Relations Tortueuses

Chapitre 7 : Rien ne vaut une Hermione comme amie.

Il régnait plutôt une ambiance de fête dans la salle commune des Gryffondors. Ron était bien entendu la vedette de la soirée. Ginny avait de l'amertume. Elle avait la désagréable impression d'avoir subit une injustice : Ron avait été sélectionné parce qu'il était le meilleur ami de Harry Potter, elle en était certaine.
En suivant quelques conversations elle avait appris que Ron avait été soit disant pris plutôt qu'elle parce qu'il était plus sûr de lui, mais les joueurs l'avait choisi car ils savaient que ça ferait plaisir à Harry. Ginny avait su lire dans les grandes lignes, le comportement des joueurs envers Ron était sur joué, seulement Ron et Harry étaient trop contents ( surtout après avoir bu des bières au beurre ramenées par Lee Jordan ) pour remarquer quoi que ce soit.
Ginny alla retrouver Hermione qui était dans un coin de la pièce en train d'observer la scène d'un œil critique.
-Pourquoi fais-tu cette tête la Hermione ? demanda Ginny.
-Je vérifie que personne ne dépasse les limites, que personne ne fasse quelque chose d'interdit, je suis préfète.
-Mais détend toi un peu, tient pourquoi ne participe tu pas à la fête ?
-Toi non plus tu n'y participe pas.
-Moi c'est pas pareil, répondit Ginny gêné.
-Explique-moi.
-Je crois que tu vas me prendre pour une idiote.
-Mais non, fit Hermione d'un ton conciliant. Tu sais bien que tu peux tout me dire.
-En fait, j'ai l'impression que Ron a été choisi parce qu'il est le meilleur ami de Harry.
Si cette remarque avait choqué Hermione, elle ne laissa rien paraître. Elle se contenta juste de l'observer. Au bout d'un moment elle lui demanda ce qui lui faisait penser ça.
-Je...c'est une impression que m'ont donnée les autres joueurs.
Hermione jeta un rapide coup d'œil autour de la salle.
-Tu n'as peut être pas tort, mais Ron a tout de même bien joué. En tout cas je suis sûre que si c'est réellement le cas Harry n'a rien à voir dans tout ça.
-Je pense la même chose.
-Bon alors comment ça se passe avec lui ?
-Pardon ?
-Comment t'en sors-tu avec Harry ?
-Rien, je me tais souvent quand il est là, j'ai toujours peur de dire des bêtises, mais bon je ne désespère pas, ça ne fait qu'une semaine que l'on est rentré.
-Moi j'ai une bonne nouvelle pour toi, dit Hermione en souriant. Harry n'arrive et n'arrivera à rien avec Cho, elle n'est pas faite pour lui.
-Mais Harry l'aime vraiment !
-Oui mais elle, elle le déteste. Je suis certaine à cent pour cent que son ressentiment envers Harry ne changera pas.
-Mais Harry va souffrir !
-Et tu seras là pour le consoler, rend toi indispensable. Harry a un grand cœur et si tu l'aide, il s'attachera énormément à toi. Fais-moi confiance je le connais.
-Pourquoi est-ce que tu m'aides ainsi ?
Hermione élargie son sourire.
-Disons que j'ai mes raisons.
Ginny la questionna du regard.
-Mon instinct me souffle que toi et Harry avaient quelque chose de particulier à vivre ensemble. Ne me regarde pas comme ça je ne te dirais rien de plus.
Ginny fit semblant de bouder, mais en réalité elle était ravie. Hermione avait le don de lui remonter le moral.
-Comment se sont-ils procurés de la bière au beurre ? demanda Hermione suspicieuse en changeant complètement de sujet. Tu crois qu'ils sont allés en demander aux cuisines ?
-Je n'en sais rien mais c'est Lee qui les as ramenées.
-Je veux en avoir le cœur net, tu m'accompagnes ?
-On va où ?
-Aux cuisines.
-On a qu'a demander à Lee peut être qu'il nous le dira.
Hermione lança un regard à Ginny qui laissait clairement entendre que Lee ne dirait rien surtout à la préfète.
-...ou alors je peux aller demander, je suis une Weasley.
-Il a dû remarquer que tu discutais avec moi. De toute façon tu n'as pas vraiment envie de rester, si ?
-Non, tu as raison. On va changer d'air, ça me fera du bien.
Les deux Gryffondors sortirent par le portrait de la grosse dame en faisant attention à ne pas se faire repérer par Ron, on ne savait jamais partir de sa fête aurait pu le vexer. Elles traversèrent le château jusqu'à arriver dans le hall d'entrée où elles tournèrent à gauche, passèrent par une porte débouchant sur un escalier étroit. Elle arrivèrent enfin devant le tableau avec la poire et Hermione la chatouilla. Le tableau menant aux cuisines s'ouvrit sur les éclats de rire de la poire.
-Est-tu déjà venue ici ? demanda Hermione.
-Non mais Fred et George comptaient m'y emmener, tant pis je ne les aurais pas attendus.
Les elfes de maison accoururent vers les deux jeunes filles en piaillant de leurs voix stridentes :
-Bienvenu Miss Granger et bienvenu Miss... ?
