Au Gré des Vents

Chapitre 16 : La licorne

1709 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/05/2017 21:32

Chapitre 16 : La Licorne

 

Alizée courrait sur les chemins dallés, à bout de souffle, trébuchant parfois sur une pierre ou une touffe d’herbe. À toute vitesse, elle dévalait la colline sur laquelle avaient été incrustées des dalles en guise de marches, se dirigeant vers la cabane de Hagrid au loin, à l’orée de la forêt interdite. Rubeus Hagrid n’était à présent plus le seul professeur de Soin aux Créatures Magiques ; il était assisté de Mme Layll, elle aussi passionnée d’animaux. Cette année-là, Alizée l’avait, elle, et la jeune fille ne savait pas si elle devait s’en attrister ou bien en être heureuse. Était-elle meilleure professeure qu’Hagrid ?

Elle arriva à bout de souffle devant les bois où les élèves, assis sur de gros rochers, attendaient en bavardant leur professeur. Elle vint s’asseoir entre Kathy et Kenric et leur fit un sourire, essayant de leur faire oublier qu’elle s’était enfuie en pleurant et en hurlant du précédant cours auquel ils avaient assisté ensemble, mais ils n’étaient pas dupes sur les véritables intentions de cet air enjoué. Ils s’abstinrent pourtant de lui poser des questions et lui rendirent simplement son sourire.

À ce moment, Mme Layll sortit de la cabane de Hagrid, précédée du demi-géant qui portait dans ses bras un bébé hippogriffe de couleur argent, avec des yeux perçants d’un bleu acier. Moitié aigle, moitié cheval, avec un bec pointu et de grands yeux humides, il penchait la tête en regardant vers la foule d’apprentis sorciers. Bizarrement, Alizée eut l’impression qu’il la fixait, elle, plus qu’il ne fixait les autres. Elle entendit quelqu’un crier ; « manger ! » et se retourna, mais il n’y avait personne. Elle ramena donc son attention au petit animal. Il poussa un petit cri assez adorable et déploya ses ailes, essayant de s’étirer tout en restant dans les bras de son maître. Derrière eux venait un hippogriffe mâle, adulte cette fois, qui ressemblait comme deux gouttes d’eau au petit mis à part ses yeux ambrés. Sans doute était-ce le père. Le demi-géant parlait avec animation à Mme Layll, qui l’écoutait avec attention ; puis il sembla remarquer les élèves et leur fit un petit signe de la main avant de retourner dans sa cabane, suivi du papa hippogriffe, vers les aboiements sonores d’un chien. Mme Layll s’approcha d’eux en souriant ; jeune, jolie, elle avait des cheveux mi-longs relevés en une queue de cheval et des yeux perçants dignes de ceux d’un faucon. Des lèvres fines et des traits doux caractérisaient son visage attentif. Sur son épaule était perché un hibou qui s’envola dès qu’il vit les élèves.

-        Bonjour, jeunes gens ! lança allègrement leur professeur.

-        Bonjour madame, répondirent en chœur tous les sorciers réunis sur les rochers.

-        Je m’appelle Pénélope Layll et je suis votre professeur de Soin aux Créatures Magiques à mi-temps, je travaille avec Hagrid. Vous pouvez me dire vos noms à tour de rôle ?

Ils obéirent et elle écouta avec attention avant de reprendre.

-        Je vais essayer de m’en souvenir, mais je ne promets rien, j’ai une mémoire de poisson rouge, s’excusa-t-elle. Eh bien, nous allons commencer le cours. Premièrement, que savez-vous sur les licornes ?

Alizée leva la main, ainsi que Kenric, et exposa au professeur ce qu’elle savait sur ces créatures avant de céder la parole à son ami. Elle se retira alors un peu en arrière et entendit un petit craquement derrière elle ; se retournant, elle vit, dans la pénombre de la forêt, l’ombre d’une bête de la taille d’un poulain. Elle s’en approcha doucement, s’écartant du groupe trop fasciné par les explications de Kenric pour le remarquer. Elle savait déjà ce qu’il disait – personne ne devrait lui en vouloir de s’éloigner un peu, non ?

Alizée s’approcha à pas de loup de la créature et s’aperçut qu’elle était attachée à un arbre. Les pattes fines, de couleur dorée, elle était de la taille d’un poulain, avec de grands yeux d’argent. Malgré l’absence de corne sur son front, Alizée sut aussitôt que c’était une licorne ; les licornes étaient dorées jusqu’à l’âge de deux ans, puis, à quatre, une corne poussait sur leur front devenu argenté, qui virait ensuite au blanc de neige. Elle s’approcha de l’animal. Elle entendit alors une voix et sursauta.

