Kaʻohana koko a me kaʻohana o ka naʻau
Steve s’assit dans le canapé, complètement exténuer de sa journée. Il avait profité de cette journée de repos pour profiter de Keynan et l’avait tout d’abord emmené avec lui faire une longue marche dans un paysage magnifique : entre un passage tout près d’une cascade et une vue magnifique depuis une crête surplombant l’Océan.
Après une courte sieste, ils étaient allés à la plage et c’était arrêter retrouver ses collègues chez Kamekona. Steve sourit en pensant que le petit n’avait dormit qu’une heure, malgré la longue sortie du matin. Bien sûr c’est lui qui avait marché en portant l’enfant sur son dos dans un sac de portage spécial, mais Keynan avait tellement à voir qu’il aurait sûrement dû être fatigué ensuite ! Sans doute avait-il senti que Steve avait encore plein d’énergie et de temps à lui consacré. En tout cas c’est ce que le commandant se plaisait à penser.
Steve jeta un coup d’œil à la télé, mais vu l’heure tardive il ne trouva rien de très intéressant. Il soupira et après s’être passer une main sur le visage décida d’éteindre l’écran et de monter se coucher.
Il passa en silence devant la chambre de Keynan et s’arrêta pour apprécier la douce respiration de l’enfant. Il continua son chemin et pensa à Kelley en passant devant la porte de sa chambre.
A vrai dire, dès qu’il ne pensait pas à Keynan, c’était l’image de son amie qui lui venait en tête.
Elle n’était pas là ce soir, il savait qu’elle avait un rendez-vous et pensa à sa conversation avec le major Rizzo. Un soupir lui échappa alors qu’il rentrait dans sa chambre. Il avait dit ce qu’il fallait dire, mais il avait comme un sentiment de regret. Il repensa aux paroles de Doris, et se demanda si pour une fois sa mère n’aurait pas vu juste.
Il se posa sur son lit et en tournant la tête il vit une partie du dossier de Keynan qu’il avait garder sur sa table de nuit pour y rejeter un coup d’œil. A nouveau une foule de sentiment le submergèrent. C’était comme si son cœur c’était gonflé d’amour et d’impatience en repensant à l’enfant, et en même temps c’était serrer de peur. La peur de perdre sa garde, de ne pas être à la hauteur … et s’il gâchait tout avec Kelley et que cela mettait en péril leur demande concernant Keynan ?
Un nouveau soupir lui échappa et il se laissa tomber sur le lit, les yeux fixant le plafond, tentant de faire le vide dans toute ses interrogations.
Kelley n’était pas encore rentrée. Peut-être ne rentrerait-elle pas. A nouveau un sentiment de regret l’envahit et il se voulu d’avoir répondu à Antonio. Après un dernier regard vers son réveil, il éteignit la lumière. Il fixa le plafond dans l’obscurité, en espérant secrètement entendre la porte d’entrée s’ouvrir. Quelques longues minutes s’égrainèrent dans le silence le plus complet, et gagner par la fatigue Steve ferma les yeux, en pensant qu’elle ne rentrerait pas cette nuit.
Chin toqua à la porte du bureau de Steve.
_Tu vas bien ? demanda le chef de l’unité, en voyant le visage encore un peu tuméfié de son ami.
Chin lui offrit son sourire habituel, franc mais gardant comme une pointe de timidité, ou de retenu.
_Il paraît que cela fait viril les blessures de guerre ! claironna Chin avec humour. Je t’ai envoyé mon rapport, tout est complet.
_Je suis encore avec le mien. Lui répondit Steve en baissant les yeux vers son écran. Je ne suis pas sûr que les tirs de Kono soient acceptés, ils vont me dire que c’est impossible !
Le sourire de Chin s’agrandi de fierté.
_Elle est douée … remarqua-t-il d’une voix empreinte d’émotion.
