Le vampire aux yeux verts

Chapitre 9 : Iceberg

1918 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/01/2015 14:17

Il se passa un mois sans que rien de notable ne survienne. J'avais enfin goûté à une vie normale (enfin aussi normale que possible en étant un vampire). Cependant, j'aurais sans doute dû me douter que je ne pouvais pas aller contre mon destin. J'aurai dû me douter que quelque chose m'aurait remis sur la route du destin que je voulais fuir. Mais, cela avait été plutôt quelques uns. Des mangemorts, bien entendu. Il m'avait semblé que Voldemort était déterminé à le pourchasser. Je savais qu'il ignorait totalement où je me trouvais… Il ignorait sans doute même que j'étais vivant. Il devait penser que Bellatrix Lestrange avait réussi à le tuer. Mais lorsque j'avais vu ses partisans arrivés dans ma ville… Sur la propriété des Cullen. Je n'avais vu que l'ingérence de Voldemort, encore une fois.

Le jour où mon destin m'avait rattrapé avait commencé d'une façon la plus tranquille qu'il soit.

J'avais passé la nuit à chasser, poursuivant une créature après l'autre pour le simple plaisir de la course jusqu'au moment où j'avais arrêté mon choix sur un blaireau de grande taille. Contrairement au reste de la famille, je pouvais sans mal faire ce genre d'exercice puisque je ne souffrais en aucun cas de la soif de sang. Il arrivait que Jacob ou Sirius m'accompagnent dans ce genre de course. Ce qui avait été le cas ce jour là. Jacob m'avait suivi dans ma course et, comme d'habitude, il s'était tenu à l'écart lorsque j'avais commencé mon repas. J'avais bu et nous avions filé vers la maison. C'est là que les choses avaient dégénérées.

J'avais été détendu jusqu'à arriver à proximité de la maison. J'avais même souri en entendant les sons que produisait ma famille. Des sons de la vie quotidienne qui me réconfortaient toujours. Et, comme toujours, je n'avais pas pu retenir un sourire. Un sourire joyeux, un sourire de bien être.

Un sourire qui avait assez brutalement disparu lorsque la maison avait en vue. Car avec la maison étaient apparus un groupe de mangemorts. Ils avançaient lentement vers la maison avec des attentions qui ne pouvaient qu'être hostile.

Ma réaction immédiate avait alerté plus d'une personne. J'avais laissé échapper un grognement qui avait mis Jacob, toujours sous sa forme de loup, sur la défensive. Et mon brutal changement d'humeur avait certainement été perçu par Jasper qui était sorti de la maison, accompagné des autres hommes de la maison. Les mangemorts avaient pointé leur baguette sur ma nouvelle famille.

A partir de là, je dois avouer que les minutes qui ont suivis sont un peu flous. Je me souviens seulement mettre jeté en avant avec un seul but en tête, celui de protéger ma famille nouvellement acquise. Les mangemorts n'ont même pas eu l'occasion de vraiment se défendre. En me voyant attaqué le groupe d'individus masqués, mes frères s'étaient jetés, sans question, dans la mêlée. Je crois que c'est Edward et Jasper qui prit les devant. Je n'ai jamais demandé de confirmation, cependant. Mais, après tout ce sont mes seuls frères à posséder des dons qui leur auraient permis de savoir que nous étions tous en danger. Les autres confiants en eux et en moi les avaient suivis dans le combat.

Le combat avait été rapide. C'était des mangemorts sans grand intérêt pour Voldemort, sans doute. Pas des sorciers puissants et entrainés comme l'étaient ceux de son cercle interne. Comme tous mes frères et moi étions sortis indemnes de cette confrontation, ils étaient clairs qu'aucun de ses sorciers n'avaient la pleine confiance de leur seigneur. Ils n'étaient pas l'un de ses puissants sorciers dont Voldemort aimait s'entourer. Ce qui était heureux pour nous, je dois dire. Les choses se seraient beaucoup plus mal passées si nous avions eu à faire à des membres du cercle interne… C'est-à-dire les Lestrange et les Malefoy en particulier.

Au final, j'avais cessé tout mouvement, un fidèle de Voldemort soulevé à bout de bras à plusieurs centimètres au dessus du sol. Je ne pourrais pas jamais oublier le regard de pure terreur que le mangemort m'avait donné. Cependant, je ne peux pas dire que cela m'avait troublé et terrifié moi-même. Je n'avais pas aimé non plus… Mais j'avais été satisfait. Satisfait de découvrir que mon action avait payé. Satisfait de découvrir que, pour la première fois, j'avais la possibilité et la capacité de vraiment protéger mes proches.

