Au Gré des Vents

Chapitre 20 : Les cinq Choixpeaux

2516 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 21/05/2017 13:39

Chapitre 20 : Les cinq Choixpeaux

 

Zéphyr marchait dans le couloir en direction de la salle commune des Serdaigle lorsqu’il trébucha sur une armure étendue au sol. Avec un soupir, il la redressa, les yeux dans le vague, réfléchissant, et réajusta son casque de métal lourd. En hochant la tête d’un air approbateur, l’armure le remercia, tandis que des personnages de tableaux s’approchaient en nombre pour voir la cause de ce raffut ; le jeune homme avança jusqu’à la salle des Serdaigles, où le heurtoir en forme d’aigle de bronze essaya de lui poser une colle ; sa devinette étant trop facile, il répondit vite et poussa la porte avec satisfaction. Il avait beau être un Gryffondor, il était aussi un chapeauflou de Serdaigle, les devinettes du heurtoir étaient donc assez faciles pour lui. Il avait été triste, en entrant à Poudlard, de découvrir que son ami Gill était dans la maison des aigles, et non pas dans celle des lions, comme lui ; mais le fait que le Choixpeau ait autant hésité sur la maison qui lui convenait lui procurait un avantage ; son sens de la logique lui permettait d’aller visiter son ami à tout moment. Pour Teddy, par contre, c’était plus compliqué ; il était à Poufsouffle, comme sa mère, Nymphadora Tonks/Lupin, et ne parvenait pas toujours à résoudre les énigmes que lui posait le heurtoir de bronze massif. Pourtant, lorsque Zéphyr ouvrit la porte et arriva dans la salle aux fauteuils bleus où plusieurs élèves travaillaient, le nez dans leurs livres, il trouva Ted en compagnie de Gill, qui discutait avec animation avec une autre fille Serdaigle, Alithéa Bane, de la fiabilité de la Divination. Avec un sourire, il s’approcha d’eux, et son ami Poufsouffle lui fit un signe de la main tandis que ses cheveux d’un bleu électrique viraient au noir avec une mèche verte, lui rappelant qu’il était un Métamophomage. Zéphyr avait remarqué qu’il appréciait particulièrement cette coloration-là pour ses cheveux, modifiant aussi leur forme pour qu’ils soient lisses et un peu longs, juste au-dessus des épaules. Gill, blond, avec un grand sourire à fossettes, se leva lorsqu’il le vit et le salua d’une tape dans le dos.

-        Alors, Zéph, quoi de neuf ? demanda-t-il.

-        Rien, mais toi, par contre, je vois que tu ne perds pas ton temps avec Alithéa. Sérieux, ajouta-t-il doucement, mais assez fort pour qu’elle l’entende aussi, Gill, si l’excès de drague était interdit, tu serais déjà à Azkaban…

La jeune fille brune rougit et eut un sourire, ses cheveux en queue de cheval lâchant des mèches plus courtes qui lui encadraient le visage jusqu’aux épaules, avant de s’approcher de Gill et de lui déposer… un baiser en plein sur ses lèvres pleines. Avec un sourire, le garçon donna un coup de coude à Zéphyr.

-        Ça t’en bouche un coin, hein ? pouffa-t-il en prenant Alithéa par la taille. Oui, on sort ensemble. Mais toi, Zéphyr… Tu peux parler, mais c’est toi qui serais à Azkaban depuis longtemps !

-        Moi ? fit innocemment le jeune homme tandis qu’Alithéa, Gill, Teddy et Zéphyr sortaient de la salle commune de Serdaigle, la seule fille de leur bande toujours dans les bras de son petit copain. Pourquoi ça ?

-        Tu sais qu’on t’a officiellement surnommé le-plus-beau-garçon-de-la-cinquième-année-de-Poudlard ?

-        Plus que toi ? sourit-il. Quel honneur !

Évidemment, il était déjà au courant des rumeurs, mais il s’en fichait assez royalement. C’était surtout un moyen de taquiner ses amis ; il était peut-être mignon, mais sérieusement, était-ce le plus important en lui ? Il préférait être sympathique et drôle que beau. Même si, pour tout dire, c’était aussi un avantage…

-        Pourtant, ajouta Ted, c’est bien toi, Gill, qui as une fille dans les bras, je me trompe ?

-        Je ne crois pas, pouffa le jeune homme en serrant un peu plus fort Alithéa, qui gloussa avant d’ajouter avec un sourire complice ;

-        N’empêche, Zéph, que tu as dû recevoir des tonnes de demandes aussi.

