Juste la montagne, toi, et moi.

Chapitre 15 : Qu'est ce qui ne va pas ?

3286 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/01/2021 14:50

Ça fait à présent six mois que les travaux du centre sont achevés, et qu'il est ouvert. Les engins de travaux, en plus d'avoir causé un bruit assourdissant tout le temps de la construction, ont creusé d'énormes ornières sur leurs passages, qui ne se sont jamais rebouchées. À chaque pluie, l'eau charrie un peu plus de terre, rendant les cicatrices boueuses toujours plus profondes.



Ils ont construit une longue route pavée qui va du village jusqu'au centre. Ainsi les clients du centre peuvent s'y rendre en calèche sans aucun effort. Pour cela, ils ont rasé les arbres tout le long de la route sur plusieurs mètres de large.


Les plateaux d'estives où Peter faisait jadis paitre son troupeau ont été rasés, nivelés, et aménagés pour le confort de ses nouveaux habitants. Pour ceux-ci, toujours plus exigeants, de nombreuses boutiques ont été bâties, empiétant chaque fois un peu plus sur la nature.


Les animaux, quant à eux, ont déserté les lieux, dorénavant trop mouvementés pour eux. Le calme et la sérénité d'autrefois ont fait place à un tumulte permanent. 


Au village, ils ont démoli de nombreux bâtiments pour construire des boutiques plus modernes à leurs places. 



Le troupeau de Peter a été abattu, faute de trouver un acheteur pour en prendre soin. Marinette, elle a repris la route, pour fuir de son coin de paradis qu'elle ne reconnaissait plus. Grand-père ne sort plus jamais du chalet, et Heidi se fait beaucoup de soucis pour lui. Elle et Peter continuent de passer du temps ensemble, mais le cœur n'y est plus. C'est comme si leurs corps continuaient de vivre par habitude, mais que leurs esprit les avaient désertés depuis longtemps. 



La vie d'avant est maintenant un lointain souvenir, sur lequel il faut se résigner à tirer un trait. 



Puis soudainement, Mlle Rottenmeier est arrivée, et a pris la tête du complexe de remise en forme, et en a fait un centre de remise à niveau des bonnes manières. Elle a obligé chaque habitant du village, dont Heidi, à s'y rendre pour apprendre à se tenir dans le "grand monde". Peter et grand-père aussi ont été contraints à se plier aux règles, contre leurs grés. Non content de son sort, et toujours aussi rebelle contre ce qui lui déplait, l'ex-chevrier a encore aggravé son sort en s'attirant la défaveur de la gouvernante, toujours aussi directive et intransigeante. Puis ce fut au tour de Klara de faire son entrée en scène et de supplier Heidi de rester au centre à jamais pour lui tenir compagnie, réduisant à néant ses espoirs de voir tout cela se terminer un jour. 


Le temps du bonheur dans les sereines montagnes est un temps révolu. 


...


Un bruit tonitruant, provoqué par une chute de casseroles réveille brusquement Heidi, l'extirpant violemment de son cauchemar. Elle se retrouve assise sur son matelas de paille, en nage dans des draps trempés de sueur. La jeune femme peine à comprendre que tout cela n'était qu'un rêve, et à reprendre ses esprits, tant celui-ci semblait réel ; du moins avant que l'angoisse du futur ne se mêle aux blessures du passé. Malgré son retour à la réalité, elle ne parvient pas à se débarrasser de la profonde tristesse qui l'a envahie, en effet, elle sait qu'une partie de ces bien tristes songes risquent fort de devenir réalité. 


Résolue à reprendre le dessus, elle se débarrasse brusquement de la couverture de laine qui lui tient chaud durant les nuits d'hiver, et entreprend de changer son drap. Elle en récupère un autre, propre, dans la pile entreposée dans un angle de la pièce, et en recouvre le tas de foin qui lui sert de lit. Elle se saisit ensuite de celui préalablement retiré, et descend dans la pièce à vivre du chalet ; une panière de linge sale s'y trouve et se retrouve alourdie d'une grande pièce de tissus jadis blanche. La montagnarde, encore somnolente, se fait alors la réflexion qu'elle devra rapidement faire la lessive. 


Pour le moment, elle doit déjà déjeuner tout en dissimulant au mieux le trouble que lui a occasionné son cauchemars, presque prémonitoire : tant qu'il reste un espoir, elle ne veut pas que son grand-père apprenne quoi que ce soit.



