Hellish Story (Tome 1)
Lucifer se réveilla au petit matin avec une profonde migraine, de quoi mal commencer la journée… Les premiers rayons de soleil transperçaient les rideaux de la chambre de l’ange déchu, et ils venaient former des petites ombres sur sa couverture.
Il se leva en s’étirant et s’habilla par magie. Tout était forcément plus rapide et pratique grâce à la magie ! Le roi se coiffa à la va vite devant le miroir et ferma la porte de la pièce derrière lui. Il chercha à se rappeler tout ce qu’il avait à faire aujourd’hui : féliciter Charlie pour la soirée réussite, fabriquer à Cooper un atelier pour bricoler, donner son numéro à Angel pour les cas d’urgences, et… et parler à Alastor de ce qu’il s’est passé la veille.
Lucifer descendu les escaliers à toute vitesse et atterri au rez-de-chaussée, il sentit l’odeur du sucre du petit déjeuner prêt et servi sur la grande table de la salle à manger.
-Bonjour ! Tu as bien dormi papa ? Salua Charlie en voyant son père rôder près de la nourriture.
-On peut dire ça… Menti le roi, hors de question de lui dire que ses cauchemars sur Eden étaient revenus.
-Oh, okay… Tu as faim sinon ? J’ai les restes de la fête d’hier à finir.
-Mmh… Merci je prends juste une pomme, j’ai pas trop faim ce matin.
-T’es sûr que ça va ? Tu manges pas beaucoup en ce moment j’ai l’impression. Il s’est passé quelque chose avec Alastor hier ? S’inquiéta la princesse en le voyant se servir dans le saladier remplis de fruits.
-Rien ne t’échappe décidément… Soupira Lucifer en regardant ses pieds comme un enfant qu’on venait de prendre en flagrant délit.
-Tu peux tout me dire tu sais ? Je vais pas…
-Je vais bien, je t’assure… C’est juste… qu’hier…
Angel fit alors bruyamment irruption dans la cuisine, il avait l’air de chercher activement quelque chose. Lucifer et Charlie le regardèrent fouiner dans la cuisine puis sous la table, ils ne comprenaient rien à ce qu’il était entrain de se passer.
-Angel, tu as un problème ? Demanda la fille du diable en s’approchant du pécheur.
-Je dois aller bosser mais je trouve plus un seul gramme de coc’… Me dis pas que t’as tout cramé poupée ! Répondit-il en soupirant parce que ses recherches rester infructueuses.
-Quoi !? Mais… mais… Tu peux pas partir comme ça ! J’avais besoin de toi aujourd’hui et on devait faire des exercices de confiance !
-T’inquiète princesse, tu te débrouillera très bien sans moi. Assura Angel qui s’apprêter à s’en aller.
-Reste s’il te plaît ! On manque vraiment de temps pour que l’hôtel fasse ses preuves et…
-Charlie, j’ai un taff. Alors à moins de changer mon boss, tu peux rien faire pour moi. Salut.
Il claqua la porte de l’hôtel derrière lui, laissant la princesse plantée sur place.
-Chérie… Se désola Lucifer qui était tout près de sa fille.
-Pourquoi c’est toujours aussi dur… Mais qu’est-ce que j’ai pût faire de travers… Pleurnicha la princesse en s’accroupissant, dos à la porte.
-Tu es la prochaine héritière des Enfers, essaie de profiter de ton statut pour… soumettre les gens, j’en sais rien… J’adore ton caractère mon cœur, mais je crois que tu es un peu trop… gentille.
-Comment ça ?
-N’aie pas peur de blesser les gens des fois pour arriver à tes fins. Reformula le roi en hochant la tête.
-Mais c’est trop méchant !
-C’est pas méchant, c’est juste de la bienveillance… agressive, disons.
La nuit n’avait pas été très reposante pour Alastor, il n’avait pas vraiment trouver le sommeil, réfléchissant aux faits de la veille. Décider de trouver des réponses, il était parti tôt en direction de Cannibale Town aussitôt ses premières tâches matinales accomplies. Le démon avait croisé Lucifer et sa fille entrain de discuter mais il ne leur avait pas prêter attention. Charlie pouvait se passer de lui aujourd’hui et Husk pouvait très bien surveiller l’hôtel. Alastor devait vraiment aller parler de tout ça à quelqu’un de confiance.
La boutique de Rosie était déjà occupée, les clients entraient et sortaient du bâtiment, soit pour aller prendre un café et manger sur place, soit pour acheter les différents produits offerts par la boutique.
Rosie était la seule orverlord cannibaliste avec Alastor, ils étaient amis de longue date. Leurs similitudes semblaient être liés par un pacte mais personne n’en savais rien. Elle avait aidé la princesse lors de la dernière extermination en prêtant généreusement son armée de cannibales. L’overlord se trouvait dans le district de cannibal town à Pentagramme City.