Steve hocha la tête, partageant complètement son avis. Il ne se lassait pas de voir la relation du cousin et de la cousine. Ils étaient capables de tout l’un pour l’autre, et Steve se retrouvait tellement dans cette dynamique familiale que c’était comme s’il partageait des liens de sang avec ses amis et collègues.
Une fois de plus il se sentait heureux et honoré de partager son temps avec son équipe.
_Keynan n’était pas trop fatigué hier soir ?
_Il s’est endormi comme une souche ! Mais ce matin, il m’a réveillé avant même mon réveil ! Je pense qu’il aurait voulu remettre ça ! Il semblait presque déçu d’aller chez la nourrice, enfin je crois, je me fais peut-être des idées.
_Je ne pense pas. Souffla Chin avec un sourire bienveillant. Il aime bien avoir son petit monde que pour lui. D’ailleurs ce n’est pas Kelley qui l’a emmené chez la nourrice ?
_Et bien, cela dépend surtout de qui part au travail le premier, on échange souvent. Mais hier soir … elle n’était pas là.
Chin sembla se retenir de froncer les sourcils et de garder une attitude neutre, mais il n’était pas dupe de l’air détaché de son ami. Il allait répondre quand quelqu’un arriva derrière lui.
_Steve ! lança Joe White. Chin ! Vous allez bien ?
Chin se poussa pour laisser passer le mentor de Steve, et ils échangèrent une poignée de main amical.
_Alors vous avez fait dans la protection de diplomate ! dit Joe. J’ai appris que vous aviez travaillé avec l’armé pour cette mission. Il va falloir que tu me raconte comment cela s’est passé !
Steve se redressa sur sa chaise et ferma son ordinateur, devinant qu’il n’avancerait pas immédiatement sur son rapport.
_Oui ! Avec le major Rizzo, je ne sais pas si tu te rappel de lui.
_Oui Kelley m’a parler du major Rizzo. Mais non, je ne m’en souviens pas vraiment. Répondit Joe.
_Ah c’est Kelley qui … commença Steve, alors qu’il s’étonna lui-même à être déçut qu’elle ait parlé du major Rizzo à son père.
_Oui, on en a parlé un peu hier. Le coupa Joe avant de lui adresser un regard. Ah oui elle n’a pas dû te dire. On avait un rendez-vous en visio avec John, celui qui gère mon ranch, tu sais dans le Montana. Il y avait beaucoup de chose à voir, et des décisions à prendre … On a fini tellement tard, qu’elle est même restée dormir !
Steve regarda son mentor d’un air incrédule sans pouvoir prononcer un mot. Chin garda le silence mais il devinait ce qui se passait dans la tête de son ami, et ne put réprimer un sourire un peu moqueur.
_Ne t’inquiète pas ! continua Joe en voyant la tête de Steve. Il n’était question que de gestion quotidienne et financière, mais rien d’extrême !
Steve déglutit et se demanda de quoi parlait Joe.
_On ne vend pas le ranch si c’est ce qui t’inquiète. Chercha à le rassurer Joe. D’ailleurs on a même pensé qu’il serait bien dans quelques temps d’y emmener Keynan. Clay adorait le ranch, on avait déjà évoqué le fait que Clay et Connie viennent lui faire découvrir l’ouest américain !
Joe fit une moue à la fois triste et nostalgique, il avait une affection toute particulière pour Clay. Une relation pas aussi forte et longue qu’avec Steve, mais d’une certaine manière elle s’en rapprochait un peu.
Steve c’était totalement ressaisit et hocha la tête, l’air sérieux et affecter par la conversation.
_Ah oui, tu m’as fait peur un instant ! Moi aussi j’adore ce ranch … dit-il en essayant d’avoir l’air sincère.
C’était la vérité, mais à ce moment-là dans sa tête une seule idée tournait en boucle : celle que Kelley avait dormit chez son père la veille.
