Le vampire aux yeux verts

Chapitre 3 : Chasse

4964 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:06

Nous étions descendus une dizaine de minutes plus tard. Bien entendu, j'avais été sérieusement été entouré par Emette et Jasper. J'avais sentis, d'ailleurs, ce dernier diffuser, à mon attention, des « ondes » d'apaisement préventif dans le cas où je perdrais mon contrôle. Ce qui n'arriverait pas, je le savais. Il fallait que je sois très sérieusement mis à mal pour que cela arrive. Au bas de l'escalier, je m'étais arrêté, troublé par l'odeur qui me parvenait, soudain. Un mélange de musque et d'herbes fraichement coupées. C'était étrange. J'avais l'impression d'avoir déjà ressenti une telle senteur et, pourtant, je n'en gardais aucun souvenir. Sans doute que mon moi humain l'avait perçu d'une manière inconsciente. L'odeur que j'avais sentie, alors, en tant que vampire devait certainement être trop subtile pour un nez humain. Mon arrêt semblant alarmer ma nouvelle famille, je leur avais souri pour les rassurer.

« J'ai perçu une odeur qui m'a intrigué. Aucun souci à se faire, cependant. Je suis maître de mes émotions. »

« C'est sans doute le loup. » L'informa Rosalie.

« Le loup ? »

« Nous avons cru, pendant quelques temps qu'il s'agissait d'une meute de loup-garou. Cependant quand nous avons effectué des recherches pour Renesmée, nous avons découvert que c'était loin d'être le cas. Les Quilleute ont un plein contrôle, ou presque, sur leur transformation et leur acte sous leur forme animale, contrairement aux loups-garous. »

« Les loups-garous peuvent avoir ce contrôle sur leur acte, à présent, s'ils prennent une potion dans mon monde. Toutefois, d'après ce que tu dis, Edward, l'apparence des Quilleute doit être différente de celle des loups-garous. Il faudrait que je voie cela. Ils sont peut-être des animagus naturels… Ou des changeurs. Quoi qu'il en soit, c'est une race magique très rare de nos jours. »

J'avais murmuré la dernière partie à voix basse, comme pour moi-même. Des regards curieux et enthousiastes s'étaient, de nouveau, tournés vers moi. La plupart des membres du clan semblaient intéressés par le monde magique. En particulier Jasper, Emette, Alice et Carlisle. Les autres semblaient plutôt indifférents.

« Peu importe. Je suis impatient de rencontrer la petite et le loup. »

« Le loup s'appelle Jacob. »

Je tournais vivement la tête vers la source de la voix et découvrit un garçon de mon âge, campé fermement sur ses deux jambes. Il tenait étroitement une fillette qui semblait avoir près de six ou huit ans. Toutefois, je savais, qu'en vérité, elle était beaucoup moins âgée. Jacob, le loup, était grand et musclé. Ses cheveux corbeaux étaient coupés courts. Les traits de son visage semblaient durs. Bien que l'effet soit, sans doute, renforcé par l'absence de sourire et par la méfiance que le jeune homme exprimait ouvertement à mon égard. Ses yeux bruns étaient sombres, ce qui le rendait plus menaçant encore. Et, pourtant, il restait encore séduisant. En fait, il avait ce que les femmes appelaient une beauté ténébreuse qui en séduisait pas mal. La fillette, quant à elle, semblait être un ange. Elle était un parfait mélange de ses parents.

Elle a un air angélique, des cheveux couleur bronze comme ceux de son père mais bouclés, comme ceux de son pépé Charlie. Ses yeux sont chocolat et plein d'expression. Sa peau est blanche et dure, comme celle des vampires, mais elle a hérité de pommettes roses, ses traits sont très fins et rendent son visage expressif.

J'avais reporté immédiatement on attention sur Jacob lorsque celui-ci avait émit un son semblable à un grognement.

