Le Dernier Cercle

Chapitre 9 : Le troisième tour, le démon sans visage

5167 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/11/2025 23:57

Lobo pénétra dans l'Hôtel Hazbin, son pas lourd résonnant dans les couloirs encore teintés de la tension laissée par Arsène. L'atmosphère pesante de son tour de garde se mêlait à une certaine nervosité qui flottait dans l'air.


En arrivant au rez-de-chaussée, il aperçut Charlie assise à une table entourée de quelques autres membres de l'hôtel : Angel Dust, qui semblait plus désintéressé qu'autre chose, Nifty, toujours aussi énergique, et Vaggie, qui faisait de son mieux pour soutenir Charlie dans cette énième tentative de réhabilitation. Cherry Bomb, elle, venait juste d'entrer, apparemment intriguée par ce qui se passait.


Lobo s’avança doucement, jetant un coup d’œil curieux à l'assemblée. Charlie releva la tête en le voyant et, fidèle à elle-même, afficha un sourire encourageant.


Charlie

(avec douceur, un brin d’espoir)

« Oh, salut Lobo ! Tu veux te joindre à nous ? On est en plein milieu d’un atelier de réhabilitation. »


Lobo, toujours impassible, se rapprocha, observant un instant le groupe avant de poser son regard sur Charlie.


Lobo

(froid, mais intrigué)

« Un atelier ? Vous faites quoi exactement ? »


Charlie

(enthousiaste, en tentant d’expliquer)

« Eh bien, on tire une carte qui illustre une situation liée à l'un des péchés capitaux. Et celui qui tire la carte doit dire comment il réagirait pour... tu sais... se réhabiliter ! »


Un silence s’installa brièvement. Lobo, fixant Charlie, réfléchit un instant. Il n'avait jamais vraiment compris ces tentatives de rédemption. Finalement, il haussa les épaules et se redressa.


Lobo

(avec détachement)

« Peut-être plus tard. »


Il tourna les talons sans un mot de plus et s’éloigna pour commencer son tour de garde, laissant derrière lui une tension palpable entre l’optimisme naïf de Charlie et la réalité de l’enfer dans laquelle ils se trouvaient tous plongés. Laissant le groupe derrière lui, Lobo commença à arpenter les couloirs de l’hôtel, observant l’endroit d’un œil attentif.


Il monta les marches qui menaient au premier étage, ses pas résonnant faiblement dans les couloirs feutrés de l'Hôtel Hazbin. Ses mains plongées dans les poches de sa veste, il avançait avec une démarche tranquille, presque nonchalante. Mais à mesure qu’il progressait, une sensation étrange monta en lui. Il sentit une présence dans son dos, une présence qui semblait le suivre depuis plusieurs mètres maintenant, tapis dans les ténèbres tel une ombre. Au début, Lobo décida de ne pas réagir, préférant ignorer cette ombre silencieuse. Mais à chaque pas, la présence persistait. Alors qu’il approchait du bout du couloir, il sentit que l’intrus était toujours sur ses talons. Son instinct lui disait qu’il était temps de confronter cette menace.


Sans un bruit, Lobo saisit une dague dissimulée dans sa poche. Dans un geste rapide et fluide, il se retourna et lança la dague en direction de son poursuivant. La lame fendit l'air, tournoyant avec une précision mortelle avant de se planter brutalement dans le mur du couloir.


Le couloir était vide.


Lobo fixa l'endroit où la dague s’était plantée, ses yeux scrutant chaque recoin. Le couloir baignait simplement dans la lumière pâle des ampoules. Rien. Pas une âme. Pourtant, il était certain d’avoir senti une présence. Il resta immobile pendant quelques secondes, analysant le moindre détail du décor. Mais il ne perçut rien d’anormal. Aucun bruit, aucun mouvement. Il fronça les sourcils, perplexe, mais finit par se résigner. Il se retourna, prêt à reprendre sa ronde.


Mais à l’instant même où il se retourna, son cœur rata un battement.


Lobo se retrouva nez à nez avec Alastor, le démon de la radio se tenait là, juste devant lui, le sourire figé et malicieux sur son visage. Son aura imposante glaça le sang de Lobo. Cette sensation d'oppression était impossible à ignorer.


