Le vampire aux yeux verts

Chapitre 4 : Demeure

2372 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 05:24

Deux semaines avaient passé mais il m'avait semblé que je faisais parti de cette famille depuis toujours. Sans doute parce que certains me rappelaient des personnes que j'avais connu et qui avait compté dans ma vie humaine… Que j'ai apprécié ou non ces personnes. Mon intégration dans cette famille de vampires (et de loups) se faisait plus facilement parce que les caractéristiques forts à chacun des vampires m'étaient familiers.

Ce n'était pas seulement cela, néanmoins.

Je savais que c'était surtout parce qu'ils se donnaient du mal pour me faire sentir comme à la maison.

Esmée et Alice n'avaient pas attendu la fin du premier jour pour m'aménager mon propre espace et mettre à ma disposition une garde robe qui aurait fait pâlir Draco Malefoy. Durant la nuit, j'avais réussi à faire venir discrètement ma malle jusqu'à moi grâce à Kreature. J'avais pris soin de lui ordonner de dire à personne que j'étais vivant et où je me trouvais. Bien que j'admais avoir douté que l'on pense à s'informer de mon état de santé auprès de mon elfe de maison.

Inutile de dire que les habitants de la maison avaient été émerveillés et curieux, pour la plupart, de découvrir tous les objets magiques que ma malle contenait. J'avais remis mes livres de quiddich à Renesmée et Jacob et mes livres de cours (sauf ceux de potions) à Carlisle, Edward et Bella qui avaient semblé être intéressés. Si j'avais gardé mes livres de potions avec moi, c'était parce que j'avais eu une idée derrière la tête.

J'avais aménagé un petit espace au grenier pour tenter de confectionner des potions. J'avais eu à l'esprit que je pourrais maintenant être bon en potion. Sans les serpentard et Voldemort pour me déconcentrer… Et aussi parce que mes sens étaient accrus.

D'ailleurs, en ce qui concernait le mage noir, cela avait été le calme plat depuis ma transformation. En sixième année, j'avais réussi à maîtriser l'Occlumencie. Pousser à ce qu'une tragédie comme la mort de Sirius ne se reproduise pas. Cependant quelques visions et émotions en provenance de Voldemort avait continué à s'infiltrer dans mon esprit. Je n'avais pas pensé que la distance jouait un rôle dans cette absence de visions.

J'avais pensé que c'était ma transformation qui avait été à l'origine de cette absence de lien… Et, il s'est avéré que j'avais raison. Mon autre hypothèse était que Voldemort ait cessé de me harceler.

Quoi qu'il en soit, le résultat me plaisait. J'étais heureux que cela ait cessé. J'étais heureux de ne plus avoir ces atroces images à l'esprit.

C'est avec cela à l'esprit que j'avais rajouté une grenouille venimeuse morte dans mon chaudron et regardé le mélange changé de couleur jaune pâle à rouge sang.

Je n'avais pas été surpris de découvrir que pour fabriquer un arthaz (le substitut de sang pour vampire), il me fallait une grenouille venimeuse . A vrai dire, j'avais été plus surpris de découvrir que j'avais, dans ma malle, tous les ingrédients nécessaires à sa fabrication. Même l'échantillon de sang animal.

J'avais fixé la potion rouge sang, immensément satisfait de moi-même. Après tout, c'était l'une des rares potions que je réussissais.

Contenant de mon mieux ma joie, j'avais filé jusqu'au rez-de-chaussée sans limiter ma vitesse. J'y avais retrouvé le reste de la famille. La plupart d'entre eux avaient souris à mon enthousiasme enfantin. Il est vrai que je m'étais laissé aller à un comportement de mon âge. J'étais entouré d'une famille, de gens qui m'appréciaient comme j'étais (contrairement aux Dursley, je savais qu'ils ne m'abuseraient pas). Et, à présent, que j'étais loin de Voldemort et de ce rôle dont je n'avais jamais voulu, j'avais un comportement plus libre.

Et, j'avais espéré que mes parents, Sirius et Remus comprenaient, de là où ils étaient, ma décision de ne pas combattre, de ne pas défendre les autres et, surtout, de ne pas les venger… De ne pas honorer leur mémoire en combattant le responsable de leur mort, Voldemort. J'avais eu l'espoir que mon bonheur était plus important que tout cela pour eux.

Quoi qu'il en soit, j'étais le plus jeune de la famille. Bien que Bella soit sensiblement de mon âge. Cependant, la jeune fille avait été toujours plus mature que ceux de son âge, comme moi. Cependant, alors que j'avais décidé d'arrêter de mon montrer trop sérieux, Bella était resté égale à elle-même. En partie à cause de son rôle de mère, je pense.

Apparemment, mon attitude plaisait à la majorité de la famille.

« Et bien, Orion. » Avait fait Carlisle en employant mon nouveau prénom. « Tu sembles très excité. »

« J'ai fait une potion pour Jasper. Ca devrait l'aider avec son problème de soif de sang. »

J'avais relevé les yeux du flacon qui je brandissais et m'étais heurté à des regards où se mêlaient stupeur, curiosité et intérêt.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Avais demandé Alice.

Alice avait été, sans doute, le membre de ma famille qui m'avait posé le plus de questions dans les premiers jours. Les autres (moins Rosalie et Esmée) avaient été aussi curieux du monde magique qu'elle mais ils m'avaient laissé du temps et de l'espace pour m'adapter à ma nouvelle nature, ma nouvelle famille mais aussi ce nouveau pays.