-Alastor ! Mon ami ! Vous êtes matinale aujourd’hui. S’exclama Rosie en le voyant entrer dans son commerce.
Elle le guida dans leur traditionnel endroit pour discuter de façon plus privée.
-Un café mon cher ?
-Non merci… Répondit-il en s’asseyant sur une des deux chaises entourant une petite table.
Alastor était plutôt nerveux devant le sujet qu’il s’apprêtait à aborder. Tout ça n’était pas dans ses habitudes.
-Oh ? Ça n’a pas l’air d’aller, votre blessure ne s’est pas aggravée j’espère. S’inquiéta Rosie.
-Non, non, le roi m’a… aidé après l’extermination, ma dernière visite remonte à un certain temps.
-C’est excellent à entendre ! Sa majesté et vous avaient l’air de vous être rapprocher. S’illumina la pécheresse.
-Pour l’instant… Souffla Alastor découragé.
-Quelque chose vous tracasse mon ami ?
La dame avait pris place devant lui à la petite table à café, elle posa sa main sur la sienne, inquiète par son silence.
-Hm… Ne me jugez pas chère amie… Je n’ai personne d’autre à qui poser cette question… Commença le démon.
Son amie devint attentive, se demandant vers quel sujet le démon de la radio pouvait bien être aussi nerveux.
-Est-ce normal de ressentir du désir pour (une personne que vous haïssez ? Demanda timidement Alastor sans oser regarder son amie dans les yeux.
-Êtes-vous sûr de détester cette personne ?
-Hm… Depuis la première rencontre… je ne cherche qu’à la provoquer ou l’ignorer… Sa présence me dérangeait… m’agaçait… N’est-ce pas de la haine ?
-Et bien… Cela semble en effet être de la haine, mais maintenant, vous désirez cette personne ? Souhaitez-vous être proche d’elle ?
-Je sais que je devrais éviter d’être proche de cette personne mais mon quotidien m’amène en sa présence plus souvent que je ne le voudrais… et quand nous sommes proches… j’apprécie son amitié… sa compagnie… en même temps que de le détester… Je ne comprends pas vraiment.
-Je vois… Êtes-vous certains que cela est un vrai désir… Sans vouloir vous offenser, vous n’êtes normalement pas… porté sur la chose mon cher. Vous êtes peut-être confus ?
Alastor soupira, il déposa sa tête sur la table, les mains couvrant ses oreilles.
-J’ai fais… des rêves… avec cette personne… et… j’ai… Il m’a embrassé et… je l’ai embrassé aussi… On à même… dormi… dans le même lit… Je ne peux plus rien lui refuser… J’ai une dette envers lui maintenant qu’il m’a sauvé la vie… Bredouilla le démon en essayant de ne pas trop donner de détails.
-Par les flammes de l’Enfer ! Je ne vous en croyais certainement pas capable ! Il s’en ai passé des choses depuis votre dernière visite.
-Je n’en étais pas capable… et maintenant, j’ai l’impression d’être forcé… mais d’apprécier à la fois… Pourquoi ?
Il leva les yeux vers Rosie, la tête toujours couchée sur la table. Le démon de la radio semblait désespéré, Rosie était surprise par l’aveu qu’il venait de donner. N’était-il pas aromantique ? Du moins, c’est ce qu’elle avait toujours pensée. La répulsion d’Alastor face aux touchers des autres n’aidait pas beaucoup et son intérêt absent pour tout ce qui touchait romance et désir sexuel, jusqu’à maintenant, avait plutôt confirmé ses hypothèses. Mais ça, elle ne s’y attendait pas.
-La haine et l’amour sont des émotions très fortes, Alastor. Peut-être n’avez-vous pas fait la différence comme cela semble être votre première expérience dans la matière. Reprit la pécheresse qui fixait Alastor, il était désespéré.
-De… l’amour ?
Alastor remit ses mains sur sa tête. De l’amour, c’était pire que juste du désir, il soupira.
-Cette personne est déjà prise ? C’est cela qui vous gêne ? Supposa Rosie
-Non… Souffla le démon en caressant ses oreilles de haut en bas.
-Alors quel est le problème ? Demanda tristement son amie.
-C’est juste… la pire personne pour laquelle un démon peut ressentir ce genre de sentiments !
-Alastor… dîtes moi franchement mon ami… parlez-vous du roi ?
-Oui…
Rosie avait déjà devinée depuis quelques minutes, elle s’en était doutée, mais jamais elle n’aurait crû que son compagnon aurait été aussi loin avec Lucifer.
-Oh… je vois. Les choses ont dû se manifester après le fiasco du procès à la télévision.