Alastor

(avec une voix suave et sournoise, le sourire large)

« Hé bien, hé bien... ne serait-ce pas ce cher Lobo ! Quel plaisir inattendu ! Vraiment, je ne pouvais pas espérer mieux pour égayer ma journée. »


Lobo fixa Alastor d’un regard glacial, sans même esquisser un sourire. Il n’était pas d’humeur pour les petits jeux du démon de la radio.


Lobo

(avec agacement)

« Pourquoi tu me suis, Alastor ? T’as rien de mieux à faire que de jouer les ombres ? »


Alastor

(avec un ricanement malicieux, faisant un geste théâtral)

« Oh, allons, allons, Lobo ! Inutile d'être aussi méfiant. Pourquoi tant d'hostilité, mon ami ? Je me contentais de... comment dire... te saluer ! Après tout, il est tout à fait naturel de rendre visite à un allié. N'est-ce pas ? »


Lobo plissa les yeux, bien conscient que la visite d’Alastor n’avait rien d’amical.


Lobo

(seca)

« T’es sûr que t’as pas mieux à faire que de filer le train à un simple assassin ? »


Alastor

(dans un rire jovial mais chargé d’arrière-pensées)

« Oh, mon cher Lobo, tu es bien trop modeste ! Comment pourrais-je passer à côté d'une occasion aussi... divertissante ? »

(avec un sourire étiré, sa voix douce devenant plus piquante)

« Dis-moi, cet hôtel est-il à ton goût ? J’imagine que la compagnie doit être... comment dirais-je ? ... vivante ? »


Lobo

(lâchant un soupir, sarcastique)

« Ouais ! Un peu trop vivante, à mon goût. »


Alastor rit, son rire résonnant dans le couloir d’une manière presque dérangeante. Puis il s’approcha de Lobo, son sourire figé.


Alastor

(avec une intensité grandissante, mais toujours poli)

« Ah, Lobo... tu sous-estimes les vertus de la bonne compagnie. Rien ne vaut une âme perdue pour ... égayer ses journées en enfer. Et toi, Lobo, tu es justement ce genre de compagnie ! »


Lobo

(lassé)

« C’est quoi le truc, Alastor ? Qu’est-ce que tu veux ? »


Alastor

(souriant, les yeux pétillants de malice)

« Oh oh, je sens de la méfiance... Allons, n'est-ce pas naturel, entre alliés... de prendre des nouvelles ? Un peu de courtoisie entre collègues ne fait jamais de mal, voyons ! »


Lobo

(sec, les sourcils froncés)

« Vraiment ? Alors j'imagines que t’as dit bonjour à Ginger ou à Arsène aussi, ou c’est juste moi qui t'amuse ? »


Alastor éclata à nouveau de rire, ses yeux fixant Lobo avec une intensité calculatrice.


Alastor

(ricanant avec une pointe de cruauté)

« Oh, ces deux-là ? Aussi charmants qu'ils soient, ils manquent cruellement d’une certaine... profondeur, tu ne trouves pas ? Toi, en revanche, tu possèdes quelque chose de fascinant. »


Lobo croisa les bras, agacé par ce petit jeu qui durait déjà depuis trop longtemps à son goût. Lentement, il s’adossa contre le mur.


Lobo

(froid)

« Et c’est quoi, exactement, que tu trouves fascinant chez moi ? »


Alastor se rapprocha, son sourire devenant plus insidieux, comme un serpent qui s’apprête à frapper.


Alastor

(d’une voix basse et mielleuse)

« Eh bien, tu jouis d’une... réputation, Lobo. Une réputation des plus rare dans ces contrées. Claris a toujours su s’entourer des bonnes personnes, il faut bien lui reconnaître ça. Mais dis-moi... pourquoi un démon de ta trempe s'abaisserait-il à vendre son âme à une femme comme elle ? »


Lobo plissa les yeux, ne mordant pas à l’hameçon.


Lobo

(froid, direct)

« C’est pas tes affaires. »


Il se détourna pour partir, mais la voix d’Alastor le retint, plus basse, plus persuasive.


