Kaʻohana koko a me kaʻohana o ka naʻau

Chapitre 42 : nā hoʻoholo a me nā hopena

2888 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/08/2025 18:11

Il était tard et la nuit était tombé depuis longtemps sur l’île. Steve rentra sans faire de bruit. Vu l’heure, il savait que Keynan dormais et il ne voulait pas risquer de la réveiller.

           Kelley leva la tête à son entrée, elle était sur le canapé en train de travailler sur son ordinateur. Elle le posa quand il entra dans le salon.

_Enquête bouclé ? s’enquit-elle.

_Non. Soupira Steve, un peu fatigué par sa journée, en allant dans la cuisine se cherche un café. Mais on avait plus aucune piste à creuser, alors j’ai renvoyé tout le monde chez lui pour se reposer, en attendant les résultats des analyses et de l’autopsie.

_Ton mémo pour un week-end sans crime n’est pas arrivé chez tous les criminels apparemment. Se moqua gentiment Kelley.

           Un sourire échappa à Steve, alors qu’il revenait dans le salon. Un mélange de fatigue lié à l’enquête et de nervosité, de se retrouver face à Kelley après ce qu’il c’était passé la veille, le traversait ; tandis qu’une partie de lui brûlait d’impatience de se rapprocher à nouveau et sans attendre de Kelley.

Il s’avança vers le canapé, ou elle était installée.

_Il faudrait que l’on parle … d’hier soir. Finit-il par réussir à dire.

           Kelley releva ses yeux émeraudes vers lui et lui sourit. Son air faussement interrogatif n’échappa pas à Steve, quand il la regarda froncer les sourcils et pencher légèrement la tête sur le côté.

_Tu veux parler de la visite de l’assistante social ? demanda-t-elle innocemment avec un sourire plein de malice.

Steve se troubla, mais secoua la tête en retenant un rire devant l’air de son amie.

_Oui, mais aussi de ce qui s’est passé … après.

_Je crois que l’on a résolu un des problèmes de Mme Gable. Répondit Kelley avec humour.

           Kelley se leva du canapé après avoir fermé son ordinateur

_Peut-être que l’on devrait se donner un peu de temps. Lui dit-elle avec sérieux cette fois.

           Steve eût un mouvement de recul imperceptible. Il déglutit et sentit son estomac se noué. Il avait espéré une tout autre réaction de la part de Kelley qu’une volte-face complet après ce qui c’était passé cette nuit. Mais Steve ne savait pas non plus exactement comment il aurait aimé voir Kelley réagir. Ni même d’ailleurs comment lui-même le devait et le voulait.

_Oui, on devrait se laisser un peu de temps. Répéta Kelley, sur le même ton. Avant de se prendre la tête à trop réfléchir.

           Il fallut quelques secondes pour que Steve réalise exactement ou Kelley voulait en venir.

_Je croyais que de nous deux c’était toi la plus réfléchit ! Finit-il par répondre avec un sourire, cette fois-ci moins inquiet.

           C’était comme si une part de lui se moquait de lui-même, tant la force avec laquelle il ressentait leur attirance et leur connexion était présente.

_Cela dépend à quel sujet apparemment … Et puis je crois que nous avons un peu trop réfléchis déjà !

           Kelley réduit la distance qui les séparaient, avec une assurance qui déstabilisait Steve autant qu’elle le séduisait.

_Parce que tu vois, ce qui s’est passé hier soir sa faisait un moment que j’y « réfléchissait ». Continua Kelley en insistant sur le dernier mot.

_Ah oui ? fit mine de s’étonner Steve en rentrant dans son jeu de séduction.

           C’était comme si à nouveau son cerveau, et toutes ses interrogations et inquiétudes qui le traversait, c’était tout simplement arrêter. Il était en roue libre, commander par de plus simples envies et sentiments.

_Depuis que tu as ouvert cette porte à Los Angeles, c’est comme si Guam c’était passé la veille.

           Une foule de souvenir traversa l’esprit de Steve.

_Je crois que l’on a trop réfléchit là-bas. Murmura-t-il avec une pointe de regret, autant pour Kelley que pour lui-même.

           Elle hocha la tête avec un sourire, se souvenant également très bien de cette soirée et de ce week-end.

_Tu vois quand je te dis que l’on a déjà bien trop réfléchit !

_Moi, je réfléchis depuis cette dernière transhumance de bétail. Ajouta Steve avec nostalgie en se rapprochant encore de Kelley. Tu t’en souviens ?

_Courir après les vaches qui c’étaient échappé à cause de l’orage, sous une pluie torrentielle ? Et attendre dans un renfoncement rocheux très étroit que la pluie diminue ? On était trempé jusqu’aux os …

_Mais c’était l’excuse rêver pour te prendre dans mes bras. Lui dit Steve en joignant le geste à la parole.

