Héritière de Serpentard

Le texte en gras et italique est une copie exacte du texte original !

« Tuer... Je veux... Tuer... »

   Ces mots susurrés lui donnaient la nausée. Sous les regards perdus de Drago et Blaise, Kristy observait avec insistance le mur. Elle était certaine d'avoir entendu du Fourchelangue. Certaine de l'avoir entendu monter à l'étage au-dessus d'eux. Sans se soucier de ses deux amis, inquiets, Kristy se précipita vers le hall de Poudlard et emprunta le premier escalier venu. La foule grandissante d'élèves sortant de la grande salle l'empêchant d'avancer, elle dut jouer des coudes pour se frayer un chemin. Soudain, bousculée par ce qu'elle jugea être un 6 ou 7ème année, elle bascula en arrière et poussa un cri. Alors qu'elle attendait un choc rien ne vint, derrière elle Drago et Blaise l'avaient retenue de justesse, toujours les yeux remplis d'inquiétude à son égard.

   — Kristy ? Qu'est qu'il te prend ?

   Sans répondre, Kristy reprit son chemin. Arrivée à l'étage la foule d'élève ne bougeait plus, le bruit des conversations s'atténuait petit à petit et la jeune fille prit conscience que quelque chose n'allait pas. Drago et Blaise l'aidèrent à écarter quelques personnes devant eux et ils avancèrent jusqu'à voir ce qui avait stoppé tout le monde dans leur élan. La surprise se peignit sur les traits des trois amis. Devant eux se tenait, Harry, Ron et Granger, le visage horrifié devant le corps d'un chat pendu par la queue. Sur le mur, une inscription fit frissonner Kristy.

   — La chambre des secrets a été ouverte... murmura-t-elle doucement.

   — Ennemis de l'héritier, prenez garde ! s'exclama Drago à ses côtés, faisant sursauter le trio d'or ainsi que plusieurs autres élèves.

   Kristy lui jeta un œil, mal à l'aise.

   — Bientôt, ce sera le tour des Sang-de-Bourbe, ajouta-il avec un sourire froid.

   — Qu'est ce qui se passe ici ? résonna une voix.

   Kristy dut s'écarter pour laisser passer, Argus Rusard, le concierge. Découvrant la scène il poussa un cri strident, horrifié.

   — Ma chatte ! Ma chatte ! Qu'est ce qui est arrivé à ma chatte ? hurla-t-il.

   Il recula d'un pas.

   — Vous ! cria-t-il en pointant un doigt sur Harry. C'est vous qui l'avez tué ! Et maintenant c'est moi qui vais vous tuer ! Je vais...

   — Argus !

   Kristy sursauta. Elle n'avait pas vu ni entendu le directeur arriver. Il calma rapidement le concierge et accompagné de quelques professeurs il prit le trio à part dans le bureau du professeur Lockart.

   Kristy fit demi-tour et se dirigea rapidement vers la salle commune. Une seule et unique pensée en tête.

   « Ennemis de l'héritier prenez garde. »

   Drago descendit les escaliers quatre à quatre, Blaise sur les talons tout comme Crabbe et Goyle sortis dont ne sait où, qui s'étaient précipités vers lui dès qu'ils l'avaient vu.

   — Mais qu'est ce qui lui arrive ?!

   — Aucune idée, répondit Blaise en fronçant les sourcils. Mais elle n'avait pas l'air d'aller très bien ça c'est sûr. Je... Je ne veux pas dire d'idiotie mais... On aurait dit qu'elle savait que quelque chose s'était produit.

   — Tu ne veux pas en dire et pourtant... Comment elle aurait pu savoir quoi que ce soit ?

   — Peut-être que c'est elle, suggéra Crabbe.

   Drago s'arrêta net.

   — Je t'arrête tout de suite ! Kristy n'est pas une adepte de meurtre de chat ! s'exclama-t-il l'air furieux.

   Crabbe fit un pas en arrière et baissa la tête.

  — J'ai dit ça comme ça... C'est qu'elle fait peur parfois... murmura-t-il.

   Blaise ricana et Drago se détendit puis le petit groupe se dirigea vers leur salle commune. Le jeune Malefoy soupira en n'y voyant pas Kristy mais prit tout de même la direction du dortoir des garçons.

