Le vampire aux yeux verts

Chapitre 10 : Jonction

3376 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:58

Dix jours avaient passé avant que la guerre magique ne revienne frappée à la porte de la maison. J'étais encore nerveux et tendu. Je n'avais pas été aussi optimiste que les autres. Contrairement à eux, je n'avais pas pensé que les mangemorts s'arrêteraient là. Je n'avais pas pensé à une coïncidence. Pour moi, il avait été évident que les mangemorts avaient été ici pour une bonne raison et j'avais crains que ce que je ne faisais que deviné soit la vérité.

J'avais pensé, une fois que la bataille avait pris fin, que Voldemort avait énormément gagné en force. Suffisamment en tous les cas pour tenter d'étendre ses forces sur un autre continent. L'Amérique, rien de moins !

Les autres avaient prétendu que je me faisais des idées. Qu'il y avait très peu de chances pour que Voldemort ou ses partisans viennent en connaissance de cause ici. Ils avaient affirmé que c'était une coïncidence, que Voldemort ne pouvait pas être devenu, en quelques semaines, aussi puissant et aussi influant.

Mais, moi, c'est ce que j'avais crains au plus profond de mon être. Mon esprit me criait que c'était justement ce qui se passait. Mon esprit hurlait que Voldemort étendait ses forces autours du monde et se préparait à attirer des sorciers étrangers à l'Angleterre dans ses rangs.

J'avais dû mal à rester neutre en sachant cela. J'étais toujours aussi terrifié à l'idée même de me battre, de mourir… Cependant, je n'arrivais pas me sortir tout cela de la tête. Je n'arrivais pas à me débarrasser de cette culpabilité qui se faisait de plus en plus intense. J'étais partagé. Je voulais rester loin de cette guerre et vivre tranquillement avec ma famille… Mais je voulais aussi, malgré ma terreur, agir pour débarrasser le monde de l'oppression de Voldemort. Mettre définitivement fin à cette menace.

« Orion ? »

J'avais sursauté un peu. Plongé dans mes pensées, je n'avais pas entendu Sirius approché. Ce qui voulait dire beaucoup puisqu'il en fallait beaucoup pour surprendre un vampire.

Je m'étais tourné vers Sirius avec un petit sourire d'excuse. C'était agréable d'avoir mon parrain si près de moi. Malgré mes protestations, l'animagus avait insisté pour rester dans la maison des Cullen. Et, bien entendu, ceux-ci n'avaient pas émis l'ombre d'une protestation. J'avais retenu un commentaire sarcastique avec difficulté. Pour des personnes qui ne pensaient pas que Voldemort ait expressément envoyé des hommes en Amérique, ils prenaient des précautions rigoureuses. Car, en plus de Sirius, Léa, Seth et Jacob étaient beaucoup plus présents que d'habitude dans la maison. Leur comportement, donc, ne m'avait pas aider à me détendre.

A vrai dire, j'avais été plutôt soulagé lorsque toute la famille Cullen était parti de la maison. Edward, Jasper et Emette étaient partis à la chasse à l'aube. Alice, Esmée et Rosalie étaient partis faire les boutiques pour décorer la chambre de mon parrain. Et, enfin, Carlisle était, comme à son habitude, parti assez tôt pour l'hôpital. Seules Bella et Nessie étaient dans les parages. Elles étaient à l'arrière de la maison, en fait… A jouer avec la balançoire que Jasper avait installée quelques jours plus tôt. Et, je ne l'ai avais pas quitté des yeux depuis qu'elles étaient sorties. Je n'étais pas du tout tranquille, comme je vous l'ai dit.

« Il faut que j'aille au passage des croisements. J'ai besoin de quelques vêtements et je veux acheté des livres aussi. Tu crois que ça va aller. »

« Ne t'inquiète pas, Sirius. Vous avez certainement raison. Je crois que je suis devenu un peu paranoïaque lorsqu'il s'agit de Voldemort. Vas y, sois tranquille. »

Sirius avait simplement hoché la tête et m'avait demandé si j'avais besoin de quelque chose. Après quoi, il ne s'était pas attardé et avait filé en utilisant la poudre de cheminette.

