Nouvelle vie

Chapitre 12

1560 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:00

Ala Moana Boulevard, Waikiki, Hawaï.

Une jeep noire roule à travers la circulation du début de matinée. Un homme, assis à l'arrière, est en vidéoconférence au téléphone avec son fils.

- Papa, tu abuses. Il doit être six heures du matin.

- Tu m'as demandé de te réveiller pour que tu puisses étudier. Alors, je le fais. Je te réveille.

- Il y a que les poules qui se réveillent à cette heure-là.

- Tu es où ?

- Rappelle-toi je te l'ai dit. J'ai une réunion importante ce matin.

Une mallette noire en plastique était posée à côté de lui sur le siège.

- Papa, les copains veulent savoir si je pars en camping avec eux ce week-end.

- Evan, on en a déjà discuté. Je n'aime pas que tu partes sans surveillance.

- Mais, l'oncle de Jordan sera là.

- Je ne le connais pas.

- Je t'ai déjà parlé de lui. Il est bibliothécaire.

- Si tu réussis ton interro, je te promets de réfléchir à la question.

- Tu es vraiment un tyran, papa.

Une camionnette leur rentra dedans à toute allure. La jeep noire fit plusieurs tonneaux avant de s'arrêter sur le toit. Le téléphone du père d'Evan glissa à ses pieds. Il essaya de l'atteindre mais n'y arriva pas. Il entendait son fils dans le portable qui hurlait à pleins poumons. Le chauffeur de la jeep sortit avec son arme de service. Les hommes de la camionnette, cagoulés, l’abattirent. Un des garde du corps du père abattit un des ravisseurs avant de se faire tuer d'une balle dans la tête. Le père d'Evan essaya de sortir avec sa mallette de la voiture. Il vit les hommes arriver et encadrer la voiture de toute part. Aucune fuite n'était possible. Ils utilisèrent un outil de désincarcération pour ouvrir la portière défoncée. Une fois ouverte, ils sortirent le père de famille et lui enfilent une cagoule sur la tête. Ils le balancèrent à l'arrière d'une fourgonnette et démarrèrent sur les chapeaux de roue. Tout ce temps là, Evan était resté en ligne. Il hurlait toujours.

 

 

Maison des McGarrett, O'ahu, Hawaï.

Steve plongea dans l'océan. Il nagea quelques instants avant de faire demi-tour et de regagner la plage derrière sa maison. Il sortit de l'eau et attrapa une serviette posée sur la chaise de jardin. Tout en s'essuyant, il pénétra dans la maison et monta dans sa chambre pour faire une douche puis s'habiller. Il redescendit et s'installa sur la table de la cuisine. Il sortit le magnétophone de la boîte à outils rouge et l'alluma. La voix de son père emplit soudain la pièce.

- Quand il a eu cinq ans, j'ai demandé à mon fils, Steve, ce qu'il voulait faire une fois qu'il sera grand. Je veux être policier, papa comme toi. Je lui ai répondu de trouver tout de suite un autre métier. La vie d'un flic est difficile. C'est pas que je ne suis pas fier de tout le travail effectué mais à l'arrivée j'ai des tas de regret. Les conséquences que ça a eu sur ma famille c'est une chose à laquelle je pense tous les jours. Mais aujourd’hui, je me retrouve seul. C'était déjà insupportable de perdre ma femme mais abandonner mon fils ça m'a anéanti. Je suis tellement fier de lui mais il ne le saura jamais. J'ai raté trop de chose. Je ne l'ai pas vu grandir. Mais, je me suis fait une raison jusqu'à ce que tout soit réglé...

Alyssa était entrée dans la maison pendant que le dictaphone déversait son flot de paroles. Elle se figea dans l'entrée lorsqu'elle reconnut la voix de John. Elle écoutait chacune des paroles prononcées et elle sentait des larmes piquées ses yeux. Elle s'approcha doucement et vit Steve perdu dans ses pensées.

- J'aurais pu te le dire tout ça, dit-elle.

Steve se retourna, surpris. Il éteignit le magnéto. La jeune femme posa ces cafés sur la table. Il en prit un en la remerciant d'un signe de tête. Danny apparut peu de temps avec un paquet tout graisseux.

- Tu ne peux pas frapper avant d'entrer ?

- J'ai frappé. Deux fois. Et après je t'ai vu par la fenêtre, tu m'as fait signe d'entrer, rit-il.

- Jamais de la vie.

- Tu veux que je m'en aille.

- Ça dépends de ce que tu as dans ton sac.

- Des beignets vendus un peu plus bas. Tu en veux un ? C'est gras comme j'aime.

- Non merci, j'ai du respect pour mes artères.

Danny en proposa un également à Alyssa qui refusa d'un signe de tête. Il regarda Danny croquer dans un beignet et continua à ranger les affaires de son père dans la boîte.

- Tu peux rester mais évite de tout saloper.

Il lui tendit une serviette en papier et lui indiqua une chaise sur laquelle s'asseoir.

- Ne me dis pas que dans l'armée vous ne mangiez pas de beignets.

- J'étais dans la Navy. Et c'est pas ça c'est ta cravate. Personne en porte à Hawaï.

- C'est mal de vouloir ressembler à un professionnel.

- Un professionnel de quoi ? s’exclama Alyssa.

- Ceci est ma cravate préféré, Mademoiselle. C'est un cadeau de ma fille pour la fête des pères. Pour ne pas que vous mouriez idiot, je te signale qu'un lieutenant de police ressemble à ça dans tous les autres pays du monde.

- Chemise, cravate et miettes de beignets, rit Steve. Super classe. Tu ne t'intégreras jamais avec cette allure.

- Avec cette cravate c'est sûr que tu ne t'intégreras pas, pouffa-t-elle.

Danny attrapa un café et jeta un regard noir à la jeune femme.

- Ce qui est bien avec ta cravate c'est que si tu transpires tu peux t'éponger avec, rit-elle.

- Tu es venue seulement pour te moquer de moi ?

- Non, je passais dans le coin, Monsieur qui veut tout savoir, j'emménage dans la maison de ma mère deux rues plus loin.

- Tu avais gardé la maison ? demanda Steve.

- Oui je n'arrivais pas à me résoudre à la vendre. D'ailleurs je file y faire un brin de ménage. Ça fait un moment qu'elle n'a pas été habitée.

Elle sortit en leur faisant un petit signe de la main. Danny la regarda sortir en souriant aux anges.

- Pourquoi tu souris de cette façon ? lui demanda-t-il.

- Elle illumine ma journée par son sourire. Je devrais peut-être l'inviter à dîner ?

Il brossa sa cravate avec la main pour y déloger le reste de miettes de beignets. Steve referma la boîte d'un coup sec ne préférant pas répondre.

- Tu en as tiré quelque chose ? demanda Danny.

- Plus de questions que de réponses.

- J'ai eu les garde-côtes, ils n'ont pas encore retrouvé le corps de Victor Hesse.

Steve se décomposa.

- Et si il était encore en vie ? dit-il.

- Tu l'as criblé de balles, s'exclama Danny. Il n'y aucune chance qu'il est pu s'en sortir. L'Amiral Sheppard sait que c'est l'assassin de ton père. Si il est au fond de l'océan, il le trouveront même si ils mettent des semaines à chercher.

Le téléphone de Steve sonna dans sa poche. Il le sortit et décrocha.

- Madame le Gouverneur... Oui, nous y allons...

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