Un amour hors du temps

Chapitre 13 : Attaque à Pré-au-Lard

3328 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:31

Harry se réveilla le lendemain de très bonne heure, Severus serré contre lui. Harry soupira en repensant à cette nuit. Ils avaient refait l'amour. Deux fois. A tour de rôle. Harry ne s'était jamais senti aussi bien. Il ne s'était jamais senti aussi proche de quelqu'un avant cette nuit. Il s'était ouvert, donné, comme jamais il l'avait fait. Il ne regrettait rien. Il ne regrettait rien à propos de cette nuit en dépit de la légère crainte qui se tapissait derrière son bonheur. Ce serait, sans doute, l'une des rares nuits qu'il passerait avec Severus (voir la seule.)… Alors non, il ne regrettait rien. Ni les gestes, ni les mots.

Harry savait très bien ce que c'était dit Severus lorsqu'il avait avoué être entré dans la chambre commune des Serpentard. Harry était conscient que c'était une fausse piste parfaite. Jamais Severus Rogue ne penserait qu'Harry Potter, le Griffondor soit disant personnifié, pénétrerait dans l'antre de la maison « ennemi ». Harry savait qu'il y avait vraiment très peu de chance pour que le maitre des potions reconnaisse son Ry dans Harry dans Harry Potter. C'était risible de le penser. Après tout, il ne voyait même pas le vrai Harry Potter depuis l'arrivée d'Harry à Poudlard. L'espion avait fait son possible pour ignorer la véritable personnalité de son élève. Il était resté aveugle à l'évidence.

Alors, Harry était certain qu'il agirait de la même manière à son retour. Harry était presque certain que le Severus Rogue adulte ignorait les signes du véritable Harry par une habitude inconsciente, maintenant. Aussi, Harry était certain qu'il ignorerait inconsciemment les signes qui dévoileraient qu'Harry Potter et Zachary Smith étaient la même personne. Ou alors, sa haine pour Harry Potter serait telle qu'il nierait ces signes s'il les repérerait. Or, Harry était certain que le Severus Rogue de son époque n'arriverait pas à surpasser la haine qu'il ressentait pour Harry Potter. Il ne verrait pas au-delà de l'image que le monde magique s'était forgé du Survivant. Ici, il connaissait le vrai Harry, si l'on peut dire. Alors qu'à l'âge adulte, ce n'était pas le cas. Il avait décidé qu'Harry James Potter était un imbécile arrogant, fier de sa renommée… Et, il s'en tiendrait toujours à cette version, Harry le savait. Il savait donc qu'il n'y avait aucune chance pour qu'il voie Zachary Serpendor en Harry Potter. Il ne verrait toujours que le fils de son pire ennemi d'école.

Le souffle de Severus se fit moins régulier, indiquant à Harry que le jeune homme contre lui se réveillait. Il était encore tôt, heureusement pour eux, et il était dimanche si bien que personne ne risquait de les surprendre. Pas avant plusieurs heures, du moins. D'ici là, ils seraient partis depuis longtemps.

« Hum… Je crois que j'aime ce genre de réveil. » Souffla Severus contre la peau de Harry.

Harry émit un léger rire et opina, tout à fait d'accord avec son amant. Ils restèrent ainsi, blotti l'un contre l'autre, durant plusieurs minutes encore. Sans que Harry s'en aperçoive, ils virent à parler de leur enfance respective. Harry avait déjà deviné que Severus avait une enfance assez semblable à la sienne. Il réalisa même qu'elle était pire que la sienne. Les Dursley l'avaient négligé et affamé. Parfois, frappé modérément. Mais, l'abus, car s'en était un, n'avait jamais dépassé cela. Severus, lui, venait d'un foyer plus violent. Harry s'en doutait après son intrusion involontaire dans l'esprit du Severus adulte. Toutefois, ce qui lui avait appris Severus de cette époque lui montrait qu'il avait été en dessous de la vérité. Le père moldu de Severus avait rejeté bien plus violemment la magie que les Dursley et, malheureusement, cette peur se manifestait par des cris et des coups. Severus avait été le premier à évoquer sa vie de famille. Ce qui avait beaucoup surprit Harry. Quelque que soit la ligne de temps dans laquelle se trouvait Severus, celui-ci était un solitaire et ne se dévoilait pas facilement. En fait, Harry pensait que Dumbledore pouvait être le seul confident du Severus adulte. C'était donc incroyable pour Harry de devenir, si vite, le confident de Severus. Après tout, Severus le connaissait à peine. Et, Harry ne le connaissait pas beaucoup plus. Mais, Harry le comprenait. Il se sentait plus à l'aise avec cet homme qu'avec n'importe qui d'autre. Et, c'est aussi pourquoi Harry n'avait pas hésité non plus à lui parler complètement de son enfance. Lorsqu'il eut terminé, Severus pivota un peu vers lui en s'appuyant sur un coude.

