Au Gré des Vents

Chapitre 3 ; La Défense contre les Forces du Mal

Alizée et Kathy étaient assises dans la salle commune des Gryffondor, au coin du feu, leurs livres ouverts devant elles, l’air endormi. C’était leur premier réveil à Poudlard, mais elles étaient bien décidées à réviser ! Dans deux heures, les cours commenceraient. Elles avaient petit-déjeuné copieusement, se réveillant très tôt, se servant généreusement des œufs au bacon, des tartines, du jus d’orange et des céréales. Puis elles avaient emmené leurs livres dans la belle salle commune, toute tapissée de rouge et d’ocre, avec des tapis doux, des flammes rassurantes dans l’âtre, une amie à leur côté. À présent, elles faisaient des efforts pour ne pas somnoler, malgré l’heure matinale.

Alizée bailla.

-        On a quoi comme cours, en premier ?

-        Je sais pas, répondit Kathy d’une voix ensommeillée en sortant son emploi du temps. Défense contre les Forces du Mal.

-        Génial ! s’écria son amie, réveillée soudainement. Et après ?

-        Sortilèges.

-        Wouaah ! Ça va être une belle journée !

-        Après, on a Métamorphose, puis Potions.

-        Trop bien ! Ce sont mes matières préférées…

-        Tu n’as pas encore commencé les cours ! pouffa Kathy. Mais alors, quelles matières tu risques de ne pas aimer, si tu aimes tout ça ?

-        Astronomie, Botanique…

-        Ah bon ? Moi, je pense que je vais adorer l’Astronomie…

-        On verra !

Elles se redressèrent d’un bond en voyant sur leur montre que c’était l’heure d’aller en cours. Elles dévalèrent l’escalier de la tour des Gryffondors et croisèrent une grande quantité d’élèves de différents âges occupés à réviser, à lire ou à s’amuser avec leurs baguettes, cachés dans des salles vides. Haletantes, elles arrivèrent dans un couloir du rez-de-chaussée seulement éclairé par des torches et se dirigèrent en courant vers la porte de bois qui était celle de leur salle de Défense contre les Forces du Mal. Peeves, l’esprit frappeur, passa en ricanant devant elles et essaya de leur lancer des craies ; elles parvinrent de justesse à éviter les projectiles qui allèrent s’écraser contre le mur et les couvrirent de poudre blanche.

Elles firent irruption dans la salle de classe, toussant et s’essuyant le visage ; pas la meilleure des entrées… Devant elles, dans la grande salle illuminée par la lumière du jour qui passait les fenêtres, les élèves étaient en train de s’asseoir et de sortir leurs livres. Debout, une baguette à la main, devant le tableau noir, un homme d’une vingtaine d’années, aux cheveux noirs et aux yeux verts, avec des lunettes, les toisait avec un air surpris.

-        Mlles Neigea et Elias, dit-il d’une voix calme. Vous êtes en retard.

-        C’est Peeves, expliqua Alizée en indiquant son visage recouvert de craie. Il nous a poursuivi et nous a bombardées avec des craies…

-        Voulez-vous aller à l’Infirmerie ? s’enquit le professeur.

-        Non, non, balbutia Kathy. Ça va.

-        Dans ce cas, veuillez vous asseoir.

Les deux jeunes filles obéirent. Alizée sortait déjà ses plumes, son encre, ses parchemins et ses livres quand elle demanda dans un souffle à son amie, qui essayait de se débarrasser de la craie qui maculait son visage ;

-        Comment il s’appelle, le prof ?

Kathy la regarda comme si elle tombait de la lune, sans cesser d’épousseter sa cape ;

-        T’es sérieuse ?

Alizée remarqua alors que, derrière l’une des mèches décoiffées du professeur, une fine cicatrice en forme d’éclair barrait son front. Elle en resta bouche bée et faillit tomber de sa chaise. Elle agrippa son amie par le bras et chuchota à son oreille ;

-        Attends… C’est Harry Potter ?

-        Le Professeur Potter, la corrigea Kathy. Il suit des études pour devenir Auror. Pendant qu’il fait les cours par correspondance, il en profite pour faire Prof. Mais c’est sa deuxième et dernière année ; l’an prochain, il entre au Ministère de la Magie et devient pour de bon un véritable Auror ! Tu comprends, comme ça il peut dire qu’il était professeur, et puis il ne va pas rester à rien faire pendant des années, alors comme il conduisait déjà l’Armée de Dumbledore, c’est normal qu’il devienne notre professeur de Défense contre les Forces du Mal… Oh, et il remplace McGonagall comme directeur des Gryffondors pendant son séjour, puisqu’après il part, de toute façon.

-        C’est géant ! s’exclama Alizée, les yeux brillants.

Harry Potter, son professeur ! C’était incroyable ! Elle jubilait. Lorsqu’elle raconterait ça à ses parents !

Ah oui… Ses parents. Cela jeta un froid sur ses réjouissances. Elle ne leur avait pas encore dit dans quelle maison elle était. Elle ne leur avait d’ailleurs pas encore envoyé de lettres. Heureusement, Poudlard, convaincu que les élèves seraient ravis de leurs maisons et que leurs parents aussi, laissait aux étudiants le soin de les informer de leur maison. Mais, pour Alizée, c’était plus compliqué que ça… Au fond d’elle, elle avait toujours voulu être une Gryffondor, et elle était ravie ; mais ses parents, eux, voulaient la voir à Serpentard…

-        Bonjour, dit M. Potter en souriant aux élèves. Je me présente, je suis le Professeur Potter, et je vais vous enseigner la Défense contre les Forces du Mal cette année.

-        Le Professeur Potter ? chuchota un élève.

-        C’est Harry Potter ? souffla un autre, et ces mots se répandirent comme une traînée de poudre.

-        Mais oui, c’est lui !

-        Regardez sa cicatrice !

-        Harry Potter !

-        Tu crois qu’il va me prendre pour une folle si je lui demande de m’épouser ?

-        T’es bête, il est avec Ginny Weasley…

-        Harry Potter est là, devant moi, j’y crois pas !

-        Oh mon Dieu, Harry Potter est mon prof !!!

Le brouhaha enfla jusqu’à ce que Mr. Potter soit obligé de faire taire les élèves.

-        Oui, je suis Harry Potter, soupira-t-il en souriant, mais ce n’est pas la peine de faire tout ce raffut ! Veuillez sortir plumes et parchemins, nous allons commencer le cours !