-Oui… Et peut être même avant… Répéta le démon à voix basse.
-C’est une situation plutôt particulière. Je suis là pour vous écouter quand vous en avez besoin mon pauvre ami.
Comment Alastor avait-il pu tomber amoureux du diable en personne… Lui qui n’avait jamais eu ce désir avant. Quelle histoire invraisemblable, se disait Rosie.
Alastor se redressa alors subitement sur sa chaise.
-Rosie, il est ici ! Oh non… il sait que je suis là lui aussi !
La pécheresse le regardait sans comprendre comment il pouvait savoir que le roi était proche. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’Alastor avait une sorte d’odorat et d’ouï surdimensionné par rapport aux autres démons. Il sentait et entendait quand quelqu’un de proche était dans les alentours.
-Restez donc ici mon cher. Assura t-elle en se dirigeant vers l’avant de sa boutique.
Dans la matinée, Lucifer avait croisé qu’une seule fois les yeux d’Alastor. C’était déjà suffisant pour lui, le roi ne voulait plus que discuter avec lui et peut-être même mettre fin à leur petite relation. S’en était trop, il ne le pardonnerait pas sans excuses sincères.
Il devait passer dans les alentours de midi au palais pour jeter un œil sur des documents envoyés d’urgence par des péchés capitaux très récemment. Au diable sa liste de choses à faire, il quitta l’hôtel après avoir discuter avec sa fille afin de se rendre dans son ancienne demeure.
Il y passa une demi-heure, lisant un peu de paperasse et en signant quelques un des dossiers confidentiels sur son bureau. Il détestait ses responsabilités de roi, avant, et même après la disparition de Lilith. Lucifer aurait bien voulu contacter Alastor mais le démon n’avait pas l’air d’avoir de téléphone, très peu étonnant vu sa réticence à l’informatique. L’ange déchu décida de prendre l’air quelques instants pour se rafraîchir les idées et c’est à ce moment qu’il eu un petit creux. Il n’avait pas envie de retourner à l’hôtel pour l’instant mais il ne pouvait pas trouver quelque chose à manger dans les environs. Le roi déploya ses ailes blanches et s’envola au dessus de Pentagramme City, cherchant quelque chose de distrayant ou qui pourrait résoudre son problème. Il vu alors le district de Cannibal Town et il se rappela qu’Alastor y passer le plus clair de son temps d’après Charlie.
Puis, Lucifer se posa sur l’un des lampadaires qui orner la rue devant la boutique de Rosie. Il sentit l’odeur d’Alastor dans le coin, il était sûrement tout proche. Ensuite, il atterrit devant la porte sous sa forme régulière, faisant tourner les têtes vers lui sous la curiosité. La clochette de la porte sonna au moment où il entra. Les clients étaient subitement silencieux, fixant le roi.
Lucifer était très mal à l’aise de voir autant de regards désapprobateurs sur lui, l’habitude de l’époque ne lui avait pas manqué… Les démons s’écartaient sur son passage et il arriva près du comptoir.
-Majesté, c’est un honneur de vous recevoir dans ma boutique. Pria Rosie en s’avançant vers lui.
-Rosie, je présume. Charlie m’a dit beaucoup de bien sûr vous. Enchanté. Dévoila le roi en embrassant la main de la dame.
-Oh, quelle galanterie. Que puis-je faire pour vous ?
-Et bien… Je cherchais Alastor à vrai dire, j’ai cru comprendre que vous vous entendiez bien avec lui. Mais maintenant que je suis là, j’aimerais savoir si vous vendez du Bloodtea, j’osais espérer en trouver dans ce district. Répondit Lucifer qui regarder les différentes étagères remplis de produits.
-Oh, mais certainement ! Confirma la dame en farfouillant rapidement derrière la caisse.
Elle sortit alors une boite qu’elle déposa vivement sur le comptoir devant le roi. Il prit dans la main le produit, et le regarda sous tout les angles.
-Excellent ! Je vous laisse retourner avec notre petit démon, un grand merci. Approuva le roi en déposant les pièces nécessaires sur le comptoir avant de partir.
Rosie le regarda partir et retourna dans l’arrière-boutique où se trouvait encore Alastor.
-Comment saviez-vous qu’il était arrivé ? Demanda Rosie à Alastor.
-Je reconnais son odeur… comme je reconnais la vôtre. Répondit simplement le démon de la radio.
-Je vois…
-Qu’est-ce qu’il voulait ? Questionna Alastor qui avait cru un moment que le roi le suivait.
-Juste du Bloodtea cannibal.
-Ah ? J’ignorais que le roi avait ce genre de goûts… Qu’est-ce que je vais faire maintenant… Soupira t-il en regardant Rosie.
