L'histoire d'une nuit
Le levé du jour se fit de plus en plus présent et la nuit se dissipait peu à peu. Le vent souffle contre les branches dénudées provoquant des grincements sur la fenêtre de la chambre. Encore endormie, je me tord dans tous les sens, montrant ma flemmardise. Au bout d'un bref instant, je me relève enfin lentement en me frottant légèrement les yeux. Nue, je me demande ce que j'ai bien pu faire pour me retrouver seulement couverte par une couverture. Je ne connaissais pas l'endroit où j'étais. La chambre au couleur de serpentard semblait morose. Intriguée, je sens une présence tout près de moi. Je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil. J'avais peur de ce que j'avais pu faire cette nuit avec un inconnu. J'avais quelque bride de souvenir en mémoire, mais j'espérais que cela ne soit que le fruit de mon imagination. Sans conviction, je tourne la tête et aperçois une touffe de cheveux blonde platine qui dépassait légèrement de la couverture. Angoissée de me retrouver nue avec Malfoy dans le même lit, je soulève légèrement la couette pour ne pas le réveiller afin de me convaincre qu'il n'y avait que moi de nu. A ma plus grande surprise, il était aussi nu que moi. Je relâche la couette, honteuse de ce que j'avais fait cette nuit avec lui. Mon imagination ne m'avait pas joué de tour. J'avais bien partagé une nuit torride avec mon pire ennemi.
A la pensée de ce surnom pour désigner Malfoy, je soupire. Depuis la fin de la guerre et surtout depuis que Maléa avait surgit dans ma vie, Malfoy avait prit une autre place que je lui avait, dans le passé, attribuée. Sa cousine avait reprit le flambeau avant même que je dise le mot Quidditch.
Ne voulant pas m'attarder chez lui, je récupère ma culotte et mon soutiens-gorge au sol que j'enfile sans le regarder. Ne voulant pas perdre de temps à mettre ma robe, je lui prend sa chemise. Vu la fortune qu'il détient, je sais très bien qu'il s'offre ce qu'il veut quand il veut. Une chemise en moins, il n'en verrait pas la différence.
De visu, j'avais l'air d'être calme et réfléchis. Mais c'était tout le contraire. Je panique à ne plus savoir ce que je fais. Je ne contrôlais aucunement la situation et je me répétais sans cesse que j'allais tomber enceinte. Même si je prenais des médicaments qui m'empêchait de l'être, il n'est pas fiable à cent pour cent. Et puis qui me dit que Malfoy n'a pas utilisé sa ruse pour me faire ça. Il était imprévisible pour ce genre de chose. Je pouvais m'attendre à tout avec lui. Mes années à Poudlard me le prouvaient bien.
Après avoir transplaner, j'arrive au point de transplanage de Durmstrang. L'école était déserte pour une fois. Lors des vacances de Noël, il y a toujours quelques élèves qui le passent à l'école. Quelque fois même, je passe le réveillon avec eux. N'ayant plus de famille depuis l'épisode de l'oubliette, je passais le 25 du mois au près de Harry et Ron avec les autres membres de sa famille. Mais cette année, j'étais la seule présente dans l'enceinte de l'école avec, bien sûr, le concierge qui ne la quitte jamais. Je me sentais soudainement seule.
Dans mes appartements, l'ennuie se fait assez vite ressentir. J'avais lu tous les livres qui étaient rangés dans ma bibliothèque personnelle. J'avais déjà préparé mes cours pour le second semestre. Je n'avais plus rien à faire. Je pouvais toujours me balader dans l'école, mais le froid de ce pays était insoutenable. Allongée sur le lit, je ne cesse de me rappeler ce qu'il s'est passé la veille. J'étais tellement aveuglée par la haine que je me suis laissée aller dans les bras de Malfoy. C'était une vengeance parfaite. Si cela devait à se savoir, Ron se sentirait trahie comme je l'ai été par sa faute. Quant à Maléa, ça ne se discute pas. Ça la ferait partir en furie.
