Au Gré des Vents

Chapitre 22 : Autour du lac

1874 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 22/05/2017 19:30

Chapitre 22 : Autour du lac

 

Kenric avait préparé un pique-nique pour tout le monde et Gwenn, Annie, Kathy et Alizée s’assirent en riant et en discutant à côté de lui, tout près du lac étincelant. La jeune Gryffondor aux cheveux noirs s’efforça un maximum de ne pas regarder en direction de l’autre côté du lac ; là-bas, en compagnie de Teddy, William et un garçon et une fille de Serdaigle qui s’embrassaient se trouvait Zéphyr, toujours aussi beau. Elle n’osa pas lui faire de signe de la main, mais elle n’en eut pas besoin ; elle porta un verre de limonade glacée à ses lèvres quand le garçon de Serdaigle, un dénommé, d’après ce que lui souffla Gwenn, Gill, se leva et s’avança ç grands pas vers elle.

Il lui fit un sourire et annonça d’un ton solennel :

-        Alizée Neigea, c’est ça ?

-        Oui, répondit-elle, légèrement stressée de savoir que l’ami de Zéphyr était venu lui parler et voyant du coin de l’œil que celui-ci essayait de faire taire Gill à grands signes de la main.

-        J’ai un message de la part de Zéphyr.

-        Feliann ? s’enquit-elle, sachant pertinemment que oui.

-        Eh oui.

Elle eut un sourire, cachant d’une façon qu’elle trouvait exemplaire son stress terrible. Annie, Gwenn, Kathy et Kenric faisaient attention à ne pas la regarder pour ne pas augmenter la gêne, mais elle entendait les gloussements de Gwenn et Kathy. Gill reprit d’une voix calme ;

-        Il dit que ta robe est magnifique.

Elle ne put s’empêcher de rougir et de jeter un coup d’œil à Zéphyr en lui adressant un sourire que, gêné mais toujours aussi séduisant, il lui rendit.

-        Mmmh… Dis plutôt qu’il n’a jamais dit ça et que tu es là pour l’embêter ! soupira-t-elle, les yeux au ciel mais le cœur cognant contre sa poitrine à tout rompre.

-        Peut-être, mais il le pense, annonça Gill d’un air sérieux. Vraiment ! Je te jure !

-        Dis-lui merci, alors.

Il s’éloigna, l’air joyeux, et se dirigea vers la fille Serdaigle et William Sheferson qui riaient aux éclats. Zéphyr essaya de frapper Gill sur la tête, mais celui-ci riait et lui parla d’un air calme ; le jeune homme jeta un coup d’œil à Alizée, qui eut un sourire radieux, et il lui fit un signe de la main qu’elle lui rendit, le cœur battant mais folle d’une joie si intense qu’elle avait l’impression qu’elle allait exploser à tout moment. Kathy eut un rire.

-        Merlin, Alizée, il t’aime !

-        C’était une farce de ses amis…

-        Mais non, Lizzie, regarde-le, ça se voit…

-        Rêve pas trop, Kathy, les faux espoirs, c’est horrible !

-        Mais elle a raison, Liz ! insista joyeusement Gwenn. C’est sûr !

-        Mais oui, c’est vraiment évident, Ali ! reprit Annie en chœur. Vraiment !

-        Merci les filles, ça ira comme ça ! soupira Alizée, étreinte malgré elle par un fol espoir.

-        Oh, mais elles ont raison, lança Kenric à sa grande surprise. La façon qu’il a de te regarder…

-        ÇA IRA COMME ÇA, gronda la jeune fille en portant sa limonade à ses lèvres et en l’avalant d’un trait, souriante.

Elles continuaient à rire avec allégresse lorsqu’un hibou grand duc s’approcha d’elles à grands battements d’ailes pour déposer un journal entre les mains de Kathy. Surprise car ce n’était pas l’heure des hiboux, elle déplia la Gazette du Sorcier et blêmit avant de cacher le journal derrière elle. Alizée s’inquiéta aussitôt et demanda d’une voix forte si elle pouvait voir… quand Kathy, paniquée, essaya de jeter le morceau de parchemin dans le grand lac.

Alizée réagit d’instinct ; elle sortit sa baguette et la pointa sur la Gazette.

-        Accio journal !

Celui-ci vola jusqu’à elle et Kathy, l’air impuissant, eut un soupir vaincu.

