Le vampire aux yeux verts

Chapitre 6 : Festivités

3444 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:37

Après ce jour là, j'avais partagé mon temps entre Sirius et ma nouvelle famille. Je n'avais jamais été aussi heureux et en paix. Sans doute parce que j'étais entouré d'être qui m'aimaient pour ce que j'étais sans qu'aucune menace de mort ne vienne ternir cela.

J'en avais profité énormément, sans arrière pensées. Sans penser au monde magique. Sans penser aux disparus, voir aux morts.

Sirius m'avait dit qu'à la sortie de son coma, il avait contacté le ministère de la magie américain qui lui avait donné la liste des portés disparus et, donc, supposés morts lors de la dernière bataille. Liste sur laquelle figurait mon nom mais aussi celui de Remus, Hermione, Ron et Dumbledore… Et quelques autres encore.

Je n'avais donc eu aucune envi de penser à tout ce qui se reportait à eux. Je ne voulais pas que l'on me reconnaisse, que l'on me retrouve. Je ne voulais pas que l'on me ramène au sein de cette guerre. J'avais peur de cela. J'avais bien plus peur maintenant que j'avais une famille que j'aimais et qui m'aimait. Je ne voulais pas prendre le risque de perdre cela.

Pourtant, ma magie, le monde magique me manquait. C'est pourquoi j'en parlais beaucoup avec les membres de ma famille. En particulier avec Renesmée, avec l'accord de ses parents.

C'est aussi la raison pour laquelle j'étais impatient d'atteindre, enfin, mes dix-sept ans. Je pourrais utiliser la magie sans que l'on me repère.

J'avais déjà mon plan en tête. Je changerai mon apparence grâce à la magie. J'allais pouvoir m'aventurer dans le monde magique. A condition d'être prudent.

J'avais hâte de montrer mon monde à ma nouvelle famille. De leur montrer les bienfaits qu'il pouvait apporter. Surtout aux créatures magiques telles que les vampires.

J'avais été heureux de voir venir mon anniversaire, c'est vrai. Mais, je ne m'attendais pas vraiment à ce que cela soit un jour particulier. Il ne l'avait jamais été, d'après mes souvenirs. En fait, cela ne faisait que sept ans qu'il l'était un peu grâce à mes amis du monde sorcier. Si on comptait mon onzième anniversaire lorsque Hagrid était venu me chercher et m'avait annoncé que j'étais un sorcier. En fait, à ce jour, cet anniversaire était resté le meilleur.

Bref, je ne m'attendais pas à ce que ce jour soit fêté.

Je ne pouvais pas plus me tromper.

Lorsque je m'étais rendu compte de cela, j'étais avec Carlisle qui avait eu pour charge de détourner mon attention, comme je l'appris plus tard.

Carlisle m'avait pris à part dans la nuit et m'avait demandé s'il pouvait parler, avec moi. J'avais accepté, bien sûr. J'appréciais particulièrement Carlisle et Esmée qui représentaient très bien la figure parentale qui m'avait manqué dans mon enfance.

Bien que le sujet qu'avait évoqué le docteur était le dernier auquel je m'attendais. La chasse aux sorcières. Bien c'était devenu clair lorsqu'il m'avait avoué y avoir participé. J'avais, par la même occasion, comprit que l'homme compatissant qu'était Carlisle culpabilisait énormément à propos de ces actions en tant qu'humain. Je l'avais donc rassuré en lui resservant les faits que j'avais collectés pour mon devoir d'histoire de troisième année. Il avait été soulagé de savoir que les sorciers n'avait été que rarement blessés.

J'avais soulagé le coven de nombreux maux, apparemment, ces premières semaines. Cela expliquait pourquoi les plus réticents de la famille m'avaient tout de même accepté si facilement.

Alice, Emett, Esmée et Carlisle avaient accueilli mon arrivée avec une certaine joie… Avec plus ou moins d'enthousiasme selon les individus.

Bella et Jacob avaient été réticents au début, tout comme Edward, à cause de Renesmée mais les deux premiers avaient cessé d'être méfiant en voyant que j'aimais beaucoup le petite hybride. Ils savaient, de plus, que je pourrais l'aider à développer ses pouvoirs.