Alastor

(laissant planer un silence, puis avec une voix doucereuse)

« Quel grognon ! Dis-moi... ça ne t'intéresserait pas de te libérer de ce contrat qui te lie à elle ? »


Lobo s’arrête net, sans se retourner. Ses mains se crispent légèrement, mais son ton reste contrôlé.


Lobo

(méfiant, sans se retourner)

« Qu’est-ce qui te fait croire que j’ai besoin de ton aide ? »


Alastor

(avec une voix chantante, douce comme du miel)

« Oh, ne sois pas sur la défensif. Je sais que tu n’as besoin de personne. Mais... vois-tu, Claris a un petit... penchant pour les clauses. De petits détails qu’elle aime glisser dans ses contrats, hmm ? Un objectif… un moyen pour toi de te libérer, si tu fais ce qu’elle attend de toi. »


Alastor observa attentivement la réaction de Lobo, savourant chaque seconde.


Alastor

(plus insidieux, appuyant sur ses mots)

« Mais je suis prêt à parier que ça ne te simplifie pas la tâche... n’est-ce pas ? Après tout, en cas de non respect de cette clause, libre à elle d'augmenter ta dette. »


Lobo se retourne lentement, le regard perçant. Alastor était non seulement puissant, mais il est aussi calculateur. Dangereusement calculateur, et Lobo le savait parfaitement.


Lobo

(d’un ton glacial)

« Qu’est-ce que tu veux vraiment, Alastor ? »


Alastor s’approcha encore, sa main se levant lentement, entourée d'une lueur verte malsaine.


Alastor

(avec un ton séduisant, sa voix douce et chantante)

« Un simple marché voyons. Je connais un moyen de te libérer de ce contrat. Je te donne l'information dont tu as besoin, ce petit secret qui pourrait bien te libérer. En échange... une fois que tu seras libre de Claris... ton âme m’appartiendra. »


Lobo Lobo éclata d’un rire sec, moqueur.


Lobo

(sarcastique)

« Je devrais me libérer de Claris pour me soumettre à toi ? C’est ça ton marché ? »


Alastor, loin d’être contrarié, sourit encore plus largement, sa voix devenant presque hypnotique.


Alastor

(avec une douceur empoisonnée)

« Oh, voyons Lobo... je ne suis pas aussi... cruel que Claris. Je ne demanderai pas à ce que tu t’abaisses à mes ordres. Au contraire, je te laisserai savourer cette liberté que tu désires tant, regarde Husk et Nifty, te semble t-ils emprisonnés ? »

(soulignant chaque mot)

« Plus besoin de tuer... plus besoin d’obéir... juste la paix et la liberté auxquelles tu aspires tant. »


Alastor tendit la main, une lueur verte tourbillonnant autour de ses doigts comme une promesse toxique. Son sourire demeurait inébranlable, sûr de son charme.


Alastor

(séducteur)

« Un simple choix, Lobo. Rien de plus. »


Lobo fixe la main tendue, réfléchissant un instant, puis relève les yeux vers Alastor avec un regard glacial.


Lobo

(ferme, tranchant)

« Je vois clair dans ton jeu, Alastor. Il est hors de question que j’accepte et encore moins si c'est juste pour changer de geolier. »


Alastor resta immobile, puis éclata d’un rire cristallin, sa main retombant doucement à ses côtés. Il n'était ni déçu, ni en colère, simplement amusé.


Alastor

(d’un ton chantant)

« Oooooh, très bien, très bien. Je ne peux pas dire que je ne m’y attendais pas. Mais souviens-toi, Lobo... en Enfer, les meilleures opportunités ne se présentent qu’une fois. Réfléchis bien avant de les laisser passer. »


Lobo, impassible, le fixa un instant de plus avant de se détourner, reprenant sa route sans un mot. Mais il savait qu’Alastor n’en avait pas fini avec lui. Pas encore.


Charlie

(sa voix résonnant au bout du couloir, douce mais ferme)

« Lobo ? Où es-tu ? »


Lobo et Alastor se tournèrent en même temps vers l’origine de la voix. Charlie s’avança vers eux et apparut en haut des escaliers, ses yeux allant de Lobo à Alastor, un soupçon de confusion au visage.