-Je l’ignore mon ami…
L’odeur du roi avait disparu, il devait être reparti à l’hôtel. Maintenant qu’Alastor s’était confié sur ses sentiments, il avait honte du comment il avait réagis lorsque Lucifer avait essayer de se rapprocher de lui lors de la soirée. Être amoureux du roi… Quelle mauvaise idée…
Rosie le garda dans sa boutique une partie de la journée, lui apportant de quoi manger par moments, même si son appétit semblait très faible.
Elle ignorait comment l’aider, il était vrai que commencer une fixation sur le roi n’était pas la chose la plus recommandée. S’il n’avait aucun intérêt, qui sait comment tout cela pouvait se terminer. Et s’il ne voulait que s’amuser… le pauvre Alastor sans expérience ne serait qu’une pauvre victime entre les mains du diable.
Quel atroce scénario…
Le démon de radio finit par quitter à pied la boutique de Rosie. Se promenant dans les rues de la ville, triste sous son éternel sourire. Toute cette histoire ne lui faisait pas plaisir.
La ruelle était silencieuse, un peu trop comparer à l’habitude, mais Alastor était trop distrait pour porter attention à ce qui l’entourait. En tournant le coin, il reçut un coup porté directement sur son torse. L’attaque était planifiée et sournoise. La douleur fut telle, qu’il en perdit connaissance en quelques secondes à peine… Un groupe de démons sorti de l’ombre, riant devant le succès de leur mission.
Ils le transportèrent vers un bâtiment, laissant quelques traces derrière eux, le sang du démon de la radio coulait de sa plaie de nouveau ouverte.
Le réveil était brutal et douloureux. Son corps suspendu par les mains, ses yeux s’ouvrirent alors tranquillement. La blessure qu’Adam lui avait infligé était maintenant douloureuse, Lucifer avait fait de son mieux pour la soigner mais elle restait tout de même instable. Quel imbécile l’avait encore attaqué ?
-Oh… Te voilà enfin… S’exclama d’une voix qu’il connaissait.
Sa vue était encore brouillée, mais son odorat recommençait à percevoir ce qui l’entourait. Il avait du mal à entendre les bruits autour, mais les acouphènes commençaient à se dissiper.
-Vox… Reconnu Alastor qui reprenait ses esprits.
-Ah, c’est pas trop tôt ! Je savais que tu ne m’aurais pas oublié !
Alastor essaya de se débattre… Mais ses doigts bougeaient à peine. Ses pieds non plus ne répondaient pas à la commande. Il avait été drogué ?
-Ne te prends pas la peine d’essayer de te défaire des liens, Val’ t’a drogué avant de t’attacher… Bref, Je me suis ennuyé Al’ je n’ai toujours pas compris pourquoi tu es parti, on formait une si bonne équipe y’a sept ans tous les deux… Enfin… tous les quatre si je compte bien. Velvette et Valentino avaient très hâte de te faire souffrir comme ils ont souffert.
Vox était devant lui, si… si satisfait de l’avoir attrapé. La pièce était sombre, mais il pouvait sentir la présence de deux démons tout prêts.
-Vel’, viens par ici chérie. Appela le démon de la télévision en claquant ses doigts d’une main.
Son amie approcha tout doucement, passant de l’ombre à la lumière. Elle souriait avec ses dents acérées.
-C’est pas trop tôt… Tu ne sais pas comment j’ai attendu ce moment Al’. On va bien s’amuser tous les deux… Ria machiavéliquement Velvette en enlevant un gant entièrement noir qui couvrait une de ses mains.
Elle donna son accessoire à Vox et s’avança ensuite vers Alastor, satisfaite de voir que sa proie, son ennemi, était sans défense.
-C’est toujours moi la gamine maintenant ? J’suis toujours pas assez bien pour toi ? Menaça la démone, c’était la rancœur du passé qui parlait pour elle…
Elle glissa ses doigts sur le torse d’Alastor, effleurant les contours de sa blessure.
-NE ME TOUCHE PAS ! Cria alors le démon de la radio.
-Et tu crois encore être en position de décider ? C’est moi qui va jouer avec toi maintenant, comme à l’époque, tu t’en souviens ? On va jouer au même jeu des sentiments.
D’un mouvement brusque, elle déchira le veston et la chemise pour le mettre torse nu. Le visage d’Alastor était rouge de rage, son sourire denté et épeurant, mais il ne pouvait pas se défendre.
-Wow ! Vous devriez voir ça les mecs, c’est une sacrée blessure.
Elle enfonça son doigt dans l’entaille en souriant. Mais Alastor ne lui donna pas le plaisir de crier.
-Oh, tu veux jouer les durs ?
Velvette glissa un, puis deux doigts de plus dans la plaie. Le sang coulait de sa blessure, la douleur était très intense.
