Un amour hors du temps

Chapitre 10 : nuit de pleine lune

2740 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 14:55

Décembre arriva sans qu'Harry ne voit le temps passé. Il était vraiment heureux ici et aurait souhaité ne jamais quitté ce temps. Toutefois, il savait que ce n'était pas sa place. Un jour où l'autre (et Harry songeait qu'il viendrait toujours trop tôt), son fichu phénix le renverrait dans son propre temps. Harry avait un destin à accomplir, après tout ! Et, il savait que tout changerait lorsqu'il reviendrait dans son présent. Il ne serait plus aussi heureux que dans ce passé qui ne lui appartenait même pas. Dans son présent, il n'aurait pas Severus à ses côtés. C'est pourquoi, il passait le plus de temps possible avec le futur espion. Il voulait emmagasiner le plus de souvenirs heureux possibles. Bien sûr, Severus et lui se faisaient très discrets dans leur relation. Par les temps qui courrait à cette époque, il était mal vu que un Griffondor et un Serpentard sorte ensemble… Sans compter que les langues se serraient déchainés si on avait appris que le visiteur du futur sortait avec un contemporain de l'époque. Toutefois, Harry pensait qu'ils ne s'étaient pas montrés assez discrets pour un certain groupe d'étudiants. Harry percevait les regards des maraudeurs un peu trop insistants. Mais, attentifs et curieux comme ils étaient, Harry n'étaient pas surpris qu'ils aient remarqué son manage. Après tout, ils étaient certainement les mieux placés pour s'apercevoir qu'il passait rarement ses nuits là où il était censé se trouver. C'était, sans doute, ces absences nocturnes qui les avaient interpellé car Harry était certain qu'en public ne semblait être rien de plus qu'une profonde amitié. Harry et Severus y avait veillé.

Cependant, aucun des garçons n'avaient posé de questions. Sans doute par manque de preuves. Harry, toutefois, était certain qu'il aurait droit à un véritable interrogatoire une fois rentré… Dans le cas où Sirius et Remus auraient découvert que Zacchary et le fils de leur meilleur ami ne faisait qu'un. Ce qui était très certainement le cas, les connaissant et connaissant Dumbledore. Le vieil homme avait, sans doute, découvert le pourquoi de sa disparition le soir même et n'aurait certainement pas résisté à son envi de choquer les presque oncles de Harry. Cependant, Harry savait que Dumbledore n'aurait rien dit à Severus sur sa véritable destination. L'homme le connaissait bien et respectait son intimité. Il n'aurait pas révéler quelque chose d'aussi important de son propre chef, sans rien savoir de l'avis de Harry sur la question.

D'autre part, il avait terminé la lecture du livre sur les elfes que lui avait remis Dumbledore et appris énormément de choses à propos de sa « race ». Une chose, en particulier, l'avait intrigué. Les elfes des bois, comme certaines autres créature magiques, avait… un lien particulier avec la lune. Surtout la pleine lune. Harry avait lu que les elfes étaient « appelés », régulièrement, par la lune. Selon le livre, cette attirance s'expliquait par le fait que les rayons lunaires permettaient aux elfes de ressourcer spirituellement. Le livre n'était pas précis mais insistait sur le fait que c'était nécessaire à la survie des elfes. Ce qu'Harry avait compris un soir de décembre, une semaine exactement avant noël.

Il avait sentis cette nécessité irrépressible d'être dehors, sous les rayons lunaires. Comme il avait une idée de ce que ce besoin signifiait, il n'avait pas lutté contre cette impulsion de ce rendre hors de l'établissement et de s'approcher des rives du lac pour profiter de la nuit au mieux.

Dès que les rayons lunaires lui étaient parvenus, Harry avait senti un frisson de bien être et de plaisir le parcourir. Indifférent à l'air froid, même galcial, il avait retiré sa cape et sa veste et laisser ses ailes se déployer. Ses ailes, semblables à celles des libellules, frémirent et battirent, presque d'elles même alors les rayons de la lune tombaient sur elle. Harry poussa un profond soupir et ferma les yeux, la tête rejetée en arrière. La sensation était étrange. Il pouvait presque sentir les rayons s'infiltrer en lui et parcourir entièrement son corps. Il se sentait plus vigoureux, plus alerte.

Cependant, ce bien être fut rompu par un cri d'alarme. Harry sursauta et écarquilla les yeux et se troubla lorsque Severus lui agrippa le bras, une peur primaire inscrite sur le visage.