Alice avaient donc été la personne avec qui j'avais été le plus en contact ces premiers jours. Elle avait, en partie, agi ainsi parce que son don fonctionnait de manière aléatoire avec moi. Deux fois sur trois, elle ne voyait pas mon avenir. Lorsqu'elle s'en était ouverte à moi, j'avais supposé que c'était parce que j'étais un sorcier. Je n'avais pas trouvé d'autre explication.

J'avais décoché un sourire enthousiaste à la voyante et agité le flacon devant moi. Ce n'était pas le seul exemplaire. Il y avait encore tout un chaudron, bien sûr, mais j'avais aussi pris l'initiative de remplir d'autres flacons, devinant que les autres membres de la famille voudraient y goûter aussi.

« J'ai feuilleté mes livres de potions. Je me rappelais que l'on avait parlé des arthaz en cours. Ce sont des substituts sanguins pour les vampires qui ne peuvent pas se nourrir aux sources habituelles pour une raison ou une autre. Je voulais voir si cela permettrait à Jasper de mieux se contrôler. Il y a quelques ajouts dans la potion qui la rende plus nutritive que le sang habituel.

J'avais vu l'hésitation de Jasper mais il s'était tout de même emparé du flacon, prouvant la confiance qu'il plaçait en moi. Il l'avait débouché et avait avalé la substance qu'il contenait sans plus une hésitation. J'avais retenu un rire lorsqu'il avait écarquillé les yeux lorsque l'arôme de la potion avait explosé sur ses papilles gustatives. J'avais goûté la potion. Je savais que c'était très bon. Pas autant que le vrai sang, bien sûr, mais très bon qu'en même.

A ma grande stupéfaction, l'effet avait été immédiat sur Jasper. Comme les autres, j'avais su que sa soif de sang diminuait en le voyant se détendre brusquement et en découvrant que la couleur rouge de ses yeux s'atténuer.

Quelques mois avec cette potion et il aurait perdu cette couleur effrayante.

« Jasper, comment vas-tu ? » Avais soufflé Esmée, un peu tendue.

Les autres Cullen l'étaient, d'ailleurs, tous autant.

« Je vais bien. Je ne me suis jamais senti aussi bien. »

Sur ce, il avait repris une gorgée de la potion et claqué la langue contre son palais comme un fin gourmet.

« C'est délicieux… Mais, je ne connais pas ce sang… »

« Ca ne m'étonne pas. C'est du sang de requin. » Avais je dis en gloussant.

« Requin ? »

Ma déclaration avait été reprise par l'ensemble de la famille. Et, comme je l'avais prévu, tous avaient voulu goûter la potion de Jasper. Quoi de plus normal. Un vampire avait rarement l'occasion de boire du sang frais d'animal aquatique. Du moins, les vampires moldu puisque les vampires pouvant manipuler la magie pouvaient assez facilement sans procurer.

« Et bien ! Du calme ! J'avais prévu le coup. J'ai un échantillon pour chacun de vous. »

J'avais posé les flacons en question sur la table et m'étais reculé vivement alors qu'Emett se ruait pour s'emparer de l'un d'eux. J'avais remarqué, sans beaucoup de surprise, que Carlisle et Edward s'étaient, quant à eux, rapprocher de Jasper qui finissait tranquillement sa propre portion. Ils avaient certainement été intrigués par les effets du breuvage.

J'avais détourné les yeux du trio et remarqué que Jacob était revenu en compagnie de Nessie qui s'avançait déjà pour goûter, elle aussi, la mystérieuse potion.

Je n'avais pas beaucoup vu Jacob ces derniers temps. Le loup était resté avec sa meute ou sa tribu. Pour parler de moi, comme je l'avais découvert un peu plus tard et comme je m'en doutais à cet instant.

Je ne savais pas grand-chose des indiens mais j'en savais assez pour savoir que parmi les moldus, c'était certainement eux qui étaient les plus susceptibles d'accepter les sorciers. Tout simplement parce que la magie faisait encore énormément partie de leur culture. C'était d'autant plus vrai pour les Quilleute dont Jacob faisait partie.

J'avais appris par le reste de la famille que Jacob était important pour sa tribu. Et son influence… Malgré son jeune âge.

Ma famille m'avait dis beaucoup de choses sur les évènements qui étaient survenus juste avant mon arrivée. J'avais mieux compris leur méfiance à mon égard à la suite de ces explications.

Les Quilleute, donc, étaient tout autant nerveux que les Cullen l'avaient été. Je l'avais bien deviné. D'autant mieux que j'avais aperçu les membres de la meute que Jacob dirigeait qui me surveillaient. Je savais que Jacob se chargeait, alors, de rassurer, de son mieux, ta tribu indienne.

Pourtant, malgré le peu de fois où nous avions été en contact, nous avions réussi à développer, entre nous, un lien d'amitié. J'appréciais beaucoup Jacob. Il était facilement abordable et il était facile d'entamer une amitié avec lui. Du moment que l'on n'était pas un adversaire pour quoi que ce soit.

En la personne de Jacob, j'avais donc gagné un nouvel ami proche qui m'aidait, comme les Cullen, à m'intégrer. Et, je dois dire que, pour la première fois de ma vie, je m'étais senti vraiment à ma place et bien dans ma peau. Il m'avait semblé que c'était normal pour moi d'être ici. A leur côté.

Alors j'avais laissé les choses arrivées d'elles mêmes, contrairement à mon habitude. C'est pourquoi, donc, je ne posais pas de questions à Jake.

Je m'étais donc contenté de le saluer, ce jour là, et d'entamer une conversation à propos de créatures magiques avec Renesmée. L'enfant que je considérais déjà comme ma nièce.

Pour la première fois depuis longtemps, j'avais cessé de songer à l'avenir. De m'en inquiéter. J'avais décidé de profiter du temps présent. De ma famille.

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