Un amour hors du temps

Les rumeurs, Harry connaissait bien. Il en faisait les frais depuis ses onze ans. Toutefois, une rumeur telle qui circulait en ce moment dans l'école, il n'en avait encore jamais fait l'expérience. Bien qu'une assez semblable lui avait nuit lors de sa seconde année à Poudlard. Cette rumeur incroyable disait qu'il n'était pas un Griffondor mais un Serpentard. Cette rumeur, selon Harry, était parce qu'il avait défendu Severus contre des Griffondors. Défendu un Serpentard de sa propre maison. Cette rumeur disait que le visiteur temporel avait infiltré les Griffondor pour mieux les connaitre et pour mieux leur nuire dans l'avenir.

Harry n'avait pu se retenir de rire lorsque Severus lui en avait fait par, d'une voix un peu incertaine que Harry ne lui connaissait pas, lors d'une de leur cession d'étude. L'ironie, c'était que les personnes qui faisaient circuler cette rumeur étaient très proche de la réalité. Après tout, Harry profitait de ce temps dans le passé pour apprendre à connaitre ses parents (Remus et Sirius compris). Bien entendu, pour le moment, il ne pouvait pas vraiment faire cela avec les maraudeurs qui ne s'approchaient guère. Ils ne faisaient aucun doute pour Harry que ces quatre là croyaient quelque peu en cette folle rumeur. Toutefois, il avait pu commencer à apprendre à connaitre sa mère et les parents de Neville qui ne semblaient pas croire ce que l'on racontait à son sujet puisqu'ils lui parlaient toujours et venaient, régulièrement, le rejoindre pour faire leurs devoirs.

Severus laissa son compagnon de travail rire de cette rumeur pendant quelques instants, de plus en plus intrigué par lui.

« Il y a quelque chose de vrai dans cette rumeur ? »

« On ne peut pas berner le choixpeau magique. Ni lui dictée sa conduite à moins qu'il soit décidé à vous laisser faire. »

« Ne me prend pas pour un imbécile. Tu sais très bien ce que je veux dire. »

Harry porta un regard légèrement ennuyé sur Severus. Il était troublant de voir comment le futur maitre des potions surgissait parfois à travers certaine des répliques du jeune homme. Des répliques assez sarcastiques pour la plupart. Oh, pas aussi mordant que son futur soit mais on reconnaissait malgré tout le futur Severus Rogue à travers elles.

« Ce voyage dans le passé me permet de mieux connaitre certaines personnes. De toutes les maisons. » Répondit prudemment Harry.

Severus laissa échapper un soupir de frustration. Zachary était vraiment un garçon prudent et méfiant. Malgré toutes les tentatives qu'il avait fait pour en connaitre plus sur l'avenir, Harry n'avait jamais rien révélé de pertinent. En fait, tout ce que Severus savait sur son propre avenir, c'était qu'il était professeur de potions à Poudlard et qu'il avait eu (ou avait encore) leur visiteur temporel comme élève. Ce qui ne l'avançait pas beaucoup.

« Mais, tu as réellement été envoyé à Griffondor ? »

« Le choixpeau a hésité sur plusieurs maison. C'est tout ce que tu sauras à ce sujet. N'insiste pas Severus. »

« Pourquoi es-tu si prudent à ton sujet ? On dirait que tu ne veux pas prendre le risque que l'on te reconnaisse. Mais, excuse moi, on te reconnaitra plutôt facilement. Tu n'es pas quelqu'un de très commun. »

« Il y a des choses qui doivent rester secrète. Quant au deuxième point que tu as soulevé, j'ai déjà mon plan. Je vais me cacher sous un glamour le temps que je finisse mes études pour apparaitre sous mon ancienne apparence. Ensuite, je verrais… Remettons nous au travail, veux-tu ? »

Ils se trouvaient dans une salle de classe vide. Ils avaient estimé qu'un tel lieu était plus propice à apprendre l'Occlumentie. Bien sûr, Severus avait appris incroyablement vite. Car, bien sûr, comme s'en doutait Harry, Severus Rogue était un naturel. Quelques jours (Sept, bon sang !) était passé depuis qu'il avait approché Harry et ses boucliers étaient pratiquement aussi solide que ceux de son futur. C'était tout à fait démoralisant. Il faisait maintenant son possible pour maitriser la légimentie. Tout en aidant Harry à perfectionner sa technique de protection de l'esprit. Harry avait tout de suite noté la différence d'apprentissage. Sans toute cette haine, cette colère, cette amertume qui le caractérisait un peu dans l'avenir, Severus Rogue faisait un excellent professeur. Et, les séances pour apprendre L'Occlumentie étaient beaucoup plus agréables lorsque le professeur ne haïssait pas son élève… Ou plus exactement ne savait pas qu'il ''devait'' haïr son élève.