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   Plusieurs jours s'écoulèrent sans que l'incident ne quitte les conversations. Kristy se sentait de plus en plus mal à chaque mention de Miss Teigne ou de l'inscription sur le mur. Ni Drago, ni Blaise ne lui avait reparlé de son comportement et elle les en remerciait. Mais elle ne cessait de se demander si elle devait leur parler de la voix qu'elle avait entendue. Cependant leur en parler serait dévoiler l'un de ses plus grands secrets, à savoir Parler Fourchelangue. Car elle en était sûre, il s'agissait bien des sifflements d'un serpent.

  Kristy avait entendu parler de la chambre des secrets, bien que peu convaincue de son existence, sa mère, par curiosité l'avait cherchée durant ses années à Poudlard. Sans jamais rien trouver. Elle en avait parler à ses enfants, bien entendu, persuadée d'avoir affaire à un mythe mais aujourd'hui Kristy, qui s'était toujours rangée à l'avis de sa mère, commençait à en douter. La jeune fille avait été à la bibliothèque chercher un exemplaire de l'histoire de Poudlard, s'était assise à une table et n'avait plus bougé jusqu'à la sonnerie de la cloche. Elle sursauta perdue dans sa lecture. Lecture du seul et unique paragraphe sur la chambre, qu'elle avait lu en boucle depuis son arrivée.

   Kristy fourra le livre dans son sac, qui lui sembla peser une tonne et se précipita vers son prochain cours. Elle arriva dans la salle du Professeur Binns et s'assit rapidement à une place libre, à côté de Daphné Greengrass. La jeune fille lui fit un sourire avant de poser sa tête au creux de ses bras. Kristy pouffa. Si elle ne voulait pas être sûre de dépasser les résultats de Granger, elle en aurait bien fait de même. Elle ouvrit son livre et joua distraitement avec sa plume en attendant l'arrivée du professeur. Il entra dans la salle, et flotta jusqu'à son bureau.

   Une demi-heure plus tard, la tête reposant sur ses mains jointes Kristy sentit ses yeux se fermer. Tenir la totalité du cours s'avérait plus compliqué que prévu. Elle soupira et soudain, tandis qu'elle luttait pour garder ses yeux ouverts, un mouvement attira son attention. A quelques places devant elle, Hermione Granger venait de lever la main. A un cours du professeur le plus barbant de Poudlard. Probablement du monde.

   — Oui, Miss, euh... dit le professeur.

   — Granger, Professeur. J'aurais voulu vous demander si vous pouviez nous dire quelque chose sur la chambre des secrets, demanda-t-elle d'une voix innocente.

   Kristy se redressa sur sa chaise et observa le professeur en attente d'une réponse de sa part.

   — Je fais cours, sur l'histoire de la magie ! Je vous apprends des faits, pas des mythes et légendes.

   Kristy vit Granger baisser la tête, probablement déçue tandis que le professeur s'éclaircissait la voix pour reprendre son cours. La jeune Bicksburks fit alors une chose qu'elle n'aurait jamais pensé faire dans ce cours, elle leva à son tour la main. Devant cette nouvelle main levée, le professeur s'interrompit une nouvelle fois et observa Kristy l'air surpris.

   — Oui ?

   — Excusez-moi Monsieur mais les légendes ne sont-elles pas toujours fondées sur des faits ?

   — On peut en discuter, bien sûr, dit le professeur d'une voix lente alors que son regard passait de Granger à Kristy.

  Le professeur balaya nerveusement la classe du regard. Tous les élèves avaient leurs yeux braqués sur lui.

   — Eh bien, soit... dit-il. Voyons... Que pourrais-je vous dire sur la Chambre des Secrets ? Comme vous le savez tous, Poudlard a été fondé il y a plus de mille ans, la date précise n'est pas connue, par les quatre plus grands mages et sorcières de l'époque. Les quatre maisons de l'école portent leurs noms : Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle, Rowena Serdaigle et Salazar Serpentard. Ils ont bâti ce château ensemble, hors de la vue des Moldus, car en ce temps-là, les gens du peuple avaient peur de la magie et les sorciers subissaient de terribles persécutions. Pendant quelques années, les fondateurs de l'école travaillèrent ensemble dans une parfaite harmonie. Ils recherchaient les jeunes gens qui montraient des dons pour la magie et ils les faisaient venir au château pour assurer leur éducation. Mais peu à peu, des désaccords apparurent. Un conflit éclata entre Serpentard et les autres. Serpentard voulait qu'on se montre plus sélectif dans le choix des élèves admis à Poudlard. Il pensait que le savoir magique devait être réservé aux familles de sorciers et à elles seules. Il ne voulait pas prendre d'élèves nés de parents moldus car il estimait qu'on ne pouvait pas leur faire confiance. Au bout d'un moment, une grave dispute à ce sujet opposa Serpentard à Gryffondor, et Serpentard finit par quitter l'école.