-        Quelques-unes, oui.

En effet, Zéphyr avait subi les questions pressantes de nombreuses filles amoureuses ; même si cela l’amusait un peu, il trouvait surtout ça horrible d’avoir à leur dire non à chaque fois… il ne pouvait pas leur mentir, non plus ! Heureusement, si quelques filles s’enfuyaient en pleurant des océans, d’autres haussaient les épaules et lui proposaient d’être simplement ses amies, ce qu’il acceptait avec soulagement, ravi de ne pas avoir à assister à une inondation du collège aux larmes d’une amante déçue.

Zéphyr fit un signe à son ami William Sheferson, de Serpentard, qui s’approcha en souriant du reste de la bande. Passant par les cuisines du château, auxquelles ils accédèrent en chatouillant une poire sur un tableau représentant une coupe de fruits, ils se trouvèrent devant une bonne centaine d’elfes de maison qui préparaient le déjeuner qui aurait lieu vingt minutes plus tard. Ils les connaissaient bien ; dès qu’ils avaient un temps libre, la bande de Zéphyr, les « Choixpeaux », comme ils aimaient s’appeler, passait dans les cuisines chercher de quoi aller manger dehors. Il commençait à faire froid, et ils voulaient profiter des dernières vagues de chaleur.

Les elfes s’agglutinèrent autour des jeunes gens, chargés de provisions.

-        Bonjour Messieurs Feliann, Lupin, Kary et Sheferson, bonjour Mademoiselle Bane, les salua une jeune elfe qu’ils connaissaient bien.

-        Bonjour Lally. Tout va bien aux cuisines ? s’enquit avec calme Zéphyr.

Avec Alithéa et Teddy, ils étaient les plus amis avec les elfes. Les autres avaient été élevés dans des principes différents, comme s’ils étaient des esclaves, et, sans les maltraiter, ils n’étaient pas non plus leurs amis. Mais l’elfe préférée de Zéphyr était sans nul doute Lally, la petite elfe aux grands yeux verts et aux oreilles gigantesques avec un petit nez pointu qui s’habillait, contrairement aux autres elfes qui se contentaient d’un chiffon à l’emblème de Poudlard, avec un pull de couleur bordeaux marqué de la lettre R. C’était la fille d’une autre elfe habitant au château appelée Winky, et certains la soupçonnaient d’être la fille du légendaire Dobby, mort à peu près une dizaine d’années plus tôt et ami de Harry Potter. En tout cas, elle portait en effet le pull que Ronald Weasley avait offert à son prétendu père.

-        Oui monsieur Feliann, monsieur. Lally est heureuse de revoir monsieur Feliann.

-        Comment va ta mère ?

-        Winky, monsieur, est toujours malade, mais elle se remet.

-        Tant mieux, je…

La porte des cuisines s’ouvrit en grand et Zéphyr se redressa ; le professeur Potter était là, un sourire aux lèvres et ses yeux couleur émeraude étincelants. Il s’approcha d’eux et découvrit avec surprise les cinq Choixpeaux qui parlaient allègrement aux elfes, les bras chargés de sandwiches et d’énormes pièces de jambon.

-        Bonjour jeunes gens, dit-il calmement. Que faites vous là ?

-        Je passais dire bonjour à Lally, répondit Zéphyr au tac au tac, ne mentant qu’à moitié.

-        Mmmh, fit-il en regardant le jambon que tenait Will. Je vois ça. Bonjour Lally.

-        Bonjour Harry Potter, monsieur ! s’écria Lally avec un sourire lumineux. Elle ajouta envers Zéphyr ; Harry Potter était l’ami de Dobby, monsieur Feliann. Dobby est mon père alors Harry Potter est aussi l’ami de Lally.

-        Ah, fit simplement le jeune homme avant de s’éclipser en compagnie de ses amis, chargé de victuailles. 

Après avoir quitté la chaleur étouffante des cuisines, les Choixpeaux se dirigèrent vers la grande porte. Ils étaient en fait surnommés les cinq Choixpeaux à cause de la diversité de maison qu’ils représentaient ; un Gryffondor, deux Serdaigles, un Poufsouffle et un Serpentard…

Ils allèrent dans le parc, au bord du lac noir, et jetèrent des morceaux de leurs sandwiches au calamar géant tout en bavardant gaiement. Zéphyr porta un verre de jus de citrouille à ses lèvres mais faillit s’étouffer lorsqu’il entendit Will qui, en lui prenant le bras, lui demanda avec un sourire malin qui n’inaugurait rien de bon ;

-        Je t’ai vu avec la jeune Neigea tout à l’heure…

-        Oui, et ?