Edward avait été l'un des plus difficiles à convaincre. J'avais gagné un peu sa confiance lorsque je lui avais dis que l'âme était nécessaire à la survie de toutes les créatures. Je lui avais parlé des détraqueurs et ce qu'ils pouvaient faire. Je crois que cela l'avais beaucoup soulagé de savoir qu'il avait une âme. Bien qu'il n'ait rien dit.

Rosalie n'avait fait que me tolérer en raison de ce que je faisais pour la famille.

Mais, je crois que celui qui m'avait voué la plus forte reconnaissance avait été Jasper. Pour des raisons assez évidentes.

J'avais fait tout cela sans rien attendre en retour, sans arrière pensée. Simplement heureux de pouvoir aider les membres de ma famille. Je n'en avais rien attendu en retour. Cependant, j'avais vite réalisé que les membres de ma nouvelle famille avaient d'autres idées en tête.

Je venais, à peine, de finir mon entretien avec Carlisle lorsqu'Emett, Jasper et Alice avaient pénétré dans le bureau et m'avaient poussé hors de celui-ci. Ils m'avaient conduis jusqu'au salon où a famille et mes nouveaux amis (la meute de Jacob et quelques membres de celle de Sam) étaient rassemblés. Une pile de cadeaux avait été posée sur la table.

L'émotion m'avait aussitôt pris à la gorge. Après tout, c'était la première fête d'anniversaire que je vivais… dont je pouvais me souvenir. Et, c'était davantage la présence des personnes qui comptaient pour moi que les présents et la fête.

La matinée était passée un peu floue et rapide… Comme tous les moments heureux, au fond.

Nous nous étions amusé, nous avions plaisanté jusqu'à midi.

Heure à laquelle j'avais pris Sirius à part pour lui faire part de mon envie de me rendre dans le monde magique. Je savais que c'était dangereux.

Même sur ce continent, on me reconnaitrait sous ma véritable apparence. Je n'avais réalisé que récemment l'étendu de ma renommée. Une renommée bien handicapante. Je ne pourrais pas faire un pas dans le monde magique américain avec mon vrai visage sans que l'on me reconnaisse. Si cela arrivait, je savais que la seule conséquence serait d'avertir l'Angleterre que j'étais vivant. Ce qui nous aurait valu, à ma famille et à moi, la visite des mangemort ou, dans le meilleur des cas, de l'ordre. Une visite que Sirius et moi-même voulions éviter. Nous ne voulions pas reprendre part à cette guerre. Pas alors que nous n'avions plus de raisons de nous battre. Pas avec notre famille, nos amis partis.

Sirius avait décidé de ne pas revenir en Angleterre après avoir appris, sous le couvert d'une fausse identité, ce qui était arrivé à ses proches. Et, après le récit que je lui avais fait de la bataille, nous avions, tous les deux, été d'accord pour dire qu'ils n'avaient plus, ni l'un ni l'autre, de raison de retourner nous battre.

Nous avions donc entrepris de commencer une nouvelle vie en compagnie de notre nouvelle famille, en Amérique. Mais nous n'allions pas abandonner pour autant le monde magique. Il nous suffirait de nous camouflé derrière un glamour et nous pourrions nous déplacer sans danger dans le monde magique.

C'est donc ce que nous avions fait le lendemain de mon anniversaire. J'avais placé un glamour sur moi vers neuf heures du matin, peu de temps avant notre départ pour la version américaine de l'état de Washington du chemin de traverse.

Ce jour-là, je mettais promener sous l'apparence d'un grand blond aux yeux bruns. Une apparence physique qui s'opposait totalement à mon aspect légitime.

Sirius, lui, avait fait en sorte de paraitre plus petit et les cheveux grisonnants. Cependant, le fait qu'il se soit coupé les cheveux, quelques jours plus tôt, le changeait suffisamment pour n'être reconnaissable à vue que par ses proches. Après tout, Sirius avait porté les cheveux au niveau des épaules depuis ses sept ans.

Ils avaient été, tous les deux, fin prêts très rapidement. Pour la plus grande joie des Cullen, de Jacob et des Clearwater.