_Et si nous mangions ensemble samedi ? lui proposa Joe. Je vous invite à la maison. Comme ça on pourra parler de cette mission, et je pourrais m’occuper de mon petit Keynan !
Steve hocha la tête presque de manière automatique, et apprécia de voir le visage si comblé de Joe, rien qu’à l’idée de les avoir tous les trois à manger le surlendemain.
D’un coup il se demanda ce que pensait Joe de toute cette histoire. Ce-dernier était à l’origine du rapprochement de Steve et de Catherine, et d’habitude Steve n’aurais pas hésiter à lui faire part de tous les questionnements qui l’agitaient. Mais aujourd’hui, il n’était pas sûr que les conseils de Joe White serait parfaitement objectif.
Steve venait de sortir de sa douche après son jogging matinal. Il descendit dans la cuisine et passa une main affectueuse dans les cheveux de l’enfant qui mangeait sur sa chaise haute.
_Je suis content que cette semaine se termine. Dit Steve, après avoir salué Kelley.
_Tu as laissé un ordre à tous les criminels de l’île pour qu’ils se tiennent tranquilles jusqu’à lundi ? se moqua Kelley.
Steve soupira en souriant malgré tout.
_Si seulement cela pouvait marcher … Je te rappel que demain c’est avec ton père que l’on mange.
En disant cette phrase, Steve fut frappé par la banalité familiale avec laquelle elle résonnait. Il croisa le regard de son amie, qui semblait le sonder à la recherche de ce qui lui traversait l’esprit.
_Si tu pars au milieu du repas, il risque de croire que tu cherches à fuir … finit par répondre Kelley avec son léger sourire moqueur et insolent.
Steve voulut répliquer mais la sonnette l’interrompit. Il lui adressa un regard entendu et se rendit à la porte.
Le commandant enfila une chemise bleue qu’il avait descendu sur le canapé, avant d’aller ouvrir. Il tira la porte et retient son souffle en tombant nez à nez avec l’assistante social.
_Mr McGarrett, c’est la visite surprise. Annonça la grande femme sévère à qui ils avaient eût à faire à Los Angeles.
_Mme Gable, oui effectivement … c’est une surprise. Lui répondit Steve.
_Ne vous inquiétez pas, je viens visiter moi-même et nous conviendrons d’un rendez-vous pour l’entretient. Disons demain ? proposa la femme avec ses lunettes toujours vissées au bas de son nez et son air pincé.
Steve resta quelques seconds silencieux, se demandant si sa « demande » de rendez-vous était négociable, il ne lui semblait pas que ce soit le cas.
_Nous somme inviter à manger demain midi, mais …
_Pas de problème, nous ferons cela à 18h. Je peux rentrer ?
_Oui, bien sûr, excusez-moi. Dit Steve en s’effaçant pour la laisser passer, tout en digérant le rendez-vous que la femme venait de leur fixer.
_Ou est l’enfant ? demanda-t-elle, tout en regardant autour d’elle, analysant la maison dans ses moindres détails.
Steve n’avait pourtant pas l’habitude d’angoissé à l’idée d’être inspecter. Mais là, une boule lui serrait le ventre.
_Dans la cuisine, suivez-moi.
En voyant rentré Steve, la mine déconfite, et l’assistante social, Kelley fit un sourire crispé. Heureusement pour eux qu’ils étaient très matinaux et organisé.
_Continuez à vous occuper comme d’habitude, je ne voudrais pas vous mettre en retard.
_Et bien, Keynan finit simplement de manger. Expliqua Kelley.
_Et ensuite ? s’enquit la femme.
Kelley se pinça nerveusement les lèvres, une mimique presque imperceptible, que Steve perçut tout de même.
_Ensuite l’un de nous deux va l’emmener chez la nourrice. Intervient Steve. Là ce sera moi, je commence plus tard.
La femme prenait des notes sur son calepin. Elle n’accorda des sourires qu’à Keynan qui le lui rendait bien.
