Kaʻohana koko a me kaʻohana o ka naʻau
Le groupe de militaire s’arrêta devant la porte de l’hôtel et le Major Rizzo donna ses indications à son équipe pour qu’elle sécurise l’enceinte de l’établissement.
L’homme aux cheveux blancs qui le suivait, marchait d’un pas assuré, ne semblant pas prêter attention aux menaces qu’il pesait sur lui.
Arrivée devant Steve, le Major lui fit un signe de tête.
_Mon équipe à vérifier les lieux, le voyage c’est bien passé. Lui annonça Antonio.
_Il faut que nous fassions un point. Lui répondit Steve en s’éloignant.
Les deux hommes se mirent à l’écart de leur protéger.
_Il y a une équipe dans l’enceinte du bâtiment. On pense à 3 ou 4 personnes minimum, habillé comme le personnel de l’hôtel. Pour l’instant nous n’avons pas de photo ni de description, et nous avons vérifié le plus d’employé possible … lui expliqua Steve.
Le major Rizzo fronça ses sourcils au-dessus de ses yeux sombres et sa mâchoire carré se crispa alors qu’il réfléchissait à toutes les options qui s’offraient à eux. Steve le laissa quelques secondes à ses réflexions, puis continua à lui expliquer les nouveaux indices qu’ils avaient trouvé.
Après avoir inspecter de nouveau la suite, Steve et Antonio laissèrent l’homme politique rentré pour se reposer de son voyage. Ils ressortirent de la suite, et marquèrent un temps de réflexion en observant les soldats du major, à chaque entré possible pour l’étage.
_Tu ferais comment ? demanda soudainement Antonio en fixant un regard interrogateur sur Steve.
Steve se pinça les lèvres, il c’était déjà poser la question un grand nombre de fois et chacune des idées qu’il avait eût avait été vérifié.
_Vu tout le système que nous avons mis en place, quelqu’un qui voudrais l’éliminer devrait passer par la fenêtre … répondit Steve. Mais on a déjà vérifié comme la suite donne sur l’Océan elle est impossible pour un sniper.
Le major Rizzo hocha la tête, toujours en train de chercher d’où pourrait venir la menace. Soudain Steve tourna la tête vers lui.
_Alors il faut qu’il passe directement par la fenêtre ! Mais j’ai fait surveiller le toit et son accès. Sauf s’ils passent par les tuyaux d’air conditionné … réfléchit Steve.
_Mais pour cela il faudrait la couper un moment.
Steve sortie immédiatement son téléphone pour appeler le directeur de l’hôtel. A peine l’homme au bout du fil lui eût répondu que le chef du 5.0 fit un signe à son coéquipier et partie en direction des escaliers.
_Kono. Dit-il immédiatement après avoir raccroché. On a besoin de toi sur le toit. Chin va nous remplacer dans la suite, Lou va avec des hommes dans la chaufferie, ils viennent de remettre l’air conditionner en route.
Grimpant les escaliers menant au toit, les deux hommes marquèrent un temps d’arrêt, échangèrent des signes pour se préparer au potentiel affrontement.
A peine Steve eût-il pousser la porte qu’une salve de tirs éclatèrent dans leur direction.
_Couvrez-moi ! lança Steve, en ouvrant la porte et en se jetant à terre, pour rouler se mettre à l’abri derrière un bloc de béton formant une sorte de cheminée. Pour le protéger, Antonio avait ouvert le feu à l’aveugle depuis la porte.
_J’y vais ! dit ce-dernier alors qu’un de ses hommes derrières lui faisait de même pour le couvrir, ainsi que Steve depuis sa planque.
_Il y en a un sur le bord du toit, il se prépare à sauter ! observa Antonio.
En bas du côté de Lou, la situation était presque identique car trois hommes étaient encore retranchés dans la chaufferie et ouvrait le feu sur les policiers, obligés de rester à l’abri dans le couloir.
_Ici le capitaine Grover. Il me faudrait du matériel pour déloger ses messieurs ! demanda Lou à la radio, avant de se tourner vers l’un des policiers l’accompagnant. On va enfumer ses enfoirées ! Ils seront bien obligés de sortir !
Chin était monté à l’étage de la suite privée, les soldats en profitèrent pour rejoindre le toit afin de prêter main forte à Steve et Antonio. Le lieutenant du 5.0 allait rentrer quand l’ascenseur s’ouvrit. Arme en main il se méfia, mais une employée d’étage apparut au bout du couloir, poussant un chariot. La femme marqua un temps de surprise en voyant l’homme armé, elle se figea de peur, les yeux fixés sur l’arme. Chin la baissa et lui montra sa plaque.