Charlie

(perplexe, les bras légèrement écartés)

« Qu’est-ce que vous faisiez ? »


Alastor

(avec un sourire mielleux, se redressant élégamment)

« Oh, rien de bien méchant, Charlie. Juste… une petite conversation entre… collègues, n’est-ce pas, Lobo ? »


Lobo ne répondit pas immédiatement. Il fixa Alastor un instant avant de détourner le regard vers Charlie.


Lobo

(sec)

« Pourquoi tu me cherchais ? »


Charlie hésita un instant, puis se tourna légèrement. Derrière elle, une petite silhouette émergea du haut des escaliers : une jeune fille à la peau pâle, aux cheveux violets foncés, des cornes plus sombres encore, et la taille frêle d’une enfant d’une dizaine d’années. Elle portait une jupe noire et une veste ouverte sur un chemisier blanc. La jeune fille s’avança alors, hésitante.


Lobo

(étonné, écarquillant légèrement les yeux)

« Anette ? Qu’est-ce que tu fais ici ? »


Anette releva la tête, l’expression sérieuse mais légèrement crispée.


Anette

(avec calme)

« Emilly m’a dit que tu étais ici. Je suis venue te chercher… pour que tu m’entraînes. »


Charlie

(perdue, fronçant les sourcils)

« L’entraîner à quoi ? »

(se tournant vers Lobo, incrédule)

« Tu ne vas pas en faire… un assassin ? »


Lobo poussa un long soupir et son visage se referma davantage.


Lobo

(lassé, mais direct)

« Elle est membre du Dernier Cercle, princesse. Elle doit apprendre à se rendre utile. Peu importe qu’elle soit une enfant. »


Charlie secoua la tête, choquée, sa voix se faisant plus insistante.


Charlie

(fermement, presque implorante)

« Lobo, justement ! Elle est encore une enfant ! Tu ne peux pas sérieusement penser à l’entraîner à… ça. À tuer. » 


Anette s’avança légèrement, coupant la conversation d’une voix calme mais résolue.


Anette

(avec un léger sourire, remerciant Charlie d’un signe de tête)

« Merci, princesse... mais ce n’était pas à Lobo d’en décider. »

(levant un regard sérieux vers Charlie, sa voix se fit plus grave)

« J’ai déjà réfléchi à tout ça... et c’est ma décision. »


Charlie

(étonnée, cherchant une autre issue)

« Mais enfin... tu n’es qu’une enfant. »


Anette serra les poings, son expression se durcissant, une frustration brûlante montant dans sa voix.


Anette

(avec colère)

« J’étais une enfant... quand je suis morte. Ça fait sept ans que je suis en enfer, et j’en ai marre que tout le monde me traite encore comme une gosse ! »


Elle laissa échapper un juron inattendu, son visage rouge de rage.


Anette

(haussant la voix, furieuse)

« Putain de corps de merde ! Qui est l’enfoiré qui a décrété qu’un pécheur ne grandissait plus une fois en enfer ?! »


L’exclamation d’Anette plongea le couloir dans un silence glacial. Lobo, Charlie, et même Alastor écarquillèrent les yeux, pris de court, une réaction rare venant d’eux trois. La tension était palpable tandis qu’Anette, toujours furieuse, croisa les bras et détourna le regard.


Lobo

(avec une voix ferme)

« Anette, je suis en mission. J’ai pas le temps pour faire du babysitting. »


Anette

(avec une frustration évidente)

« T’es quasiment toujours en mission ! Si ça continue, tout ce que je vais apprendre, c’est à attendre dans le Dernier Cercle que le temps passe, en regardant Ginger et Arsène picoler ! »


Lobo resta silencieux un instant, réfléchissant à la remarque. Puis il hocha lentement la tête, conscient qu’elle avait raison.


