Un amour hors du temps

Chapitre 5 : Confrontation

2914 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:19

Deux jours passèrent sans qu'aucun évènement notable ne survienne. Harry se faisait aussi discret que possible. Ce qui n'était pas une mince affaire étant donné que tout Poudlard savait qu'il était un visiteur du futur et voulait en savoir autant que possible sur leur propre futur. Toutefois, il y avait moins de monde qu'il ne l'avait imaginé à se presser autour de lui. Mais, d'un autre côté, il les comprenait. Parfois, lui aussi voulait savoir ce qu'il l'attendait. Pour se préparer. Pour savoir le sort que le destin lui réservait, pour connaitre le sort de ses amis et de sa famille. Mais, d'un autre côté, il craignait aussi d'entendre de telles révélations car elles ne manqueraient pas de s'accompagner de nouvelles dramatiques. La vie était ainsi faite. La vie était dure, bien souvent cruelle.

Harry comprenait bien les personnes de cette ligne de temps. La crainte d'entendre de mauvaises nouvelles les retenaient sans doute plus que de gâcher « les surprises » que la vie leur réservait.

D'ailleurs les propres parents d'Harry et le reste des maraudeurs n'avaient posé aucune question cruciale à propos du passé. Jusqu'alors, ils n'avaient posé aucune question d'ordre général. Ils n'avaient rien demandé sur le soit futur. Les seules informations qu'ils avaient reçu sur leur avenir, c'était Harry qui les leur avait révélées de lui-même. Pas de question sur leur métier, leur famille, leur ami. Aucune question sur eux-mêmes ou sur leur connaissance. Seulement des questions d'ordre générales. Les meilleures équipes de Quiddich… Comment était le Dumbledore du futur… Toujours aussi fou ? (Une question de Sirius). Les nouvelles grandes découvertes… La mode… Bref, ils évoquaient bon nombres de sujets assez insignifiants mais aucun n'était réellement sérieux.

En fait, les maraudeurs se montraient plus sérieux qu'Harry ne s'y était attendu. L'influence de Lily qui gravitait souvent autour du groupe, avait pensé Harry. Il était devenu vite évident à Harry qu'il était arrivé l'année où sa mère commençait à s'intéressé à son futur mari, sentimentalement parlant. Cela avait été un soulagement pour lui. Il n'était pas certain d'avoir réussi à supporter son séjour si avait dû vivre au côté de ses parents qui se déchirait.

Il n'aurait pas eu besoin de gérer cela en plus du reste. Son changement de temps et son héritage imprévu étaient déjà beaucoup à intégrer. S'habituer à cet héritage était déjà fort compliqué. Harry se sentait encore étrange. Il se sentait le même mais, d'un autre côté, il percevait les immenses changements qui s'étaient opérés en lui. Harry avait réalisé, par exemple, qu'il devait sortir, au moins une fois par jour, ses ailes pour ne pas se sentir profondément mal à l'aise le lendemain. Il s'était aussi rendu compte qu'il apaisait inconsciemment, par sa seule présence, toutes les créatures magiques ou non magiques qui se trouvaient proche de lui.

Harry avait noté cette capacité innée grâce à Remus. Le loup-garou semblait rechercher sa compagnie autant que possible. Ce besoin allant jusqu'à un désir de contact assez régulier. Cela ne gênait en rien Harry. Après tout, Remus était comme un oncle pour lui. Toutefois, il en avait été surpris. Remus lui avait toujours semblé très réservé et très réticent à établir un contact physique, sauf avec Sirius. Harry savait que cela était dû à sa condition de loup-garou. Aussi, lorsqu'Harry s'était étonné de cette nécessité de contact auprès de Remus, celui avait semblé gêné et avait expliqué qu'il ne comprenait pas, lui non plus, ce besoin. Harry avait été trouvé Dumbledore qu'il lui avait donné une réponse à ses questionnements. Les elfes avaient un contact particulier avec les créatures de ce monde. Ils pouvaient communiquer facilement avec elle et les apaisaient presque toutes avec une facilité déconcertante. C'était ce qui arrivait à Remus. Remus ressentait, sans arriver à l'interpréter, l'apaisement inégalable du loup en lui. Harry avait été ravi d'apprendre qu'il pourrait aider son oncle et mentor.

L'autre soulagement pour Harry avait été de découvrir que les mangemorts les plus fanatiques qu'il connaissait avaient quitté Poudlard. Enfin, ceux qui seraient le plus susceptible de le reconnaitre dans le futur (Bellatrix Black, à présent Lestrange, et Lucius Malefoy). Harry avait eu énormément d'appréhension à l'idée de les rencontrer. Cela avait été un grand soulagement de découvrir qu'ils n'étaient plus présents à l'école depuis quelques années déjà.