« Ry, il ne faut pas rester ici. Ce n'est pas sûr. »

Avant qu'Harry ne puisse répondre, un grognement menaçant perça le silence de la nuit. Severus poussa, immédiatement, un gémissement de désespoir et de peur, le regard fixé droit devant lui, sur la gauche de son compagnon. Harry tourna la tête dans cette direction et sentit son cœur se figé et son souffle se bloquer. Comment avait-il pu oublier ? Comment avait-il pu oublier les virer nocturne des maraudeurs. Harry se mit à trembler violement. Il avait davantage peur pour Severus que pour lui-même. Il savait que s'il arrivait quelque chose au Serpentard, ce serait de sa faute. Severus était là pour lui. Il était venu pour l'avertir d'un danger. Pour le prémunir d'une attaque.

Déterminé à le protéger, même au péril de sa vie, Harry se décala de façon à être entre son petit-ami et la créature sanguinaire qu'était Remus Lupin cette nuit. Ce léger mouvement d'Harry pour faire face déclencha la fureur du loup-garou qui poussa un hurlement de rage et chargea dans la direction des deux imprudents. Harry, même s'il avait gardé les yeux fixés sur le lycanthrope vit, du coin de l'œil, un chien et un cerf arrivé au pas de course à l'orée de la forêt. Cependant, ils n'eurent pas la possibilité d'agir. Le loup monstrueux n'était, en effet, plus qu'à quelques centimètres de Harry et de Severus. Harry recula d'un pas, entrainant avec lui Severus, leva la main devant lui et s'écria, bien inutilement.

« STOP ! »

Severus qui avait fermé les yeux lorsque le loup-garou était arrivé à proximité d'eux, dans l'attente d'une attaque, les rouvrit quelques secondes plus tard lorsqu'il réalisa que celle-ci n'avait pas lieu. Ce qui vit, alors, lui fit battre le cœur à coup redoublé. Pas par peur mais d'émerveillement. Les ailes de Zachary s'étaient totalement déployées et, pour Severus qui les voyait pour la première fois, c'était un spectacle merveilleux. Le visiteur du futur se tenait bien droit, sans paraitre avoir peur, bien campé sur ses jambes. Severus se pencha sur le côté, sans quitté la sécurité du dos de son petit ami, et regarda dans la direction de Lupin, la baguette pointée dans cette même direction. Toutefois, il réalisa, très vite, que lancer un sort quelconque ne serait pas utile. Le loup s'était, en effet, immobilisé net à l'injonction de Zachary, le museau à moins de deux centimètres de la main de celui-ci. A la main tremblante de son petit-ami et à l'expression de stupeur de son visage, Severus réalisa que le jeune homme ne s'attendit pas à ce qui venait de se passer. Il était parfaitement clair qu'il s'attendait à être dépecé vivant par le loup-garou.

Harry prit une respiration tremblante, incapable de croire qu'il était encore vivant et sans aucune blessure. Il sursauta légèrement comme le loup-garou devant lui grogna légèrement et secoua la tête. Toutefois, malgré les gestes irrités du lycanthrope, celui-ci n'attaqua pas. Il ne comprenait rien de ce qu'il venait de se passé mais Harry estima que le mieux était de continuer à parler. Harry déglutit et murmura d'une voix tremblante.

« Calme. N'attaque pas d'accord. »

Le loup grogna et, à la grande frayeur de Harry, s'avança… Pour donner un coup de tête affectueux contre la main toujours tendue de celui qui lui faisait face. Harry hoqueta et croisa, pour la première fois, le regard du lycanthrope. Harry écarquilla les yeux de stupeur quand il y nota l'absence de rage animale. Bien au contraire, le regard que lui retournait le lycanthrope lui semblait bien humain… Une douceur et une sagesse familière se dégageaient des yeux du loup-garou. Harry hésita puis souffla, incapable de croire aux mots qu'il allait prononcé.

« Remus ? »

Il perçut le sursaut de surprise de Severus derrière lui mais n'en tint pas compte, son attention entièrement tournée sur la créature face à lui. Le loup-garou lui répondit d'un jappement joyeux et vint se frotter contre son corps. Comme un chien. Harry, rassuré, se détendit et glissa un regard furtif vers l'orée de la forêt. Les deux animagus étaient aussi figés que Severus et Harry. Harry ne montra pas aux deux étranges animaux qui les avaient vus et posa, de nouveau, son regard sur la créature qui s'était assise et le regardait, la langue pendante.

« Bon… Ok… J'avais lu que les elfes avaient une affinité exceptionnelle avec certaines créatures redoutées, dont les loups-garous… Mais, je ne pensais pas que ça irait jusque là. » D'une voix un peu blanche.

