Apprends moi à te haïr
Chapitre 13 : Le journal de Tom Jédusor
2764 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 08/11/2016 07:40
_ Tom susurre-t-elle plusieurs fois à mon oreille tandis que je baise sa gorge blanche, la couvrant de baisers. Je me réveille en sursaut en sueur. La fenêtre vient de claquer contre le mur. Cette journée … Je secoue la tête afin de me réveiller. Je me décide à me lever pour refermer la fenêtre, le froid de l'hiver qui pénètre par l'ouverture est mordant et vivifiant. Cette journée vais-je la regretter ? Tout me revient en mémoire comme une claque en pleine figure. Je fixe alors ma main sur laquelle se trouve l'anneau de notre alliance, de notre drôle d'alliance. Je sais qu'elle n'approuve pas mon geste et encore moins ma demande mais je n'ai pu m'en empêcher lorsque le conseil m'a demandé si je voulais officialiser notre situation. Elle ne comprend pas qu'en faisant cela je sauve son honneur, sa réputation. Elle est si naïve parfois mais quelque chose m'attire en elle, comme si elle connaissait tout de moi tandis que j'ignore tout d'elle. J'enfile finalement mon uniforme, c'est l'habit dans lequel je me sens le mieux ; j'ai ainsi presque l'impression de retrouver ma maison. J'aimerais la voir en cet instant, pendant son sommeil. Je pense que c'est le seul moment où elle ne doit pas me haïr, quelques heures ou elle oublie qui nous sommes pour rêver, peut-être de moi. Elle m'obsède comme si j'étais sous le coup d'un philtre mais je sais que ce n'est pas le cas. J'ai besoin de la voir pour me sentir bien, savoir qu'elle est là même si elle me déteste. Au fond qu'importe qu'elle ne m'aime pas car je sais que je suis prêt à tout pour elle, à me détourner de mon chemin si jamais elle en fait la demande. J'aimerais l'aimer sans frontière ni tabou mais je sais que je ne le dois pas sinon mes desseins échoueraient. J'aimerais pouvoir être là pour elle … pour toujours mais je sais que c'est impossible. Je sais qu'un jour son idéalisme se heurtera à la réalité, à ce que je veux créer … Je serais le maître de l'univers et j'espère qu'elle régnera à mes côtés cependant elle ne me comprendra pas. Nos discussions m'ont montrée notre divergence de point de vue ; tandis qu'elle pense égalité et paix, je pense domination et pouvoir. Nous sommes incompatibles pourtant je me surprends à espérer un avenir possible, un avenir ou elle serait présente à mes côtés néanmoins je redoute également cet avenir car elle me rend vulnérable, elle est devenue mon point faible. Elle est la personne pour qui je serais prêt à faire toutes les folies et ça personne ne doit le découvrir.
Je secoue la tête afin de chasser ces rêves idiots de mon esprit. Elle ne me suivra jamais, je le sais car elle ne supportera jamais tous les morts qui ne manqueront pas de jalonner ma route. Elle a connu trop de fantôme dans sa courte vie pour pouvoir en supporter d'autres. Je lis la solitude dans ses yeux, sa peur de perdre ceux qu'elle aime. Au fond peut-être qu'elle se refuse à moi par simple peur de me perdre … Néanmoins cette explication ne me suffit pas, il manque une donnée pour que je résolve l'énigme qu'elle représente à mes yeux.
Je l'aime.
C'est la première fois que je pose cette évidence, que je m'oblige à la regarder en face et cela me fait du bien cependant j'ignore comment aimer. Cette chose semble si évidente pour ceux qui m'entoure que je me demande souvent comment ils font. Est-ce leur enfance qui leur permet de ne pas être désarmés face à ce sentiment. Tant de questions me traversent que j'ai l'étrange impression de ne pouvoir jamais arriver à les résoudre.
_ Entre j'ordonne à Marius après avoir laissé le son de sa demande d'entrée s'évanouir. Alors qu'il ouvre la porte, je plisse ma veste afin que son tombé soit parfait. J'aime être impeccable, la première impression passe par l'aura que vous dégagez, je l'ai appris au cours de mon enfance à l'orphelinat. Les enfants qui prêtaient attention à leur physique étaient ceux qui partaient sans que nous ne les revoyions jamais. Seulement ces enfants-là pouvaient faire attention car ils étaient, pour la plupart, des héritiers alors les infirmières veillaient à les habiller à leur hauteur de leur rang social tandis que je ne portais que des fripes trouées et sales.