Les choses auraient pu être comme je l'avais dit à mon parrain. il aurait pu ne rien se passer. Mais, ce n'était pas arrivé, malheureusement.

Un claquement dans l'air avait été le seul avertissement auquel nous avions eu droit avant que le sorcier qui avait transplané ne sorte du petit bois qui se trouvait près de la maison.

Heureusement, Bella, ayant reconnu le claquement, avait saisi sa fille et avait commencé à s'éloigner de la balançoire… et, donc, du bois. Mais, je savais que même avec la vitesse vampirique, elles ne seraient pas en sécurité avant que le sorcier attaque.

La vision du Blond, de ce mangemort, si proche de ma famille m'avait mis dans une rage folle. J'avais bondis du toit jusque devant Bella et Renesmée et avait ordonné à Bella qu'elles s'éloignent. La jeune mère n'était pas restée plus longtemps sur les lieux. Elle avait ramassé sa fille et avait filé vers le lieu de chasse du reste du clan.

Moi, de mon côté, j'avais agis avant que Malefoy n'ait pu avoir de réactions à mon arrivée soudaine. Je l'avais agrippé à la gorge.

J'avais été déterminé à tout faire pour protéger ma famille. Même à tuer.

Je serais honnête. La vision de Draco Malefoy agonisant sous ma poigne m'avait laissé indifférent. Tout ce que j'avais eu à l'esprit, c'était la sécurité de la famille.

Je n'avais pas eu de réactions lorsque le jeune homme avait tenté de se débattre, dans un premier temps. Pas plus lorsqu'il avait agrippé mon poignet dans une vaine tentative de me faire desserrer ma poigne en cherchant, frénétiquement à obtenir une gorgée d'air.

En vérité, je l'aurais certainement tué sans hésitation si une voix n'avait pas retenti à quelques mètres de moi. Une voix bien connue où se mêlait la surprise, la joie et la crainte. Une voix qui m'avait tant surpris que j'avais desserré imperceptiblement ma prise, permettant à ma victime de prendre une mince gorgée d'air.

« Harry ! » S'était exclamée la personne qui venait d'arriver.

Sans relâcher mon étreinte de sur le blond, j'avais tourné la tête vers ma gauche. Je n'avais laissé paraitre aucune émotion mais je suis certain que si mon cœur avait encore battu à cette époque, les battements se seraient accélérés plutôt brutalement.

Là, devant moi, c'était trouvé Hermione Granger, ma meilleure amie. Du moins en apparence. Vétue d'une belle robe de sorcier noir et grise, elle se trouvait à deux mètres de moi, tremblante. Elle tenait, alors, sa baguette vers moi mais celle-ci étant dirigé vers le sol, j'avais tout de suite su que je n'étais pas directement menacée. Cependant, j'avais eu une hésitation quant au fait que ce soit vraiment la jeune fille que je connaissais. Après tout, la dernière fois que j'avais vu Hermione Granger, elle était aux prises avec Draco Malefoy, quelqu'un qui ne se cachait à peine du fait qu'il serait honoré de devenir mangemort.

« Harry, laisse Draco… Il n'est pas mangemort. Il ne te veut pas de mal… Il ne veut de mal à personne dans les environs. »

Je n'avais pas quitté la jeune fille des yeux, ouvertement méfiant. Cependant, je n'avais pas resserré ma prise autours de la gorge du Serpentard, permettant ainsi à un mince filet d'air de parvenir à ses poumons.

« Il faut que tu me crois… Il m'a emmené loin du champ de bataille… A l'abri… je suis vraiment Hermione, je te dis la vérité… »

« Prouve-le ! »

La jeune fille avait cligné des yeux puis elle avait rapidement énuméré des secrets que seul notre petit trio connaissait… Ce qui nous avait permis de véritablement devenir amis, le polynectar dans les toilettes de filles, comment nous avions sauvé Sirius du baiser du détraqueur…

« Ca va, Hermione. » Avais-je finalement déclaré lorsque j'avais réalisé qu'elle allait continuer sur sa lancée dans sa panique.

