Et si on arrêtait de se mentir ?

Après une minute de réflexion, je décide qu'il vaut mieux ne rien faire et rester raisonnable. Mais une seconde décision est prise. Je ne m'intéresserais plus jamais à Ronald Bilius Weasley. Comme Georges me l'a dit un milliard de fois " Tu mérites mieux Mione" . Je refuse de continuer à me torturer pour cet idiot. Je traverse la pièce pour me rendre à la salle commune quand Lavande Brown m'interpelle.

-Eh Granger!

-Oui ? 

On lisait une haine profonde dans ses yeux.

-Ne t'approche plus de Ronald !

-Ne t'en fais pas, je te le laisse! 

-Tu l'énerves ! Tu n'es qu'une prétentieuse ! Tu te crois maligne mais tu n'arrives à rien en Divination !

-À quoi tu joues, Lavande ? Tu te prends pour Malfoy?

-Tu te trouves drôle? Espèce de coincée ! Tu n'es qu'une idiote! En plus je suis sûre que tu n'es encore sortie avec personne cette année ! Et en dehors de Viktor le gars chelou, personne ne s'intéressera jamais à toi !

Les larmes me montent. Je ne réponds rien.

-C'est ce qu'il me semblait.

Elle tourne les talons. Je ne me suis jamais sentie aussi humiliée. Je tente ce que je peux pour empêcher mes larmes de couler. Harry avance vers moi et me prends dans ses bras sans un mot.

-Ne l'écoute pas Hermione. Ce n'est qu'une fille stupide et sans importance ! Tu comptes beaucoup plus que ça pour moi et pour Ronald.

Je me libère de son étreinte.

-Merci Harry, mais je doute que Ronald pense la même chose que toi. Retourne danser avec Ginny et ...

Harry prends une inspiration et retourne à contre-coeur auprès de la rouquine qui, visiblement, n'attendais que ça. J'avance alors vers la sortie en remuant mes pensées. J'emprunte l'un des passages secrets et me retrouve dans la salle commune de Gryffondord . Où Fred, Georges,Neville et Seamus discutent. Neville me salue, je lui rends son bonjour. Il me montre la nouvelle plante qu'il a empoté ce matin et me parle d'une fleur d'Australie. Nous sommes soudain interrompus par la main de Seamus se posant autour de ma taille. Je le regarde alors, perturbée. Il me sourit. Je tourne alors les yeux vers Fred et Georges, l'air d'implorer de l'aide. Si les yeux des jumeaux avaient été des baguettes magiques, il ne resterait rien du pauvre Seamus. Ce dernier me regardait toujours.

-Salut Granger !

-Salut Finnigan.

Je lui réponds le plus froidement possible et je retire sa main de là où elle s'est logée.

-Ça a été ta soirée ? Me demande-t-il .

-Grâce à certaines personnes. Et la tienne ?

-Disons que Maintenant ça va beaucoup mieux!

Il avait un grand sourire et il était complètement rouge. Je me suis éloignée de lui et suis allée m'asseoir sur le canapé. J'allais sortir mon livre sur les vampires quand Finnigan m'a rejoint.

-Tu permet que je m'assois Mione ?

-À condition que tu ne m'appelle pas Mione.

-Je vois... les jumeaux t'ont donné ce surnom mais tu ne l'aime pas? 

Il me regardait comme si il avait tout compris à ma vie, comme si il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Mais il est complètement à côté de la plaque.

-Absolument pas.

-Ah... Alors c'est votre surnom attribué ? Il n'y a que eux qui puisse t'appeler comme ça ?

-Exact! 

-Même Harry ne peut pas ?

-Non

-Ginny? 

-Non

-Ron? 

Je marque une pause.

-Encore moins.

Je jette un regard en arrière et les jumeaux me regardent tout sourire. Comme si ils étaient fiers ou ému que je ne laisse personne d'autre que eux m'appeler Mione. Seamus pose sa main sur ma cuisse.

J'ai alors fermé mon livre d'un coup sec.

-Finnigan ?

-Mmh?

J'ai tapé mon livre sur sa tête.

-Fais attention à tes mains si tu ne veux pas que je te défigure.

Les Weasley se sont rapprochés. Fred dit:

- Ou qu'ON te défigure.

Ils ont toujours été protecteurs avec moi. Ça me touche beaucoup. Seamus élève la voix.

-Oh ça va les Weasley, elle est pas qu'à vous! Vous l'acquaparez tout le temps ! Surtout Fred! Partagez un peu!

Fred était aussi rouge qu'il pouvait l'être. Je me suis levée et me suis tournée vers Finnigan.

-Je ne suis pas un objet ! Je traînes avec qui je veux ! Et sache que Fred et Georges compte beaucoup plus pour moi que tu ne pourras jamais compter.

-Franchement ? Granger? Le rat de bibliothèque? La préférée des professeurs ? Traîner avec des idiots comme Fred et Georges ?

J'ai brandit ma baguette.