« D'après la façon dont tu en parles, j'ai l'impression que personne ne sait à ce sujet. Personne n'a remarqué ? »

« Ils n'ont vu que la partie émergée et je n'ai rien dit de mon côté. De toute façon, je n'ai pas d'autre famille que ces moldus. »

Severus poussa un long soupir en caressant du bout des doigts la poitrine d'Harry. Il ne posa pas d'autres questions. Harry soupçonnait que c'était parce qu'il savait que son interlocuteur ne répondrait plus à aucune question.

Harry, de son côté, retraçait ce qu'il avait dit au jeune homme. Il ne craignait pas d'être découvert grâce à cela lorsqu'il rentrerait dans son temps. Le professeur Rogue ignorait tout de sa vie de famille. Il ne voulait pas savoir. Il ne voulait pas ouvrir les yeux. Il croyait qu'Harry Potter était un enfant gâté. Un garçon arrogant et égocentrique. Et, il continuerait à le faire, Harry le savait. A moins de lui mettre une preuve concrète sous les yeux, il ne croirait jamais que Zachary et Harry étaient la même personne.

Finalement, Harry se redressa et ramena ses vêtements à lui. Severus fit de même de son côté sans quitter son amant des yeux. Harry sourit et sortant son cadeau de sa poche déclara.

« Aussi merveilleuse qu'à été la nuit, ce n'était pas dans cet été d'esprit que je t'ai suivis. Tout ce je comptais faire, c'était de te donner ce cadeau. »

Severus rougit en s'emparant du coffret et avoua, gêné, qu'il n'avait rien prévu.

« Ne t'inquiète pas pour cela, Sev. Ouvre vite. Après, on ira se changer et on passera la journée à Pré-au-Lard si ça te convient. »

Severus hocha simplement la tête avec un large sourire. Il laissa ensuite les yeux et s'empressa de déchirer le papier doré. Comme Severus restait silencieux en découvrant le collier, Harry s'empressa de combler le silence qui s'installait en lui parlant des quelques sorts qui étaient incorporé dans celui-ci.

« Ce n'est pas grand-chose mais j'espère que ça te plait, tout de même. »

Harry ne put achever sa phrase. Severus s'était jeté sur lui et avait entrepris de le remercier de la seule manière qui convienne selon lui. C'est-à-dire en l'embrassant avec passion.

Deux heures plus tard, après s'être douché et changé, Severus et Harry se retrouvèrent dans le grand hall. Harry avait été le premier à arriver. Il avait, ainsi, pu discuter avec Lily et les futurs parents de Neville et avec les maraudeurs. Il avait été intrigué par le regard anormalement bravache que lui avait donné Pettigrew.

Cependant, cette nouvelle intrigue avait vite déserté l'esprit d'Harry dès que Severus était entré dans son champ de vision. Harry ne fit pas un geste amoureux à son égard. Depuis leur premier baiser, ils s'étaient mis, tous les deux, d'accord pour rester discrets. Et, leur nuit d'amour ne changerait pas cette décision. Ce n'était, toutefois, pas l'envi qu'il lui manquait. C'est donc simplement en tant qu'amis, en apparence, que les deux jeunes hommes allaient profité de leur journée.

La matinée se passa très bien. Harry profita et visita du village sorcier comme jamais auparavant.

Il aurait donc dû se douté que c'était trop beau pour être vrai. Que cela ne pourrait pas durer.