    Le professeur Binns fit une pause. Il avait l'air d'une vieille tortue toute ridée.

   — Voilà ce qu'on peut dire à partir de sources historiques dignes de foi, reprit-il. Mais ces faits authentiques ont été obscurcis par la légende hautement fantaisiste de la Chambre des Secrets. D'après cette légende, Serpentard aurait aménagé une salle cachée dans le château, une salle dont les autres ne connaissaient pas l'existence. Serpentard aurait ensuite scellé l'entrée de la Chambre des Secrets de telle sorte que personne ne puisse l'ouvrir jusqu'à ce que son authentique héritier arrive à l'école. Seul l'héritier de Serpentard aurait le pouvoir d'ouvrir la Chambre et d'utiliser la chose horrible qu'elle contient pour chasser de l'école ceux qui ne seraient pas dignes d'étudier la magie.

   Il y eut un long silence lorsque le professeur se tût. Mais ce n'était pas le silence qui accompagnait habituellement l'assoupissement des élèves. Un sentiment de malaise baignait l'atmosphère tandis que tout le monde gardait les yeux fixés sur le professeur Binns dans l'espoir d'en entendre davantage.

   — Bien sûr, tout cela est totalement absurde, reprit le professeur d'un air agacé. Comme vous vous en doutez, l'école a été fouillée de fond en comble par les sorciers les plus érudits pour essayer de découvrir cette prétendue Chambre des Secrets. Et la conclusion, c'est qu'elle n'existe pas. Ce n'est qu'une affabulation destinée à faire peur aux naïfs.

   — Monsieur, dit alors Hermione, qu'est-ce que vous entendez exactement par la « chose horrible » qui se trouverait dans la Chambre des Secrets ?

   — Ce serait une sorte de monstre que seul l'héritier de Serpentard, aurait le pouvoir de faire obéir.

   Les élèves échangèrent des regards inquiets.

   — Mais je puis vous l'assurer : cette chose n'existe pas. Il n'y a ni monstre, ni Chambre des Secrets.

   Plusieurs élèves tentèrent de nouvelles questions mais le professeur Binns fut implacable, le sujet Chambre des Secrets était clos. Kristy, elle, avait appris ce qu'elle souhaitait savoir. Cette fois-ci elle en était sûre, la chambre avait été ouverte et la « chose » était un serpent. Elle frissonna à cette pensée, toujours hantée par les sifflements assoiffés de sang qu'elle avait entendus.

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    Drago serrait les poings, bien malgré lui. Ce premier match de Quidditch s'avérait bien plus angoissant qu'il ne l'imaginait. Il chercha un moyen de se calmer et repensa à son dernier fou rire de la semaine. Lors du cours de défense contre les forces du mal, Harry Potter avait dû assister le professeur dans l'explication de l'un de ses « Triomphes » et le garçon avait de ce fait imité un loup-garou pendant une bonne partie du cours. La journée de Drago avait été excellente après ça mais aujourd'hui ce souvenir ne lui apportait rien d'autre que de lui rappeler qu'il allait affronter Potter, attrapeur chouchou de Poudlard. Il soupira. Il pouvait nier autant qu'il le voulait devant les autres, il ne pouvait pas se cacher à lui-même que le Gryffondor était un bon attrapeur. Serrant les dents, il prit une grande inspiration. Son père serait dans la tribune, il le savait et Kristy... Elle qui l'avait tant encouragé pendant ses entraînements. Drago refusait de les décevoir. Il inspira encore une fois avant d'être tiré par le bras par l'un de ses coéquipiers qui l'entraîna vers le terrain.

   À peine sur le terrain, il chercha Kristy des yeux parmi les Serpentard en délire mais son regard fut attiré par la présence de son père qui le toisait d'un air sévère et il baissa la tête.

   Les deux équipes prirent place sur le terrain sous un ciel gris orageux.

   — À mon coup de sifflet, dit Madame Bibine. Trois... Deux... Un...

