Nouvelle vie

Chapitre 15

1722 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 11:54

Ils roulaient sans un mot mais en se jetant des regards noirs de temps en temps.

- Vas-y crache le morceau, s'exclama Steve.

- Non mais tu te rends compte de ce que tu as fait. Tu as suspendu un type dans le vide. Et puis ne m'adresse pas la parole.

- C'est à ce moment là que tu me sors ton laïus sur ce qui est bien et mal.

- Oui, je te rappelle que Sergueï Ivanovitch est un suspect et qu'on doit le considérer avec un minimum de considération. Après, on le boucle. La torture et l'assassinat ne font pas partie de nos attributions.

- Quoi ? Je ne l'aurais jamais descendu.

- Pourquoi tu parles ? Pourquoi tes lèvres bougent ? Je sais que le gouverneur t'a laissé carte blanche pour mener les enquêtes. Ton immunité ne t'autorise pas à suspendre un gars du haut d'un toit. J'étais à deux doigts de le faire craquer.

Steve se mit à pouffer de rire doucement.

- Tu as fini ? Je peux parler ?

- Oui, vas y.

- Merci. La seule chose qui pouvait le faire craquer c'était la peur de mourir.

- La peur de mourir ? Mais tu racontes n'importe quoi. Tout le monde parlerait face à la mort mais ça ne serait pas forcément la vérité.

- Je suppose que tu n'as pas remarqué le tatouage qu'il avait sur la main.

- Quel tatouage ?

- L'étoile bleue sur sa main. Tu l'as vue ou pas ?

Danny se renfrogna dans son siège.

- C'est le signe d'appartenance à un gang mafieux serbe. Ces types se sont des tarés. Ils ne se contentent pas de braquer des banques. Ils tuent des gosses, massacrent des familles. Le père du gamin va se faire descendre.

- En gros, tu vas faire une affaire personnelle de toutes nos enquêtes ? Tu as failli balancer ce mec dans le vide parce que ton père est mort ?

- Non mais alors là Danno...

- J'ai vraiment besoin de savoir car si c'est le cas mes chances de conserver mon boulot ou même de rester en vie sont assez minces. On est coéquipier alors si tu as l'intention de tirer avant et de poser les questions ensuite j'aimerais être au moins prévenu à l'avance, hurla Danny. Histoire de me mettre à couvert.

Steve se retenait de rire. Il appréciait de plus en plus son nouveau coéquipier même si il était capable de rentrer dans des colères énormes. Mais elles baissaient d'intensité aussi vite qu'elles montaient. Dix minutes après, il avait retrouvé plein contrôle de lui-même.

- Tu la trouves comment Alyssa ? Lui demanda Danny.

Steve le regarda, perplexe.

- J'aimerais bien l'inviter à dîner un de ces soirs, continua-t-il sans attente de réponse de son chef.

Steve faillit s'étrangler mais heureusement le lieutenant ne s'en rendit pas compte.

- Elle a un bon feeling avec les enfants. Elle a rassuré le bébé clandestin hier et aujourd'hui elle a réussi à apaiser la terreur que tu infligeais à un gamin en lui pointant ton flingue sous le nez.

- Je ne pointais pas mon arme sous son nez, se défendit-il.

Il sentait qu'il n'aurait pas dû répondre car la colère de Danny refit surface instantanément.

- Tu es complètement inconscient...

Steve se gara devant la propriété de Roland. Il indiqua à Danny qu'ils étaient arrivés à destination. Deux policiers étaient postés devant la porte. Danny la poussa et ils pénétrèrent à l'intérieur d'un patio. Il repéra une caméra dès l'entrée qu'il montra du doigt à son chef.

- Une caméra. Des verrous partout. Deux entrées séparées. Il manque plus que les miradors.

- Il prend leur sécurité vachement au sérieux, répliqua Steve.

- Et tu as vu le résultat. Comme quoi la parano ne protège pas forcément.

Danny poussa la porte de la maison et fit signe à son chef d'entrer en premier.

- On doit chercher ordinateur et tout ce qui ressemble à un carnet, dit celui-ci.

- Merci Sherlock, tu ne me l'aurais pas dit je ne l'aurais pas deviné. Je vais voir par là.