« Zouer ! »

Qui a dit ça ? se demanda-t-elle.

« Zouer, insista la voix. Tu m’entends ? »

Je … oui, répondit Alizée par la pensée, très surprise. Qui es tu ?

« Zeu suis moi ! »

Eh bien, ça va m’aider, ça, songea la jeune fille.

La voix avait quelque chose d’enfantin. Était-il possible que … ?

Tu es la licorne ?

« Zeu suis licorne ! » répéta la voix tandis que le poulain s’ébrouait. « Viens zouer ! Z’ai faim ! »

Tu as faim ?

Alizée se pencha pour arracher un peu d’herbe et la lui tendit. La petite renifla la poignée de gazon et croqua le bout d’un brin d’herbe. « Miam ! C’est bon ! Tu en veux ? »

-        Je ne mange pas d’herbe ! pouffa la jeune fille à haute voix.

« Mais c’est bon ! » protesta la petite licorne.

-        Comment tu t’appelles ? demanda Alizée, toujours à voix haute.

« Tapel ? »

-        Ton nom.

« A pas nom. »

-        MADEMOISELLE NEIGEA !!!

Elle sursauta et recula précipitamment, étourdie. Elle venait de parler à une licorne, et ce par le seul pouvoir de sa pensée. Était-ce… Normal ? Elle n’avait jamais lu quelque chose comme ça. Une sorcière pouvant parler à une créature fantastique sans ouvrir la bouche et recevoir une réponse de la part de cet animal… Que dirait Mme Layll ? La croirait-elle ?

C’était d’ailleurs elle qui avait crié. Elle s’approchait à toute vitesse, pâle comme une morte.

-        Éloignez-vous, mademoiselle ! Cette licorne peut être dangereuse !

-        Elle avait seulement envie de jouer ! protesta Alizée.

-        Comment pouvez-vous donc le savoir ?

-        Elle me l’a dit, marmonna la jeune fille, gênée, tandis que quelques élèvess pouffaient, amusés, et que Kenric lui faisait un grand sourire. C’est vrai ! Elle m’a parlé par la pensée. Je vous assure ! Elle m’a dit qu’elle avait faim, alors je lui ai donné de l’herbe. Et puis je lui ai demandé son nom. Elle n’en a pas.

-        Attendez… C’est vrai ? s’écria Mme Layll.

-        Oui, soupira-t-elle. Même si personne ne va me croire.

-        Dites-lui quelque chose.

Elle hésita puis s’approcha de la petite licorne, qui avait reculé face à tous ces élèves qui s’étaient approchés. « A veux sortir ! » protesta le poulain. Je sais. Je vais te libérer, annonça Alizée, surprise par elle-même.

-        Elle veut que je la détache !

-        Ne faites pas ça, lança Mme Layll. Elle se perdrait.

-        Mais elle dit… Attendez. Vous me croyez ?

-        Je vous croirais si vous parvenez à faire en sorte qu’elle aille chercher sa mère.

Elle s’accroupit devant l’animal qui tapa du sabot sur le sol. Si je te libère, tu m’amèneras ta maman ? « Maman ! » approuva-t-elle, ses yeux magnifiques se mettant à briller de joie.

Elle enjamba la barrière et détacha la corde avant d’ouvrir le portillon. Vive comme le vent, la petite s’enfuit à toute vitesse et disparut dans les bois.

Quelques instants plus tard, alors que les élèves, de plus en plus sceptiques, commençaient à s’impatienter, elle revint, accompagnée d’une majestueuse licorne d’un blanc immaculé, dotée d’une longue corne torsadée sur son front délicat. Les yeux aussi argentés que ceux de sa fille, elle les regarda un instant avant de s’enfuir, suivie de son bébé.

Mme Layll, sans dire un mot, prit Alizée par le bras et la conduisit vers la cabane de Hagrid, sous le regard abasourdi des autres apprentis sorciers. Elle entra dans l’antre du demi-géant sans frapper et celui-ci, qui s’occupait des hippogriffes, se tourna vers eux.

-        Tout va bien Oko ?

-        Cette élève, dit-elle d’un ton rude.

-        Quoi ?

- Elle est Magizoomage.


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Bises Hermy


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