« Du calme, je n'ai aucun vue romantique sur… ton emprunte. Ni envie d'en faire mon casse croûte. »

« Tu es un nouveau né. Les nouveaux nés ne se contrôlent pas, d'après ce que l'on m'a dit. »

« Je suis différent. » Avais je dis en soulevant une épaule.

Je lui avais fourni, alors, les informations de base. C'est-à-dire que je venais d'un monde caché, un monde magique. Je lui avais révélé que j'étais un sorcier et que c'était pour cette raison que je me contrôlais. Le Quilleute avait pris tout cela plutôt bien.

En fait, il n'avait rien remis en question.

J'avais supposé que c'était parce qu'il vivait dans une tribu indienne et que celle-ci respectait encore de vieilles coutumes, transmettait des légendes sans âges. Sans doute y avait-il une légende quelconque à propos des sorciers parmi celles qu'il avait entendu.

« Je m'appelle Orion James Evans. »

J'avais décidé de changer d'identité, pour être en paix avec moi-même. Pour changer vraiment de vie. J'avais donné ma véritable identité à ma famille nouvellement créée mais leur avait déclaré que je ne me ferais plus appelé ainsi dans cette vie. Je leur avais expliqué qu'un sort me permettait de me créer une existence.

Ce sort, je l'avais trouvé dans un grimoire dans la bibliothèque Black, après la mort de Sirius. J'étais, alors, découragé et en pleine dépression. J'avais caressé l'idée de tout abandonner, d'avoir une nouvelle vie. Cependant, je n'avais pas lancé le sort parce qu'il y avait encore des gens qui m'aimaient, qui comptaient sur moi.

Toutefois, à présent, rien ne me retenait. Rien ne m'empêchait plus de lancer ce sort qui me donnerait une seconde chance. Plus de famille, plus d'amis proches pour qui me battre. A part quelques Weasley qui seraient mieux sans moi, assurément.

Le choix de mon nouveau nom n'était pas subtile mais il me plaisait. Il combinait le nom de trois personnes qui m'avaient, autrefois, servis de parents. De personnes qui avaient donné leur vie pour me protéger. Sirius Black, James Potter, Lily Potter. En choisissant ce nom, j'avais fait en sort qu'ils fassent toujours parti de moi.

Si je n'avais pas révélé mon ancienne identité à ce Jacob, c'était parce que, sincèrement, je n'avais pas confiance en lui. Pas encore.

« Jacob Black. »

A ce nom familier, j'avais senti mon corps se figer et une vague de tristesse, de regret et de culpabilité me parcourir. J'avais su que le nom de mon défunt parrain était courant chez les moldus mais je n'avais pas pu rester neutre. Pas à ce moment là. Sa mort était trop proche pour que je reste de glace confronté à quelques choses qui me le rappelait. J'étais encore en deuil.

Cependant lorsque je perçu les mouvements nerveux et inquiet de ma récente famille, j'avais repris le contrôle de moi-même.

« Je suis content de te rencontrer Jacob. J'espère que nous pourrons devenir amis. »

Le loup avait haussé les épaules et déclaré qu'il n'avait rien contre.

« Au moins, tu ne pus pas autant que les autres. »

Pour seule réponse à cette provocation, je lui avais décoché un sourire amusé. Après quoi, je m'étais accroupis pour me mettre à hauteur de la jeune hybride.

« Bonjour, je m'appelle Orion. Comment allez-vous jeune demoiselle ? »

J'avais laissé un sourire ravi apparaitre sur mon visage lorsque la fillette avait éclaté d'un rire gai.

Les demi-vampires sont toujours fascinants à écouter ou observer. Ils sont toujours très sérieux et très sages. Comme s'ils étaient nés avec l'expérience de leur parent vampire.

Toutefois, Renesmée avait perdu son sérieux lorsque je lui avais adressé la parole. Elle avait pouffé, de nouveau, derrière ses mains. J'avais été vraiment sous le charme de ce petit ange. C'était sans doute pour cette raison que j'avais été pris au dépourvu lorsque la fillette avait tendu, soudainement, le bras pour s'emparer de ma baguette, sans préavis.