_Alors Elena est toujours en Italie ? demanda Steve.
_Et oui … dit Danny alors qu’un soupir lui échappait, et qu’il regardait défiler le paysage hawaïen par la fenêtre de sa voiture. Elle était en mission, un trafic d’arme, plus ou moins lié à cette organisation terroriste que l’on a démantelé à Paris.
_La CIA n’avait pas pris le relais ?
_Oui, pour une partie. Mais la CIA n’est pas toujours très bien vue sur le sol Européen apparemment. Et puis c’était une ancienne affaire pour Elena, et cette nouvelle organisation l’a fait ressortir. Expliqua Danny. Ce gars de la CIA, Jack, il est retourné à Washington, il craignait que la prochaine étape soit un attentat sur le sol américain. Il a l’air obstiné, il ne lâchera pas !
_Il t’a fait bonne impression à ce que je vois. Remarqua Steve avec un sourire, lui jetant un coup d’œil rapide avant de se concentrer de nouveau sur la route.
_Elena n’avait pas tort : vous vous entendriez très bien tous les deux.
Steve secoua la tête avec un sourire.
_Je vais finir par appeler moi-même ce Jack Ryan pour l’inviter à dîner à force que tout le monde me dise ça ! rigola Steve avant de reprendre son sérieux pour se tourner vers Danny. Comment ça a été pour toi là-bas ?
Danny grimaça.
_C’était génial, de vraies vacances, et c’était vraiment sympa d’y être avec Elena …
_Mais ? s’enquit Steve en voyant l’air peu convaincue de son ami.
_Sa vie est là-bas. Répondit Danny d’une voix lasse. Son boulot est là-bas … Cela allait finir par arrivée, et voilà …
Steve voyait bien l’air faussement détaché de son ami. Il semblait très affecter par ce qu’il venait de dire, et de comprendre en revenant seul sur l’île.
_Vous en avez parlé ? demanda Steve.
Danny hocha la tête.
_Un peu … disons qu’elle m’a dit qu’elle comptait revenir. Mais, tu le sais aussi bien que moi, on a testé les relations à distances, ou par intermittence … ça ne marche qu’un temps.
Le commandant ne savait pas quoi dire pour aider son ami. Il n’avait pas réussi à avoir sa sœur au téléphone depuis que Danny avait pris l’avion. Il ne savait pas ce qu’elle comptait faire, et imaginait bien que de son côté le choix n’était pas facile.
_Et toi ? demanda Danny, préférant changer de conversation.
_On vient d’avoir la visite de l’assistante social pour Keynan. Annonça Steve avec une grimace.
_Celle de Los Angeles ? s’étonna son ami.
_Oui, elle a dû négocier de suivre le dossier pour venir ici ! Rien que pour sa elle doit bien nous aimer !
_Et alors ?
_Elle est juste venue voir la maison et comment on vivait. Elle a pris des notes et nous à donner rendez-vous pour un entretient demain soir. Pour l’instant je n’en sais pas plus.
Steve gara la voiture devant le palais du gouverneur, ou ils avaient rendez-vous.
_Je ne me fais pas de souci pour vous, ça va aller. Lui dit Danny. Et puis sinon tu trouveras un moyen 100% McGarrett de faire tourner la situation en ta faveur !
Steve sourit, malgré l’angoisse qu’il ressentait concernant la situation.
_Je suis content que tu sois de retour mon pote. Répondit Steve.
_Je n’aurais jamais pensé dire sa mais … moi aussi !
Les deux hommes sortirent de la voiture et se dirigèrent d’un même pas vers le palais du gouverneur.
Cela avait été un véritable bol d’air frais pour Steve et Kelley d’aller déjeuner chez Jo White. Le vieux NAVY Seals leur remonta efficacement le moral, leur rappelant à quel point ils avaient adapté leurs vies à Keynan, et tout ce qu’il lui apportait au quotidien.