Severus avait rapidement réalisé que la technique qu'il employait ( et que son futur employait) ne fonctionnait pas. Le « vider votre esprit » était la méthode la plus commune et la plus facile. Mais, encore une fois, Harry s'était démarqué puisque plus il essayait d'agir ainsi plus des pensées parasites, des pensées et des émotions l'envahissaient. Severus avait estimé que le méthode la plus obscure (car la moins utilisée) de cette branche correspondrait à Harry. C'est-à-dire d'employer une méditation active. La méthode consistait à utiliser un des quatre éléments pour construire un « barrage » mental, l'image mental de l'élément étant ce barrage. Cette méthode était la plus difficile car il fallait tout d'abord trouvé l'élément ou les éléments qui fonctionnaient le mieux pour soi puis ensuite apprendre à utiliser leur image pour mettre en place le barrage. Ce qui expliquait pourquoi cette méthode était la moins utilisé. Elle était très difficile à maitrisé.

Toutefois, Harry avait assez rapidement réussi à le faire. Bien entendu, il lui avait fallu ces sept jours pour identifier les éléments qui devraient utiliser. Car, bien sûr, il y en avait deux. Le feu et le vent. Il n'en avait soufflé mot à Severus. Et Severus n'avait pas posé de question, comprenant sans doute qu'elle aurait été trop personnelle. Après tout, les éléments qu'un Occlumence utilisait reflétaient sa personnalité très intimement. Quoiqu'il en soit, maintenant, Harry disposait d'un bouclier mental qui prenait la forme de plusieurs immenses colonnes de feux entourées de puissantes tornades.

Harry devait aller le soir même tester le bouclier avec Dumbledore. Il espérait vraiment avoir fait du bon travail. Après tout, son entrainement en duel portait ses fruits. Il connaissait maintenant beaucoup de sorts aussi bien offensifs que défensif.

« Je me demandais, pourquoi fais-tu tout cela ? Pourquoi mets-tu autant d'énergie à apprendre tout cela. »

Harry examina Severus qui baissait sa baguette après une tentative de légimentie sans qu'Harry ait son bouclier de placé, songeant à ce qu'il pourrait lui dire sans trop en révéler.

« Je ne veux pas prendre le risque de perdre quelqu'un d'autre que j'aime. » Déclara-t-il enfin, sans trop s'avancer.

« Tu… Tu as perdu quelqu'un de proche ? »

« Mes parents sont morts assassinés lorsque j'étais petit… Et, il y a quelques mois, un de leur ami qui m'est proche à faillit mourir aussi. Je veux juste pouvoir me défendre et défendre mes proches si besoin est. »

Severus hocha simplement la tête puis après un regard sur sa montre déclara qu'il était peut-être temps se diriger vers la grande salle car il était bientôt leur du diner.

Harry n'était jamais très à l'aise dans le grande sale. Bien sûr, beaucoup le dévisageait encore mais ce malaise était surtout dû au nombre de personne qu'il avait reconnu malgré les années… Même ceux qu'il ne connaissait pas personnellement. Par exemple, parmi les Serpentards, il avait reconnu le frère de Sirius, Regulus, mais aussi Avery, Mulciber, dolohov et Rosier que Severus, au grand dépit d'Harry, fréquentait beaucoup. Tous des mangemorts, bien entendu. Parmi les Serdaigle, il avait identifié le père et la mère de Luna à leur ressemblance avec sa fille. Il avait, malheureusement, croisé Gilderoy Lockhart qui lui avait demandé s'il devenait célèbre et, enfin, Quirell qui était encore un jeune homme sûr de lui. Parmi les Poufsouffle, en dehors de la mère de Neville, il n'avait reconnu que son futur professeur d'herbologie.

Toutes les personnes qui avaient reconnu le rendaient très nerveux car ils avaient une place plus ou moins importante dans la vie d'Harry. Ou, pour être plus exact, ils pouvaient causer d'énormes répercutions sur le présent de Harry s'ils venaient à apprendre certaines choses sur lui. Les mangemorts s'en serviraient, très certainement, pour aider leur maître. Quant aux maraudeurs, toutes informations importantes qu'ils pourraient découvrir sur Harry auraient de graves conséquences sur la vie même de ce dernier.

