Le vampire aux yeux verts

Bellatrix s'était immobilisée devant moi et avait lâché ce rire fou qui me hantait depuis cette horrible nuit au ministère. Je n'avais pu retenir le long frisson qui m'avait parcouru lorsque cette grande femme aux paupières lourdes avait posé son regard à la lueur folle sur moi. Ses lèvres minces s'étaient alors relevées en un sourire arrogant et dédaigneux. Un sourire joyeux, aussi.

Je n'avais pas eu de mal à savoir pourquoi elle avait eu ce sourire follement heureux. Bellatrix Lestrange aimait tuer. Et, le fait que ce jour là, Harry Potter soit sa future victime (du moins dans son esprit) ne pouvait que la ravir. Pour elle, me tuer lui vaudrait une grande récompense de la part de son maitre. Moi, je n'en étais pas sûr de mon côté. Après tout, jusqu'alors Voldemort avait bien montré qu'il voulait m'achever de ses propres mains. Il n'avait pas dû être tendre après la bataille de Poudlard.

Ses longs et épais cheveux bruns étaient toujours aussi brillants, décoiffés et négligés. Illustrant sa folie. Pourtant, elle conservait encore une certaine beauté… Bien qu'Azkaban la lui avais, en grande partie, ravie.

J'étais paralysé par la peur et je ne pouvais croire que je puisse me sortir vivant d'une nouvelle confrontation avec Bellatrix Lestrange. Je ne pouvais croire en mon malheur, en ma malchance. Alors que je réussissais enfin à avoir une vie normale (aussi normale qu'un vampire peut espérer), les ombres de mon passé revenaient ternir mon bonheur.

Pourtant, je réalise, aujourd'hui, que cela à été une bonne chose que je sois confronté à cette fois ce jour là. Cela à orienté ma vie dans la bonne direction. Et pas seulement ma vie. D'autres que moi ont vu s'améliorer parce que j'ai été confronté à cette mangemorte en particulier. Parce que cette confrontation m'a orienté vers une toute autre direction que celle que j'aurais sans doute prise sans elle.

Je ne l'ai pas vu comme cela, ce jour là, toutefois. Pour moi, c'était un nouveau coup du sort. Un coup du sort effroyable dont je me serais bien passé.

Elle avait lancé un sort dans ma direction sans que je ne sort dans mon immobilité. Je n'avais sans doute dû mon salut qu'à Sirius qui avait lancé un bouclier entre moi et le fameux sort. Cela avait eu le mérite de me tirer de ma torpeur. Les combats faisaient encore rage autours de moi. J'avais peur pour ma famille. Cependant, j'avais dirigé toute mon attention sur Bellatrix et Sirius. Et, je m'étais jeté dans leur combat avec une énergie renouvelée. J'étais déterminé à ce que ce qui était arrivé au département des mystères ne se reproduise pas. J'étais déterminé à ne pas perdre, une nouvelle fois, Sirius par la faute de Bellatrix Lestrange. Cette fois définitivement.

Je ne le savais pas jusqu'à mes seize ans (année où les membres de l'Ordre avait commencé à me former) mais les vrais duels, ceux que réalisaient les puissants sorciers, étaient semblables à de l'escrime. En plus dangereux, bien sûr.

J'étais donc entré dans le combat en lançant un puissant sort vers la folle cousine de mon parrain. La puissance du sort avait surpris Sirius qui m'avait lancé un rapide regard avant de reprendre le combat avec plus de vigueur.

Ce n'était pas étonnant qu'il ait éprouvé cette stupeur. La formation que m'avait donnée les membres de l'Ordre avait dopé ma magie en très peu de temps. Et l'épreuve du ministère et de la « mort » de Sirius m'avait fait énormément murir. Sirius n'avait pas encore eu l'occasion de s'en apercevoir puisque j'avais toujours agis de façon décontracté depuis nos retrouvailles… Ce n'était que lors des derniers combats que j'avais eu à mener que je m'étais réellement montré sérieux. Et celui que je menais alors, avec Sirius, contre Lestrange était le plus sérieux depuis la grande bataille de Poudlard.

Heureusement, il ne s'était pas laissé déconcentrer par cette « curiosité » et avait continué à abattre sort après sort sur sa cousine folle. A aucun moment, les autres Cullen, Malefoy ou Hermione n'avaient tenté d'intervenir dans notre bataille après que leur propre combat ait pris fin. Ils avaient sans doute estimé ou compris que c'était exclusivement notre combat, à Sirius et moi. Mais être deux ne nous donnait qu'un très faible avantage sur Lestrange. Ce n'était pas pour rien que Bellatrix Lestrange était proche de Voldemort. Elle était peut-être folle mais elle restait une sorcière puissante et habile. Une sorcière dangereuse. J'avais été incroyablement rassuré de découvrir que Sirius prenait maintenant sa cousine au sérieux.

Les sorts avaient donc commencé à fuser. Bellatrix ne souriait plus, alors, elle ne riait plus non plus. Elle était nerveuse et se battait avec acharnement. Pour sauver sa vie pour la première fois depuis longtemps sans doute. Elle devait déjà se rendre compte qu'elle avait très peu de chance de s'en sortir. Ma famille et mes amis se tenaient prêt à intervenir à la moindre défaillance de Sirius ou de moi.

Leur intervention n'avait pas été nécessaire, cependant. Aussi forte que Bellatrix Lestrange pouvait être, elle ne pouvait pas nous surpasser, tous les deux, bien longtemps. Il ne fallut qu'un moment d'inattention pour que nous prenions vraiment l'avantage. Un ensemble de passe et nous l'avions touché d'une combinaison de sort qui lui avait été fatale. Le combat n'avait pas été aussi grandiose que l'on pouvait s'y attendre. Mais les vrais combats étaient souvent comme cela. Moins impressionnant, moins brutale qu'on les avait imaginés. Cela avait été le cas pour le dernier combat de Bellatrix, en tous les cas. Il avait été rapide et pas du tout sanglant.

Il avait été libérateur pour moi. C'était comme si la mort de cette femme avait levé la peur et les doutes qui m'avaient envahis depuis la bataille de Poudlard.