Un amour hors du temps

Chapitre 11 : Sortie à Pré-au-lard

3071 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 14:59

Le lendemain de cette nuit de pleine, Harry fut ravi de découvrir que Remus était assez en forme pour sortir de l'infirmerie pour le petit déjeuné. En grande partie grâce à lui, sans doute. Bien que l'action ait été involontaire. Harry ne regrettait pas ce qui s'était passé la nuit dernière. Il ne regrettait d'être rester tenir compagnie à Remus, même si cela avait pour résultat d'être ignorer par Severus. Le jeune homme avait, en effet, évité son petit ami secret toute la matinée et l'avait fusillé du regard durant tout le repas du midi. Remus avait, bien sûr, repéré le manège des deux garçons et s'était excusé de vive voix auprès de Harry qui avait simplement fait un geste dédaigneux de la main en déclarant que ce n'était pas entièrement sa faute et qu'il ne le tenait pas rigueur.

« Allez-vous à Pré-au-lard, cet après midi ? » Demanda-t-il pour changer de sujet.

« Oui. Nous allons faire quelques achats de noël. Tu veux nous accompagner ? Lily devrait être là aussi. Je crois qu'elle commence à apprécier James. »

« J'aimerais si cela ne dérange personne. J'ai, moi aussi, quelques cadeaux à acheter. »

Remus fronça les sourcils et sembla hésité à dire le fond de sa pensée puis, finalement, il se décida et souffla :

« Pour qui, ces cadeaux ? Je veux dire tu n'es pas de cette époque et tu ne veux pas que l'on sache de qui tu es proche dans ton présent, alors… »

« Oui mais j'ai appris à connaitre certaines personnes ici et certaines sont devenues des amis. Je trouve normal de leur offrir un présent. »

Le loup-garou sembla légèrement dubitatif mais ne répliqua pas. Harry lui en fut reconnaissant. Car, en vérité, il comptait offrir ces fameux cadeaux à sa famille (Remus comprit puisqu'il considérait ce dernier comme un oncle, ou presque un père) et Severus. Décrire ces derniers comme de simples nouveaux amis étaient une excuse un peu bancale. Harry était certain que si Remus cherchait à creuser, un peu plus, les raisons qui motivaient Harry, il trouverait quelle relation lié véritablement le visiteur à ses fameux « amis ». Mais, Remus semblait avoir toujours été quelqu'un de sage. Il semblait, en effet, déterminé à ne pas poser de questions à risque au visiteur du temps qu'il côtoyait.

Remus laissa donc tomber le sujet et se tourna vers le reste des maraudeurs qui venaient de les rejoindre à table. Ceux-ci ne semblaient pas encore être revenu de leur surprise et regardait Harry comme s'ils tentaient de résoudre une énigme. Ce qui, à bien y réfléchir, était certainement bien le cas.

Toutefois, le regard qui dérangeait le plus Harry était celui de Pettigrew. Depuis qu'Harry l'avait remis en place lorsque les maraudeurs avaient agressé Sirius, l'animagus rat n'avait cessé de le fuir. Et, s'ils se trouvaient, tous les deux, dans la même pièce, le rat faisait tout pour ne pas croiser son regard. Harry s'était douté que la raison de cette fuite constante était que le traitre avait peur que le visiteur du temps dise son secret. Ce qu'Harry aurait aimé pouvoir faire. Bien des vies auraient été, sans doute, été épargné. Cependant, s'il agissait ainsi, il pouvait tout aussi bien aggraver les choses dans son temps. Or, il ne pouvait pas prendre ce risque. Aussi, la fuite constante de Pettigrew arrangeait énormément Harry. C'est la raison pour laquelle le Griffondor du futur repéra si rapidement le changement d'attitude de l'animagus. Pettigrew le fixait avec une intensité dérangeante, à présent. Harry frissonna, malgré lui. Il était d'autant plus inquiet qu'il n'avait pas vu le rat de toute la matinée. Or, habituellement, le garçon ne s'éloignait guère de ses protecteurs. Surtout un samedi. Ce changement de comportement ne lui disait vraiment rien qui vaille. Lorsqu'il croisait le regard de Pettigrew, il avait l'impression que celui-ci le regardait comme s'il avait trouvé le plus merveilleux des trésors. Bref, étant donné qui était Pettigrew, ce qu'il était mais, surtout, pour qui il travaillait, Harry n'aimait pas ce regard. Mais, peut-être Harry voyait-il le mal partout. Peut-être était-il un peu trop paranoïaque. Il était possible que Pettigrew pense, simplement, avoir trouvé un nouveau défenseur en sa personne. Un défenseur plus puissant que les maraudeurs. Harry avait bien trop de soucis en tête sans qu'il ait à se soucier de ce rat, en plus.