_Police. J’assure la protection de l’étage. La rassure-t-il. J’ai besoin de voir votre badge.
La femme inspira un grand coup pour retrouver contenance, et s’approcha doucement, en attrapant fébrilement son badge à sa taille.
_Je viens juste apporter des boissons fraîches, il y a des problèmes d’air conditionnée dans l’hôtel. Expliqua-t-elle d’une voix hésitante.
Chin regarda le badge, la photo correspondait et il semblait en ordre.
_Le mieux serait de laisser vos boissons ici, cela peut devenir dangereux, il vaut mieux que vous redescendiez.
La femme hocha la tête et poussa doucement le charriot.
_Je vais le laisser devant la porte. Dit-elle d’une voix toujours tremblante.
Chin rangea son arme, mais le mouvement de la femme attira son regard. Elle venait de passer une main sous le drap blanc protégeant le chariot et son contenu, et soudain elle en sortie un pistolet d’un geste vif. Heureusement, Chin par réflexe, se jeta sur le côté et mit un coup brusque dans le bras de la femme, la désarmant.
Elle pivota et lui expédia un coup de pied, avant de s’emparer du drap pour lui lancer dessus. Chin déstabilisé par le premier choc, évita le drap qui allait le gêner, mais la femme c’était déjà rapprocher et lui assena un autre coup.
Après quelques coups mal reçut, Chin parviens à riposter et frappa la femme qui fut projeter sur chariot. Elle se redressa, le foudroyant du regard et avec une vitesse impressionnante, lui lança des bouteilles attrapées dans le chariot, avant de se jeter à nouveau sur lui. Avec agilité, elle lui fit une prise et réussit à l’attraper au cou. Chin recula d’un bond et s’écrasa de toute ses forces sur le mur du couloir. La femme en eût le souffle coupé, mais ne lâcha pas sa prise pour autant.
_Kono, tu as de la visibilité ?
_Pour l’instant non, mais s’ils sortent de leur cachette pour tirer, je devrais pouvoir en avoir deux, je ne vois pas du tout l’angle du toit.
_Antonio, à mon signal tu prends celui de l’angle et moi celui de gauche, et tes hommes nous couvrent.
Steve resserra ses doigts sur la crosse de son arme, vidant son esprit de tous ce qui ne lui était dans l’immédiat pas utile. Il ne pensait qu’au major Rizzo qu’il savait capable d’avoir l’homme à l’angle sur un tir en mouvement, et à Kono, cacher sur le toit de l’immeuble le plus proche, dont il était sûr qu’elle pouvait abattre au moins un des hommes en train de leurs tirés dessus, malgré la difficulté d’un tel tir dans de tel condition.
Son souffle avait ralenti, malgré le bruit des tirs et l’urgence d’agir, le temps semblait se stopper pour lui permettre de faire le vide.
Un coup d’œil vers le major, il fit un signe et tout deux plongèrent. Steve entrevu dans sa roulade, le premier homme le plus proche de lui se redresser pour ouvrir le feu sur lui, mais avant même qu’il n’eût fait un pas entier il s’écroula, projeter en arrière. Derrière lui, quelques mètres plus loin, un autre homme venait de faire un pas et Steve encore au sol en train de se redresser lui tira 3 balles dans le torse. Il vit du coin de l’œil une autre ennemie, qui c’était avancer pour tirer sur le major Rizzo, tressaillir avant de tomber au sol. Au même moment, Antonio debout, totalement à découvert, visait en prévenant l’homme dans l’angle de poser son arme. Steve vit ce-dernier s’avancer pour sauter, attaché par un système lui permettant sans doute de descendre jusqu’à la suite privée. Mais Antonio l’interpela une seconde fois, l’homme fit un pas de plus sur sa gauche, son pied à quelques centimètres du vide.
_C’est fini sa vaut plus le coup ! lui cria Steve.
Un sourire fugace traversa le visage de leur adversaire, une ombre envahit son regard et il se pencha sur la gauche. Une détonation rompit le silence, et l’homme s’écroula au sol vers la droite en gémissant, manquant de peu de tomber dans le vide.
Du sang s’écoulait d’une plaie sur le mollet gauche, Steve s’approcha avec lenteur, tout comme le major Rizzo, l’arme encore fumante. L’homme leva son pistolet malgré sa situation sans issus, et visa le major et alors que son doigt s’arquait autour de la gâchette, une seconde détonation claire, suivit immédiatement d’une troisième déchirèrent l’atmosphère.