J'avais lâché Malefoy qui était tombé à genoux, le font contre le sol, pour prendre une inspiration sifflante, avec difficulté. J'avais reculé de plusieurs pas pour le tranquillisé. Hermione s'était aussitôt précipité et avait posé une main tremblante sur son épaule pour lui demander s'il allait bien. J'avais été surpris par le timbre intime de sa voix mais n'avait pas relevé à voix haute ce que j'avais remarqué. Le Serpentard avait simplement hoché la tête en continuant de se concentrer sur sa respiration qui redevenait peu à peu normale. Ce n'est qu'à ce moment là qu'Hermione s'était tournée vers moi, tremblante et en larme.

« Pourquoi n'as-tu pas fait savoir que tu étais vivant ? Pas merlin, on croyait tous que Bellatrix t'avait tué. »

Je mettais frotté la nuque, gêné et en colère. Hermione avait ravivé ma culpabilité par ces simples mots mais, en même temps, j'étais furieux qu'elle porte un jugement en mon encontre son rien savoir des faits.

« C'est compliqué, Hermione. »

« En quoi est-ce compliqué ? Tu n'avais qu'un appel de cheminette au Q.G à faire et quelqu'un serait venu te chercher. »

« J'ETAIS TERRIFIE ! Bon sang, j'étais censé combattre le plus grand mage noir de tous les temps ! Je n'avais que seize ans ! Et là-dessus, Bellatrix Lestrange réussi à me blesser à mort. Dit moi comment je peux battre le maitre, si je ne réussi pas à surpasser une de ses servantes. Alors, lorsque les vampires qui m'ont trouvé m'ont offert de rester avec eux, j'ai accepté. J'ai saisi l'opportunité d'avoir une famille qui m'apprécie et m'aime. J'ai fuis cette bataille qui me terrifiait. J'ai fuis la mort certaine qui m'attendait. »

Je m'étais brutalement tue, vidé par ce surplus d'émotion. Hermione s'était contenté de me fixer, en larme. Un regard vers Malefoy m'avait indiqué que le Serpentard allait mieux et semblait, curieusement, me comprendre. En tous les cas, il n'avait pas prononcé une seule parole sarcastique ou haineuse.

« Harry… » Avais murmuré, finalement, mon amie d'une voix tremblante.

Elle n'avait pas pu aller plus loin. Les trois mâles les plus jeunes de la famille étaient soudain apparus à proximité. De toute évidence, ils avaient été prêts à me donner un coup de mains.

« C'est bon les gars… Ce sont… des amis. » Avais je déclaré, hésitant à intégré Draco Malefoy dans le terme « amis ».

Comme il fallait s'y attendre, Edward avait aussitôt noté l'hésitation.

« Tu en ais certain, Orion ? »

« Oui, oui. »

Edward avait laissé son regard glissé sur les deux sorciers qui s'étaient invités chez eux. A l'écoute de leurs pensées. Ou essayer dans le cas de Draco. Edward n'avait pas tenu sa langue. Il devenait exceptionnellement expansif lorsqu'il s'agissait de magie.

« Tu utilises la même protection mentale que Orion… Mais pas ton amie. D'où vient cette différence. »

Une expression de pure méfiance s'était inscrite sur le visage de Malefoy tandis qu'Hermione n'avait semblé qu'intriguée.

« Edward ! » L'avais je repris. « On devrait discuter dans la maison. Et, il faudrait que l'un de vous aille rassurer Bella. »

Mes frères avaient immédiatement réagis. Emette avait été rejoindre sa belle sœur tandis que les autres avaient discrètement encadré Hermione et Malefoy (enfin, c'est ce qu'ils pensaient). J'avais levé les yeux aux ciels et m'étais tourné vers les nouveaux venus.

« Les membres de ma… nouvelle famille sont tous d'origine moldu. Ils ne savaient rien de la magie avant mon arrivé. Mais certains, comme Edward ont des dons particuliers. Aussi, ils sont curieux de tout ce qui concerne la magie. Pas d'inquiétude à avoir, donc. »

Les deux sorciers s'étaient nettement détendus et nous avaient suivis dans la maison sans plus marquer d'hésitations.