Lobo

(légèrement amusé, mais sérieux)

« T’as pas tort... »

(il se tourna alors vers Alastor, les yeux plissés)

« Alastor, tu nous suis ? Ça ne prendra pas longtemps. »


Alastor

(avec un sourire rusé, haussant un sourcil)

« Et pourquoi devrais-je te suivre, mon cher Lobo ? Vas-tu te livrer à un charmant petit massacre, peut-être ? »


Lobo

(blasé, mais direct)

« Malheureusement, non. Mais j’ai besoin de toi. C’est normal de s’entraider... entre collègues. »


Il fit des guillemets avec les doigts, son ton dégoulinant de sarcasme.

Alastor ricana, visiblement amusé par la situation, et fit un geste théâtral de la main, signe qu’il était prêt à le suivre.


Alastor

(avec un air faussement désinvolte)

« Très bien, très bien. Montre-moi donc ce que tu as en tête. »


Lobo fit signe à Anette de le suivre. Ils marchèrent tous les trois jusqu’à l’arrière de l’Hôtel Hazbin, où l’atmosphère devenait plus calme, presque oppressante sous la lumière cramoisie.


Anette

(curieuse, mais légèrement méfiante)

« Qu’est-ce que tu prépares ? T’as vraiment prévu quelque chose, ou tu improvises comme d’habitude ? »


Lobo resta silencieux un instant, puis finit par répondre avec un petit sourire en coin.


Lobo

(avec un léger rire)

« Un peu des deux. »


Il se tourna vers Alastor, un éclat joueur dans le regard.


Lobo

(avec un ton plus sérieux, mais direct)

« Alastor, tu peux faire apparaître des cibles ? »


Alastor

(mi-las, mi-amusé)

« Sans problème... voyons voir. »


Il claqua des doigts. Des démons accrochés à des croix apparurent alors à une dizaine de mètres de distance, hurlant et se débattant. Lobo fronça les sourcils, clairement mécontent, tandis qu’Anette fit un pas en arrière, visiblement secouée par les cris des pauvres diables crucifiés.


Lobo

(avec un soupir)

« Sérieusement ? Tu pourrais faire apparaître des cibles un peu moins... vivantes ? Anette n’est pas encore prête à tuer pour de vrai. »


Alastor

(faisant la moue, faussement déçu)

« Oh, comme c’est ennuyeux. Mon intérêt vient subitement de diminuer... mais très bien. »


Il claqua des doigts à nouveau, et les démons se changèrent en silhouettes de paille alignées sur toute la distance. L’atmosphère se détendit légèrement.


Anette

(avec curiosité)

« Qu’est-ce que je dois faire ? »


Lobo fouilla dans la poche intérieure de sa veste et en sortit un pistolet semi-automatique des années 70, au design usé mais encore fonctionnel. Il le plaça dans les mains d’Anette, son expression se faisant plus grave.


Lobo

(avec une voix calme, mais autoritaire)

« Tiens-le à deux mains. Un œil fermé, et aligne les organes de visée avec la cible. »


Anette observa l’arme un instant, puis leva les yeux vers Lobo, un soupçon d’hésitation dans la voix.


Anette

(avec une pointe de doute)

« T’es sûr de vouloir m’apprendre à tirer ? »


Lobo

(avec détermination)

« Ginger est une spécialiste en infiltration et en renseignement. Appolia maîtrise les armes blanches. Arsène traque ses cibles comme personne... et moi, je suis un expert en assassinat et en filature. Ce qu’il manque au Dernier Cercle, c’est un tireur d’élite. »


Alastor

(avec une voix mielleuse, observant la scène avec intérêt)

« Une analyse des plus sensées, mon cher Lobo. »

(Il jeta un regard vers Anette, un sourire calculateur aux lèvres.)

« Et je dois dire, jeune demoiselle, que tu sembles posséder la discipline nécessaire pour exceller dans cet art des plus singuliers. »


Anette, malgré la tension, redressa les épaules, visiblement touchée par la remarque. Elle fixa la cible devant elle, prête à suivre les instructions de Lobo.

Concentrée, elle leva le pistolet, ses mains légèrement tremblantes. Ses yeux restaient fixés sur la cible en paille, mais l’incertitude la gagnait.


