L'histoire d'une rose

Chapitre 9 : Alcool et remords

2433 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/08/2017 00:07

  • Vous voilà mademoiselle.


Merde merde merde... Le professeur McGonagall était devant moi. Ses yeux perçants firent baisser les miens, étaient-ils plein de reproches ? De colère ? Je préférais ne pas vérifier. J'étais certaine qu'elle entendait mon cœur battre à tout rompre, jamais un professeur n'avait eu à me reprocher quoi que ce soit. L'angoisse me saisissait, je n'ai raté qu'une après-midi après tout.. On se rassure comme on peut..

  • Suivez-moi.

Les sourcils froncés elle me tourna le dos et s'en alla à grandes enjambées. Je la suivais jusqu'à son bureau sans piper mot, en m'imaginant quelle sera ma punition, ce qu'elle me dira, j'étais quand même préfète-en-chef.. Allait-elle me retirer cette fonction ? Grand dieu non je serais tellement honteuse ! Sur notre passage, les tableaux me lançaient des regards interrogateurs, d'autres désapprobateurs. Ça va aller, tu vas lui expliquer..

  • Asseyez-vous.

Assise en face d'elle, j'essayais de contrôler mes jambes qui tremblaient malgré moi. Heureusement elles étaient cachées par ma cape ! Je détestais que quelqu'un vois ma détresse, bien qu'aujourd'hui je n'ai rien pu contrôler. Elle sembla le voir et m'accorda un regard plus "doux".

  • Détendez-vous, je ne vous ai pas amenée ici pour vous punir. Je relâchais mes épaules de soulagement, elle repris. Aucun de vos professeurs ne vous a vu en cours cette après-midi. Rassurez-vous vos notes sont toujours excellentes, mais pas votre attention en cours, et votre absence aujourd'hui ! Voyez-vous je suis inquiète, cela n'est jamais arrivé de votre part. Je vous ai nommée préfète-en-chef cette année, vous devez montrer l'exemple Mademoiselle de Buzet.
  • Je.. Je ne savais pas quoi lui dire, la raison de mon absence était tellement ridicule...
  • Vous pouvez me parler librement vous savez ? Un de ses rares sourires illumina son visage, je me plaisais à croire qu'elle m'aimait bien, je me sentais en confiance avec elle mais certainement pas au point de raconter mes histoires de cœur idiotes. Comme je restais silencieuse elle enchaîna,
  • Cela arrive à tout le monde j'en conviens de, sécher les cours, j'avais l'impression qu'elle dû faire un effort pour prononcer sa phrase, elle se redressa et je souriais un peu, j'espère que c'est la dernière fois cependant.
  • Vous avez ma parole.

D'un hochement de tête elle me congédia et je ne me fis pas prier pour sortir.


Dans le couloir je soupirais enfin et relâchais la pression, ma directrice avait raison j'étais moins concentrée ces temps-ci, mais la raison de mon égarement n'avait plus lieu d'être.. Dans un couloir tranquille je me posais sur un banc près d'une vitre, la pluie commençait à tomber et le soleil se couchait au loin. L'instant parfait pour pleurer, je lâchais une larme, puis deux, puis un sanglot. J'avais le sentiment d'être seule, abandonnée, je savais bien que mes amis n'avaient pas approuvés ma relation avec Cross, je ne pouvais donc pas être consolée par ceux qui ne comprennent pas. A leurs yeux j'étais la méchante, plus de petit copain, en couple avec son meilleur ami... J'avais mal, une vraie douleur au cœur, je posais mon front contre la vitre et fermais les yeux. On guérit avec le temps après tout, ça ira. Oui, ça ira. Vu l'heure j'avais raté le repas du soir, mais peu importe.


Une ombre attira mon regard, elle provenait du couloir perpendiculaire au mien. Sans faire de bruit je longeais le mur et regarda discrètement à l'angle, la chandelle du corridor éclairait un élève qui me tournait le dos. Lui aussi regardait la pluie dehors, l'espace d'un instant c'est comme si je pouvais ressentir sa peine, quel étrange moment. Il pivota et je sursautais, me plaquant contre le mur pour ne pas être vu. J'entendis ses pas s'éloigner et après avoir attendu une bonne minute, j’avançais vers la vitre par laquelle il regardait. Un pétale était posé sur le rebords de la fenêtre, quand je le portais à mon nez il sentait encore bon la fleur. Avait-il posé ce pétale ici ? Mais pour quoi faire ?

Un gargouillis dans mon ventre me ramena à la réalité, j'avais horriblement fin. Peu importe qui était cet élève, je devais manger. Je glissais le pétale dans ma poche et décidais d'aller dans la salle commune de ma maison.

Je redoutais le regard des autres, tout le monde serait au courant évidemment.. Je n'avais pas envie d'en parler ce soir.