Et, effectivement, la journée parfaite devint, après le déjeuner, un véritable cauchemar. Severus et Harry sortaient des trois balais lorsqu'ils entendirent les cris. Un mélange de cris de terreurs et de jubilations, agrémentés ça et là de sons et de flash distinctifs de sorts. Harry fut le premier à réagir. Il retint vivement Severus qui voulait retourner dans la taverne et l'entraina, sans ménagement, vers Poudlard.

« Non ! Si on rentre là dedans, nous serons davantage en danger que dehors. Les trois balais est un lieu très fréquenté. Il est certainement une cible privilégiée. Il faut rentrer à l'école. Ils ne passeront pas les protections. »

Severus suivit Harry sans protester, tachant d'ignorer les cris de douleurs et de peurs, ainsi que les bruits d'explosions. Malheureusement, la chance n'était pas du côté du couple. Encore une fois, Harry se retrouva face à des mangemorts. Mais, surtout, il se retrouva face à Voldemort. Harry eut, heureusement, assez de présence d'esprit pour pousser Severus dans une ruelle. Bien qu'en toute honnêteté, ce fut sans doute l'halètement de panique du Serpentard qui le tira de son état de stupeur. Ce ne fut que lorsque Severus fut à l'abri que Harry fit totalement face à Voldemort qui s'était avancé devant son petit groupe de serviteurs.

Si Harry n'avait pas été confronté au souvenir de Voldemort à travers son journal, il ne l'aurait pas reconnu. L'homme qui lui faisait face était encore séduisant… et humain, surtout. Plus effrayant que le souvenir adolescent qu'il avait rencontré, toutefois. Il avait la peau blanchâtre et ses yeux rougeoyaient déjà un peu. Ses cheveux étaient ternes et son visage était enlaidi par la haine et par l'absence d'amour dans sa vie. Et, pourtant, Voldemort était nettement plus séduisant à cette époque qu'à celle d'Harry. Et, il semblait moins dangereux. Moins fou.

Mais, malheureusement, la situation en elle-même était très périlleuse. Harry était bien conscient qu'il ne pouvait pas utiliser sa baguette. Les conséquences seraient certainement catastrophiques. Mais, les aurors ou l'ordre du phénix ne tarderaient pas à arriver. Il suffisait juste qu'il fasse parler Voldemort… Ce qui ne devrait pas être trop difficile. Voldemort adorait les longs discours. C'était toujours ce qui l'avait fait échouer. Quelque soit sa version. A chaque confrontation avec Harry, il avait répété cette même erreur. Lors de sa confrontation durant la première année, sa deuxième et sa quatrième, Harry l'avait fait parlé et avait réussis à s'échapper. Pourquoi en serait-il autrement à cette époque. Voldemort était arrogant et égocentrique. Il avait toujours sous estimé ceux qui l'entourait. Harry plus particulièrement. Il était rare qu'un tel homme change avec le temps. D'ailleurs, la suite confirma les soupçons d'Harry puisque Voldemort fut le premier à parler.

« Serait ce le fameux Zachary Serpendor dont on m'a tant parlé ? »

A ces mots, Harry comprit pourquoi Pettigrew avait adopté cette attitude envers lui ces derniers jours.

Harry se contenta de hausser les sourcils à l'adresse de Voldemort. Il ne pouvait pas se permettre de défier aussi ouvertement le mage qu'à son habitude. Peu de personnes montraient du dédain envers cet homme. S'il agissait comme à son habitude, Harry dévoilerait trop de sa personne et cela se révèlerait dangereux pour l'avenir qui connaissait.

« Notre puissant visiteur du futur. J'ai hâte d'avoir une conversation avec toi. Cependant, on m'a reporté des nouvelles contrariantes. J'espérais qu'elles étaient erronées. »

« Oh… Je suis surpris que vous ayez entendu parler de moi puisque ma présence dans ce temps est censée être secrète. »

« Oui mais sache que l'on ne cache rien à Lord Voldemort. Il sait tout. »

Harry ne répondit rien, cependant. Et, son manque de réaction sembla contrarier un peu plus le mage noir. Harry avait vite compris que Voldemort parlait souvent de lui à la troisième personne pour maintenir la peur parce qu'il savait très bien que son seul nom terrorisait la majorité du monde sorcier. Apparemment, il avait toujours utilisé cette tactique. Et, à cette époque, elle devait être particulièrement efficace puisque peu de monde avait le courage de réellement le combattre. L'ordre du phénix existait à peine, après tout, puisque beaucoup des ses membres étaient encore scolarisés. Aussi, cela devait être particulièrement énervant et inquiétant pour le puissant mage. Et Harry en éprouvait une immense satisfaction.

