L'histoire d'une rose

Chapitre 8 : Déception

1933 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/02/2017 12:01

Un bruit sourd me réveilla, les yeux mi-clos encore à moitié endormie, je ne savais pas si j'avais rêvé ce bruit assommant. Un grognement cette fois me réveilla complètement, les cheveux en bataille j'attrapais ma baguette et descendis les escaliers m'apprêtant à attaquer celui ou celle qui faisait ce bordel dès 6 heures du matin.

  • Stop ça ! J'allais viser quand Marek se retourna vers moi, visiblement irrité. Oh désolée je pensais..
  • Que quelqu'un était entré ? Je t'ai dit que personne ne pouvait venir.

Je rangeais ma baguette en frottant mes yeux, pas besoin d'être désagréable. Il retournait les coussins du canapé en vociférant, les livres de la bibliothèque à ma gauche étaient tous à terre.

  • Je peux savoir ce que tu fais ?
  • Rien qui te regarde, mêle toi de tes affaires.
  • Ok, bah débrouilles toi !

Énervée je fonçais dans la salle de bain et fermais à double tour, en jetant un sort pour qu'il ne m'entende pas chanter. J'étais en avance, j'en profitais pour trainer dans un bon bain chaud. Une fois propre et habillée, je vis que notre salle commune était de nouveau ordonnée, aucun signe de Marek. Quelle importance. Le journal dans mon sac, je me baladais dans le château une demie heure avant mon premier cours.

  • Salut toi, Tom passa un bras autour de mes épaules
  • Salut toi, je lui souriais et nous marchions un peu partout
  • Ce soir on organise un petit apéro improvisé chez les serpy, tu viendras ? Il y aura Sadi aussi
  • Je suis préfète-en-chef maintenant, je sais pas trop Tom... Nous nous retrouvions souvent chez eux, les professeurs n'étaient bien entendu pas au courant.
  • Allez Rosynounette, te plaît ! J'éclatais de rire
  • Ne m'appelle pas comme ça ! Bon d'accord je viens, pas longtemps.
  • Cool, je compte sur toi. Il m'embrassa sur le front et tout le monde alla en cours.


J'attendais devant la salle de métamorphose, Malo m'enlaça comme à son habitude et je me glissais dans les bras de Cross, qui ne réagit toujours pas. Comme la veille je le vis ranger un papier dans sa cape de sorcier, je croisais les bras face à lui.

  • Tu vas me parler oui ou non ? Et c'est quoi ce papier ?
  • C'est rien
  • Alors montres.
  • Sois pas chiante dès le matin, il plaisantait mais cela ne me fit pas rire. Pour la première fois je réalisais vraiment qu'il agissait avec moi comme avec une pote.

Malo me prit par la main et vit mes yeux briller, quand Cross entra devant nous il frotta le dos de ma main avec son pouce pour me consoler.

Très concentrée comme toujours, je travaillais bien et le cours fila à toute allure. Nous nous rendions en soin aux créatures magiques, je marchais à ses côtés et Cross me raconta des blagues le long du chemin. Il n'avait guère l'impression de se soucier de quoi que ce soit. Cela renforçait mon impression d'être envahissante, de trop en vouloir. Le cours passa très vite lui aussi. Il était onze heure, l'équipe de Quidditch de notre maison s'entraînait, nous étions peu à table. J'étais avec Cross et Abriel, nous révisions l'histoire de la magie quand Marie entra en courant, la Gazette du sorcier à la main.

  • C'est horrible regardez ça ! Elle plaqua le journal sur la table, une famille de moldue assassinée, encore !
  • Hier soir, précisa Abriel fébrilement en lisant l'article.
  • Quand est-ce que le ministère attrapera ces derniers mangemorts, j'me le demande ! Dit Cross
  • Ce n'est pas si facile que ça, lui répond le préfet.
  • Il va falloir, j'ai pas l'impression qu'on soit sortis de ce merdier avec tous ces meurtres..
  • Ils les attraperons j'en suis sûre mais ils sont bien cachés, regardez c'est une famille Luxembourgeoise, ils sont partis en Europe. Rajoutais-je


Le repas se passa relativement bien, j'avais décidé de ne plus courir après Cross. Les uns retournaient en cours tandis que j'avais une heure de libre. Je comptais bouquiner dans ma chambre mais en ouvrant la porte je vis à nouveau Marek s'énerver en retournant tout ce qui était à sa portée.