Quand le tableau s'ouvrit pour me laisser passer, les élèves les plus proches me regardèrent. Il faisait bon dans cette pièce grâce au feu de la cheminée, il devait y avoir une dizaine de Gryffondors ici. Je repérais Malo assis dans un canapé moelleux à lire un parchemin, je forçais un petit sourire et allais dans sa direction, assise à côté de lui il me scruta pour savoir quelle attitude adopter.

  • Je vais bien Malo, il esquissa un petit sourire,
  • McGonagall est passée en classe tout à l'heure, quand elle a remarqué ton absence elle m'a..
  • Je sais, je sors de son bureau.. Le rouge me monta aux joues, un peu honteuse
  • Elle t'as engueulée ? Me demanda t-il inquiet
  • Non ! Non non. Je sentais qu'il fallait que je lui explique le départ de Cross, il avait le droit de savoir, je dû prendre une petite inspiration pour me lancer, tu sais pour Cross...
  • Rose, si t'as pas envie je..
  • Non ça va, tu as le droit de savoir, et puis c'est pas si grave. Il est parti étudier en France, il m'a aussi dit que sa famille lui manquait, il a besoin d'une pause ou je sais pas quoi..
  • Ok.. Lui aussi était perdu face à ça, tu crois qu'on aura des nouvelles ?
  • Honnêtement, pour le moment je n'en veux pas. Tu crois.. que je l'ai poussé à partir ? Que je suis en partie responsable de son départ ?
  • Bien sûr que non ! J'avoue que là je le comprend pas trop, mais je sais que tu n'y es pour rien. Il posa sa main sur la mienne et cela me soulagea de savoir qu'il était toujours près de moi. Tu as mangé au fait ?
  • Je n'ai pas faim, après cette discussion je n'avais plus faim non. L'amertume avait pris place dans mon cœur, Cross était lâche et égoïste de nous faire ça, je le détestais. Un coup d’œil à ma montre me rappela la soirée prévue ce soir chez les serpentards. Euh je dois y aller, à demain ?
  • A demain Rosy, il m'enlaça et je quittais la salle commune pour le froid du couloir.


Frissonnante, je courus jusqu'à ma chambre. Dae hulula furieusement en me voyant entrer, je l'avais laissée toute la journée. Je la laissais donc sortir par la fenêtre pour son tour du soir tandis que mon reflet dans le miroir sur ma commode m'arracha une grimace. Ma peau me piquait à cause du sel de mes larmes, j'avais de petits yeux et le teint d'un mort, plus que d'habitude. Assise sur mon lit je méditais, le menton dans les mains "J'y vais ou pas ce soir.. ça ne serait pas sérieux pour la préfète-en-chef, McGonagall me fait confiance.. Dans ce cas c'est la dernière, ce soir j'oublie Cross et demain est un autre jour, je peux me faire plaisir bordel.." Je descendais de ma chambre pour aller prendre une douche, j'irais à cette soirée.

Je posais ma cape sur le canapé en face de la cheminée, Marek était assis là en train de lire. Le pétale glissa de la poche de ma cape pour se poser sur le canapé juste à côté de lui, j'avais complétement oublié que je l'avais ! J'allais l'attraper pour le jeter quand il me regarda :

  • Pourquoi tu as ça ?
  • Pardon ? Je ne comprenais vraiment pas de quoi il me parlait
  • Ça. Pourquoi tu as ça. Du menton il m'indiqua qu'il parlait du pétale, je lui lançais mon regard le plus mauvais
  • En quoi ça te concerne ? Ce n'est qu'un pétale de fleur. Je jetais le pétale dans le feu et allais dans la salle de bain énervée, pourquoi faut-il toujours qu'il se mêle de mes affaires ? Et pourquoi est-il toujours remonté contre moi ? Est-ce parce que je suis une Gryffondor ? Il est ridicule... Je ruminais sous la douche.

L'eau chaude me détendit tout de suite "Arrête de te prendre la tête pour rien, penses plutôt à ta tenue" penser à comment je m'habillerais ce soir me plaisais beaucoup ! Dans ma chambre je choisi un jean bleu, une paire de tennis blanche et un tee-shirt à l'effigie de mon équipe de Quidditch préférée: les Pies de Montrose ! Je bouclais mes cheveux d'un coup de baguette, un peu de maquillage puis un coup d’œil au miroir: "Aller, on va s'amuser" par dessus mes vêtements j'enfilais ma cape, je ferais un petit tour avant d'y aller histoire de faire mon boulot un minimum.

Dans les couloirs je réfléchissais tout en renvoyant des élèves dans leur dortoirs. Bizarrement le départ de Cross me faisait moins mal que ce matin, le choc passé sûrement. Mais la sensation d'abandon... l'abandon me terrifie. A cette pensée je fronçais les sourcils.

Devant l'entrée de la salle commune des serpentard, je fit sortir de ma baguette mon patronus, pour qu'il prévienne Tom de ma présence.