           Kelley se blottit davantage contre le torse musclé du SEAL, elle plongea un regard clair et sans faille dans ses yeux bleus.

_ Alors … on réfléchira plus tard ? proposa-t-elle d’une voix douce.

           Steve hocha la tête, savourant la sensation que lui procurait le fait de la sentir contre lui. Repenser à tous ces moments lui avait comme alléger le cœur et l’esprit.


La sonnerie de son téléphone réveilla Steve. Il ouvrit les yeux et se tourna à contre-cœur, s’éloignant du corps de Kelley.

_McGarrett. Répondit-t-il en se redressant un peu.

           Kelley parfaitement réveillée par la sonnerie également, laissa ses yeux vagabonder sur le dos musclé qui lui faisait face. Elle tendit le bras et laissa ses doigts courir sur sa peau nue, le faisant frémir alors qu’il écoutait son interlocuteur.

           Steve raccrocha et se retourna en lui souriant. Il aurait aimé que ce réveille tarde, pour profiter de cette seconde matinée à se réveillé à ses côtés. Il se pencha et l’embrassa avec délicatesse, avant de soupirer, regrettant déjà le fait de devoir se lever.

_Il faut que j’y aille. Lui murmura-t-il, pour essayer de s’en convaincre également.

           Kelley hocha la tête.

_Oui, le devoir t’appel ! répondit-elle en lui passant la main dans les cheveux, avant de se redresser à son tour. Va arrêter la vilaine personne qui a gâché notre dimanche.

           Steve ria et promis de trouver le coupable avant de se diriger vers la salle de bain.


           Un brouhaha mêlant cri de joie, d’excitation, d’appréhension et du bruit incessant des mouvements de l’eau se faisait entendre sans interruption. Des geysers sortaient à des rythmes réguliers tandis que les enfants en maillot de bain couraient tout autour et au-dessus. De longues-files d’attente sortaient des couloirs précédents les tobogans.

Danny releva la tête vers le chaudron qui se remplissait d’eau chloré tout en se balançant frénétiquement de plus en plus fort, avant de se déverser sur le petit parc à jeux.

Leur visite au parc aquatique lui rappelait beaucoup de souvenir avec Grâce, et il nota dans un coin de sa tête qu’y emmener Charly serait une bonne idée.

_Elle est là. Lui dit Steve en voyant l’une des employées qu’ils venaient interroger.

           Grace aux résultats d’analyse sur les vêtements de la victime, ils savaient qu’elle était venue dans un parc de ce genre le jour de sa mort. En cherchant dans ses finances, ils avaient découvert que l’homme en question, était l’un des propriétaires de ce parc aquatique. Mais jusqu’à récemment, ce-dernier était sur le continent, et le parc était géré par son frère, l’autre propriétaire du parc.

_Mademoiselle Keahi ? demanda Steve, en s’approchant de la jeune femme qui rangeait des chaises longues.

           L’intéressée se tourna vers eux, un sourire poli et chaleureux sur le visage et les salua, avant de froncer les sourcils en voyant leur plaque. Steve savait reconnaître un coupable dès le premier regard, et cette jeune fille n’en avait pas du tout l’air, elle semblait se demander ce qu’ils faisaient là. Il n’y avait pas que son nom qui était typiquement hawaïen, la peau mate, les cheveux noirs et les yeux sombres de la jeune femme trahissait ses origines.

_Nous sommes ici pour le meurtre de monsieur Thomas. Vous le connaissez ?

           La femme ouvrit de grands yeux, et ouvrit la bouche sans qu’aucun son ne sorte. Elle secoua la tête, l’air hébété et finit par prononcer un mot.

_Il est mort ? s’étonna-t-elle. Mais quand ça ? Ou ça ?

           Danny et Steve échangèrent un regard, alors que la jeune femme s’assied sur une des chaises longues.

_Toutes nos condoléances mais vous le connaissiez bien ? demanda Danny, d’une voix douce.

           La jeune femme releva ses yeux vers eux, elle ne pleurait pas, elle n’avait pas l’air vraiment triste mais plutôt sous le choc de la nouvelle.

_Non, à vrai dire, je ne l’ai jamais vu. Mais c’est … c’était mon oncle.

           A nouveau, les deux amis échangèrent un regard, cette fois-ci surpris. La jeune femme du voir leur étonnement et soupira avant de continuer.

_C’est compliqué, ils étaient un peu en froid mon père et lui. Il est parti dès la fin de ses études sur le continent et je ne l’ai jamais vu, à part sur de vieille photo. Mon grand-père a construit ce parc, et l’a légué à ses fils, mais c’est mon père qui a toujours gérer à sa gestion … jusqu’à qu’il ne puisse plus il y a quelques mois, à cause de son cancer.