« Non… Tu es mort. »

« D'une certaine façon, c'est exact. »

J'avais terminé cette phrase en retirant assez brutalement le masque de mon interlocuteur. Comme je m'en étais douté, le mangemort survivant (pour le moment) était un anonyme. Mais lui me connaissait… Comme tous les sorciers pour ce que j'en savais. Mais, plus important encore, il m'avait déjà fait une révélation à ce stade. Une révélation des plus importantes pour moi. Voldemort et tous ses partisans me croyaient mort. Il me restait à savoir le pourquoi de leur présence ici, en Amérique.

« Qu'est-ce que vous faite là, mangemort ? »

« Ce ne sont pas vos affaires Potter. »

« Peur de votre maitre, n'est-ce pas ? Mais la question est : est-ce que votre maitre vous fait plus peur que nous ? »

Le mangemort avait laissé son regard sur mes frères et sur les cadavres de ses camarades. Il avait tremblé et pâli me donnant sa réponse. J'avais eu ma réponse. De toute évidence, le sorcier noir avait bien plus peur de notre groupe de vampire que de son soit disant maitre.

« Je ne peux pas faire ça. Le maitre déteste les traitres. Le sort qui m'attendrait serait pire que la mort. »

« Je suis la personne que votre maitre craint le plus, vous le savez. Et s'il y a une chose que je déteste, c'est que l'on s'en prenne à mes proches. Or, vous sembliez être sur le point de vous en prendre à ma nouvelle famille. »

Le mangemort avait déglutit mais ma déclaration avait eu le mérite de faire réagir et réfléchir l'homme. Il avait rapidement deviné que le véritable danger pour lui était de ne pas me répondre.

« Le maitre nous a envoyé pour recruter en Amérique. Des sorciers et d'autres créatures, aussi. Il s'est presque totalement emparé de l'Angleterre. Il veut maintenant s'emparer de l'Amérique. »

« Pourquoi les Cullen ? »

« Parce qu'ils sont les vampires les plus à découvert sur ce continent. Et ils sont d'origine moldu… Ils devaient être facilement influençables. »

La déclaration purement condescendante provoqua des grognements mécontents derrière moi. Les mâles Cullen ne prenaient pas bien la déclaration du mangemort.

« Il y a beaucoup d'autres mangemorts sur ce continent ? »

« Non. Une dizaine tout au plus. »

« Vous avez dit que Voldemort avait presque conquis l'Angleterre. Pourquoi « presque » ? »

« Il y a encore de la résistance. Pas beaucoup mais il y en encore. »

J'avais relâché l'homme en lui conseillant de bien se cacher de Voldemort. Il avait immédiatement transplané, bien sûr. Toutefois, je savais que ce n'était pas pour rejoindre Voldemort. Comme le sorcier sombre l'avait dit, Voldemort n'aime les traitres.

Quant à moi, j'étais resté immobile. J'étais choqué par ce que je venais d'apprendre. Je n'avais jamais pensé que Voldemort puisse avoir obtenu autant de pouvoir. La culpabilité m'avait aussitôt envahi. Après tout, on comptait sur moi pour combattre. Or, j'avais quitté tout cela. J'avais cessé de combattre. Et je m'étais demandé si ma défection jouait un rôle dans cette soudaine prise de pouvoir. Si ma disparition avec un impact plus conséquent sur la guerre que je ne le croyais. En dépit du fait qu'une prophétie avait été faite, je n'avais jamais pensé que je puisse avoir une aussi grande importance. Une importance assez grande pour que mon absence ou ma présence soit vraiment importante dans le déroulement de la guerre. Mais, à ce moment précis, j'avais eu un profond doute. Il m'avait semblé évident que mon destin était intimement lié à cette guerre.

Je n'étais pas resté longtemps avec mes frères. Je me sentais trop coupable. J'avais filé jusqu'à une clairière où je m'étais accroupi, profondément troublé. J'avais toujours aussi peur de combattre. De me retrouver, de nouveau, face à des personnes comme Bellatrix ou Malefoy. J'étais encore plus terrifié de devoir faire face à Voldemort. Mais, en même temps, je ne voulais pas continuer à mener ma vie comme je l'avais fait depuis ma transformation. Je ne pouvais, ni ne voulais continuer à ignorer ce qui se passait dans mon pays natal. Je n'arrivais plus à ignorer les gens qui devaient souffrir de ce que faisait Voldemort. Je ne pouvais ignorer que pendant que moi, l'espoir de tous ces gens, passais du bon temps en sécurité, ces personnes se cachaient ou combattaient pour leur vie. Je ne parvenais plus à ignorer ce que j'avais fait. A ignorer que j'avais abandonné toutes ses personnes.

Alors la question était : Est-ce que j'avais trop peur pour aller faire ce que je savais être mon devoir ?

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