-Que veux-tu Velvette ! Demanda furieusement le démon de la radio.
-Mais rien mon chéri. Je sais que cette petite blessure te sera fatale. Je voulais juste m’amuser avec toi pour le temps qu’il te reste… Cependant… J’crois pas que je pourrais tenir. Est-ce que tu connais le jeu de la roulette russe ?
Elle avança son visage de sa victime, mais Alastor sortit les crocs et tenta de le mordre. Elle lui mit une gifle en retour comme punition. Velvette fit apparaître quelques secondes plus tard un mouchoir dans ses mains, elle essuya sa main pleine de sang avec.
-La roulette russe… C’est un jeu consistant à mettre une cartouche dans le barillet d’un revolver, à tourner ce dernier de manière aléatoire, puis à pointer le revolver sur soi avant d’actionner la détente. Mais j’suis pas d’humeur joueuse aujourd’hui, alors je vais un peu changer les rôles et les règles. Souri encore la pécheresse qui n’appréciait pas la tournure des évènements.
-Vel’, princessa, questo non è il metodo giusto… Réprimanda Valentino, il n’avait pas encore prit la parole depuis le début de l’altercation.
-Velvette, per favore, però non volevo ferirti o qualcosa del genere in quel momento… Non ho mai avuto intenzione di spezzarti il cuore o… Continua Alastor parce qu’il avait compris l’italien que parlait les deux overlords.
-Qu’est-ce que vous racontez tous les trois ? S’agaca Vox.
Le démon de la télévision ne comprenait certainement pas l’italien, Velvette et Valentino étaient arrivés en Enfer avec des origines italiennes, c’est la petite démone des réseaux sociaux qui avait apprit cette langue à Alastor à l’époque.
-Val’ a dit que c’était pas la bonne méthode et… lui… j’ai pas compris… Il est tellement nul en italien que j’ai rien captée à ce qui baragouiner. Menti entièrement Velvette.
Elle avait tout comprit… Et elle voulait le croire… Qu’il n’avait jamais réalisé ce qu’il s’était passé entre eux dans le passé et qu’il n’avait jamais pensé à mal… Mais comment le croire ? Se disait la pécheresse qui se replongea ensuite dans sa peine et sa douleur.
-T’es sûr que tu… Murmura Vox en regardant de près le visage souffrant de son amie.
-Silenzio ! Je gère… Je réfléchis, c’est tout. Vociféra Velvette qui avait prit un pistolet angélique qu’un de ses servants lui avait ramené.
Elle chargea l’engin d’une seule balle et tourna le barillet comme elle l’avait énoncée plus tôt. Des sons mécaniques sortaient de l’arme, la peur montant peu à peu dans le corps du démon de la radio.
-Les règles sont simples… Une balle se trouve actuellement dans le pistolet, à chaque réponse honnête que j’aurai à mes questions, je pousserai la détente, si la balle ne sort pas du canon… tu vis… Mais si tu mens, refuse de répondre, ou que j’arrive à la dernière case du barillet sans qu’aucun coup n’ai été tiré… tu meurs. C’est okay pour vous les mecs ? Demanda l’orverlord des réseaux sociaux.
-J’pourrais pas te faire changer d’avis mia bella, fais c’qui te rend heureuse. Venge toi. Répondit Valentino en fumant une cigarette aphrodisiaque de sa fabrication.
-Vox ? Oublie pas ce qu’il t’a fait enduré. Crois moi, je suis en connaissance de cause Vee’. Moi aussi j’ai le cœur brisé, et je sais que tu l’a aussi. J’ai envie de me venger pour nous trois. Confirma Velvette en tournant ses yeux vers le regard tourmenté de pécheur de la télévision.
-Fais pas cette tête là mi amor, moi aussi j’aime pas beaucoup ses méthodes mais c’est pour le bien de nous trois qu’elle le fait, enfin j’espère. Hésita Val’ en s’approchant de son petit ami.
Vox inhala la fumé aphrodisiaque du pécheur, ce qui le rendit quelque peu moins… tendu. Moins attentif à ce que Velvette disait à leur ennemi commun. Comme hypnotisé, il embrassa à pleine bouche son amant sous les yeux exaspérés et épuisés d’Alastor.
-Maintenant que c’est régler… Première question, est-ce que ma love potion avait bien marchée sur toi ? Celle de notre dernière rencontre, et ne triche pas surtout. S’informa Velvette en enlevant la sécurité du pistolet, puis en le pointant sur le front du démon.
-Oui… Répondit calmement Alastor.
Elle tira alors, mais que de l’air sorti du canon, cette situation procurait bien du plaisir à Velvette et Valentino. La pécheresse souffla ensuite près du bout de l’arme pour faire fuir la fumé portait par la vitesse du tir, et replaça le pistolet sur le visage d’Alastor.