En vérité, la seule personne dont Harry devait vraiment se méfier était Peter Pettigrow. Harry savait que l'on avait remarqué la distance qu'il continuait à instaurer avec cet unique maraudeur mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il craignait trop de commettre une grave erreur qui changerait gravement son présent s'il fréquentait trop le traitre. Il ne pouvait, ni ne voulait, prendre ce risque. Sa vie était peut-être imparfaite, il voulait peut-être changer beaucoup de chose, mais elle lui convenait telle qu'elle était. Mais, surtout, il ne voulait pas prendre le risque de le rendre plus désagréable. Jusqu'à présent, toutefois, il avait bien géré tout cela. Il avait su garder sa langue et rester vague sur sa vie, sa famille et ses amis. Il savait qu'il résisterait à l'envie de tout dévoiler aux maraudeurs et de changer leur histoire, son histoire.

Il aurait, sans doute, dû se douter que son caractère emporté reviendrait faire surface un jour où l'autre. L'évènement qui « réveilla » cet aspect de son caractère fut une altercation entre les maraudeurs et Severus Rogue. Harry n'avait pas encore été témoin d'un acte d'intimidation de la part du groupe… de son père et de son parent, en particulier. Sans doute parce que ceux-ci avaient eu leur attention entièrement tournée vers lui. Harry ignorait ce qui avait rappelé la présence de Rogue aux maraudeurs. Sans doute, les regards assez insistant du Serpentard sur Harry ou ses rougissements assez réguliers lorsqu'il regardait le visiteur du futur. Ou peut-être qu'ils s'étaient un peu lassé de la nouvelle attraction que représentait Zachary Serpendor. Quelle que soit la raison qui leur rappela l'existence, le résultat fut une altercation dans un couloir vide du château, un samedi matin.

Ce matin là, Harry se dirigeait vers la volière pour y retrouver Maeldan. Le phénix aimait y passé du temps. Bien qu'il soit davantage réfugié dans le bureau de Dumbledore avec Fumseck. Il s'était arrêté net en découvrant une scène assez semblable à celle qu'il avait vue dans le pensine de Rogue. Les maraudeurs faisaient face au futur maitre des potions, James et Sirius en avant. Harry voyait la résignation, l'inquiétude et l'hésitation sur le visage de Remus. Pourtant, le jeune homme ne faisait rien pour arrêter ses amis. Pettigrow exprimait un mélange d'enthousiasme et de crainte que Harry trouva abject.

Lorsqu'Harry s'avança, les cinq se figèrent. Rogue pivota légèrement pour le faire entrer dans sa ligne de mire, méfiant et résigné, tout à la fois. Il était apparemment certain qu'Harry allait prendre part à son tourment. James et Sirius le regardaient, hésitant. Il le connaissait peu mais ils avaient réussi à cerner son caractère. Ils devaient se douter que ce qu'ils étaient en train de faire au Serpentard auparavant ne plairait pas nécessairement à leur nouvel ami.

Harry s'immobilisa juste devant Severus, un peu en retrait sur le côté et demanda aux maraudeurs d'une voix d'un calme inquiétant.

« Que faite vous exactement ? »

Les deux meneurs du groupe échangèrent un regard hésitant sur le garçon qu'ils connaissaient sous le nom de Zachary. Finalement, Sirius indiqua le Serpentard silencieux d'un geste de la tête et répondit d'une voix ferme, dépourvu de toute trace de honte.

« On donne une leçon à un mangemort de Serpentard. »

« Je vois. Et, sur quoi vous basez-vous pour affirmer qu'il est au service de Voldemort ? »

Harry ignora les légers tressaillements du groupe et continua à darder un regard assez hypnotique sur le groupe de maraudeurs, en veillant à appuyer ce regard sur Sirius et James.

« Oh, allez… Tu le monde le sais, Zach. »

« Donc, votre infirmation est fondée sur des rumeurs et des préjugés. »

Harry perçut le mouvement de surprise de Rogue près de lui mais n'y accorda aucune attention. Les maraudeurs semblèrent surpris par le point de vue d'Harry. Aussi celui-ci poussa-t-il sa réflexion plus loin. Ce qui n'était, peut-être, pas une bonne chose à faire.

« Devrais-je, moi aussi, basé mes opinions de la même manière. Il est vrai que j'ai agis de cette manière par le passé mais j'ai évolué… Peut-être n'aurais-je pas dû… Voyons ce qui le résultat si j'agis selon les rumeurs et les préjugés… »

« James Potter, tu es un Pur-sang. Tu es arrogant et assez méprisant de ceux qui ne sont pas conforme à tes idéaux. Les mangemorts agissent ainsi. Es-tu un mangemort pour autant ? »

Harry ne laissa pas le loisir à son futur père de répliquer et tourna son regard vers son parrain.