Lobo, toujours pragmatique, s’approcha d’elle calmement. Il s’accroupit derrière elle, ses gestes précis, puis attrapa doucement ses mains pour les repositionner correctement sur l’arme.


Lobo

(avec un ton patient, mais ferme)

« Tiens-toi droite. Souviens-toi de cette position, peu importe le danger. C’est crucial. »


Anette déglutit, sentant la pression de l’entraînement monter, mais elle se concentra sur les instructions de Lobo. Il ajusta la position de ses doigts sur la gâchette, puis s’assura que ses bras soient bien alignés avec la cible.


Lobo

(ajustant sa voix, plus concentré)

« Pousse avec la main qui appuie sur la gâchette... et tire vers toi avec celle qui stabilise. Comme ça, tu sentiras mieux le recul. »


Il resserra légèrement ses mains autour des siennes, s’assurant qu’elle perçoive bien la différence de prise. Anette hocha la tête, l’intensité du moment la réduisant au silence. Elle inspira profondément, aligna la mire du pistolet avec la cible. Le silence se fit plus lourd, presque solennel.


Anette ferma un œil, appliquant les conseils de Lobo à la lettre, concentrée sur sa respiration.


Lobo

(d’un ton bas)

« Détends-toi. Respire doucement... et tire quand tu te sentiras prête. »


La tension dans l’air était palpable, mais Anette sentait que Lobo restait calme et patient. Elle inspira lentement, puis appuya sur la gâchette. Le coup de feu résonna, brisant le silence.


La balle passa à quelques centimètres de la cible, sifflant dans l’air, mais manquant de peu son objectif. Anette grimaça légèrement, déçue de son tir. Lobo, toujours calme, se redressa un peu et observa la scène avec une attention froide mais concentrée.


Lobo

(analysant la situation)

« T’as appuyé trop vite sur la gâchette. »


Il prit un ton légèrement plus sérieux, sans perdre sa patience.


Lobo

« Avec un pistolet, le moindre mouvement parasite peut te faire louper ta cible. Si tu appuies trop vite, ton doigt fait dévier le tir. »


Il marqua une pause, la laissant assimiler ses paroles, puis reprit en ajustant sa posture derrière elle.


Lobo

« Pour l’instant, appuie lentement sur la détente. Quand tu sens une résistance, c’est que le coup est prêt à partir. C’est là que tu dois garder ton calme et continuer doucement. »


Anette hocha la tête, absorbant chaque conseil comme une éponge. Ses mains se repositionnèrent fermement sur le pistolet, plus assurées cette fois. Elle inspira profondément, fixant à nouveau la cible.


Elle ferma un œil, concentra son regard sur le torse de la cible en paille. Sa respiration devint plus régulière, et elle appliqua scrupuleusement les instructions de Lobo. Lentement, elle appuya sur la détente, sentit la résistance juste avant que le coup ne parte.


Le pistolet retentit à nouveau. Cette fois, la balle frappa en plein centre du torse, un impact net et précis.

Alastor, les mains derrière le dos, affichait un large sourire malicieux en observant la scène.


Alastor

(surpris, enthousiaste)

« Ho ho ! Cette petite a du potentiel ! »


Lobo, gardant son calme malgré la surprise, observa la cible touchée.


Lobo

(évaluant)

« Toucher à dix mètres avec un pistolet, c’est loin d’être si simple. »


Anette, quant à elle, laissa éclater sa joie et se mit à sautiller sur place.


Anette

(sautillant, criant de joie)

« Je l’ai eue ! Je l’ai eue ! »


Elle se remit aussitôt en position, déjà prête à tirer de nouveau.

Alastor, toujours aussi amusé, ne put s’empêcher de commenter.


Alastor

(enjoué)

« Si elle continue comme ça, je pense que cette petite ira loin. »


Lobo, plus pragmatique, ajouta un avertissement sec.


Lobo

(avec prudence)

« Ne t’attends pas à un miracle non plus. Ça pourrait très bien être un coup de chance. »


Sans prévenir, Anette vida d’un coup le chargeur de son arme. Sept balles partirent en succession rapide. Toutes atteignirent leur cible avec une précision étonnante. Lobo, habituellement stoïque, laissa transparaître une sincère surprise. Alastor, lui, ne se priva pas de s’en amuser.