Tous les vampires s'étaient avancé comme un seul homme lorsque la baguette avait craché une gerbe d'étincelles bleues et bronzes, sitôt qu'elle avait refermé les doigts sur le morceau de bois. Pour ma part, je n'avais pas bougé. J'étais stupéfait, bien entendu, mais je ne voulais surtout pas effrayer Nessie.

« Voyez-vous cela ! Nous avons une jeune sorcière devant nous. » Avais je déclaré.

Tous, en dehors de parents de Renesmée et du loup, s'étaient tournés vers moi, surpris. Je ne leur avais pas accordé un regard, cependant, et avais gardé les yeux sur la fillette. Elle avait lâché la baguette des yeux, interpellée par ma phrase.

« Je suis une sorcière ? C'est quoi d'abord une sorcière ? »

« Une sorcière est quelqu'un de magique. Comme Jacob. Sauf qu'une sorcière a une baguette, comme celle-là, qui lui permet de faire des choses magiques. Comme lancer des sorts. Toutefois, petite demoiselle, tu es encore trop jeune pour avoir ta propre baguette. Et, de plus, c'est très vilain de prendre les affaires des autres sans leur permission. »

Nessie avait fait la moue mais s'était avancé pour me rendre la baguette. Dans le même mouvement, elle était venu m'enlacer la nuque et me demander, avec un sourire déjà charmeur :

« Tu m'apprendras à être une sorcière, Orion ? »

« Peut-être, jeune dame. »

La jeune hybride m'avait lâché immédiatement et s'était rué vers Jacob, à pas bondissants.

« Tu entends ça, Jake ? Je suis une sorcière ! Une vraie ! Et, un jour, j'aurais ma baguette. »

J'avais secoué la tête et rempoché ma baguette. Mon regard était tombé sur le groupe de vampires qui me fixaient, incertains. Il avait été clair que s'ils n'avaient pas été vampires, ces dernières informations les auraient achevés.

« Il n'y a rien à craindre. Je veillerais à garder ma baguette loin d'elle. De toute façon, il vaut mieux que je ne pratique pas la magie avant mes dix-sept ans. On me retrouverait trop facilement. »

« C'est parce qu'elle est une sorcière que ta baguette a agi de cette façon ? »

Je m'étais tourné vers Alice qui m'avait adressé la parole pour la première fois. J'avais deviné que ce n'était pas parce qu'elle ne m'appréciait pas mais plutôt parce qu'elle avait attendu de se faire une opinion à mon sujet.

« Oui. Renesmée devrait bientôt faire de la magie accidentelle. Jusqu'à ce qu'elle entre dans une école de magie qui l'aidera à contrôler ses pouvoirs. »

« A quel âge doit-elle rentrer dans cette école ? » Demanda Bella.

« Onze ans. Peut être plus tôt pour elle parce qu'elle se développe d'une manière différente des humains à part entière. »

Bella avait hoché la tête et échangé un regard avec son mari dont j'avais ignoré la signification. Je m'y étais désintéressé et leur avais déclaré que s'ils avaient des questions, ils ne devaient pas hésiter à me les poser. Puis, je m'étais redressé et avais frotté mes paumes lui contre l'autre.

« Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais aller boire. Je commence à avoir soif. »

Jasper, Emmett et Alice s'étaient portés immédiatement en avant. Apparemment, ils étaient déterminés à m'accompagner. Esmée avait laissé échapper un rire doux et proposé d'y aller en famille.

A ces mots, j'avais senti mon cœur immobile se réchauffer. Quelques heures avaient passé mais ils m'avaient donné l'impression de faire déjà partie de leur famille. Certains étaient encore méfiants (et je ne les en avais pas blâmé) mais ils m'avaient accueilli, tout de même, avec chaleur.

La plupart des membres de la famille avaient couru sur le champ hors de la maison. Emette et Edward en tête, suivis de prêt par Jacob qui portait Nessie et par Bella. Rosalie et Alice lui avaient rejoint. Je les avais suivis plus posément, pour ma part, avec mes tous nouveaux parents et Jasper.