-Retire tout de suite ce que tu viens de dire.

-À propos de qui ? De toi ? Ou d'eux ?

Il désigna les Weasley qui me regardaient avec un sourire d'admiration.

-Les deux Finnigan. Parce que le seul idiot ici, c'est toi !

Seamus me regarde avec une haine immense.

-Je retire ce que j'ai dit sur Granger et les Weasley. Dit-il à contre-coeur.

Je suis ensuite montée me coucher. Enfin, je suis montée m'appuyer sur la porte du dortoirs des filles. De l'intérieur, j'entendais Fred et Finnigan discuter en montant les escaliers. Finnigan tentait clairement de le provoquer.

-Lâche-la un peu, tu ne vois pas qu'elle ne vous supporte plus toi et ton frère ? En plus, elle ne s'intéressera jamais à un idiot comme toi ! 

-Cause toujours Seamus.

-De toute façon, un jour vous serez partis de l'école et vous ne serez plus là pour m'empêcher de flirter avec elle. Eh oui, un jour vous ne serez plus là pour la protèger.

-Ce jour là, elle sera en mesure de se protéger elle-même. Bien qu'elle n'ait en réalité que très peu besoin de nous pour se défendre.

-Son seul moyen de défense ce sont les sortilèges qu'elle a appris dans ses fichus bouquins ! Au corps à corps je la bat.

-Malfoy ne serait pas d'accord avec toi.

Je souris en repensant au coup de poing que j'ai offert à Malfoy en troisième année.

-Pense ce que tu veux mais sans livres ou sans prof, Hermione Granger n'est plus rien.

-Si j'étais toi je courrais.

-Pourquoi tu dit ça ?

-Parce qu'elle écoute depuis tout à l'heure et que là, tu vas passer un sale quart d'heure.

Je souris à ce que Fred venait de dire puis sort. Finnigan est rouge de honte. Je dépose ma baguette. Je suis bien décidée à prouver la valeur. Et surtout, à lui montrer que je veux bien plus que ce qu'il ne croit.

-Sans prof et sans baguette, tu disais?

-Tu es en train de demander une bagarre ? Hermione a changé depuis qu'elle a des fréquentations douteuses.

-Je n'ai pas changé, Seamus, tu ne me connais simplement pas.

Il me jette un regard méprisant.

- Tu veux vraiment te battre Hermione ?Tu veux vraiment te ridiculiser devant tout le monde ?

Fred lui répond.

-Je ne suis pas sûr que ce soit elle qui va se ridiculiser .

Il tente un coup de poings que j'évite. Il en tente un autre sans plus de succès.

-Allez quoi ! Donne moi un coup ! Mione !

Je lui donne un coup de pied entre les jambes et il se plie en quatre par terre. Fred me regarde.

-Je sais que ce n'étais pas très loyal mais il l'a cherché.

Le rouquin me sourit.

- Tu as raison

Il passe sa main derrière moi et attrape mon bras. Il me serre un peu contre lui en frottant mon bras gauche. Je suppose que c'est sa manière à lui de montrer qu'il est fier de moi.Ils sont bizzards les Jumeaux Weasley mais ils sont aussi géniaux ! Ginny arrive avec Harry et Ron. Ce dernier me lança un regard noir avant d'aller s'asseoir sur le canapé. Seamus le rejoint tant bien que mal. Les deux autres discutent un peu avec Georges. On peux les entendre discuter du match de quidditch contre Serpentard demain. Fred me demande si j'y serais ou si je préfère aller à la bibliothèque, non sans une once d'ironie. Je lui réponds que j'y serais bien entendu. Je lui dit aussi qu'ils ont intérêt à le remporter. Il me sourit. "Promis". Il me fait un clin d'oeil et je me sens rougir bêtement. Je tourne le regard. C'est habituel chez les jumeaux Weasley, ça ne devrait plus me gêner. Je remarque qu'il a toujours sa main sur mon bras. Ginny arrive à ce moment précis et me demande si je viens dormir. Elle me dit aussi, doucement pour que Harry ne l'entende pas, qu'elle a un tas de choses à me raconter. Fred laisse échapper un rire. Ginny et Moi le regardons l'air de dire "Te moque pas toi". Il sourit. Il a quand même un sourire incroyable ! Mais qu'est-ce que je raconte ? Ma meilleure amie me prends le bras sur lequel était la main de Fred et il se dégage, gêné. Ginny lui souhaite une bonne nuit.

-Bonne nuit, soeurette.

Il l'embrasse sur le front.

-Et bonne nuit Mione. 

-Bonne nuit Fred

Je m'apprête à partir mais il m'embrasse moi aussi sur le front. Je sais pertinemment que je suis toute rouge. Je fais comme si de rien était, je lui sourit et entre dans le dortoir avec Ginny. Une fois la porte fermée, je souffle. Mon coeur bat fort. Je suis SUPER gênée.

-Toi tu as un tas de choses à me raconter ! 

Mon amie me regarde. Elle attends visiblement des explications.