Du moins pour un moment. Je voulais laisser la guerre, la douleur et la tristesse. Rien ne m'attendait plus là bas en dehors de cela. Bien sûr, il restait des Weasley… Ceux qui avaient survécu. Cependant, j'avais été conscient qu'ils seraient mieux sans moi. Les Weasley étaient devenus une des cibles prioritaires des mangemorts à cause de ma relation avec leur fils/frère cadet. Si je n'avais pas été ami avec lui, les Weasley ne se seraient peut-être pas autant impliqué dans cette guerre. Quoi qu'il en soit, je ne voulais pas revenir. Pas alors que je n'avais plus aucune raison de ma battre. Même plus l'espoir d'être assez fort pour l'assassin de mes parents. Non, tout ce que je voulais, c'était avoir une vie tranquille, loin de la guerre. Je voulais une famille qui n'ait pas honte de moi. Qui ne le craigne pas. Même si c'était lâche de ma part d'abandonner le combat, de laisser tout le monde qui comptait sur moi. Pour une fois, je voulais être égoïste et ne penser qu'à moi.

Le dénommé Jasper m'avait déchargé de la tâche d'avouer ce que je voulais vraiment. Ce qui avait été une bonne chose. Je ne pense pas que j'aurais eu le courage de révéler mon véritable souhait. Je ne voulais pas m'imposer dans leur famille. Je ne souhaitais pas être, encore une fois, un fardeau. Jasper, donc, m'avait sauvé de dire le fond de ma pensée en l'exprimant à ma place.

« Il désire rester loin du monde magique. Pour quelques temps. Il espère rester avec nous. »

Je m'étais tendu alors que les membres de la famille avaient échangé des regards. Et, enfin, un par un, ils hochèrent la tête. Certains avec plus de réticences (Rosalie et les deux parents de l'hybride.) mais l'important, c'était qu'ils avaient hoché la tête. Ils m'avaient, tout de même, inclus dans leur clan.

La première personne à réagir avait été celle qui faisait office de mère de famille. Je l'avais déjà assimilé à madame Weasley. La mère par excellence. La mère inconditionnelle. Esmé Cullen est une femme qui aime toute personne qui se présente devant elle. Pour peu que cette personne le mérite et la laisse faire. Esmé, donc, avait presque bondi en avant et était venu m'enlacer en retour. J'avais fermé les yeux pour profiter, au mieux, de la douce étreinte et avait respiré une bouffée d'un parfum fleuri. Et là, dans les bras de cette inconnue, dans le bras de ma nouvelle mère, je m'étais senti à ma place. Je m'étais vraiment senti faire parti de cette famille.

Et, d'ailleurs, c'était ma famille. Carlisle avait été celui qui m'avait changé. Il était mon père vampire. C'était comme s'il m'avait mis au monde. Les personnes qui se trouvaient dans cette pièce, le premier jour de ma nouvelle vie, étaient mes frères et sœurs. Et, sans même les connaitre, je louais le ciel de les avoir rencontrés.

Laisser un commentaire ?