Car, à la grande surprise de tous, Léa était rapidement devenue ami avec moi. La jeune femme avait été méfiante au début et aussi froide et agressif qu'avec les autres mais, malheureusement pour elle, j'avais décidé de ne plus juger personne sur une première impression. J'avais persisté et, très vite, elle s'était plus dévoilée qu'avec aucun autre. Sans doute parce que, tout de suite, il n'y avait eu aucune ambigüité dans notre relation. Et, aussi parce que je n'avais pas la possibilité de m'introduire dans son esprit comme ceux de sa meute. Nous savions, tous les deux, contre nous, il n'y aurait que de l'amitié entre nous. Je pense aussi que cette amitié était née parce que j'avais été le premier, depuis un moment, à vraiment l'écouter… A prendre le temps de l'écouter et d'essayer de comprendre ce qu'elle ressentait.

Bref, c'était naturel pour moi qu'elle fasse partie du voyage, avec son frère. Jacob avait suivi parce qu'il était lié aux Cullen, bien sûr, mais aussi en tant que chef de meute. Les anciens de la tribu Quilleute l'avaient chargé de bien observer ce qu'il verrait du monde magique, ce jour là, pour le leur reporter plus tard. Une mission dont il avait été enthousiasmé, bien entendu.

Enfin, quoi qu'il en soit, le lendemain de mon anniversaire, donc, Sirius et moi nous avions modifié notre apparence pour passer inaperçu et entreprit de transplaner (puisque nous n'avions pas de poudre de cheminette et que la fabrication d'un portoloin était très réglementée), tout ce monde jusqu'au passage des croisements (une des versions américaines du chemin de traverse) pour une journée qui allait être inoubliable pour tout le monde.

Cela nous avait pris trois voyages chacun mais cela en valait la peine. Cette journée avait été vraiment très spéciale pour nous tous. Elle l'est toujours beaucoup, d'ailleurs.

Nous étions apparus, chaque fois, à l'entrée de l'auberge principale, Le satyre joyeux. Les lieux étaient nettement plus accueillants que le chaudron baveur, pour être honnête. Plus lumineux et plus grand. Le satyre joyeux est une bâtisse en bois et en brique rouge, plutôt sobre.

Il m'avait parut, immédiatement, évident qu'ici, les créatures magiques s'affichent davantage qu'en Angleterre. Car, en effet, près de la porte d'entrée, on pouvait voir une étable où elles pouvaient dormir. Pour celles qui ne pouvaient ou ne voulaient pas loger à l'intérieurement même de l'auberge.

Au rez-de-chaussée de l'auberge, on entendait des clameurs et des chants s'échapper des petites fenêtres. Or, le chaudron baveur était assez silencieux. Enfin, en comparaison à cette taverne d'Amérique.

La décoration intérieure est simple et chaleureuses. Des couleurs chaudes, dans les tons ocres ou aux différentes teintes de brun.

Lorsqu'il j'y avais mis les pieds, pour la première fois, ce jour là, j'avais vu quelques traces de récents travaux d'agrandissement, signe que les choses marchaient bien pour le(s) propriétaire(s).

Un pan de mur, à droite de l'entrée, est réservé aux affichages divers. J'y avais vu les photographies de dangereux mangemorts et des articles d'une extrême importance sur ce qui se passait dans les différents pays du monde. Beaucoup traitait de la guerre qui commençait et ravageait l'Angleterre. Et de l'ampleur qu'elle prenait. Un article traitait de même de ma disparition.

À gauche de l'entrée principale du Satyre joyeux, il y a un petit meuble qui soutient un épais grimoire dans lequel les clients de passage peuvent y laisser leurs impressions sur les moments passés sous ce toit. Un plus certainement pour le Satyre joyeux par rapport au chaudron baveur.

Je peux maintenant vous dire aussi que les chambres des pensionnaires les moins aisés de l'auberge se trouvent au premier étage. Ce sont des pièces étroites et meublées avec le strict nécessaire : des lits avec un matelas dur, un coffre pour les affaires des pensionnaires et une bassine en fer. Mais, je crois que même si les conditions sont rustiques, ces chambres restent agréables. Et, pour ceux qui peuvent se permettre quelque confort, des chambres un peu mieux aménagées occupent le second étage.