  • Ah t'es là ! Tout sourire il me souleva dans ses bras et je riais
  • Oui mais pour une heure ou deux seulement ok ? Il me reposait en hochant la tête. A l'intérieur je saluais tout le monde, il y avait quelques Gryffondors et Serdaigles tout au plus. Sadi passa un bras autour de mes épaules et me cala un verre de Whisky dans les mains
  • Salut chérie ! Tu as pu te libérer c'est génial, elle m'embrassa sur la joue et je rougissais, elle m'avait avoué un jour que je lui plaisais et cela me gênais parfois
  • Arrête de te moquer, tu empestes l'alcool tu es déjà saoul ?
  • C'est le but non ? Elle ria aux éclats avec les serpentards près de nous. Je secouais la tête amusée puis me nicha dans les bras de Tom un peu plus loin, on discutait seul à seul
  • Comment ça va ? Me demanda-t-il
  • Oh on fait avec, une gorgée de Whisky et je reprenais, t'en fais pas je gère plutôt bien
  • Tu es courageuse tu sais, blottie contre lui il me caressa le dos. Dans un coin de la pièce assis dans les canapés, entourés de mecs tous plus grands les uns que les autres, je surpris le regard assassin de Marek.
  • Tom, c'est qui ce mec ? Je sais qu'il est préfet-en-chef mais il très étrange je trouve
  • Ah lui, il est pas très bavard, du moins pas avec les sixième années. Il est tout le temps avec ses potes, j'en sais pas plus, il paraît qu'il est très doué en potion et sortilèges. Pourquoi il t'embêtes ?
  • Pas à proprement parler, il est froid et.. fin laisse tomber. Il ne me regardait plus, toujours contre Tom je me fis à l'idée que j'inventais tout et qu'il n'y avait rien de bizarre à son comportement.


Une heure avait passée, la soirée battait son plein, entourée de mes amis une voix familière m'appela

  • Rose ? Qu'est-ce que tu fous ici ?
  • Nina ? Ma petite sœur me regardait les bras croisés en souriant, un œil posé sur mon quatrième verre d'alcool
  • Les parents seront ravis d'apprendre ça ! Pour une préfète-en-chef c'est moche !

Ma petite sœur avait deux ans de moins que moi et était à Serpentard. Une jolie petite blonde aux yeux bleus, mesquine et débrouillarde.

  • Et toi tu devrais être au lit, il est 22h !
  • Je sais mais j'étais sûre de te croiser, on s'est pas vu depuis des semaines.. Inconsciemment son regard se chargea légèrement de tristesse et on s'assit dans un canapé
  • Je sais c'est compliqué pour moi en ce moment, une sortie à Pré-Au-Lard entre sœurs ce week-end ça te va ?
  • Oui ! Je vais dormir, ne bois pas trop. Je l'embrassai sur le front et elle passa devant Tom qui lui ébouriffa les cheveux. Enfoncée dans le dossier du fauteuil je fis léviter vers moi une bouteille de vin de sureau. Les larmes aux yeux je descendis mon verre, je détestais être sensible à ce point. "Même pas assez présente pour ta propre sœur, c'est plus important de pleurer un mec qui t'as lâchée ! T'es pitoyable !" Le front dans la main et les yeux fermés je réfléchissais à ces derniers jours un peu chaotiques. J'avais dû avoir comme une absence pour ne pas constater que Marek était assis à ma droite.
  • Tu as bien bu on dirait. Je le regardais indécise en me frottant une tempe, mon verre dans l'autre main
  • Que veux-tu ?
  • M'assurer que la préfète-en-chef fais son devoir et montre l'exemple. Je voulais m'énerver mais à la place je me servais un autre verre, qu'il aille se faire foutre.
  • C'est ta petite sœur la blondinette ? Cette fois je me redressais, la musique, la chaleur, les rires, l'alcool, la sensation d'étouffement m'énervaient de plus en plus
  • Je te préviens si tu touches à ma sœur...
  • Du calme t'es sympa. Je lui ferais rien à ta sœur.
  • J'espère bien. La sincérité que je pensais lire dans ses yeux me calma.
  • Elle se débrouille bien tu devrais pas t'en faire, je surveille ceux de ma maison, il ne lui arrivera jamais rien de grave t'en que je suis le préfet. Je le fixais un sourcil levé
  • Pourquoi tu me dis ça ? T'es vraiment bizarre tu sais ?! Tu m'insultes et après tu me dis que tu protèges ma sœur ! Il se contenta de me regarder froidement puis s'éloigna. Je haussais les épaules "Qu'il s'en aille".





Quelque chose de froid et dur me picotait le nez, allongée de travers dans le canapé de ma salle commune, Dae me picotait le nez pour me réveiller. "Merde, qu'est-ce que j'ai fais..."


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