Pour autant, maintenant que Steve était assis sur le canapé, en face de cette femme à l’air toujours si sévère, il lui semblait que toutes les paroles de son mentor ne comptaient plus.
L’assistante social c’était contenté de les observer, comme la veille, s’occuper de Keynan et tenter de dérouler leur soirée, comme ils le faisaient tout deux habituellement.
Après avoir couché Keynan, et manger eux-mêmes un morceau – ils avaient proposés à l’assistante social de partager leur repas, mais elle avait préféré ressortir un moment pour manger à l’extérieur – ils étaient à présent installer dans le salon.
Kelley tendit la main vers les cafés que Steve venait d’apporter et en proposa un à l’assistante social. Mme Gable refusa poliment et presque encore sèchement.
Elle commença à leur poser des questions, sur leur installation dans la maison, sur leur métier à présent, sur la nourrice de Keynan – avec laquelle elle avait d’ailleurs passé une partie de la journée d’hier.
Elle notait les réponses de Steve et de Kelley, et tous deux se demandaient à chaque fois si leur réponse était la bonne, tout en sachant qu’il n’y avait pas franchement de bonne ou de mauvaise réponse, il n’y avait que la vérité.
La femme se redressa sur le fauteuil et remonta ses lunettes avec un raclement discret de gorge.
_J’ai beaucoup d’informations… et ce que j’ai vu hier m’as déjà donné une idée précise de la situation. Commença-t-elle d’une voix toujours assez sèche et sérieuse.
Steve serra la mâchoire, espérant que l’idée qu’elle se faisait était dans la lignée de ce qu’elle voulait pour Keynan. Quoi qu’il arrive, il se battrait jusqu’au bout pour garder Keynan près de lui. Il échangea un bref regard avec Kelley, dont l’air grave lui indiqua qu’elle pensait exactement comme lui. Il se sentit soutenu par le simple fait qu’il partageait tout deux cette même mission et envie, de donner à Keynan le maximum.
_Je vois que vous avez tout mis en place pour Keynan. Vous vous êtes installés dans cette maison, qui est bien assez grande et chaleureuse pour accueillir cet enfant. Continua la femme d’une voix pourtant si distante qu’elle contrastait avec ces paroles plutôt positives.
Le mot « chaleureuse » sortant de sa bouche surpris également Steve, qui jeta un nouveau coup d’œil du côté de Kelley, comme pour partager son étonnement. Leurs regards se croisèrent, et il lui aurait souri devant cette connivence, s’il n’avait pas été si angoissé.
_Presque toutes les conditions sont réunies pour que je donne mon aval concernant l’adoption de Keynan.
Steve aurait pu sauter de joie, si le mot presque n’avait pas été prononcer avec autant d’importance par l’assistante social. Il reporta son attention sur la femme, et ne put retenir un regard d’étonnement quelque peu mécontent.
_Quel condition nous manque-t-il ? s’enquit Kelley immédiatement, gardant un sang-froid à toute épreuve et jouant un détachement émotionnel qu’elle était loin de ressentir.
La femme posa les mains à plat sur son carnet de note, et inspira un coup, avant de fixer son regard sérieux sur son interlocutrice.
_Votre situation familiale est … précaire. Répondit la femme en ayant choisi son mot avec soin.
_Précaire ? répéta Kelley avec un froncement de sourcils, avant de se tourner vers Steve pour avoir son impression.
Ce-dernier était également déstabilisé, il ne comprenait pas ou voulait en venir l’assistante social. Soudainement, il pensa à son père qui l’avait envoyé en pension, loin de sa sœur, tandis que leur mère se faisait passer pour morte. Et maintenant son père était mort, sa mère disparaissait sans qu’il sache ou ni si elle était encore vivante, sa sœur vivait loin de lui et avait adopter une petite fille, et il avait récemment fait la connaissance d’une autre sœur dont il ignorait l’existence. Steve faillit soupirer en se disant qu’effectivement sa vie familiale était toujours précaire.