Ni une ni deux je me dirigeais vers mon ancienne salle commune. Cela me fit un bien fou, je n'y avais pas mis un pied depuis la fin de l'année dernière ! Elle était beaucoup plus chaleureuse et conviviale que la mienne, même si avoir ma tranquillité ne me déplaisait pas. J'allais me jeter dans un gros canapé moelleux près du feu quand un élève qui descendait les escaliers des garçons me fit sursauter. A ma grande surprise je vis Cross, il fut étonné de me voir là aussi

  • J'avais envie de bouquiner ici, lui dis-je en souriant
  • Ah d'accord, il sourit aussi
  • Et toi ?
  • Je faisais du rangement, il se frotta l'arrière du crâne un peu gêné et je riais
  • D'accord pourquoi pas.
  • Ce journal, ça avance ? Il s'approcha vers moi et me pris les mains, je souriais encore plus, un des rares moments seuls à seuls que j'attendais !
  • Oui, j'ai mené mon enquête, c'est secret pour le moment !
  • D'accord, il m'embrassa sur le front, c'était peu mais je m'en contentais, j'étais contente qu'il ne me repousse pas et soit tendre avec moi ! Tu te souviens du professeur qui enseigne l'étude des runes dont je t'avais parlé au terrain de Quidditch ?
  • Oui bien sûr, il se confiait à moi, enfin !
  • Hé bien je vais être son élève, il sortit le mystérieux papier qu'il trainait depuis quelque jours et me le tendit,
  • Où-est cette école ? Je me souviens te l'avoir demandé tu ne m'avais pas répondu, c'est génial que tu réalises ton rêves l'année prochaine ! Tu as le temps de t'organiser comme ça ! J'ouvris la lettre et reconnu l'écriture du professeur Dumbledore "Par la présente... autorise Cross Mugler.. étudier en France.."
  • La France ? Je relevais les yeux vers lui assommée
  • Oui, il habite là-bas..

Un bruit dans les escaliers attira mon attention, par dessus son épaule je vis sa valise ensorcelée se poser juste derrière lui. Je refusais de comprendre, j'avais la gorge nouée, aucun son ne sortait, je me contentais de fixer la valise au bord des larmes.

  • C'est une opportunité qui ne se présente qu'une fois dans une vie, je préparais mon voyage ces derniers jours, excuse moi de ne t'avoir rien dit. Malo n'en sait pas plus que toi.


J'avais trop de chose à assimiler d'un coup.. valise, France, Cross, partir ? Je réussis cependant à articuler deux mots

  • Tu pars ?
  • Oui

Mon cœur se serra dans ma poitrine, comment avait-il pu prendre une telle décision sans m'en parler ?

  • Mais.. et nous ?
  • Rose.. il soupira, comme s'il n'y avait jamais eu de "nous" pour lui, cette fois je pleurais pour de bon. Je veux y aller, je n'ai rien ici, ma famille est aussi en France et ça me rapprochera d'eux. Je les ai trop mis de côté, ces dernières années j'étais plus avec Malo et toi qu'avec eux. Et puis.. je t'aime, mais plus comme une véritable amie tu comprends ? On pourra rester amis ?

Je pleurais silencieusement en fixant sa valise, je l'entendait me parler sans trop comprendre vraiment ce qu'il disait, tout se mélangeait dans ma tête, j'avais l'impression qu'elle allait exploser, ce fut la goute de trop quand il m'appela une nouvelle fois. Je me retournais et vis qu'il était près du portrait avec ses affaires, je ne l'avais même pas vu faire !