Il ouvrit une nouvelle porte et se retrouva une nouvelle fois sur le patio. Steve regardait une photo de la famille Lowry posée sur une commode. Il la reposa et regarda le mur face à lui où un immense buffet était mis. Il s'aperçut que Danny regardait la même chose que lui.

- Tu arrives à dormir les yeux ouverts toi ? le charria Steve.

- Tu as fait l'école du rire, répondit-il. Tu trouves pas qu'il est bizarre ce mur ? Je ne suis pas architecte mais il doit y avoir une pièce derrière.

Steve s'approcha du buffet et donna un coup contre le mur. Ça sonnait creux. Il passa ses doigts tout le long du meuble et sentit de l'air. Il trouva une prise et tira le meuble à lui. Le meuble n'en était pas vraiment un. Il faisait simplement illusion pour camoufler la pièce secrète. Ce que Steve découvrit caché derrière, il n'en crut pas ses yeux. Une salle pleine de matériel informatique.

- On est largement au-dessus de mon niveau de compétence, s'exclama Danny.

Steve attrapa un clavier et appuya sur une touche. Il avait bien entendu les cris de protestations de son collègue mais il appuya tout de même sur la touche. Tous les ordinateurs se mirent en route dans un léger bourdonnement.

- Bravo, tu as fait planté la matrice, dit Danny, les mains dans les poches.

Des séries de chiffres apparurent sur l'écran. Ils défilaient à toute vitesse.

- Il nous faut quelqu'un qui puisse nous expliquer tout ça.

- Tu as été dans les renseignements ça te rappelle rien ?

- Non. J'ai déjà rencontré du haut niveau de codage mais là c'est la crème des hackers. Le haut panier du monde informatique.

- Ah ouais, alors j'ai peut-être le mec qu'il nous faut, s'exclama Danny tout sourire.

- Tu en connais un ?

- Il n'y a pas que toi qui connaît du monde sur l'île.

- Par contre, tu as du liquide sur toi, lui demanda Danny.

 

 

Ka'a'awa Avenue, O'ahu, Hawaï.

Ils pénétraient dans les terres de l'île. La végétation les entoura. Ils prirent un petit chemin qui mena tout droit à un petit chalet isolé en pleine forêt. Steve stoppa la voiture.

- Tu le connais d'où ton mec ?

- Il s'appelle Adam Charles. C'est la première enquête dont je me suis occupé quand j'ai débarqué ici. Il trafiquait les distributeurs automatique de l'île. Ce n'est pas vraiment un méchant. Il s'est juste laissé embrigader par des types peu recommandables qui ont profité de ses dons.

- Dis plutôt que tu as eu pitié de lui, s'exclama Steve.

- J'ai seulement glissé un petit mot au juge. Il avait décroché une bourse au MIT pour tout le cursus.

Ils sortirent de la voiture. Danny portait un sac en papier à la main. Des jeunes étaient allongés sur le sol devant la maison, endormis. D'autres jouaient de la musique.

- C'est un véritable génie. Enfin trois quart d'heure par jour.

- Et le reste du temps il fait quoi ?

- Défoncé comme une vieille cantine, rit Danny.

- Pakalolo, rit Steve à son tour faisant semblant de fumer.

- Il dit que ça l'aide à voir les schémas. Selon lui, il y en a partout.

Il indiqua à son chef du doigt, un jeune homme aux cheveux longs, qui pianotait sur un ordinateur portable avec un gros casque sur les oreilles. Danny s'en approcha et sortit de son sac un gros paquet de sucettes qu'il balança sur la table. Adam sourit à la vue des sucreries. Il retira son casque.

- Oh le pied, dit-il. Le dessert avant le dîner.

Il se retourna et découvrit l'inspecteur qui l'avait coffré il y a quelques temps.

- Salut le Cow-boy, aloha.

- Salut Toast.

- Tu as l'air d'un vieux Kama'aina, rit-il.

Steve sourit à son tour en regardant son coéquipier.

- C'est la cravate qui fait cet effet là, répondit McGarrett.

- Ça se vend ce genre de choses ?

- J'aime autant pas comprendre ce que vous dites, répondit Danny. Nous avons besoin d'un coup de main, prends tes affaires on t'emmène.

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