           Danny hocha la tête, avec compassion.

_Vous saviez qu’il était sur l’île ? demanda-t-il.

_Non. Mais mon père m’avait prévenu qu’il allait venir. Je … je travaille ici depuis toujours, et je voudrais reprendre la gestion du parc. Mais il faut que je finisse mes études, mon père ne voulait pas que j’arrête maintenant, alors il avait décidé de voir avec mon oncle comment nous pouvions faire.

_Donc il a recontacté votre oncle. Insista Danny.

_Oui, ils se parlaient toujours, ils n’étaient juste pas très proche.

_Le propriétaire du parc s’appelle Nawahinehanakana, si je ne me trompe pas ? demanda Steve.

_Mon père et ma mère ne sont pas marié, j’ai gardé le nom de ma mère. Expliqua la jeune femme. Et pour mon oncle, il a surement changé de nom pour monter plus facilement son entreprise sur le continent. Je crois que c’était l’un des désaccords principaux entre lui et mon père.

           Steve sortie son téléphone et montra une photo à la jeune femme.

_Avez-vous déjà vu cet homme ? demanda-t-il.

           La jeune femme hocha la tête.

_Oui. Il a passé quelques jours ici, c’est un inspecteur de l’hygiène. Il a fallu que je lui fasse visiter le parc jeudi.

           Steve rangea son téléphone et retiens d’adresser un regard à son coéquipier.

_Où étiez-vous dans la nuit de samedi soir vers minuit ? demanda Danny. C’est une question que nous devons vous poser.

_Avec mon père, à la maison, il a besoin de soin régulier et de surveillance.


           Les deux hommes s’éloignèrent, laissant la jeune femme digérer la nouvelle. Il avait vu le frère de la victime la veille, et ce-dernier avait également avouer être avec sa fille cette nuit-là.

_Le frère revient alors que la gestion du parc doit changer de main, la fille aurait pu vouloir s’assurer de récupérer le parc. Emis Danny. 

           Steve secoua la tête, il ne croyait pas plus que son ami en cette possibilité.

_Elle n’avait vraiment pas l’air au courant. Observa Steve. Pourtant son père nous a bien dit hier qu’il savait son frère sur l’île.

_Pourquoi venir dans son propre parc en se faisant passer pour un inspecteur de l’hygiène ? souleva Danny. Il menait sûrement une enquête ! Il voulait peut-être voir si le parc était viable avant de se lancer dans sa gestion … ou voir le prix qu’il pouvait en tiré s’il le vendait … S’il n’a pas hésité à changer de nom, il ne devait pas être très accrocher à l’esprit familiale.

_On va retourner voir le frère encore en vie !


           Kelley passait dans le couloir quand on l’interpela. Elle suivit un soldat jusqu’à une salle de connexion sécurisé et se présenta devant l’écran ou l’attendait son ancien supérieur.

_Lieutenant White, je suis content de vous voir. Commença le commandant. Même si j’aurais préféré ne pas vous recontacter pour ce genre de chose.

           Kelley avait tout de suite senti, quand on l’avait prévenu qu’un appel sécurisé l’attendait, que quelque chose n’allait pas. Son ventre se noua, alors qu’elle se tenait droite devant son ancien supérieur. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne l’aurait pas contacté par ce moyen si cela n’avait pas été une question de sécurité maximal, une question de vie ou de mort.

_Commandant, que ce passe-t-il ? demanda-t-elle immédiatement.

_Actuellement vous n’êtes plus accrédité secret défense du niveau de la mission que menait votre ancienne unité. Lui expliqua le commandant.

           Elle fronça les sourcils, comment pouvait-on la contacter pour ne pas lui dire de quoi il retournait ?

Le commandant se racla la gorge.

_Mais il est important que vous sachiez que votre unité a été pris en embuscade lors de leur dernière mission. Région extrêmement hostile, vous pouvez l’imaginez … La mission a été un échec, et actuellement … tous les hommes ne sont pas rentré.

           Kelley déglutit, son cerveau analysait les informations, très succinctes, que venait de lui livrer son supérieur. Elle avait idée de la région et de la mission dont il parlait. Elle savait que si ses hommes n’étaient pas tous rentrés c’est qu’ils étaient : soit en territoires ennemis livré à eux-mêmes, soit fait prisonnier, soit …

Kelley tourna la tête, détachant son regard quelques secondes du visage grave de son supérieur. Mais dans la pièce, où elle se trouvait seule, avec le soldat chargé des communications, elle ne trouva aucune réponse, ni aucun réconfort. 

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