Nous n'avions pas m'y les pieds à l'intérieurs de l'auberge avant treize heures cependant, ce jour-là.

Sitôt tout le monde arrivé sur passage des croisements, nous avions entrepris d'explorer les lieux. Guidé par Sirius, en partie. J'avais appris que c'était en Amérique que Sirius avait passé ses quelques mois de cavale hors de l'Angleterre. Il n'avait pas été sur le passage des croisements, en particulier, mais, apparemment, toutes les « allées marchandes » magiques d'Amérique se ressemblaient, à quelques détails près. Les boutiques principales étaient placées exactement au même emplacement dans toutes ces allées. Sirius, au cours de sa cavale, avait été sur quelques uns de ces chemins si bien qu'il avait eu moins de mal que le reste d'entre nous à s'orienter.

Je me souviendrais toujours de ce jour. Je m'étais senti léger et libre tout au long de cette journée. En grande partie parce que je n'avais pas sentis le poids des regards sorciers sur moi. Ce qui ne m'étais jamais arrivé jusqu'à ce jour. Cela avait été un soulagement en soi. Cependant, je sais que la présence de ceux que je considérais déjà, à peine après quelques semaines, comme ma famille n'y était pas pour rien.

J'avais pris plus de plaisir que je ne le croyais en leur montrant mon monde. Le leur aussi, dés lors. J'avais pris plaisir à leur montrer les gobelins de la banque. J'avais pris plaisir à leur payer des friandises sorcières (en particulier les sucettes aux sangs). J'avais aimé leur montrer les boutiques incontournables de ces allées magiques, comme les boutiques d'animaux, les librairies et les apothicaires.

Après cette journée, les derniers membres de la famille qui étaient encore méfiant quant à ma venue avaient été conquis. Par moi. Par le monde que je leur faisais découvrir.

Après cette journée, j'avais vraiment eu l'impression de pouvoir construire quelques choses. De vivre pleinement une vie normale… Ou presque. Tout me semblait beau. L'avenir me semblait paisible… Et la présence joyeuse de mon parrain n'avait fait que renforcer cette impression.

Car, en effet, Sirius, depuis qu'il m'avait retrouvé et qu'il était loin de l'Angleterre, semblait avoir rajeuni. Je crois, aussi, qu'être en présence des meutes Quilleute lui a fait du bien à ce stade de sa vie.

Quoi qu'il en soit, cette journée incognito dans le monde magique nous avait permis, à Sirius et à moi, à faire la paix avec notre passé. A aller de l'avant… Avec cette journée, lui comme moi, avions vraiment choisi de faire le deuil de notre ancienne vie… De nos anciens amis. Nous avions décidé, sans nous concerté, d'aller de l'avant et de ne plus sombrer dans la tristesse de ce que nous avions perdu, là bas, en Angleterre.

Oui, cette journée avait été bénéfique pour beaucoup de personnes. En particuliers pour Sirius et moi-même.

Une ombre avait terni ce jour, cependant.

Je ne savais pas ce que c'était alors mais, à plusieurs reprises, ce jour, des images s'étaient imposées dans mon esprit. Par flash. Pas à la manière des images que Voldemort m'envoyait (volontairement ou non), toutefois. Non, l'intrusion de ces scènes étranges n'était pas agressive ou intrusive. Bien au contraire… Bien que déstabilisante et un peu brutale par leur soudaineté et brièveté, elles semblaient normales.

Cela avait été des images semblables à celle qui s'était imposée à moi dans la voiture d'Edward, le jour où j'avais retrouvé Sirius. Elles avaient été aussi floues et déformées comme la première. Elles m'avaient, eux aussi, fait penser aux échos de sortilèges sortis de la baguette de Voldemort. Ou, mieux encore, c'était comme s'il s'agissait de souvenirs entreposés dans une pensine. Comme j'en avais été le témoin dans le bureau de Dumbledore.

Maintenant, je sais ce que sont ces images, ces scènes sans relation les unes avec les autres (la plupart du temps), mais à ce stade de ma vie j'ignorais ce qu'elles étaient. Cela m'avait profondément inquiété.

Je n'en avais, cependant, pas soufflé mot. Je ne voulais inquiéter personne… Et surtout ne pas ternir la joie de tous.

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