Il détourna donc rapidement son attention de Pettigrew alors que l'ensemble du groupe se levait (Sirius l'entrainant dans le mouvement) pour se rendre à Pré-au-lard. Harry capta, l'espace d'un instant, le regard accablé et colérique de Severus avant que celui-ci ne se rut hors de la grande salle, en direction des cachots. Harry secoua doucement la tête face à la réaction du jeune homme. Franchement, il n'avait jamais connu quelqu'un d'aussi borné que l'amateur de potions. Il paraissait évident à Harry que ce serait à lui de faire le démarche de réconciliation. Pensif, Harry se demanda sur le Severus adulte était aussi émotif que sa jeune version derrière son masque qu'il s'obstinait à porter. Harry l'espérait. Il espérait que Severus n'avait pas tant changé qu'il le paraissait. Car, si Severus avait véritablement tant changé, le monde avait perdu quelqu'un d'admirable. Et, malheureusement, Harry ne connaissait pas la version adulte de Severus pour savoir si la personnalité qu'il affichait était la vraie. Et, il savait, aussi, qu'il n'aurait jamais l'occasion de le savoir.

« Alors, Zach ! Par quoi veux-tu commencer ? »

Harry revint à la réalité à la question de Sirius. Il s'aperçut, un peu honteux, qu'il avait négligé ses camarades. De longues minutes apparemment puisque Harry voyait déjà les abords du village. Il donna un regard d'excuse au groupe et réfléchit, quelques instants, aux magasins qu'il voulait visiter.

Il avait déjà son cadeau pour Sirius. Aussi, il n'aurait pas à chercher un présent pour son futur parrain. La chance avait voulu que Sirius déclare peu de temps auparavant qu'il avait toujours voulu avoir chien mais que ses parents avait toujours refusé. Ce qui n'avait pas étonner Harry outre mesure. Harry avait du prendre sur lui pour ne pas réagir à la déclaration pleine de sous entendu que son père avait faite après la proclamation de son ami. « Tu n'a pas besoin d'un chien, tu en as toutes les caractéristiques ! ». La mérite de cette discussion avait été qu'elle avait permis à Harry de fabriquer son cadeau sans que celui-ci n'attire l'attention. Harry avait, en effet, réussi à transfigurer une vieille souche en un sinitros, presque grandeur nature. Il avait même réussis à faire en sorte que le chien s'anime un peu lorsque l'on prononçait un mot de passe, le dit mot de passe étant Patmol. Harry avait été particulièrement ravi de l'effet. Le chien de bois, remuait, en effet, un peu la queue et aboyait silencieusement. Harry espérait, sincèrement, que cela plairait à son parrain.

Bref, Harry décida que le premier cadeau qu'il achèterait serait celui de son père. Aussi, déclara-t-il que le magasin de quidditch serait l'idéal si cela convenait aux autres. Une fois sur place, ils se dispersèrent, tous, dans le magasin pour procéder à leurs achats. Harry prit le temps de regarder autours de lui, notant combien le magasin avait changé. Harry acheta pour son père le vif d'entrainement le plus performant et l'abonna à une revue de quidditch. Il supposait que c'était suffisant pour son père qui était un véritable fan du sport. Bien d'avantage que son fils, en tous les cas.

Harry avait été surpris de la facilité avec laquelle il avait trouvé des idées de cadeaux. Après tout, il connaissait très peu Lily, Severus et les maraudeurs. Même Sirius et Remus, il les connaissait mal. Après tout, cela ne faisait que quatre ans qu'ils étaient entré dans sa vie et il avait eu très peu de contact avec eux. Pourtant, cela avait été relativement facile de deviner ce qui leur plairait.

A la demande d'Harry, leur prochaine étape fut la papeterie. Il songea qu'il trouverait certainement son bonheur pour offrir un cadeau à sa mère et à Remus. Il avait noté que ces deux là étaient comme lui lorsqu'il s'agissait de présents. Ils étaient facile à contenté.

Pour sa mère, par exemple, Harry avait opté pour un ensemble de plume à dessin. Harry avait rapidement découvert, avec émotions, que Lily Evans était douée pour le dessin et faisait, sans cesse, des croquis sur tous les bouts de parchemins qui tombaient entre ses mains délicates. Harry avait, sans honte, voler quelques dessins de sa mère qu'il comptait bien ramener avec lui et garder précieusement. Dans le lot, il y avait trois dessins destinés à Neville. Des portraits animés de ses parents, en couple.

Ces dessins n'auraient pas de prix pour eux. Surtout pour Harry qui avait peu de chose personnelle à quoi se raccrocher pour se rappeler ses parents. Contrairement à Neville. Il avait questionné Sirius et Remus à ce sujet. Les deux hommes avaient déclaré qu'en dehors de ce qu'il y avait dans le coffre principal des Potter (auquel il aurait accès à dix sept ans), tout avait disparu dans l'explosion de la maison, la nuit fatale. Harry soupira et sortit de ses pensées moroses pour chercher le cadeau de Remus.