-Miss Granger ? M'interpelle Sir Padov, l'homme du tableau.
-Oui, Sir ?
-Monsieur Viktor Krum vous demande. Le fais-je rentrer ? Me demande-t-il.
-Oui, merci Sir. Le remerciai-je.
Le tableau s'ouvre doucement en laissant apparaître la silhouette musclée de Viktor. Après avoir traversé le petit couloir, il me rejoint dans mon salon. Je l'invite à venir s'asseoir à mes côtés pour boire un café afin de se réchauffer. Frigorifié par le froid qu'émane les couloirs sans fin de l'école, il n'ose quitté son manteau rouge. Pour augmenter la chaleur de la pièce, j'allume assez vite la cheminée.
-Tu es partie très tôt hier soir. Me dit-il.
-Il est vrai que je n'ai pas tardé. Mais il me semble bien que tu es parti avant moi, sans même me maintenir au courant. Rétorquai-je en soufflant sur mon café bouillant.
-Mais non. S'exclame-t-il. Maléa m'a tenu au courant de ton départ soudain après être partie quand nous parlions de leurs fiançailles.
-Mais c'est elle qui m'a... Par Merlin ! Criai-je de rage.
J'allais pour continuer à parler lorsqu'un hiboux vient toquer à l'aide de son bec à ma fenêtre. Je me calme rapidement et me lève en époussetant mon jeans. J'ouvre en grand en voyant le hiboux de Ron. Pour le récompenser, je le nourris et récupère délicatement la lettre. Dans un grand mouvement majestueux d'ail, Nato, le Hiboux de mon ancien fiancé s'envole vers sa maison sous une tempête de neige. Je m'excuse au près de mon invité et monte dans ma chambre pour y jeter un coup d'œil. Je ne savais ce qu'il me voulait. Mais bizarrement, je redoutais le contenu de cette lettre.
« Mione,
Comme nous vous l'avons annoncé hier lors du bal, Maléa et moi allons nous marier. J'aimerai beaucoup que tu viennes à nos fiançailles qui se passerons la veille de Noël, le 24. J'espère te compter parmi nos invités. Donne-nous ta réponse très vite.
Je t'embrasse, Ron Weasley. »
Sa lettre était courte comme les dernières qu'ils m'envoyaient. Il restait toujours bref dans ses paroles et ne s'attardait jamais à me parler. Je m'attendais un fois de plus à recevoir une lettre me demandant de mes nouvelles, où il me raconte également comment se passe ses entraînements, sa vie au seine de l'équipe. Mais à la place de ça, j'avais une minable invitation pour fêter ses fiançailles qui me procurent en moi que dégoût et tristesse.
Pour ne pas faire attendre Viktor qui m'attend dans mon salon, je décide de ranger la lettre dans mon carnet rapidement afin de ne pas craquer pour une énième fois.
Je me sentais pitoyable de continuer d'aimer un homme qui n'avait jamais ressenti ce sentiment aussi fort que je puisse le ressentir pour lui. Je me demandais bien s'il m'avait vraiment aimé. Il savait qu'en s'étalant devant moi avec sa nouvelle fiancé allait déclenché en moi une triste immense. C'est comme un coup de couteau qui transperce mon âme. A cause de lui, mon cœur saigne. Son contact, son sourire... Tout me manquait chez lui.
Mais aujourd'hui, tout était différent. Une haine envers lui commençait à prendre place en moi. Il m'avait manqué de respect en s'exhibant aussi rapidement avec Maléa, en déclenchant les scandales sur notre couple. Tous les médias sorciers s'étaient fait un malin plaisir de m'affichant en déclarant que j'avais été lâcher par Ron pour aller dans les bras d'une Malfoy. Il faut dire que ce couple si peu commun avait attisé la curiosité de tous les sorciers existant sur terre. Je n'étais plus qu'Hermione, héroïne de guerre qui avait été jeter telle une malpropre.