« Ne prend pas ombrage de leur empressement, Orion. Nous n'avons pas beaucoup eu l'occasion de nous détendre ces derniers mois. » Etait intervenu Esmée.

« Nous avons eu quelques problèmes avec les Volturis. » Avais expliqua Jasper en réponse à mon regard interrogatif.

« Nessie n'était pas prévue. Nous ignorions tout des hybrides. Nous ne pensions pas qu'il était possible pour un vampire d'engendrer. Les Volturis ont pensé que nous avions transformé un enfant. Ce qui est interdit. Il nous ont attaqués »

J'avais simplement hoché la tête. Je pouvais comprendre leur terreur alors. Je l'avais ressenti, moi-même, alors que je ne connaissais la fillette que depuis quelques heures et que les évènements étaient passés. J'avais mieux compris le regard échangé par ses parents, toutefois. Etre sorcière permettrait à leur fille de mieux se protéger, ils l'avaient bien compris. Elle serait moins vulnérable si elle pouvait se servir de la magie dans le cas où elle se ferait attaquer.

De plus, si elle entrait dans le monde magique, elle pourrait rencontrer des êtres qui lui étaient semblables. Elle serait moins seule.

Apparemment, le mieux pour ma nouvelle famille, ce serait que je ne quitte pas définitivement le monde magique. Cela, je l'avais bien compris. D'autant plus que Nessie ne serait pas la seule à pouvoir bénéficier des bienfaits que pouvaient apporter le monde magique. J'avais pensé, plus particulièrement, à Jasper qui semblait avoir des difficultés avec la soif de sang. Qui semblait avoir du mal à s'adapter à la nourriture dite végétarienne. Je savais qu'une potion pouvait l'aider. Peut-être que je pourrais essayer de faire la potion en question, avais-je songé. Il y avait peu de chance pour que je réussisse mais, sait-on jamais, je pouvais peut-être travailler mieux sans Rogue ou les Serpentards autour de moi.

« C'est vraiment étrange. » Avait soupiré Jasper, soudainement.

« Quoi donc ? »

« Tu es vraiment différent de tous les nouveaux nés que j'ai rencontré. Et, j'en ai vu beaucoup. Même Bella, qui se contrôle remarquablement bien, a des caractéristiques propres aux nouveaux nés… Comme les yeux rouges. »

« Oh ! De quelles couleurs sont mes yeux ? »

« Ils sont toujours aussi verts que lorsque l'on trouvé. »

J'avais souris chaleureusement à Esmée et lui avait expliqué que je les tenais de ma première mère. Les yeux de la femme avaient semblé s'illuminer davantage à ma phrase et les deux hommes près d'elle se détendre. J'en avais été heureux. Ils avaient tous les trois compris mon sous entendu. J'en avais été d'autant plus heureux que j'étais bien conscient de mes défaillances en matière de relation. Surtout les relations familiales.

J'étais toujours resté sur les réserves avec Sirius. J'étais resté prudent, ne sachant pas comment me comporter avec Sirius. Les résultats d'une enfance désastreuse avec les Dursley. Je l'avais regretté, alors. J'aurais, au moins, voulu lui dire que je l'aimais.

« Quant à Bella, je pense qu'elle est issue d'une famille de cracmol. Les cracmols sont des personnes issus de parents magiques et qui ne peuvent pas manipuler la magie. »

« Tu penses que l'un des parents de Bella était porteur de la magie ? »

« C'est exactement ça, Jasper. La magie s'est, sans doute, renforcée à chaque génération. Le fait que Renesmée soit une hybride a certainement accéléré les choses. »

« Charlie, le père de Bella, doit être le porteur. Edward a dit qu'il percevait ses pensées de manière étouffée. »

J'avais haussé mentalement les épaules. Mon attention avait été détournée par ce qui se passait autours de moi.