_Pour l’instant votre situation est parfaite pour élever cette enfant. Reprit Mme Gable. Mais ce n’est pas une situation de longue durée. Cette maison est à vous Mr McGarrett, que se passera-t-il si l’un d’entre vous se met en couple ? Ou les deux ? Allez-vous continuer à cohabiter sous ce toit alors même que chacun aura sa propre vie indépendante ?
Steve sentit comme un coup de poings dans le ventre à cette question. La femme devant lui venait de soulever une nouvelle tempête d’interrogation en lui. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais aucune réponse ne lui vient.
_Cette maison est éventuellement assez grande pour cela, mais le besoin d’intimité et de futur projet pourrait vous amener à repenser de manière drastique cette manière de fonctionner. Continua l’assistante social, coupant de toute manière la possibilité d’une quelconque réponse de leur part. Quant à vous, Mme White, j’ai bien regardé votre dossier, et contrairement au commandant McGarrett, vous étiez encore dans l’armée. Avec une suite de carrière prometteuse. Jouer les entraineurs sur une base ne faisait surement pas partie de vos projets. Et il serait normal que vous éprouviez l’envie, ou même le besoin, de revenir à vos propres intérêts dans quelques temps.
Le visage de Kelley était plutôt neutre, mais Steve la connaissait assez pour savoir qu’elle était touchée par ce que venait de soulever l’assistante social. Un second coup de poings sembla l’atteindre en plein cœur, et Steve se demanda si son amie regrettait d’avoir quitté son poste, et si ce n’était pas encore le cas, si cela ne finirait pas par arriver.
Il ne put s’empêcher de repenser à ce qu’il avait ressentie quand il pensait qu’elle avait passé la nuit avec Antonio et à ce qu’il avait dit à ce-dernier.
_Pour résumer. Reprit l’assistante social en reprenant ses notes. Je valide sans restriction l’aspect financier et matériel que vous proposez pour l’enfant. Je note même que beaucoup de chose ont été penser pour lui, et que vous avez déjà prévu une organisation future, avec les écoles.
Elle posa la main sur le dossier que Steve et Kelley avait fait pour le désigner.
_Mais il va falloir que vous discutiez plus sérieusement du cadre familial que vous voulez offrir à cet enfant. Reposez-vous la question : à savoir si chacun d’entre vous veux profondément élever et aimé cet enfant. Je préfère un seul tuteur, que deux qui risquent de se faire la guerre, ou tout simplement d’écrouler le cadre familial de l’enfant en construisant une nouvelle vie chacun de son côté. Par ailleurs, il serait également dommage et préjudiciable, pour vous comme pour l’enfant, de vous arrêter de vivre et de ne pas s’investir dans de nouvelle relation, sous prétexte de garde de l’enfant. Enfin, réfléchissez à d’autres possibilités.
La femme se leva du fauteuil, impressionnant à nouveau par sa silhouette longiligne très grande. Elle ferma son calepin d’un geste sec, comme pour signifier la fin de leur réunion.
Les deux amis se levèrent également, comme au ralenti, encore chamboulé par ce qu’elle venait de leur annoncer. Steve hésitait à regarder Kelley, de peur qu’elle sente toutes les interrogations et les pensées qui lui traversaient la tête.
_Je vais organiser un rendez-vous pour dans 4 mois. Cela vous laissera un peu de temps pour réfléchir et peut-être vous rendre compte des problèmes que j’ai soulevé !
Elle se dirigea d’un pas décidé vers la porte et Steve dut presque se presser pour lui ouvrir.
_Continuez de vous en occupez comme vous vous en occupez. Dit-elle en passant le pas de la porte, avant de se retourner vers eux, et de conclure, d’une voix plus douce pour la première fois de leurs entretiens. Je sais que cet enfant est choyé, et même si cela ne fait pas tout, c’est très important !