Ensuite, Harry avait décidé d'offrir une sacoche à Remus. Et, c'était la vérité. Il avait pris cette décision avant de tomber en arrêt devant LA sacoche. Harry la reconnut immédiatement comme celle que Remus avait avec lui dans le train lors de leur première rencontre (bien sûr, Harry ne comptabilisait pas l'époque où il était un nourrisson). Harry était certain que c'était elle. Bien entendu, elle était neuve et aucune inscription n'était lisible sur le cuir brun clair mais Harry était certain de ne pas se tromper. Il s'agissait bien de la sacoche que Remus transportait précieusement avec lui. Harry effleura le sac du bout des doigts, presque révérencieusement. Etait-il possible que ce soit lui qui est offert ce sac si sacré aux yeux de Lupin ? En tous les cas, cela paraissait très probable. En venant au village, il avait compté obtenir un sac pour Remus et y faire inscrire un proverbe qui, Harry l'espérait, l'aiderait dans les années futures. Ce proverbe était-il sur la sacoche du futur Remus ? Etait-il l'une des raisons pour lesquelles le loup-garou veillait le bagage à main comme sur un trésor.

« Puis-je vous aider, jeune homme ? »

Harry sursauta et prit immédiatement sa décision. Il s'empara de la sacoche et la posa, avec l'ensemble de plumes, sur le comptoir du marchand.

« J'aimerais ajouter le texte 'R. ' sur l'extérieur de la sacoche. Et, ce proverbe à l'intérieur. » Indiqua Harry en tendant le parchemin où il avait noté le proverbe.

Le marchand sourit et hocha la tête avant de lancer plusieurs sorts. A la suite de quoi, il montra son œuvre à son client. Harry sourit et hocha la tête, satisfait, en effleurant le texte qui indiquait : « Le bonheur passe par l'acceptation de soi ». Il espérait vraiment que cela aiderait Remus à garder le moral à l'avenir.

Lorsqu'Harry ressortit, enfin du magasin, ses achats rétrécis dans un sac, il repéra les autres près des trois balais. Il les rejoignit rapidement mais ne fit pas mine de pénétrer dans le bâtiment.

« J'ai encore un achat à faire. Je vous rejoins dès que j'ai terminé. »

Les adolescents se contentèrent de hocher la tête et de rentrer se réchauffer. Harry aperçut, avec amusement, Sirius se précipiter vers le bar pour attirer l'attention de madame Rozmerta. Parfois, Sirius et Ron avaient des réactions étrangement simillaire.

Harry s'éloigna, à pas rapides, de la taverne et se rendit directement à sa destination. Il savait, très exactement, ce qu'il voulait pour Severus. Il voulait un médaillon avec les plus fortes protections. Pour contrer les attaques mentales et certains sorts. Il savait Severus assez fort pour se défendre sans aide. Il avait toute confiance en ses compétences. Mais, un petit coup de pouce ne pouvait pas faire de mal, n'est-ce pas ?

Harry, donc, arriva rapidement à la bijouterie. Il y pénétra nerveusement. Après tout, c'était la première fois qu'il achetait quelques choses pour un petit-ami. Et, Severus n'était pas quelqu'un qui était facilement contenté. Mais, c'était à croire que la chance était avec Harry car le jeune homme repéra rapidement l'objet parfait pour Severus Rogue. Parfait pour un Serpentard. C'était un serpent en roulé sur lui-même en argent. Ses yeux, la seule source de couleur de l'objet, étaient faits d'un éclat d'émeraude hypnotisant.

Harry, après avoir posé quelques questions, réalisa vite que sa première impression était juste. Le propriétaire de la boutique lui révéla que le médaillon de puissants sorts de protections qui se renforçaient avec le temps. Or, cela faisait déjà deux décennies que le médaillon était enfermé dans la boutique.

Inutile de dire qu'Harry l'acheta sans plus d'hésitation. En sortant, il ne pouvait s'empêcher de garder les yeux rivés dessus, le pouce droit le caressant, presque amoureusement. C'est à cet instant que l'improbable se réalisa. La tête d'argent du serpent se redressa lentement, comme si la créature sortait d'un long sommeil, et se fixa, ensuite, droit sur Harry.

« Hum, un nouveau propriétaire. » Siffla-t-il.

Harry écarquilla les yeux et regarda autours de lui avant de filer droit dans une ruelle déserte, entre deux boutiques.

« Tu es vivants ? » Demanda-t-il au médaillon lorsqu'il fut à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes.

« Oh ! Un parleur. Je ne suis pas vivant, idiot ! Simplement magique. Tu es mon nouveau propriétaire, alors ? »

« Non. Je vais te donner à quelqu'un d'important pour moi. Pour le protéger. »

« Bien, je suis content. J'en avais assez de cette boutique poussiéreuse. »

« Tu ne lui feras pas de mal, n'est-ce pas ? »

« Non. Au contraire, je ne ménagerais pas mes efforts pour protéger ton compagnon, parleur. Les parleurs sont rares et incompris. Ils doivent se cacher pour ne pas être tué. Mon créateur a connu cela. C'était un homme bon. Tu l'es aussi, je le sens. Je vais te servir et servir ton compagnon »

« Oh ! Eh bien, merci. »

A cet instant, il entendit Lily l'interpeller. Harry glissa rapidement le médaillon dans une de ses poches et rejoignit les maraudeurs et Lily. Il était on ne peut plus satisfait de ses achats. En particulier du médaillon. Quoi de mieux qu'un serpent d'argent magique qui réagissait au fourchelang pour protéger Severus de Voldemort.

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