   Les joueurs s'élevèrent dans le ciel et chacun prit ses positions. Une fois en l'air Drago fit la seule chose qu'il savait faire à la perfection : La provocation.

   — Ça va le balafré ? lança-t-il en s'élançant autour du survivant avec agilité.

   Au même moment un cognard fonça droit sur eux. Les deux garçons l'évitèrent de justesse. Alors que l'un des Weasley frappait le cognard pour l'envoyer sur lui, Drago fut surpris de le voir changer de cible et filer vers Potter. Le manège continua de se répéter sous les sourires des Serpentard jusqu'à ce que les Gryffondor demandent un temps mort. Drago jeta un œil aux membres de son équipe pour voir qui pouvait en être à l'origine mais avec leurs sourires moqueurs il était difficile de savoir. Après ce qui lui sembla être une discussion houleuse, les Gryffondors reprirent leurs positions, prêts à reprendre le match. La pluie se mit à tomber et Drago commença à chercher le vif d'or en maugréant. Soudain son regard fut attiré par Potter qui enchaînait les figures étranges sur son balai, le cognard à ses trousses. Alors que le garçon arrivait presque à son niveau, Drago s'écria :

   — Alors, Potter, tu prépares un ballet aérien ?

   Le Gryffondor fit encore un virage serré pour éviter le cognard et se retrouva à quelques mètres de Drago, et le fixa d'un œil mauvais. La Serpentard fronça les sourcils avant d'éclater de rire en voyant le cognard heurter violemment le bras de son adversaire. Joie de courte durée quand Potter se mit à lui foncer dessus. Drago fit un écart avec son balai avant de s'apercevoir qu'il visait le vif d'or à quelques centimètres lui. Le garçon se maudit de ne pas l'avoir vu plus tôt et voyant l'objet toujours en jeu, il se lança à sa poursuite. Juste derrière Potter il tenta de faire tomber le garçon de son balai. Soudain le vif d'or fila à travers les gradins et les deux attrapeurs foncèrent têtes baissées. Alors que Drago parvenait à rattraper le Gryffondor, l'extrémité de son balai se bloqua dans une planche et il fut projeté hors des gradins pour atterrir par terre. La douleur qu'il ressentit fut cuisante, mais ce fut lorsqu'il entendit quelques secondes après sa chute, Madame Bibine annoncer la victoire des Gryffondor qu'il se sentit le plus mal. Se redressant, il vit son père l'observer avec colère et il se laissa retomber en arrière.

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   — DRAGO ! cria une voix.

  — Miss Bicksburks, silence ! Vous n'êtes pas sur le terrain mais dans une infirmerie ici ! la réprimanda Madame Pomfresh.

   Kristy s'excusa en vitesse avant de se précipiter vers le lit de Drago. Dans un lit plus loin elle jeta un œil à Harry dont le bras ressemblant à de la guimauve lui donna un haut-le-cœur.

   — Quelle horreur mais qu'est-ce que le professeur Lockart a fait à ton bras ? s'inquiéta Kristy.

   Harry haussa les épaules, soulevant par la même occasion son avant-bras vide d'os qui tira un nouveau haut-le-cœur à Kristy. La jeune fille recentra son attention sur Drago et lui prit la main.

   — Et toi ? Ça va ? Qu'est ce qui s'est passé ? Tu as mal ? Tu as quelque chose de cassé ? Tu vas aller mieux ?

   — Trop de questions Kristy... murmura celui-ci.

   Madame Pomfresh apporta un verre rempli d'un liquide jaunâtre peu ragoûtant.

   — Il va bien, la rassura-t-elle avant de se tourner vers Drago et de lui tendre le verre. Tenez buvez ça ! D'ici une heure ou deux vous pourrez sortir !

   Drago saisit la boisson et fit une grimace de dégoût. Il se pinça le nez et la but d'une traite.

   — Où est l'équipe ? demanda Kristy. Ils devraient être avec toi !

   — Pas sûr qu'ils aient envie d'être au côté d'un perdant... murmura-t-il tout bas.

   Kristy serra la main du jeune homme qu'elle tenait toujours.

   — Tu n'es pas un perdant. Tu l'as laissé gagner, c'est évident, lui répondit-elle en souriant.

   Drago laissa échapper un petit rire avant de se rembrunir.

   — Et... Mon père ? Il...

   — Désolée Drago, il est parti dès la fin du match...

   Drago hocha la tête en fermant les yeux.

   — Évidemment...