Steve secoua la tête, un peu déçue d’avoir dû abattre l’un des derniers hommes qu’ils auraient pu interroger.
_Il ne nous a pas laisser le choix. Lui dit Antonio comme s’il lisait ses pensées.
_C’est dommage. Répondit simplement Steve en hochant la tête, avec un soupir.
_En tout cas si ton sniper veut rentrer dans l’armée, j’ai une place pour elle ! apprécia Antonio.
Steve sourit et songea encore une fois à quel point il avait de la chance d’être entouré de ses collègues.
_Chin ? Mais que s’est-il passé ? s’étonna Steve de retour dans le couloir de la suite privée.
_Elle … elle faisait partie des méchants. Répondit Chin essouffler en montrant la femme qui gisait sans connaissance, au sol.
_Y’a l’air d’avoir eût du grabuge ici ! observa Antonio en jetant un regard au chariot d’étage renversé, dont le contenue était éparpillé dans le couloir.
_Elle savait … très … très bien se battre ! répondit Chin en soupirant, le visage un peu abimé par son combat.
Steve prit le pouls de la femme et sourit.
_Au moins toi tu nous auras garder un suspect à interroger ! apprécia Steve.
Chin lui sourit mais resta appuyé, las et fatigué, contre le mur. Il n’aurait pas su dire s’il ne sentait plus son corps ou s’il avait mal de partout, mais ce combat l’avait mis à rude épreuve.
_Alors comment cela se passe ? demanda l’homme à la peau bronzé en fixant ses yeux sombre sur Steve.
Ce-dernier posa son verre et haussa les épaules.
_Tu as pu le voir par toi-même lors de cette mission non ? lui demanda Steve. On ne s’ennuie pas ici ! Mais j’ai une super équipe !
Antonio hocha la tête, il avait pu voir l’efficacité du 5.0 durant la mission protection qu’ils venaient d’achever. Les deux équipes avaient été soulagé de voir le diplomate s’envolé, et être à nouveau à la charge de ses propres hommes concernant sa sécurité.
Tous deux avaient décidé de boire un verre pour marquer le départ de l’homme politique, et également leurs retrouvailles. La mission les avait occupés jour et nuit mais ils n’avaient pas vraiment eu le temps de discuter.
_Je ne parlais pas que de ça. Répondit son ami en buvant quelques gorgés. Je pensais à toi, et à cette nouvelle responsabilité avec le fils des Bretton …
Steve s’humecta les lèvres, et hocha la tête. Antonio avait connu les Bretton, il avait travaillé avec Connie sur des missions, ce n’était pas étonnant qu’il soit au courant.
_J’ai croisé le lieutenant White à la base. Continua l’homme. Mais ce n’était pas vraiment le lieu, ni même le moment pour que l’on en discute. Même si sa m’a fait plaisir de revoir le lieutenant Kelley White.
Steve se força à sourire, pas certain de la réaction qu’il devait avoir.
_ça va, on s’en sort. Keynan est tellement facile à vivre, je pense que cela nous aide bien. Répondit-il, parler du petit garçon lui réchauffait toujours le cœur, et ce-dernier lui manquait beaucoup. Mais c’est une aventure vraiment … différente !
_Cela doit être étrange ! Tu te retrouves à élever l’enfant d’un autre, avec quelqu’un que tu n’avais pas vraiment côtoyer depuis longtemps. Heureusement que vous vous connaissiez bien. Nota Antonio.
Steve hocha la tête, pensif. Il songea soudainement à Keynan l’appelant « papa », cela ne faisait que quelques jours qu’il ne l’avait pas vu, mais il sentait qu’il lui manquait de plus en plus.
_Ils ont fait le bon choix. Ajouta Antonio après un silence.
Steve le regarda interloquer, se demandant pourquoi soudainement Antonio en venait à cette conclusion.
_Même en ayant fait que travailler ensemble, par le passé ou encore aujourd’hui, je sais que tu es quelqu’un de bien Commandant McGarrrett ! Et le lieutenant White également.
_Merci. Répondit Steve. Je n’en pense pas moins de toi.
_D’ailleurs la cohabitation avec Kelley White … ça doit changer pas mal ton quotidien aussi.
_Oui, il a fallu un petit temps … d’adaptation, que chacun trouve sa place.
Antonio hocha la tête, écoutant Steve avec intérêt, il tapota distraitement son verre en y reportant son attention.
_Et vous êtes … ? commença maladroitement à demander le soldat.
_Ensemble ? devina Steve au vu de l’air de son ami.