-Bonne réponse. Deuxième question, est-ce qu’elle t’a donnée des envies pour Lucifer ? Des envies… c’est pas que jouer à la marelle si tu vois c’que je veux dire !
-Oui… Répéta à contrecœur le démon de la radio.
Velvette poussa la détente une nouvelle fois, tirant encore que de l’air à la plus grande chance d’Alastor. Elle répéta le même geste qu’à la question précédente..
-Troisième question, est-ce que tu entretiens aujourd’hui encore des échanges pas très nets avec lui ?
-Je ne vois pas de quoi tu parles. Murmura Alastor en regardant l’arme, et non son interlocutrice.
-Oh moi je crois que si, tu vas cramer si tu continues à jouer avec le feu mon cœur. Réponds à ma question. Menaça Vel’ en faisant apparaitre des petites flammes violettes dans son autre main.
-Rien de sexuel, c’est juste romantique…
-MENTEUR ! Je sais que c’est l’inverse ! S’emporta la pécheresse en enfonçant le bout du canon sur le front du démon.
-Je ne mens pas ! Tire si tu en as envie mais je ne mens pas ! S’offusqua Alastor.
C’est ce qu’elle fit, et rien ne sorti de l’arme encore une fois. Elle le replaça alors sur sa victime. Les trois dernières questions allaient être décisives.
-Quatrième question, est-ce que… tu m’a aimé à l’époque ? Posa Velvette avec appréhension.
-Je t’ai jamais aimé dans le sens… de l’amour…
Le démon venait de confirmer sa prochaine question en répondant à celle-ci, elle tira alors deux fois en l’air, produisant deux coups de feu très bruyants. La pièce était très résonnante.
-Dernière question… tu préfères qui entre… entre Lucifer… et moi ?
Silence radio, Alastor savait qu’il serait perdant quelque soit l’issue du jeu. La bonne réponse était pourtant évidente : il préférait largement Lucifer. Le roi ne lui aurait jamais infligé ce genre de torture, il aurait préféré mourir que de le faire à coup sûr.
-Même si la balle est forcément dans cette case, réponds à ma question. Meurs avec dignité au moins. Prévenu la démone.
-À quoi bon… Tue moi maintenant, tu auras peut-être assouvie ta vengeance mais la souffrance et les remords resteront.
-La ferme ! Réponds ou tu sautes ! Je te laisse une chance d’être pour UNE FOIS honnête dans ta vie, ne laisse pas cette opportunité te filer entre les doigts ! Ajouta l’orverlord des réseaux sociaux en approchant son index de la détente.
Il ne répondit rien, se préparant à se faire tuer. Il ferma les yeux. Sous le refus du démon, Velvette appuya sur la détente une dernière fois malgré une part d’elle-même qui disait qu’elle l’aimait encore. Le bruit du tir résonna dans toute la pièce et même dans plusieurs étages du bâtiment.
-Ça suffit Velvette. Annonça Vox qui avait penché le pistolet vers le plafond.
-Val’ pourquoi tu l’as lâché sérieux !? Ça commencé tout juste à être intéressant ! Bouda la pécheresse.
Valentino n’était plus dans la pièce.
-Il a comprit la leçon. Ça suffira pour aujourd’hui. Reprit le pécheur de la télévision en faisant disparaitre l’arme.
-T’avais pas dis ça, me dis pas que t’as de la pitié pour cet m*rde maintenant !? Y’a trois jours à peine, tu voulais le tuer et répandre tout ces organes dans les quatre coins des Enfers ! C’est quoi qu’a changé encore !?
Des cris de démons et des bruits de désordre venant de l’étage en dessous les interpellèrent, ils regardèrent alors vers le sol.
-C’est Val’ qu’à pété une crise tu penses ? S’inquiéta Velvette en parlant à Vox.
-Je crois pas non, je vais aller vérifier. Répondit l’orverlord de la télévision avant de sortir de la pièce.
Une ou deux minutes plus tard, une vague oppressante envahit la pièce. L’air était lourd, Velvette le senti aussi et détourna la tête d’Alastor pour chercher des yeux le responsable. Un feu infernal enroba alors la porte, consumant en quelques secondes les matériaux dont elle était faite. Velvette fixait comme une idiote la porte qui flambait. Elle leva les yeux, Lucifer se trouvait sous sa forme démoniaque, ses yeux étaient entièrement rouge et il était couvert de sang de la même couleur. Il jeta une tête de démon décapité et à moitié brulé par terre. Le diable était en colère. Lucifer fut très rapide, Velvette se retrouva contre le mur, le roi de ses immenses ailes la maintenait au-dessus du sol.
-L’hôtel et tous ceux qui y vivent sons sous MA protection ! Hurla le roi de sa voix colérique et profonde.