-        C’est ton crush ?

-        Mon crush ? soupira Zéphyr, gêné. Non, c’est vrai que je craque un peu pour elle, mais c’est tout. Fronçant soudain les sourcils, il se tourna vers son autre ami, le plus jeune de la bande. D’ailleurs, Ted…

-        Désolé, dit-il aussitôt, sachant de quoi il allait lui parler.

-        Tu l’as draguée comme pas deux hier matin.

-        Je ne savais pas que tu flashais sur elle.

-        Tu as onze ans, Teddy, et elle en a treize !

-        Et ? C’est la même différence entre vous deux, dans l’autre sens.

-        Je sais… Bref, Lupin, tu l’approches pas, OK ?

-        Je veux au moins être son ami ! protesta le Poufsouffle.

-        Bien sûr, bien sûr, marmonna le garçon. Juste… La drague pas, d’accord ?

-        Mais oui. J’ai d’autres chats à fouetter, chuchota-t-il avec un sourire béat.

-        Ooooh, Teddy ! s’exclama Alithéa. Qui ? Qui ? Qui ?

-        Victoire Weasley, annonça-t-il avec un nouveau sourire. La fille de Bill et Fleur Weasley. Elle rentre à Poudlard dans trois ans…

Ted et Will recommencèrent à parler de filles, Gill et Alithéa étant trop occupés à s’embrasser tendrement et Zéphyr réfléchissant en regardant la lisseur du lac se briser lorsque le calamar sortait ses tentacules de l’eau pour attraper un morceau de pain qu’ils lui jetaient. Alizée Neigea était sympa, drôle, courageuse, jolie… Et elle semblait bien l’aimer aussi. Il pouvait sans doute tenter sa chance avec elle. Malgré ce qu’il avait dit à ses amis, il était réellement amoureux d’elle, ce n’était pas qu’une amourette de passage… Il reçut un coup de coude de Will et releva la tête ; de l’autre côté du lac, Alizée, accompagnée de Kathy, Annie, Gwenn et Kenric, bavardait en souriant, des livres de cours ouverts sur leurs genoux, tandis que Kenric faisait sauter des chocogrenouilles entre ses mains en regardant le lac, l’air pensif. Alizée était tout simplement magnifique, ses cheveux noirs tombaient jusqu’à sa taille et elle portait une petite robe ni courte ni longue qui lui arrivait un peu au-dessus des genoux d’un bleu turquoise pailleté qui lui allait magnifiquement, ses yeux bleus aux cils épais et longs étaient brillants et rieurs.

Il ne put s’empêcher de sourire. Elle était vraiment magnifique. Il remarqua alors que l’un de ses amis s’était levé en voyant sa réaction ; Gill se dirigeait vers elle et sa bande avec un large sourire, adressant un clin d’œil à Zéphyr qui comprit qu’il allait encore lui faire une mauvaise farce. Dire à la jeune fille qu’il l’aimait ?

Elle releva la tête, surprise, en le voyant arriver, et Zéphyr eut beau lui faire des signes affolés, Gill lui adressa quelques paroles avec calme. Elle jeta un coup d’œil au Gryffondor et eut un air mi-amusé, mi-flatté tandis qu’un peu de rose s’étendait sur ses pommettes. Zéphyr lui rendit son sourire sans démontrer son stress et lorsque Gill revint, il lui donna une tape sur la tête tandis qu’il riait aux éclats.

-        Tu lui as dit quoi ?

-        Je lui ai fait un compliment…

-        Alors pourquoi elle m’a regardé ?

-        Un compliment de ta part, évidemment.

Bon, ce n’était pas la mort. Peut-être que grâce à son ami, il avait remonté dans l’estime d’Alizée…


/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\


Alors alors alors? ENFIN un chapitre du point de vue de Zéphyr, j'avais trop hâte d'en faire un !!! En plus on découvre que les sentiments d'Alizée sont réciproques... Dites-moi si ce type de chapitres, plus longs et particuliers, vous a plu.

/!\ SPOIL CHAPITRE SUIVANT /!\ Les chaps suivants raconteront la même scène... Du point de vue de notre chère Alizée. Biz! Hermy


Laisser un commentaire ?