La forêt avait semblé si différente à présent que j'avais tous les sens accrus. Le monde avait semblé si différent. Dans cette forêt, j'avais perçu tous les sons. Même le plus infime. Immobile, les yeux clos, j'avais laissé un sourire fleurir sur mon visage. J'avais eu l'impression d'être très proche de la nature. J'avais perçu la fuite d'une musaraigne à quelques mètres de moi. Le bourdonnement d'abeilles dont la ruche devait être à quelques kilomètres. Mieux encore, j'avais perçu le doux glougloutement d'une rivière ou d'un ruisseau. Je ne m'étais jamais senti aussi bien, aussi en paix qu'en cet instant.

J'avais rouvert les yeux lorsque Carlisle avait posé une main sur mon épaule gauche.

« Prêt pour la chasse ? »

J'avais hoché la tête et m'étais concentré davantage avec cet objectif à l'esprit. Avant que je ne réalise pleinement ce que je faisais, j'étais parti en course vers un animal que j'avais entendu. Ce n'était que lorsque l'animal avait été en vue que j'avais réalisé après quoi je courrais.

Je m'étais arrêté brutalement, la nausée au bord des lèvres.

Presque tous les Cullen étaient proche de moi, à ce stade. Seules Rosalie et Alice manquaient.

« Que se passe-t-il, Orion. »

J'avais lancé un regard à Edward, secrètement ravi de la préoccupation que j'avais perçu dans sa voix.

J'avais secoué la tête et détourné le tête du majestueux cerf qui s'éloignait tranquillement, inconscient des prédateurs à proximité.

« Rien. Je ne savais pas que c'était un cerf. Je ne pense pas que je pourrais un jour boire un cerf ou une biche… Mon père avait la capacité de se transformer en cerf. »

« C'est compréhensif. » Souffla Bella avec l'ombre d'un sourire.

« Eh bien, maintenant que tu as sentis un cerf, tu ne te tromperas plus… Maintenant, retournons en chasse. »

Le ton d'Emmett avait été un peu rude mais, paradoxalement, il m'avait détendu. D'un certain côté, il m'avait rappelé Sirius. Le Sirius que Remus m'avait dépeint, j'entends, et que je n'avais jamais connu à cause de la trahison de Pettigrew. Néanmoins, le ton d'Emmett m'avait permit de retrouver l'attrait de la chasse.

Bientôt, j'avais perçu une nouvelle piste.

L'odeur était différente de celle du cerf. Plus agressive, plus sauvage… Plus captivante, enfin.

J'avais ralenti sensiblement lorsque j'étais arrivé à proximité de l'animal. Je l'avais identifié comme un prédateur avant même de le voir. Cela avait été un félin, en effet. Un félin souple et agile. Rapide et agressif.

J'étais resté tapis, en silence, quelques instants à observer le dangereux animal. Enfin, dangereux… pour un humain. A présent que j'étais devenu un vampire, il était presque devenu une source d'amusement pour moi.

L'animal était un puma. Il avait regardé autours de lui, légitiment méfiant, et avait flairé les environs sans repérer les dangereux vampires près de lui. Et, enfin, il avait baissé la tête pour boire au petit ruisseau à ses pattes. Pour moi, cela avait été le signal. J'avais bondi hors de ma cachette pour atterrir sur le dos du félin. Lequel s'était débattu furieusement sitôt qu'il avait senti la menace. Je n'avais pas fais grand cas des griffes qui s'enfonçaient et dérapaient sur mon bras, jusqu'à coude, me lacérant profondément. J'avais eu facilement le dessus sur le félin et cette victoire avait été grisante. Lorsque l'animal avait été immobilisé, j'avais baissé la tête sur son cou et planté, sans hésitation, les dents dans sa jugulaire.

Le nectar qui était tombé, dés lors, dans ma gorge avait été divin. Le sang du puma semblait être comme un plat épicé mais il s'y mariait une délicieuse touche sucrée.