Aussi, Harry était bien plus tendu aux heures de repas qu'à tout autre moment de la journée car il devait redoubler de vigilance sur ce qu'il disait. Toutefois, il y avait une chose qu'il n'était pas disposé à faire. C'était de cacher combien il détestait Voldemort. Or, il savait qu'un jour ou l'autre ses partisans, encore à Poudlard, viendrait le trouver. Après tout, il était puissant et connaissait l'avenir. Voldemort le voudrait dans son camp. Car, Harry était certain que Voldemort connaissait déjà sa présence ici. Harry n'était pas assez fou pour croire que les mesures de Dumbledore et du ministère avait réellement empêché l'information de filtré. Un de ses mangemorts, Pettigrew plus probablement, l'aura averti de la présence de fameux Zachary Serpendor. Il y avait toujours moyen de contourner une restriction, même magique. Ce serait d'autant plus simple pour Voldemort. Il lui aura sans doute suffit de légimenser Pettigrew lors d'une visite clandestine de celui-ci. Les élèves n'étaient pas censés quitter le château de tout le séjour d'Harry ici mais Dumbledore ignorait que certains élèves connaissaient des passages secrets pour sortir du bâtiment. Dans l'esprit de Dumbledore, Harry était en sécurité jusqu'à son départ puisque personne ne pouvait communiquer la nouvelle à l'extérieur. L'école étant, en quelque sorte, en quarantaine.

Ce jour-là Harry eut la confirmation que Voldemort cherchait à obtenir des informations à son sujet. Ce ne pouvait pas être une coïncidence que tous les mangemorts de Serpentard vienne le trouver alors qu'il allait pénétrer dans la grande salle.

Harry s'immobilisa net lorsqu'il repéra Dolohov et Rosier qui bloquaient l'une des entrées de la grande salle, visiblement déterminé à lui parler. Il jeta un regard derrière lui et vit que Severus s'était arrêté quelques pas derrière lui, une expression incertaine sur le visage. Apparemment, il n'avait pas été prévenu de ce guet-apens. Harry savait que le jeune homme était proche, très proche, de devenir mangemort. Harry ignorait ce qui avait finalement précipité la décision du jeune homme mais il savait que la fin de son amitié avec Lily signait presque le début de sa « carrière » de mangemort.

Harry accorda toute son attention aux deux serpentards qui lui faisaient face, sur le qui vive. Avec ces deux là, il s'attendait à une attaque à tout moment.

« Qu'est-ce que vous voulez ? »

« Seulement te parler. Il parait que tu as de la sympathie pour les Serpentards. Tu en as pour Rogue, en tous les cas. Il parait même que tu serais plus proche du Serpentard que du Griffondor. »

« Le point étant ? »

« On voudrait en savoir plus sur toi. On t'a observé Serpendor. On a vu que tu cherchais à devenir plus fort. Si tu cherches la puissance, on peut te présenter quelqu'un qui te l'apporteras. Cette personne s'intéresse beaucoup à toi. »

« Oh ! Vous voulez me présenter à votre maitre… Je ne crois pas que cela va être possible. La dernière chose que je ferais sur cette terre sera de me présenter devant lui pour le servir. J'ai bien mieux à faire que d'être sous les ordres d'un psychopathe meurtrier. »

Harry nota qu'ils étaient égales à eux même. A l'insulte de Voldemort, une même expression de rage meutrière était apparue sur leur visage. Harry perçut, sans mal, le mouvement alarmé de Severus dans son dos alors que les deux mangemorts tiraient leurs baguettes, déterminés à faire ravaler ses paroles à Harry. Heureusement, par une heureuse coïncidence (ou pas), Dumbledore apparut à côté de leur groupe, éteignant la braise avant qu'elle ne s'enflamme tout à fait.

« Je pense qu'il est temps d'aller manger, jeunes gens. Monsieur Serpendor, restez quelques instants. J'aimerais vous parler. »

Harry resta immobile jusqu'à ce qu'il fut seul avec Dumbledore après quoi il se tourna vers le directeur qui le regardait avec beaucoup d'attention. Sans doute Harry avait-il plus intrigué le directeur avec sa déclaration.

« Ce n'est pas très prudent de dire ce genre de chose par les temps qui courent. »

« Lorsque vous découvrirez qui je suis, vous découvrirez aussi que la prudence ne me qualifie généralement pas. »

Sur ces mots, Harry fila dans la grande salle, soudain très affamé.