Antonio releva un regard tout à fait intéressé vers lui.
_Non. Non … répondit Steve, en feignant un détachement qu’il était loin de ressentir. On vit ensemble, mais pour Keynan, c’est tout.
_Vraiment ? s’étonna Antonio dont la spontanéité semblait lui avoir échappé.
Steve se sentait un peu mal à l’aise par les questions du major, d’autant que ce-dernier semblait avoir perdu de sa retenu habituel.
_Tu n’as pas eu envie d’essayer … de devenir plus … qu’ami ?
Steve se força à ne pas déglutir, et garda un visage impassible. Dans sa tête une tempête de réflexions c’était levé, et il dut faire un effort pour ne pas prendre le temps d’y penser immédiatement. Antonio avait soulevé le genre de question qu’il essayait d’éviter depuis des jours, voir des semaines.
_Non. Répéta Steve, se félicitant intérieurement de garder une voix neutre.
_Je ne sais pas comment tu fais ! lâcha Antonio. Tu partages complètement la vie d’une femme comme on en rêverait tous ! Elle est magnifique ! Super douée, forte et intelligente … Elle en est même intimidante !
Steve dégluti devant le regard presque subjugué du major.
_Oui … c’est vrai … répondit-il, incertain sur l’attitude qu’il devait avoir.
_Enfin je comprends votre situation est particulière, mais à ta place, je crois que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour me rapprocher d’elle. Conclut Antonio. Enfin toi tu la connais déjà bien.
Steve avait l’impression que le regard du major était fixé sur lui, à le scruter, comme pour essayer de deviner ce qu’il pouvait ressentir.
_Oui, tu sais elle est comme une sœur pour moi. Répondit Steve, reprenant l’excuse qui n’avait pourtant pas marché auprès de Danny.
Antonio hocha la tête et finit son verre, avant de le tapoter à nouveau, nerveusement avec ses doigts.
_Je voulais être sûr pour pas qu’il y aille de problème entre nous, si je proposais à Kelley d’aller boire un verre un de ses quatre. Lui avoua Antonio. Comme pour l’instant je reste ici …
Steve secoua à tête et força un sourire.
_Aucun problème ! répondit-il alors même que les mots semblaient lui coûter un effort pour sortir.
Steve s’arrêta devant la porte de la chambre. Il regarda dans le noir, les lumières de la petite veilleuse qui projetaient des étoiles dansantes sur le plafond.
Le souffle léger et régulier de l’enfant sembla plus que jamais l’apaiser. Il se rendait d’autant plus compte à quel point la seule présence de ce petit être lui avait manquer, pendant ses quelques jours de travail intensif.
Steve tourna la tête et croisa le regard clair de Kelley, sur le pas de sa porte. Elle se tenait dans l’entrebâillement, négligemment appuyer contre l’encadrement.
Steve se demanda depuis combien de temps elle l’avait entendu rentrer. Il songea que comme lui, elle était en vigilance, même la nuit. Ils prenaient tout deux le rôle de protecteur de cet enfant très au sérieux, et cela semblait accroître davantage leurs habitudes à la surveillance. Un instinct très fort les habitait.
Kelley avait un léger sourire sur le visage, et Steve remarqua à peine qu’elle sortait du sommeil. Son visage semblait frais et son regard presque parfaitement alerte. Son entré l’avait pourtant bien tiré du lit : elle était pied nu, ses longues jambes entrecroisé, dévoilé par un short, au-dessus duquel un débardeur blanc faisait ressortir sa peau halée.
Steve se troubla, et se redressa instinctivement, comme pour paraître moins fatigué par sa journée de travail.
_C’est bon, ton colis a disparu dans le ciel ? demanda Kelley à voix basse.
Steve hocha la tête.
_Et c’est un soulagement ! avoua-t-il en chuchotant. Même si l’hôtel était sympa !
Lui et le reste de l’équipe c’était relayé dans la seconde suite de luxe de l’étage du diplomate pendant le séjour de l’homme.
_Bon retour dans votre humble demeure. Lui répondit Kelley avec amusement.
Un silence s’installa, tandis que les deux amis se scrutaient. Steve avait l’impression qu’une énergie magnétique avait envahi le couloir.
_Bon … je vais me recoucher … finit par murmurer Kelley en se redressant de l’embrasure de la porte. Bonne nuit.
Steve avait la sensation d’être figé au sol, alors même qu’il avait envie de faire un pas dans le couloir.
_Bonne nuit. Chuchota-t-il en retour, alors que Kelley rentrait dans sa chambre en poussant la porte derrière elle.