Alastor

(sarcastique, souriant)

« Tu as dit quelque chose, Lobo ? »


Anette se retourna, un sourire triomphant sur le visage. Lobo, encore un peu abasourdi, finit par admettre l’évidence.


Lobo

(impressionné)

« C’est dingue... T’as assimilé tous mes conseils du premier coup. »


Alastor, observant Anette avec un intérêt croissant, proposa un nouveau défi.


Alastor

(taquin)

« Que dirais-tu d’augmenter un peu la difficulté, ma chère ? »


Anette, toujours aussi enjouée, ne cacha pas son enthousiasme.


Anette

(enthousiaste)

« Je n’attends que ça ! »


D’un claquement de doigts, Alastor fit léviter les cibles, les faisant flotter et tournoyer dans les airs comme sous l’effet d’un sort. Anette observa son arme, la culasse reculée, puis leva les yeux vers Lobo, intriguée.


Anette

(avec curiosité)

« Est-ce que c’est normal ? »


Lobo, fidèle à son calme habituel, répondit d’un ton pragmatique.


Lobo

(pragmatique)

« Ton arme est à court de balles. »


Il sortit un chargeur plein de l’intérieur de sa veste et le lui tendit.

Avant qu’il ne puisse ajouter un mot, Anette appuya sur le bouton de la poignée : le chargeur vide tomba au sol, et elle introduisit le nouveau d’un geste fluide, presque instinctif. L’arme se remit aussitôt en position, prête à l’emploi.


Lobo

(se grattant la tête, impressionné)

« T’apprends putain de vite. »


Anette se repositionna, visant les cibles mouvantes. Elle tira rapidement, mais ses deux premiers tirs manquèrent leur but. Lobo intervint aussitôt pour la corriger.


Lobo

(conseillant)

« Ne vise pas directement la cible. Essaie d’anticiper ses mouvements. »


Anette acquiesça, appliquant ses conseils avec une concentration intense.

Elle vida le reste de son chargeur. Les cinq dernières balles atteignirent chaque cible, une par une, avec une précision implacable.


Anette afficha un sourire fier après avoir vidé son chargeur avec une telle précision. Lobo s’approcha d’elle et posa une main affectueuse sur sa tête — un geste rare venant de lui.


Lobo

(avec une pointe de fierté)

« Tu tires comme une pro. Dis-moi… t’as déjà tiré avec une arme avant ? »


Anette secoua la tête, son enthousiasme palpable.


Anette

(encore excitée)

« Non, mais… c’est tellement excitant ! Je crois que je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi… fort. »


Alastor, qui observait la scène avec amusement, laissa échapper un léger rire.


Alastor

(taquin, mais impressionné)

« Eh bien, cette fille est une véritable graine d’assassin… ou je ne m’y connais pas. »


Lobo hocha la tête, son ton se faisant plus pensif.


Lobo

(avec un soupçon d’admiration)

« J’aurais du mal à te contredire sur ce point. »


Anette, toujours impatiente, demanda aussitôt :


Anette

(avec enthousiasme)

« Et maintenant, je fais quoi ? »


Lobo attrapa le pistolet des mains d’Anette et, sans dire un mot, le démontra pièce par pièce sous ses yeux. Ses gestes étaient rapides, précis, presque mécaniques. Une fois l’arme réduite à un ensemble de pièces métalliques, il les lui tendit.


Lobo

(avec calme)

« Remonte-le. »


Anette, un peu perplexe, observa les morceaux éparpillés dans ses mains.


Anette

(perdue)

« Comment je fais ça ? »


Lobo esquissa un léger sourire.


Lobo

(légèrement taquin)

« Trouve toute seule. »


Il lui tendit ensuite un chargeur, mais retira huit des balles, n’en laissant qu’une seule. Il ajouta d’un air détaché :


Lobo

(avec un ton d’avertissement)

« Quand t’auras fini de remonter l’arme, fais un tir d’essai. Si tu l’as mal remontée, le tir ne partira pas. »


Anette acquiesça, déterminée, puis commença à examiner les pièces avec concentration.