-Lucifer… Lui fais pas de mal… Supplia difficilement Alastor, les yeux toujours clos.
L’ange déchu reprit ses esprits et la couleur ses yeux redevenue normale. Il relâcha Velvette, la laissa retomber au sol. Son corps tomba sur le plancher avec violence. Du sang coulait de sa bouche sous la douleur qu’avait apporté l’impact. Immobilisé par la douleur, elle regarda partir le roi qui se dirigeait vers Alastor.
-Tu es venu pour moi… Souffla le démon de la radio avec une pointe d’espoir.
Mais l’ange déchu resta silencieux…
Lucifer était blottis contre Alastor dans son lit, le roi pleurait à chaudes larmes. Le démon avait entouré ses bras contre son amant, en sorte que le dos du roi frôlait le torse d’Alastor. La chaleur de son corps réchauffait le sien.
-Pourquoi… pourquoi j’arrive pas à te détester…
-Ça va aller… Chuchota Alastor qui était peiné pour son amant.
-Mais j’te mérite pas… Répondit Lucifer en enlevant les mains du démon.
L’ange déchu s’assit silencieusement sur le rebord du lit. Le démon de la radio le fixait sans vraiment chercher à comprendre le sens de ses paroles. C’était lui qui s’était bêtement mit en danger de mort il y a une heure à peine, alors ce serait à Alastor plutôt de dire qu’il ne mérite pas Lucifer ! Le roi n’a fait que de lui sauver la vie ce mois ci, aujourd’hui, pendant le procès, au Paradis…
Il reprit donc la parole subitement :
-Pourquoi tu dis ça, c’est faux et tu le sais. C’est pas parce que tu as tué des démons qui mériter de mourir que tu deviens tout d’un coup quelqu’un d’horrible et d’infréquentable. Surtout si tu as fais toutes ces choses pour moi !
-Tu le penses vraiment ? S’étonna Lucifer toujours en regardant le mur.
-Mais évidemment ! Fais moi confiance, vraiment, je ne veux pas te perdre pour des choses aussi futiles. Je t’aime… Je t’aime et je veux te rendre heureux par tous les moyens possibles et imaginables.
Il enlaça le roi par derrière, Lucifer lui sourit et ils s’embrassèrent.
Ils s’embrassèrent encore pendant un long moment…
C’était merveilleux, allongés tous les deux sur le lit, l’une des mains du démon posait sur la hanche de l’ange déchu. Son autre main glissait sous sa tête. Et Lucifer qui le serrait tout contre lui pour l’enlacer d’avantage. En ce qu’il le concernait, il avait envie d’aller plus loin.
C’est là que le démon de la radio lui avoua, qu’il lui murmura :
-Pardonne moi…
Parce que dans le fond, il se sentait à la fois heureux et triste. Triste qu’il lui ait fallu autant de temps pour en arriver là. Mais heureux qu’ils soient enfin réunis.
-C’est déjà fait t’inquiètes pas pour ça. Répondit Lucifer.
C’était comme de premiers baisers. Quelque chose semblait souffler aux oreilles du roi, qu’il aurait pût tout reprendre à zéro s’il le vouler. Avec lui. Mais reprendre quoi ?
Alors il repensa à son premier amour, Lilith. Pour la première fois depuis très longtemps, il repensa à eux, au jardin d’Éden. Son tout premier baiser. Il se remémora l’attente, l’excitation. Ses lèvres pressés contre les siennes.
Puis il se rappela comment il avait tout gâché…
-Arrête… Dit-il à Alastor, ses mains ont cessées de le presser contre lui.
Le démon avait-il ressenti ce qu’il traverser à ce moment là ? L’avait-il ressenti ? Sûrement. Mais Lucifer se dissimulait, il ne lui avait jamais expliqué ce qu’il se passait chez lui.
L’ange déchu ferma alors les yeux, à s’en faire mal, pour tenter de chasser les images qu’il l’assaillaient. Et il a vu tous les visages du Paradis… et plus encore. La succession des personnes qu’il lui avait mener à cet hôtel. Tous les visages qu’il lui avaient fait détester les pécheurs.
Il lui répéta donc fermement :
-Arrête.
Cette fois-ci, il glissa ses mains sur l’abdomen du démon pour le repousser, et il enfui sa tête dans un de ses oreillers.
Alastor voulut lui parler, mais Lucifer l’interrompu et lui demanda de partir. Il essaya d’insister mais l’ange déchu lui cria de s’en aller. Alors le démon ne répondit rien, il l’avait entendu.
Alastor se leva, le matelas bougea de son côté du lit. Mais il mit un temps fou à partir, à comprendre que le roi était sérieux. Alastor espérait qu’il lui dirait d’arrêter, d’arrêter de marcher vers la porte. Alors un éclat lumineux, et un bruit de grincement.