_ Nous sommes prêt m'annonce-t-il en me tendant ma cape de sorcier. Je la lui prends des mains afin de l'enfiler seul. Je sais que nous sommes fâchés, qu'il m'en veut encore pour ce que j'ai fait à Hermione dans les toilettes des filles mais je ne parviens pas à le traiter comme un simple serviteur. Il est la seule personne de mon entourage que je peux qualifier d'ami. Quelques secondes plus tard, nous descendons silencieusement le grand escalier afin de ne pas éveiller les soupçons. Personne ne doit connaître ce rendez-vous, surtout pas les patriarches des chères têtes blondes que je m'apprête à convaincre. Je dois donner l'impression à ces idiots que je leur offre une protection qui leur apportera la liberté tandis que leur famille les emprisonne. Je sais, qu'au fond, je ne parviendrai pas à convaincre Marius et Cassiopeia, mais qu'importe, j'ai suffisamment de pions sans cervelle pour pouvoir me permettre d'avoir des cerveaux à mes côtés. Lentement, Marius me mène jusqu'à l'immense sous-sol du Manoir. La flamme qui brille dans sa main éclaire ce qui entoure sur quelques centimètres, le noir est épais sous terre. Pendant un instant, je me sens oppressé comme si le manoir pesait sur ma tête mais cette sensation disparaît lorsque Marius me fait entrer dans l'immense sous-sol ou je découvre le visage fatigué de tous les serpents.
D'un simple coup de baguette, je fais tourbillonner la pièce sur elle-même afin que nous disparaissions tous vers un endroit où je suis sûr d'être seul. L'air qui frappe mon visage me fait du bien ; comme tout à l'heure, il est vivifiant. Tous sauf Marius et Cassiopeia ont du mal à se relever tant la nature du sort semble les avoir surpris. Hagard, il se redresse pour me faire face. La peur que je lis dans leurs yeux me donne envie de sourire. La peur est la meilleure graine pour inspirer l'autorité chez un tiers. Les plus jeunes se cachent derrière les grands qui par réflexe tentent de les protéger de moi. J'écarte définitivement Hermione de mes pensées même si je sais que ne plus penser à elle est difficile. Une faible lumière éclaire la forêt, je fixe un instant les quelques rayons qui traversent frondaison avant que l'heure ne me revienne en tête. Je secoue discrètement la tête afin de reprendre mes esprits. La lumière de la lune et du soleil matinal semble se mêler afin de donner une atmosphère étrange
_ Bonsoir.
Tous se tournent comme un homme vers moi. Je sens la peur qui coule dans leurs veines, cette peur qui m'offre la puissance de leur imposer mon dessein. Sans le savoir, ils m'ont déjà donné leur aval. Leurs pensées chaotiques résonnent dans cette forêt, seuls quelques septièmes années dont Marius et Cassiopeia parviennent à protéger et étonnamment Alphard également.
_ Ce soir, une nouvelle ère commence. Je m'arrête un instant, non pas pour reprendre mon souffle, mais pour leur laisser le temps d'imprimer le message dans leurs cerveaux rabougris. Une ère ou les Serpents seront puissant et indestructible, une ère où nous gouvernerons ensemble ! Seuls Orion et Walburga sourient et réagissent convenablement, je lis dans leurs yeux leur envie de m'aider à réussir à bâtir un empire sorcier que je gouvernerai d'une main de fer. Je gouvernerais le monde et vous pouvez y avoir une place de choix, faites le choix de suivre ou préparer à mourir. Un lourd silence s'installe quelques secondes avant que Marius ne soit le premier à réagir en s'inclinant. Cassiopeia le suit de peu mais je lis la désapprobation dans ses yeux, je sais que je lui fais peur, qu'elle me craint non pas à cause de mes pouvoirs magiques mais pour ma soif de pouvoir. Les autres suivent les Bulstrode comme un seul homme. Je m'avance alors vers eux, afin de les toiser, de lire la peur dans leurs yeux. Walburga, non loin de moi, relève légèrement la tête et me lance un bref regard chargé de soumission et d'envie. Je détourne la tête afin de l'ignorer, je n'aime pas son attitude. Je m'arrête finalement au niveau de Marius et de Cassiopeia. Tous deux restent dans la même position, un genou à terre et ne jette pas l'ombre d'un regard en signe de soumission totale. J'attrape alors la main de Cassiopeia afin qu'elle se relève tandis que j'ordonne aux autres de faire de même. Ils doivent tous observer. Lentement, elle plonge son regard dans le mien comme si elle devinait ce que j'ai l'intention de faire. Le dégoût et la haine ne font qu'un dans ses pupilles mais je décide de l'ignorer, elle est un pion nécessaire à mon élévation. Je ne dois pas lui faire de mal. UN lent sourire naît finalement sur ses lèvres, un sourire parfaitement faux. Elle est une excellente comédienne, une sang pure à l'éducation parfaite mais qu'attendre d'autre de la part de la famille la plus puissante et prestigieuse du monde magique. Doucement, je relève son bras à la hauteur de tous afin qu'ils aperçoivent bien ce que je compte faire. Délicatement, je remonte la manche de sa chemise blanche jusqu'à son coude avant de poser ma baguette sur son avant-bras.