« Ry ? Qu'est-ce que l'on fait ?»

Harry se tourna vers Severus qui pointait, déterminé et farouchement protecteur, sa baguette vers Remus qui se blottit un peu contre les jambes de celui qui lui permettait d'avoir un contrôle total sur son loup.

« Ca va, Sev… Retourne au cachot. Je te verrais demain. Je vais rester un peu avec lui. »

« Stupide griffondor ! Tu ne peux pas faire fonctionner tes neurones ! Lupin est dangereux. Aucun être intelligent ne resterait en sa présence lorsqu'il est sous cette forme. »

Harry resta quelque peu interloquer à cette diatribe. Comme toujours lorsque le jeune Severus prononçait une phrase digne de son exemplaire du futur. Harry était toujours surpris lorsque l'ombre de celui qu'il serait plus tard se dressait dans la peau de Severus. A cette époque Severus était encore quelqu'un de vulnérable et d'assez confiant. Bien que certain très de caractère dans son futur soit déjà bien présent. Harry retrouva, finalement, la parole et déclara qu'il avait la situation sous contrôle.

« Très bien mais s'il t'arrache un membre, tu ne viendras pas pleurer dans mes robes, Serpendor ! »

Harry grimaça lorsque Severus tourna les talons et fila, dans un grand envolé de cape, vers le château. Il espérait vraiment que son colérique et rancunier petit ami ne mettrait pas trop de temps à lui pardonner. Un geignement plaintif et désolé lui détourna l'attention et il sourit à Remus.

« Ne t'inquiète pas Remus. C'est un bon ami. Fidèle si on réussit à gagner sa confiance. Il ne restera pas fâcher. »

Ragaillardie, Remis sautilla presque, faisant rire Harry. Il aimait voir Remus et Sirius sous ce nouveau jour, ici. Sans le poids des erreurs et des lourdes épreuves qu'ils avaient vécus au cours des années.

« Es-tu d'accord pour que je reste ? Peut-être que l'on devrait retourner du côté où tu devrais être.»

Harry avait employé un ton assez sévère. Il n'avait jamais approuvé certaine des actions des maraudeurs du temps de leurs adolescences. Leur viré nocturne durant la pleine lune étant l'un des actes qu'il approuvait le moins… En plus de se mettre à plusieurs pour battre quelqu'un. Harry avait joué ce rôle de souffre douleur. Il ne souhaitait à personne de jouer ce rôle. Pas même à son pire ennemi. Ce que Severus Rogue, en particulier, n'était plus. A sa réflexion, Remus eut le bon ton de paraitre contrit. Harry secoua la tête et demanda à son compagnon de lui montrer le chemin. Harry glissa un nouveau coup d'œil en direction des animagus et les vit disparaitre dans la forêt. Mais, sans doute qu'ils ne s'éloigneraient pas, par mesure de précaution.

Harry resta, donc, tout le reste de la nuit avec Remus. Pas Lunard, le loup-garou, mais Remus, vraiment. En cette nuit de pleine lune particulière, c'était l'humain qui avait le plein contrôle du corps du loup-garou. A la fin de la nuit, alors que l'aube pointait, Harry se doutait que cette nuit de pleine serait pour Remus l'un de ses meilleurs souvenirs. Simplement parce qu'il n'avait pas souffert de la transformation. Car, en effet, lorsque son corps redevint celui d'un humain, alors qu'Harry se tenait à ses côtés, Remus ne laissa échapper aucun son de souffrance. Durant toute sa transformation, Remus garda les yeux fixés sur Harry, sans chercher à dissimuler la reconnaissance et l'émerveillement qu'il ressentait, alors.

« Ca va aller, Remus ? » Demanda Harry lorsque son ami eut retrouvé sa forme humaine.

« Oui… »

« Super ! Je te laisse, alors. Je suppose que tu ne devrais pas être là. »

« Non… Zach, je suis désolé pour ce qui s'est passé. »

Harry connaissait bien Remus, c'était une personne foncièrement bonne, et il entendait clairement le remord et la culpabilité que le jeune homme ressentait. C'est pourquoi, il n'insista pas sur les évènements de la nuit. Il tapota simplement l'épaule de son compagnon pour lui montrer qu'il ne lui en voulait pas et déclara qu'il devait rentrer au dortoir. Et, alors qu'il retournait au château, Harry se promit qu'une fois qu'il serait de retour dans son temps, Remus ne passerait plus une seul nuit de pleine lune, seul.

 

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