Assise dehors, je m'imprègne de la neige immaculée qui recouvre toute l'école. J'avais beau avoir froid ici, le cadre était beau. Un hiboux que je ne connaissais pas se pose face à moi et me jette brutalement une lettre. Je ferme mon carnet où j'avais laissé la lettre de Ron et essaye de l'approcher pour le remercier en le caressant. Je n'avais malheureusement rien pour le nourrir. Sauvage, il me mord la main avant de s'envoler vers un ailleurs lointain.
D'un coup de baguette, je referme ma plaie et ne perd pas de temps pour ouvrir la lettre. J'en sors à mon plus grand étonnement une feuille rose bonbon à l'odeur de menthe glaciale. Je connaissais parfaitement cette odeur. Je redoutais de savoir le contenu de la lettre.
« Granger, Granger,
Que faut-il faire pour que tu quittes nos vies ? Déjà que je n'ai pas aimé le fait que tu sois proche de mon cousin hier soir, je viens d'apprendre que Ron t'avait fait parvenir une lettre d'invitation à nos fiançailles. J'ai eu beau te dénigrer, il tenait à ce que tu viennes. Je ne comprend pas comment une sang de bourbe comme toi puisse encore l'intéresser. Mais à mon avis, il doit simplement avoir pitié d'une bonne à rien dans ton genre. Tu ne fais pas partie de notre cercle. La richesse et... et toi. Tu vois ? Enfin, oui que tu le vois ! Tu as toujours été pauvre !
Oh, et avant que j'oublie, tu pense sérieusement que tu peux te rabattre sur mon cousin ? Il te hait autant que moi je te porte dans mon cœur. Il ne ressent que dégoût pour toi. Alors évite à l'avenir de t'approcher de lui. Je te dis ça, juste à titre d'indication.
Sur ce, j'espère que le message est bien passé. »
Prise d'une rage incontrôlée, je me relève tant bien que mal de la neige et pars en furie dans mes appartements.
Assise sur mon canapé devant la cheminée allumée, je relis une énième fois mon livre favoris : Le destin d'Eva écrit par Lise Bergeron. Fascinée par ma lecture, je ne fais pas attention au temps qui passe. J'étais bien trop absorbée pour m'en préoccuper.
-Miss Granger ! Crie Sir Padov.
-Que se passe-t-il Sir ? Lui demandai-je paniquée.
-Un homme vêtu d'une cape noir insiste pour rentrer dans vos appartements. Je ne connais pas son identité. M'informe-t-il.
-Demandez-lui, je vous prie.
-Drago Malfoy, dit-il. Le connaissez-vous, miss ? M'annonce-t-il après un petit instant de silence.
-Oui, sir. Je vous remercie pour m'avoir prévenu.
Suite à ma demande, il est obligé de lui ouvrir même s'il n'en avait pas l'envie. Connaissant Malofy, il avait du lui faire bien peur.
Je me demandais comment il avait pénétrer dans l'enceinte de l'école alors qu'il n'est ni un élève ni un professeur. Je me doutais bien du pourquoi de sa présence mais cela ne justifiait pas sa venue ici. Je ne tolérerai pas qu'il enfreigne le règlement. Je pouvais perdre mon travail à cause de ses excès de folie.
-Par Merlin, que fais-tu ici ? Il t'est interdit d'y mettre un pied dans mon école ! Lui grognai-je.
-Calme petite lionne. Je suis là pour parler de ce qu'il s'est passé entre Nous, l'autre...
-Malfoy, comment es-tu arrivé ici sans difficulté ? Le coupai-je.
-Ce que tu peux être agaçante. Autant qu'à l'époque de Poudlard ! Rétorque-t-il d'une voix traînante.
-Je n'ai pas envie d'en parler.
-Et moi j'ai besoin que nous en parlons. Me snob-t-il superbement.
-Malfoy... Commençai-je à râler. Que veux-tu en dire ? Lui demandai-je en m'avouant vaincu.
-Et bien non. Tu as raison. Ça ne sert à rien d'en parler. Rétorque-t-il un sourire en coin.
-Par Merlin ! Tu as le don de me faire sortir de mes gonds !