_ Accepte-tu ma demande ?
_ Oui. Sa voix ne flanche pas et je n'y ressens pas la moindre émotion alors lentement j'entreprends de réciter la formule que j'ai mise au point pour les lier à moi par une forme de serment inviolable qui n'engage pas la mort s'il décide de partir, ce que je serai le seul à savoir. Petit à petit, le sort prend forme tandis que Cassiopeia reste de marbre face à moi. Une étrange lumière blanche baigne soudainement la clairière, signe que le serment est lié. Je me retiens de froncer les sourcils devant le flegme de Cassiopeia qui repart, sans un mot, s'installer aux côtés de son frère.
_ Walburga j'hurle presque malgré moi.
Immédiatement, elle s'installe face à moi avec un large sourire béât sur les lèvres. Le premier mot qui me vient en la voyant ainsi face à moi est stupide. Elle ondule telle une chatte qui espère avoir son lait, elle me veut et pire que tout, elle pense qu'elle m'aura. De tous ici, elle est la plus arrogante et la plus idiote. Il ne m’a pas fallu dix secondes pour la convaincre que mon union avec Hermione ne signifiait rien et que je resterai son dévoué serviteur. Sa vulgarité me répugne. Elle fait peut-être partie d'une des plus hautes familles aristocratiques mais elle n'en est pas digne. Malgré tout, il y'a une chose que j'apprécie chez elle, c'est cette méchanceté, cette noirceur d'âme qui lui semble si naturelle et elle est même arrivé à m'effrayer par moment tant sa folie semble dévastatrice. Elle me tend alors son bras en m'adressant au passage une œillade à la sensualité douteuse. Son sourire niais m'exaspère au plus haut point tandis que je pose ma baguette sur la blancheur de sa peau. La toucher me dégoûte, j'ai l'impression d'avoir une rappe entre mes mains. Comment peut-elle croire que je lui appartiens. Lentement, ma colère prend forme et sans même avoir le temps de réagir, je la laisse investir ma baguette. Elle me guide tandis que j’étrenne doucement la formule. J'aperçois alors le sourire de Walburga se faner avant qu'il ne se transforme en grimace. Elle tire sur son bras pour s'échapper mais ma poigne est trop forte pour elle. Son visage perd peu à peu de ses couleurs tandis que l'adrénaline envahit mes veines peu à peu. Je vois alors au tremblement de ses lèvres qu'elle se retient de hurler, du sang s'échappe de sa bouche alors, sans même me contrôler, je laisse le sort m'échapper tandis que ma colère me guide. Walburga hurle tandis que j'ai l'impression, pour la première fois de ma vie, de sentir un pouvoir immense couler dans mes veines. Instinctivement, je lui jette un sort de silence afin de ne pas nous faire repérer à cause de ses cris trop aigus. Je veux entrevoir les nouvelles possibilités que m'offre la magie noire avec clarté pendant que je me délecte de la voir hurler en silence. La lumière blanche qui marque la fin du sort manque de m'aveugler à cause de sa puissance. Je titube avant de me laisser tomber sur une souche d'arbre pour reprendre mon souffle tandis que tous regardent Walburga qui gît à terre, évanouie.
_ Tom souffle Marius en s'abaissant à ma hauteur, visiblement inquiet.
_ Je vais bien lui répondis-je en prenant une longue inspiration. Je vais bien répétais-je tandis que je remémorai cette sensation de puissance incroyable qui venait de m'envahir. Je venais de découvrir une nouvelle forme de pouvoir. Ramenez-les tous au Manoir, je glisse en Marius avant de transplaner sans un mot de plus. Je finirai mon dessein plus tard, je dois réfléchir.