-Heu, Ginny Weasley.
-Que pouvons nous faire pour vous ?
Hermione poussa un soupir de soulagement et se retourna vers Ginny.
-On a de la chance les elfes de maison ne sont pas rancuniers, car la dernière fois que je suis venue ici, on est parti fâché.
Hermione regarda un elfe qui se trouvait près d'elle.
-Peux-tu me dire si un garçon du nom de Lee Jordan est venu ici pour chercher des bières au beurre.
-Personne à part vous n'est venu nous voir ce soir, Miss.
-Bien merci, tu donneras le bonjour à Dobby et à Winky de ma part. Au Revoir.
-Au Revoir Miss, et revenez quand vous voulez.
Ginny puis Hermione sortirent de la cuisine, et le tableau se referma derrière elles.
-C'est bien ce que je pensais depuis le début. Lee et sans doute Fred et George sont allés à pré-au lard en toute illégalité.
-Et que vas-tu faire ? questionna Ginny.
-Rien du tout je n'ai pas de preuve. Mais tu sais bien que j'aime vérifier tout ce que je crois.
-Oui je sais, dit Ginny en riant, puis en reprenant son sérieux, si tu as besoin de moi pour d'autres trucs comme ça, je suis là. Je trouve ça marrant de "mener nos enquêtes", ça me permet de connaître des lieux dont je ne soupçonnais même pas l'existence, et avec une préfète on ne risque absolument rien !
L'instant suivant les deux amies entendirent un pas lourd et précipité dans le couloir. Rusard devait les avoir entendu. Il arriva à leur hauteur et les regarda d'un air mauvais.
-Je peux savoir ce que font deux jeunes filles ici à minuit passé ? C'est strictement interdit !
-M. Rusard , fit Hermione, à votre avis, que peuvent bien faire une préfète et son amie envoyées dans ce couloir par un professeur parce que des vols de nourritures on était commis ? Nous faisons tout simplement notre travail !
-Je ne savais pas...
-Apparemment on n'a pas jugé utile de vous prévenir - elle lui lança un regard dédaigneux - car vous deviez être indispensable autre part. Allez, maintenant laissez-nous, il faut bien que les choses soit faites ici, dit-elle en accentuant les derniers mots.
-Mais...
-Faut-il que je me répète ? A-votre-avis-que- faisons-nous-dans-ce-couloir ? elle avait posé la question très lentement comme si elle parlait à un demeuré.
-Eh bien...
-Exactement, alors maintenant partez.
Rusard l'observa quelques secondes complètement abasourdi, puis toujours aussi choqué il s'en alla. Ginny était certaine que jamais un élève auparavant n'avait osé lui parler comme Hermione l'avait fait.
-Mais il est encore plus idiot que je ne le pensais ! s'exclama Ginny.
-En effet, du moment qu'on lui raconte que l'on est là sous l'ordre d'une autorité quelconque il ne sait plus quoi faire, avec un minimum de persuasion on peut arriver à faire pas mal de choses.
-Comme raconter des bobards à Rusard. Et s'il vérifie ce que tu lui as dit ?
-Je ne lui ai donné le nom d'aucun professeur, c'est donc pratiquement impossible de vérifier.
-Franchement je ne te croyais pas du tout comme ça, avoua Ginny.
-Je pense que Ron et Harry ont un peu détint sur moi. Il y a encore deux ans je n'aurais pas imaginé faire ça. Bon, que veux-tu faire maintenant ?
-Je crois que je vais retourner dans la salle commune pour adresser mes félicitations à Ron, ça lui fera plaisir.
-Arranges-toi pour que Harry soit présent, il trouvera ça fair-play, ça lui plaira.
Elles remontèrent lentement les six étages pour se rendre dans leur salle commune en bavardant doucement pour ne pas se faire entendre, il était inutile de retomber une nouvelle fois sur Rusard. Quand elles arrivèrent la fête était déjà finie, il ne restait plus que Ron et Harry qui discutaient entre eux. Les deux garçons les entendirent s'approcher et relevèrent la tête.
-Mais où étiez-vous passées, on vous a cherché partout ! dit Harry.
-Oh ! Comme c'est gentil de vous être inquiétés pour nous, mais il ne fallait pas, on a fait un petit tour entre filles, on avait des choses à se dire, répondit Hermione.
-Vous avez parlées de nous ? demanda Ron.
-Ça ne te regardes pas, répliqua Hermione. Au fait Ginny a quelque chose à te dire Ron.
Ron regarda sa sœur étonné.
-Je tenais juste à te féliciter pour ta performance, tu as vraiment très bien joué, fit Ginny.
Ron la remercia et Harry lui sourit.
-Franchement Ginny toi aussi tu t'es très bien débrouillée.
Ginny fit un effort pour ne pas ne pas rougir, puis se retourna vers Hermione qui lui adressa un discret clin d'œil.
-Bon ben moi je vais me coucher, annonça Ginny. A demain.
Elle s'en alla jusqu'à son dortoir, puis elle se prépara pour aller se coucher. Une fois au lit, juste avant de s'endormir, Ginny pensa qu'elle avait beaucoup de chance d'avoir Hermione comme amie.