Hermione avait regardé autours d'elle. Elle m'avait avoué, plus tard, qu'elle avait vu, nettement, les marques que j'avais laissées dans la maison, même après quelques mois seulement passées dans ces lieux. Et qu'elle avait resssenti l'atmosphère chaleureuse et familiale qui y existait. Elle avait noté l'attitude protectrice et aimante des vampires qui m'avaient rejoint. Tout ce à quoi je n'avais jamais eu droit durant ma vie d'humain.

Sans surprise, elle avait immédiatement compris que j'étais devenu un vampire. Elle avait bien compris que Bellatrix Lestrange était, en partie, arrivée à ses fins de tuer Harry Potter. L'aspect positif qui avait résulté, selon elle, de cette affaire était que j'avais, enfin, trouvé une famille. Une vraie famille où je lui avais semblé avoir ma place.

« Alors » Commença Harry en s'installant dans un fauteuil « Depuis quand vous êtes aussi proches tous les deux ? »

Hermione avait baissé les yeux gênés et Malefoy s'était emparé de sa main dans un geste de réconfort. J'avais haussé simplement un sourcil, surpris. Finalement, cela avait été Malefoy qui avait pris la parole. Sa posture soudainement raide et quelque peu hautaine m'avait montré qu'il s'attendait à une réaction vive et sans doute désapprobatrice à la suite de sa déclaration.

« Hermione et moi sommes en relation depuis la fin de notre cinquième année. En relation amoureuse. »

Je n'avais pas tout de suite réagis. Trop surpris. J'étais aussi plutôt déstabilisé de ne ressentir aucune colère, aucun ressentiment à cette annonce. Tout ce que je ressentais, c'était de la surprise. Qu'Hermione et Draco Malefoy soient ensembles était incroyable, impensable. A aucun moment, je n'avais cru que c'est deux là puissent s'apprécier. Encore moins qu'ils puissent s'aimer. Et, je n'avais eu aucune idée qu'ils se soient approchés de cette façon au cours de cette dernière année. Je n'avais rien vu. Et, pour dire la vérité, j'étais attristé que ma meilleure amie se soit cru obligée de nous dissimuler, de ME dissimuler, une telle chose. Car, je savais que c'était par crainte de ma réaction qu'elle avait agi de cette façon.

Et, apparemment, Draco Malefoy avait nourri les mêmes craintes car face à mon silence, il avait commencé à se montrer nerveux.

« Je t'assure que je ne suis pas un mangemort. Je ne veux aucun mal à Hermione, au contraire… Je… »

« Ca va, relaxe Malefoy… »

Je m'étais tourné vers Jasper qui avait simplement hoché la tête. Ce qui m'avait convaincu des bonnes attentions de Draco Malefoy. D'autant plus qu'Edward et lui s'étaient calmés et détendus. Cela n'avait voulu dire qu'une chose : Draco Malefoy ne voulait pas de mal à qui que ce soit dans cette maison.

Je m'étais tourné vers le couple et avait repris avec calme.

« Je pense que vous pourrez rester ici quelques jours. Carlisle et Esmée ne devraient pas être contre. »

Draco et Hermione avaient échangé un regard soulagé en comprenant que j'acceptais la situation. Mais bien vite, les deux s'étaient tournés, avec détermination, vers moi. Et, je m'étais tendu.

« Nous avons besoin de toi. Nous avons besoin du plus de personnes possibles de notre côté. Pot… Harry, après la bataille à Poudlard, les forces de tu-sais-qui se sont renforcées. Son camp est assez fort, à présent, pour qu'il tente de s'établlir dans d'autres pays. En ce moment, il a jeté son dévolu sur l'Amérique. »

« Ca nous le savons. Nous avons été attaqués, il y a quelques jours. » Etait intervenu Emett.

« Nous ne pouvons pas laisser vous-savez-qui réussir. Harry, tu es l'un des plus puissants sorciers de ce monde. Tu es celui de la prophétie. Tu es la seule chance de notre camp. Il faut que tu reviennes dans notre camp. »

J'avais sentis ma gorge se nouer sous l'effet de la panique aux mots d'Hermione. Je m'étais levé en secouant la tête. Je n'avais pas émis un son. Je n'en avais eu ni la force, ni le courage. Tout ce que j'avais fait, c'était de filer loin de mes proches. Loin de la demande, de la quasi supplication de ma presque sœur.

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