Le lion et le serpent

Chapitre 6 : Duel

1668 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 01/03/2016 20:53

                La rentrée arriva plus vite que je ne l’aurais cru. J’étais à la fois impatient de retourner à Poudlard et déchiré à l’idée de quitter une nouvelle fois la maison. Mais ce n’était rien comparé à la première fois où j’avais pris le train. Je suppose qu’on finit par s’y habituer…

Cette fois, je ne perdis pas de temps pour trouver un compartiment et m’installai avec Rose et Alice.

Juste après le départ, je regardai les élèves passer dans le couloir, cherchant inconsciemment quelqu’un en particulier.

 

 

                Je retrouvai avec plaisir le Poudlard Express. Mes vacances avaient été assez ennuyeuses et l’agitation de l’école m’avait un peu manquée. Après un dernier salut à mes parents, je montais dans le train et me mis en quête de Fiona et Brad.

Après quelques compartiments, je passai devant le sien.

Toutes les vacances, je m’étais demandé pourquoi je voyais ses yeux verts lorsque je fermais les yeux. A présent, j’avais la réponse devant moi.

Lorsque je les voyais, plongés dans les miens, je me sentais bien, tout simplement. J’eus soudain l’envie de rentrer dans ce compartiment et de m’assoir en face de lui. Après tout pourquoi pas ?

 

 

                Je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine lorsque je reconnus ses yeux gris. J’avais l’impression que plus de deux semaines s’étaient passées depuis la dernière fois où je l’avais vu. Mais en y réfléchissant, je ne l’avais pas regardé dans les yeux depuis le soir d’Halloween, celui où je lui avais dit de me laisser. Ce pourrait-il que je me sois trompé à son sujet ? Cela expliquerait-il pourquoi j’étais heureux de le revoir ?

Ou bien est-ce que je délirais complètement ?

 

 

                Je jetai un rapide coup d’œil aux deux filles qui l’accompagnaient. Weasley et Londubat. Comme lui, elles portaient un épais pull en laine tricoté à la main, avec leur initial dessus. Celui de Potter était vert, ce qui faisait incroyablement ressortir ses yeux.

Je me sentis soudain mal à l’aise dans mon pull de marque. Ma tête me parut vide et je passai mon chemin.

De toute manière, ce n’est certainement pas des gens comme eux que je devais fréquenter.

 

 

                Je crus voir un instant d’hésitation dans ses yeux, juste avant que son regard ne s’éteigne. Juste avant qu’il ne poursuive son chemin dans le couloir.

L’envie aussi brusque que soudaine me prit de vouloir le rattraper et de lui proposer de se joindre à nous. Mais pourquoi l’aurait-il fait ? Il devait sûrement nous mépriser.

Rose et Alice ne semblaient pas avoir remarqué son passage. Au fond, c’était mieux ainsi.

Je n’avais aucune raison d’être déçu.

 

 

  • Monsieur Potter ! rugit le professeur Trikey. Voulez-vous bien répondre à la troisième question, ou bien vous jugez-vous trop important pour cela ?

 Le pauvre bafouilla, piqua un fard, et marmonna des mots incompréhensibles.

  • Apparemment, l’élocution vous fait cruellement défaut, fit méchamment remarquer le professeur. Espérons que cela ne vous sera pas fatal lors d’un duel. D’ailleurs, nous allons commencer dès à présent. La directrice m’a demandé de vous apprendre à vous défendre le plus tôt possible, nous allons donc nous entrainer avec le sortilège d’Expelliarmus. Je veux un élève de chaque maison par paire.

Cette dernière instruction provoqua une vague de grognement parmi les élèves mais beaucoup se réjouissait d’avance de pouvoir affronter leur rival.

J’avais avancé sans y pensé vers Potter et me retrouvai à côté de lui avant d’avoir réfléchi à ce que j’allais dire. Je choisis donc la solution la plus simple. Je pris un air de défi qu’il me retourna.

  • Bien, reprit le professeur après avoir fait léviter les tables et les chaises au fond de la classe. Mettez-vous à deux mètres de votre adversaire.

Nous nous éloignâmes les uns des autres. Derrière Potter, Weasley et Brad se fusillaient du regard.

  • A mon signal ! Un, deux… trois !

La formule fusa de la bouche des élèves, mais rares étaient ceux qui obtenaient un rayon rouge. Quant à ceux qui étaient touchés, leurs cheveux se dressèrent à peine sur leur tête.

Sauf Brad, qui fut parfaitement désarmé.

Cette première réussite me stimula, et je me concentrai de toutes mes forces sur ma baguette. Lorsque je fus certain d’y avoir mis assez de puissance, je prononçai la formule.

J’avais simplement oublié de viser, et le sortilège percuta Weasley de plein fouet. J’avais eu la main trop lourde, car elle fut soulevée et projetée sur les tables du fond.

               

                Je compris trop tard que Potter pensait que je l’avais fait exprès. Son visage avait pris un air furieux et il avait levé sa baguette vers moi. Mais avant que je ne puisse réagir, je décollai à mon tour et percutai la bibliothèque, renversant des dizaines de bouquins.

Mon dos me faisait atrocement mal. J’allai lever ma baguette, mais le professeur intervint.

  • Ça suffit ! Potter, Malefoy, vous serez tous les deux en retenue !

 

 

Stupide Malefoy ! Qu’est-ce qu’il lui avait pris d’attaquer Rose ? Et qu’allaient dire mes parents lorsqu’ils apprendraient que j’avais eu une retenue ? Pour James, ils étaient habitués, mais moi… ils seraient sûrement très déçus.

Je sentis les larmes me monter aux yeux à cette pensée mais me retins. J’étais à l’infirmerie avec Rose et je ne voulais pas qu’elle me voit comme ça.

  • Ne t’en fais pas pour moi, dit-elle en se méprenant sur mon expression. L’infirmière a dit que je serais sorti dès ce soir.
  • Quand je pense que Malefoy n’a même pas eu besoin de rester…
  • Tu n’aurais pas dû faire ça !
  • Tu aurais préféré qu’il n’ait rien?
  • Non, tu aurais dû me le laisser !

Nous rimâmes. Un élève entra à ce moment-là dans l’infirmerie.

Quand on parle du loup…

  • Potter, je viens de voir le professeur Trikey, dit-il avec mauvaise humeur. Il a dit que, je cite, « puisque vous mettez autant d’entrain au combat, aller dans la forêt interdite sera pour vous un jeu d’enfant ». On doit retrouver Hagrid à 18h devant sa cabane.
  • La forêt interdite ? répétai-je avec horreur.
  • Ne t’inquiète pas Al’, me dit Rose. Vous serez avec Hagrid, il ne vous arrivera rien.

Cela ne me rassura pas vraiment. Les histoires que m’avait racontées James sur la forêt m’avaient données des cauchemars à l’époque. J’étais terrifié.

Malefoy parut sur le point dire quelque chose à Rose, mais celle-ci lui lança un regard glacial et il ressortit, l’air encore plus renfrogné.

 

 

                J’aurais dû m’excuser. J’aurais dû lui dire, je le sais. Pourquoi fallait-il qu’elle me regarde toujours comme si j’allais lui faire exploser une bombe à la figure ? Et puis qu’est-ce que j’en avais à faire, d’elle ? Je me fichais de ce qu’elle pensait.

Je ne voulais simplement pas qu’il me déteste.

Laisser un commentaire ?