Lobo se leva, prêt à reprendre sa ronde, tandis qu’Alastor marchait tranquillement à ses côtés.


Lobo

(un peu soulagé)

« Ça devrait me laisser tranquille pour une bonne demi-heure. »


Alastor esquissa un sourire, son air malicieux ne le quittant pas.


Alastor

(sceptique, amusé)

« Ça, j’en doute fortement. »


Ils continuèrent de longer les couloirs de l’hôtel. Le silence dura un moment avant qu’Alastor ne le rompe, ses mots pesés avec soin.


Alastor

(avec curiosité)

« Cette petite est bien plus talentueuse que je ne l’aurais imaginé. »


Lobo hocha la tête, gardant son ton habituellement impassible.


Lobo

(avec honnêteté)

« Elle est bien plus douée avec un flingue que je l’ai jamais été. »


Alastor, toujours à l’affût d’une faille à exploiter, lança d’une voix faussement innocente :


Alastor

(insinuant, curieux)

« Je me demande pourquoi le fameux démon sans visage montre autant de patience et de bienveillance envers cette enfant. »


Lobo resta silencieux quelques secondes, ses yeux fixés droit devant lui. Il ne répondit pas immédiatement, préférant éluder la question.


Lobo

(évasif, calme)

« Anette a besoin de savoir se défendre. »


Alastor rit doucement, une lueur sournoise traversant son regard.


Alastor

(sarcastique, avec une lueur malicieuse)

« Oh, je ne savais pas que le démon sans visage se découvrait une vocation de bienfaiteur. »


Lobo ne répondit pas, continuant d’avancer, les traits fermés. Il savait qu’Alastor cherchait à le déstabiliser, mais il resta de marbre.


Lobo

(ferme, mettant fin à la conversation)

« J’ai une mission à accomplir. Laisse-moi faire mon boulot. »


Alastor, comprenant que la discussion était close, conserva son sourire en coin mais décida de le laisser tranquille… pour l’instant. Tandis que Lobo poursuivait sa ronde, la tension entre eux s’apaisa légèrement, bien que le doute persiste dans l’esprit du démon sans visage.


Il arpentait les couloirs de l’Hôtel Hazbin, mais son esprit n’était plus entièrement concentré sur son environnement. Les paroles d’Alastor résonnaient encore dans sa tête, tournant en boucle comme une mauvaise mélodie.


Un moyen de se libérer du contrat de Claris ? La simple idée faisait remonter en lui un mélange de frustration et de désespoir.


Il connaissait les termes du contrat par cœur : rapporter mille âmes à Claris, un nombre qui ne cessait d’augmenter à chaque faux pas. À l’origine, ce n’étaient que quatre cents âmes. Un chiffre colossal, mais atteignable… du moins à l’époque. Les années passées en enfer l’avaient transformé en ce qu’il méprisait. Chaque erreur, chaque insubordination ajoutait encore plus d’âmes à sa dette. À présent, il en devait mille, et ce nombre menaçait de continuer de grimper. Une éternité à traquer, à tuer pour Claris, sans aucune promesse de liberté réelle.


Chaque fois qu’il fermait les yeux, il revoyait les visages des âmes qu’il avait fauchées. Des innocents, des coupables… tout se mélangeait. Et à chaque mission, la même question revenait : combien d’âmes encore avant que Claris ne le libère ? Et surtout… que restait-il de lui après tout ce carnage ?


Les mots d’Alastor le troublaient plus qu’il ne voulait l’admettre. Et s’il existait une autre voie ?

S’il pouvait se libérer autrement que par le sang ?


Mais faire confiance à Alastor… cette idée le laissait amer. Le démon de la radio était peut-être moins cruel que Claris, mais pas moins dangereux. Lobo n’était pas prêt à échanger une chaîne pour une autre. Tout en marchant, il sentit le poids invisible du contrat peser sur ses épaules, plus lourd que n’importe quel fardeau matériel. Et au fond de lui, une question s’insinua, persistante, corrosive : jusqu’où serait-il prêt à aller pour sa liberté ?

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