« Sirius Black… Je crois que toute ta famille est passée par Serpentard. On dit aussi que les Black ne sont pas en désaccord avec les idées de Voldemort. D'ailleurs, je crois que ta cousine et que ton propre frère n'attend que le jour de recevoir la marque… Est-ce que je dois te juger d'après ta famille, Sirius ? »

Tout au long de la tirade de la tirade de Harry, Sirius avait pâlit et semblait à court de réplique pour la première fois que Harry le connaissait. Harry fixa son regard sur Peter qui sembla se ratatiner sur place. Harry se força à adopter un ton calme pour lui parler.

« Peter, le monde a connu beaucoup de personnes comme toi. Des personnes qui se plaçaient au côté des personnes les plus fortes pour leur propre sécurité. Aujourd'hui, à l'école, les plus forts sont Sirius, James et Remus… Mais dit moi, est-ce qui le resteront par la suite ? »

Harry laissa son regard dévier vers le bras de Peter. L'animagus écarquilla les yeux lorsqu'il réalisa que le visiteur du futur connaissait son secret. Il remonta prestement les bras et les croisa contre sa poitrine. Harry dû se retenir de frapper, ou mieux de tuer, ce rat lorsqu'il comprit le pourquoi de son geste. Ce traitre avait déjà trahis ses amis. Ce traitre avait déjà reçu l marque. Toutefois, cela passa inaperçu du reste du groupe qui pensa que Peter avait simplement été effrayé par les propos, les hypothèses de trahisons de son interlocuteur.

Harry se détourna de Pettigrow et posa sur Remus un regard beaucoup plus intense que pour les autres. Le loup-garou perdit violemment toutes les couleurs de son visage et il eut un très léger mouvement de recul.

« Quant à toi, Remus… Je suis certain que tu ne veux pas me voir agir selon les préjugés. »

L'ensemble des maraudeurs sembla soudain apeuré. Peter plus pour lui-même que pour Remus. Toutefois, Harry ne pensait plus à lui comme un maraudeur depuis qu'il avait découvert la vérité à son sujet à treize ans. Harry pouvait accorder cela aux maraudeurs. Ils formaient un groupe très solidaire. D'après l'expression sur le visage, Sirius et James étaient prêts à tout pour protéger Remus.

« Soyez donc heureux que je ne base plus mes opinions sur des préjugés et des rumeurs depuis que j'en ai fais les frais à mes douze ans… »

Harry se tut, mécontent d'avoir laissé échapper cette information. Bien qu'il y ait peu de risques pour qu'ils la relèvent et s'en souviennent dans le futur. Ce n'était pas grave pour Remus et Sirius. Harry ne tenait pas à leur cacher qu'il avait été Zachary Serpendor lorsqu'il serait de retour dans son temps. Toutefois, c'était une autre histoire pour Pettigrow et Rogue. Il valait mieux que le rat ignore qu'Harry Potter avait passé une année scolaire avec lui. S'il venait à le découvrir, Voldemort le découvrirait et qui sait ce que ce fou serait capable de faire. Et, enfin, il y avait le cas de Rogue. Harry n'était pas certain de vouloir faire face au Rogue adulte si celui-ci venait à découvrir qu'il avait eu le béguin pour le fils de son ennemi juré. Ce ne serait certainement pas beau à voir.

Car, Harry en était certain, maintenant, Severus Rogue était attiré par lui. Il ne pouvait pas y avoir d'autres explications pour les rugissements réguliers et les regards insistants du jeune homme. Pire que tout, Harry commençait à croire que lui non plus n'était pas insensible au Rogue de seize ans. Mais, en vérité, il ne s'était jamais arrêter sur les sentiments qu'il ressentait vis-à-vis de ce jeune Rogue. Il ne voulait pas s'y attarder. De toute façon, c'était impensable que quelque chose se passe entre eux. Impossible !

Harry fut ramené à la réalité par le concierge qui pointait son nez à l'autre bout du corridor. Harry décida de ne pas s'attarder plus longtemps ici, en compagnie des maraudeurs et de Rogue. Il ne romprait pas les liens avec le groupe mais rester à distance d'eux les feraient sans aucun doute réfléchir sur le message qu'il avait voulu faire passé. Aussi Harry passa devant les maraudeurs, laissant derrière lui Severus qui choisit, lui aussi, cet instant pour filer loin des Griffondor, dans la direction opposée à celle d'Harry. Les maraudeurs, eux, restèrent figés. Incapable de croire que leur ami avait été presque contre eux… Mais, surtout, qu'il connaissait, depuis tout ce temps, le secret de Lunard.

 

Laisser un commentaire ?