« Tu n'as pas l'air de savoir à qui tu t'adresses, Zachary. »

« Oh, je sais très bien. Plus que n'importe qui à ce jour, sans doute. »

« Donc, ce que l'on m'a dit est vrai. Tu es assez inconscient, assez fou pour te dresser contre Lord Voldemort. »

« Il semblerait, oui. J'ai été assez clair, pourtant, avec vos chiens. »

Un mouvement irrité parcourut le petit groupe de mangemorts masqués. Voldemort ne fit pas un mouvement mais ses lèvres presque inexistantes se pincèrent, signe que le mage noir était furieux. D'ailleurs, la douleur d'Harry à sa cicatrice, toujours dissimulée par le maquillage moldu, le lui confirma.

« Ainsi, tu oses me défier. D'autres, plus puissants que toi, l'ont fait et sont tombés. »

Harry s'apprêtait à répliquer lorsqu'il vit, du coin de l'œil, Dumbledore arriver en courant, accompagné de quelques professeurs et aurors. Le voyageur du temps s'aperçut, incrédule, qu'aucun des mangemorts n'avait remarqué le groupe d'ennemis qui arrivait. Les sorciers sous les ordres de Voldemort étaient vraiment trop arrogants pour leur propre bien. Comme l'était leur maitre qui, lui non plus, n'avait pas vu arriver son plus grand adversaire.

« Vous ne me faite pas peur. » Reprit Harry avec un sourire ironique, sachant qu'il ne courrait plus le moindre danger.

Apparemment, l'ironie était de trop. Voldemort lança, sans préavis, le sortilège doloris qui, heureusement pour Harry, n'atteignit jamais sa cible. Dumbledore avait jeté un bouclier pour protéger son jeune élève de l'attaque. Bien entendu, ce geste signa le début du véritable combat. Alors que les mages noirs tournaient toute leur attention sur les nouveaux arrivants, Harry se précipita pour rejoindre Severus dans la ruelle.

« Tu es complètement dingue ! Faire face à un loup-garou, c'est déjà de l'ordre de l'inconscience mais faire face à tu-sais-qui, c'est tout simplement du suicide. »

« Je savais ce que je faisais. Et, Sev, ce n'est pas vraiment le moment pour une dispute. »

Harry avait montré, à ces mots, la rue principale où les sorts fusaient, ricochant dangereusement sur les murs. Soudain, un flash de lumière les fit sursauter. La seconde suivante, Harry se détendit lorsqu'il réalisa qu'il pointait sa baguette sur son phénix.

Harry n'avait pas beaucoup vu Maeldan au cours de son séjour. En fait, il pouvait comptait ces rencontres avec les doigts d'une seule main. Harry supposait que le phénix l'évitait pour éviter les questions à propos du retour.

Cependant, Maeldan n'avait plus rien à craindre à ce sujet. Harry avait accepté le fait qu'il ne rentrerait que lorsqu'il serait vraiment prêt. Or, Harry avait l'impression que ce jour viendrait bientôt. Car, en ayant appris à connaitre ses parents à cette époque, Harry avait le sentiment d'avoir vraiment fait son deuil. Il n'avait plus cette part d'haine envers Severus Rogue, les Serpentard et Voldemort. Il n'était plus furieux contre Dumbledore pour ses dissimulations. Maintenant, toute cette haine, toute cette colère avait été remplacée par la détermination froide de délivrer le monde de Voldemort. Harry avait décidé d'accepter son rôle dans la guerre et de tout faire pour réaliser la prophétie.

Et, apparemment, Maeldan comprit son changement d'état d'esprit en le voyant.

« Maitre, vous… »

« Plus tard, Maeldan. Peux-tu nous transporter à Poudlard ? »

L'oiseau de feu inclina la tête sur le côté puis battis des ailes pour venir agripper son maitre qui eut juste le temps d'attraper la main de son amant avant d'être transporté, en sécurité, à Poudlard.

Laisser un commentaire ?