-        Ça ne va pas te plaire…

Elle déplia la feuille et son regard tomba sur deux photographies animées. L’une représentait Karl Merkee, son cousin, et l’autre était une simple image d’un mur… sur lequel étaient tracées des lettres brillantes. Des hommes étaient assis autour et prenaient des photographies dans un concert de flashs aveuglant ; les lettres tracées sur le mur formaient deux mots ; Étincelle et rose. Nauséeuse, Alizée parcourut l’article en diagonale mais ne saisit que quelques mots ; Karlenir Merkee… pas de morts ni de blessés cette fois… simplement ces mots… inconnus… signifient ? … nouveau danger… ? Tagués sur le mur… Ministère de la Magie… Ministre… pas de panique…  

« Mon Étincelle », c’était le surnom que Karl lui donnait lorsqu’elle était petite. Elle s’en souvenait bien. Ce message était donc pour elle… Mais « rose » ? Qu’es-ce-que cela signifiait ? Elle eut soudain un éclair de souvenirs dorés et elle tomba en arrière dans l’herbe avec un petit cri.

 

-        Tiens, mon Étincelle. C’est pour toi. Tu vois, si tu es trop seule… Tu cliques là… Et tu pourras me parler, à moi, ton Felix Felicis, quand tu voudras ! Tu en dis quoi, mon Étincelle ? C’est super, hein ? Tiens ! Prends ! J’ai la même sur moi, un cadeau de ma mère… Je t’aime Lizzie !

Quelque chose de froid dans sa paume… Une rose noire, une rose d’obsidienne.

 

La rose.

Elle était chez elle.

Avec, elle pourrait parler à Karl.

Elle se leva et s’éloigna à toute vitesse, ses pieds claquant sur l’herbe, ne prenant pas garde à ses amis qui l’appelaient derrière elle, courant comme elle n’avait jamais couru. Elle trébucha et s’étendit sur le sol, mais elle se redressa aussi sec et arriva dans le grand hall. Nick Quasi-Sans-Tête et le moine Gras étaient absorbés dans une conversation animée sur Peeves, la Dame Grise racontait avec un sourire à deux élèves de première année des Serdaigle comment elle avait aidé Harry Potter à détruire Voldemort (évènement que la jeune Gryffondor connaissait déjà après l’avoir vu relaté dans des livres d’histoire) et Harry Potter lui-même, assis non loin de là en train de remplir des formulaires d’Auror, riait lorsque les élèves fascinés poussaient des exclamations ravies. Mais, en dehors du professeur et des élèves, il n’y avait pas âme qui vive dans le hall. Tout le monde était sorti dans le parc illuminé par les derniers rayons de soleil. Elle se précipita donc sur le professeur Potter, qui fut surpris de la voir arriver, haletante, à ses côtés.

-        Professeur… Je dois… Passer chez moi, annonça-t-elle en reprenant difficilement son souffle.

-        Alizée ? Calme-toi, je t’en prie. Pourquoi donc veux-tu rentrer chez toi ?

-        Un objet… Que j’ai… Euh… hésita la jeune fille, ne sachant pas trop quoi dire pour ne pas paraître suspecte. Oublié chez moi. Mais mes parents ne savent pas où il est.

Le professeur eut un soupir. Apparemment, il tenait souvent cette conversation avec d’autres élèves, ayant sans doute oublié leurs crapauds ou leur stock de Bombabouses ou de bonbons chez eux. Mais il ne comprenait pas ! C’était beaucoup, beaucoup plus important que des friandises cachées sous un lit ! Non, elle, c’était une question de vie ou de mort. Karl n’aurait pas laissé ce message pour elle… S’il avait vraiment été l’auteur de ces terribles crimes ravageant la région ! Oh ! Comme cette situation était étrange…

-        C’est vraiment si important ?

-        Oui, c’est…

Alizée étouffa un sanglot, débordée par la situation. Karl, son Felix Felicis, son cousin, était un tueur mais elle était sûre que ce n’était pas vraiment lui ; elle avait menti à ses parents sur sa maison, les matières qu’elle avait choisi ; Kenric était toujours aussi pensif, et elle revenait à peine d’un dispute avec Kathy ; et cette rose, cette rose de pierre noire, pourrait-elle sauver le monde des sorciers de cette terrible malédiction qui s’abattait sur eux tous, soudaine et inexplicable ?

Elle s’assit sur le rebord d’une colonne de pierre froide. Le professeur Potter s’agenouilla à ses côtés, conciliant, et lui demanda d’une voix douce ;

-        Et si vous m’expliquiez ? Je ne dirais rien à personne.

La jeune fille leva les yeux vers les siens, verts, brillants, pailletés. C’était Harry Potter, le sauveur du monde des sorciers… elle pouvait bien lui dire ! Alors, étreinte par un soulagement infini, elle lui exposa tout ; son lien de parenté avec Karlenir Merkee, son innocence certaine, la rose, le message sur le mur du ministère de la Magie… Il l’écouta avec calme, puis dit simplement :

-        Je vois. Vous emprunterez le réseau des cheminées. Je vous laisse dix minutes, pas plus, sinon les autres vont s’en apercevoir. Compris ?

-        Oh… Oui… Merci, monsieur !

Elle le suivit dans son bureau, joyeuse et stressée.


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