  • Rose tu m'écoutes !?
  • CASSE TOI ! JE NE VEUX PAS ÊTRE TON AMIE ! J'avais hurlé comme jamais, il me fusilla du regard et disparu. Je respirais fortement en regardant le portait, puis je montais dans le dortoir des garçons et vis son lit vide, plus aucunes affaires. Cette fois je tombais au sol, mes jambes ne me tenaient plus. Et je pleurais comme jamais, j'avais du mal à respirer tellement je pleurais, j'avais la sensation que mon cœur se brisait de l'intérieur, qu'on me déchirait quelque chose, j'avais tellement mal... Je devais faire peine à voir, étalée par terre à pleurer, hurlant presque, mais j'en avais besoin.. Comment as-t'il pu ?? Depuis nos onze ans nous étions amis, je tenais tellement à lui et il disparait comme ça, comme si je n'étais rien ! Il me fait me sentir aimée une demie seconde pour me lâcher ?!

Mes tempes me faisaient souffrir, un corps se pressa contre le mien et me berça. Je pleurais les yeux fermés mais reconnu Malo, je pleurais toujours et parlais en hoquetant

  • J'ai cru.. cru.. il m'aimait..
  • Chut... Il caressait mes cheveux sans cesser de me bercer, les remords me firent encore plus pleurer quand je réalisais que de ma faute il était parti, privant ainsi Malo de son ami
  • Ma faute.. désolée t'as-t'as plus lui.. Je ne pouvais même pas formuler une phrase concrète.

Il me porta jusqu'à son lit et me laissa m'endormir dans ses bras.


Une heure avait passée, je me réveillais en sursaut, Malo se redressa et me serra contre lui

  • Calme, je suis là
  • Je suis en retard !
  • N'y va pas, reposes toi plutôt
  • Non ça va..
  • Rose.. Je voyais dans son regard qu'il souffrait aussi, ne sachant quoi faire. La gorge nouée je préférais partir.

Une fois le portrait de la grosse dame passé, je m'avançais vers une fenêtre dans le mur à ma gauche qui donnait sur le parc. Jamais plus je n'irais me balader là-bas avec Malo et Cross... Je reniflais et descendit les escaliers de pierre jusqu'à l'entrée du château, devant la grande porte je restais immobile. Il était bel et bien parti...

  • Bah alors on sèche les cours préfète ? Marie, mon amie depuis mes onze ans aussi me retourna en attrapant mon épaule. C'est en voyant mes yeux rouges et bouffis qu'elle comprit. Ma belle..?
  • Il est partit... Elle me serrait contre elle et cela me fit un bien énorme, j'avais assez pleuré pour la journée, je n'en avais plus la force à vrai dire.

Je suis désolée.. Elle savait que je lui en dirais plus une fois reposée, je me dirigeais vers la sortie. Pour les cours je dis que tu es malade ?

  • Non je m'en occuperais merci.. Je lui souriais tristement, elle fit de même.




J'avais cruellement besoin d'être seule, au calme, d'instinct j'allais vers le lac. En cette période il faisait froid mais qu'importe, adossée à un arbre je fixais la surface de l'eau. Ses paroles revenaient en boucle "Ma famille est aussi en France... je les ai trop mis de côté..." Salaud ! Je jetais un cailloux dans le lac, je ne comprenais pas ses excuses, tout était si soudain ! Étrangement, son absence me faisait plus de mal qu'autre chose. Sans m'en rendre compte je faisais tomber de la neige sur moi, je fermais les yeux et levais le visage, laissant fondre les flocons sur ma peau.


Faire le vide, voilà ce dont j'avais besoin. Ne m'attacher à rien ni personne, penser à moi. Le ciel s'assombrissait déjà, par Merlin, 17h déjà ?! Je courais vers le château, j'avais raté tous mes cours de l'après-midi ! A peine à l'intérieur, je tombais nez à nez avec le professeur McGonagall.


  • Vous voilà mademoiselle.

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