Je n'avais pas pu me garder de fermer les yeux et de gémir doucement. Bientôt, trop vite à mon goût, tout avait pris fin. J'avais rouvert les yeux, un peu déçu, mais je me sentais déjà mieux. Plus fort, plus rapide. Plus en forme que je ne l'avais jamais été, jusqu'à ce jour.

« Alors, il était bon ? » Etait intervenu Emmett

J'avais laissé un sourire fleurir sur mon visage. Le puma avait été délicieux, c'est vrai. Même si je sais maintenant que mon préféré est le renard.

Ce jour, j'avais simplement laissé le sensation de puissance faire son chemin dans mon organisme. Cela avait été vraiment étrange comme sensation.

Cependant, Jacob qui venait de revenir m'avait vite ramené à la réalité en me défiant à la course. J'avais haussé les épaules mais accepté le défi. J'avais apprécié qu'ils fassent, tous, leur possible pour m'intégrer rapidement. Chacun à leur façon.

J'avais regardé, un peu nostalgique, Jacob se transformer en un immense loup brun. Comme je l'avais deviné, Jacob était davantage apparenté aux animagus qu'aux loups-garous.

J'avais naturellement ri lorsque l'impressionnant canidé avait jappé en douceur. Il était couché au sol et donnait des coups de pattes avant sur le sol en une invitation à jouer.

« Ok, Jacob. Tiens-toi prêt. »

Jacob s'était redressé en position d'arrêt, dans l'instant, et était devenu plus attentif et plus sérieux. J'avais souri en entendant le mari de Rosalie entamer un décompte depuis dix. Un décompte qui avait vite été repris par toute la famille.

A zéro, nous étions partis d'un pas vif.

Jamais je ne m'étais senti aussi vivant et libre que durant cette première course. Aujourd'hui, c'est devenu une chose commune. Une chose quotidienne. Mais, cette fois là avait été particulière.

Je m'étais senti léger depuis que j'avais tout dit de moi au clan Cullen. Ces gens m'acceptaient pour moi-même. Ce qui m'était rarement arrivé dans ma courte vie. La première décennie de ma vie, j'avais été détesté et craint par ceux qui auraient dû me soigner et m'aimer. Durant la seconde, en dehors de quelques personnes, j'avais été apprécié ou détestés simplement pour mon nom. Les Cullen ne savaient pas ce que représentait mon nom, pas totalement. Ce que j'avais apprécié tout particulièrement. Pour la première fois de ma vie, j'avais eu l'impression de pouvoir vraiment être moi-même. Je n'avais pas de parents à me rabaisser et à me forcer à être moins bon que je ne l'étais. Je n'avais pas le poids d'une renommée sur moi, les attentes d'un monde qui me forçait presque à adopter une certaine attitude. L'attitude que l'on attendait du Survivant.

Ici, en compagnie de cette famille atypique, je me sentais moi-même. J'avais la sensation d'être simplement Harry. Ou plutôt Orion, à présent.

L'arrivée avait été serrée. Trop serrée pour que l'on puisse nous départager mais cela n'avait eu aucune importance. L'euphorie de la course était ce pour quoi nous avions fait cette course. Nous n'avions pas recherché la confrontation. Pas vraiment.

Nous nous étions donc arrêtés à l'orée d'une clairière. Les Cullen nous avaient rejoint, visiblement surpris par notre performance, mais n'avaient rien commenté. Ils s'étaient contentés de s'approcher de notre duo et de nous taquiner. La camaraderie et l'ambiance dans la famille me rappelait celles qui existait au terrier. Mais, cette fois, j'avais vraiment l'impression de faire parti de cette famille.

Certainement parce qu'un lien magique existait maintenant entre Carlisle et moi depuis que celui-ci m'avait mordu.

Mais, à vrai dire, je me fichais de la raison de cette sensation, alors. Je n'inspirais qu'à en profiter. Je ne voulais qu'accepter, sans arrière pensée, le fait de faire partie de cette famille. Je voulais oublier mon passé, mes peurs, mes interrogations et profiter de la relation naissante qui s'établissait entre moi et chacun des membres de ce coven.

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