-Attends. Deux secondes… Murmura Lucifer.
Ensuite l’obscurité, la porte était de nouveau refermée. L’ange déchu pensait qu’il en avait eu assez de lui… Mais non, il était resté, adossé contre le bois de la porte.
-Oui ? Répondit Alastor, plein d’espoir.
-Je crois… je crois que j’suis prêt… C’est bon…
Lucifer se releva lentement mais Alastor se jeta directement sur lui. Ils se serrèrent dans leur bras.
-Tu es prêt à m’en parler ? Redemanda Alastor, au cas où il aurait changé d’avis.
Ils s’asseyaient ensemble sur le lit, le démon attendu juste patiemment que son amant se confie.
Les mains de Lucifer tremblaient, des larmes recommençaient à couler sur ses joues pâles, et son regard était vide. Il avait une couverture sur le bas de son corps pour le réchauffer, posée par les soins de son partenaire. Ses deux mains serraient le tissu à cause de l’anxiété provoquer par ses souvenirs remontant à la surface de son esprit.
Le démon le regarda fixement, lui aussi dévasté. Il posa sa main sur le genou de Lucifer, le caressant lentement pour le réconforter. Son pouce faisait des mouvements circulaires et l’ange déchu rapprocha alors sa main de la sienne. Ils entrelacèrent leurs doigts.
-J’étais encore petit… Commença difficilement Lucifer en marquant des légères pauses à chaque mot prononcer.
Alastor l’écouta attentivement.
-J’avais encore désobéi aux ordres de mon père… Il m’a emmené quelque part… J’avais peur, mais c’était qu’une dispute ordinaire… comme d’habitude… je devais pas m’inquiéter plus que ça…
Le roi se tortillait et changer tout le temps de position. Il pleurait encore plus qu’auparavant. Une petite larme coulait aussi sur la joue d’Alastor, il avait peur des aveux. Et c’était tout bonnement horrible…
-On se disputait et… et je sais pas ce qu’il s’est passé… la seconde d’après… j’étais sous l’eau, je me débattais… J’étais terrifié… Je ne voulais pas mourir… Et… et puis au bout d’un moment… j’ai perdu connaissance je crois… je m’en souviens plus… Gabriel et Michael sont apparus… mes grands frères… Gabriel m’a sorti de l’eau… et… Michael discutait avec mon père, ils s’engueulaient en fait… Avoua Lucifer en serrant les poings.
-Ce n’est pas vrai… Souffla le démon de la radio qui était choqué par la révélation.
-Michael et moi… on ne sait jamais reparler… J’sais pas ce que mon père lui a dit, mais il m’a détesté après ça… J’ai jamais compris son attitude envers moi depuis…
Ils étaient tous les deux figés sur place, Lucifer le regardant droit dans les yeux, encore plus terrifié qu’initialement. Il se pencha alors vers son amant et il lui tendit les bras. Ils s’enlacèrent de nouveau, la tête de l’ange déchu reposant sur le bras gauche du démon, et Alastor le gardant auprès de lui de toutes ses forces. Plus jamais quelqu’un ne touchera à son ange… plus jamais.
Alastor regrettait profondément de ne pas avoir vu le mal-être de son partenaire bien avant. Ils auraient pût éviter bien des problèmes… Si le démon avait su bien avant pour ce qu’il s’était passé entre Lucifer et son frère, il aurait tué tous les anges qu’il aurait trouvé sur son passage lors du procès !
Le démon glissa ensuite son autre main libre sur l’abdomen de Lucifer, il voulait réellement le garder pour lui, et pour toujours. Le roi essayait de parler ou de dire quelque chose, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il respirait fort, Lucifer était en pleine crise d’angoisse. Alastor replaça la couverture pour bien le couvrir. Son amant allait attraper froid vu comment il trembler.
-Je t’aime Lucifer… Et rien que l’idée de me dire que tu seras avec moi pour l’éternité, me suffit amplement à être heureux.
-Tu n’as besoin de rien d’autre ?
-Juste de toi… Et d’un toi heureux.
Les minutes, puis les heures passèrent, Lucifer s’endormi dans les bras de son petit ami, un peu plus rassuré. Alastor le regardait, retirant une mèche blonde platine de devant les yeux clos de l’ange déchu.
Il décida alors d’aller dormir aussi. Il déposa délicatement la tête endormie de son partenaire sur un oreiller et il posa la sienne sur un deuxième, mais avec précaution pour éviter de réveiller Lucifer.
-Reste… Implora le roi, restant conscient entre sommeil et réalité.
-Je ne partirai jamais sans que tu ne me le demandes. Je t’aime. Répondit Alastor avant de l’embrasser sur le front.
-Mmh…