Elle sait que Marinette constitue leur dernière chance, et elle s'accroche de toutes ses forces à cet espoir. Malgré tout, elle s'est tant de fois bercée d'illusions en pensant avoir réussi à faire pencher la balance, avant de voir ses attentes réduites à néant, que maintenant elle peine à rester optimiste. Peu à peu, mois après mois, elle sent ses espoirs s'amenuiser, ainsi que sa joie de vivre. Elle qui a toujours été optimiste en toute situation, ne se reconnaît plus. Jusqu'ici, seul son séjour à Francfort avait eu cet effet sur elle. C'est comme si avant même d'être là, le centre commençait déjà à absorber sa personnalité, à force de d'espoirs... 



De l'autre côté de la pièce, son grand-père l'observe du coin de l'œil, et malgré les efforts de sa petite-fille, il voit bien que quelque chose la trouble depuis un certain temps, quelque chose qu'il ne parvient pas à identifier. Il connaît par cœur la jeune femme, et elle ne peut lui dissimuler la moindre variation de son humeur. Malgré toutes ses tentatives pour en savoir plus, le brouillard qui entoure cette énigme est toujours aussi épais. Il se doute que sa petite fille cherche à le préserver, malgré tout, il est peiné qu'elle ne se confie pas à lui. 


***


Une fois la lessive terminée, et étendu près du foyer ouvert qui crache en continu une chaleur apaisante, Heidi monte rassembler ses affaires. Cet après-midi, elle a rendez-vous avec Marinette, afin de découvrir son installation, qui intrigue tant la montagnarde. Comment peut-elle supporter des températures glaciales chaque nuit ? Dès que Heidi aura terminé de préparer et partager son repas avec grand-père, elle descendra à la rencontre de la jeune femme qui pourrait bien devenir son amie. Enfin, elle aura les réponses à ces interrogations qui taraudent sa curiosité.



- Qu'est-ce qui ne va pas Heidi ?


Heidi sursaute, interrompue brutalement dans ses rêveries. Elle met quelques instants avant de comprendre la question de son grand-père. 



- Tout va bien grand-père. 

- Tu es toujours dans tes pensées en ce moment, tu parais soucieuse. Si ça va pas, dis le.

- Mais non, tu te fais des idées. Qu'est-ce que tu veux qui n'aille pas grand-père, susurre la jeune fille d'un ton qui se veut rassurant. 


Le vieil homme n'insiste pas, pourtant, il comprend bien que cette réponse est loin de la réalité. Il espère seulement que sa petite fille ne subit rien de trop grave, et surtout que tout va s'améliorer au plus vite. 


***


Après une descente périlleuse dans l'épaisse couche de neige, ce qui ne l'indispose pas le moins du monde, habituée à ce genre d'efforts, Heidi arrive enfin dans la zone indiquée par l'apprenti fromagère. Elle n'a eu aucun mal à trouver l'endroit en question, seulement, elle se demande si elle est vraiment là où elle devrait être. En effet, rien à l'horizon ne ressemble nullement à quelque chose permettant de passer ses nuits au chaud. Enfin lorsqu'elle décide de rebrousser chemin pour poursuivre ses recherches, le son d'une voix parvient jusqu'à elle. 



- Heidi ! Je suis là, l'interpelle Marinette. 


En quelques enjambées, Heidi la rejoint, et l'interroge sur la raison de ce rendez-vous loin de son installation, ce à quoi elle lui répond qu'elle ne sont qu'à quelques dizaines de mètres de leur destination finale. La montagnarde effectue alors un tour complet sur elle-même, sans distinguer l'ombre d'un quelconque aménagement. 


Amusée par l'incompréhension de son interlocutrice, Marinette lui désigne deux arbres recouverts de branchages et de mousse. Elle met un moment avant de comprendre enfin ce que Marinette lui indique. Elle n'avait pas été interpellée aux premiers coup d'œil, mais maintenant elle voit bien qu'en effet, ce qu'elle observe ne peut pas être l'œuvre de la nature. 


Une petite cabane, construite autour de deux gros arbres, se trouve devant elles. Des planches de bois, que Marinette explique avoir dénichées unes à unes au milieu des déchets du village, sont collées les unes aux autres, et constituent la structure de la dite cabane. Elle est recouverte d'une substance inconnue qui, visiblement, l'étanchéifie . 



- C'est un mélange de terre et de paille*, ça ne résistera sûrement pas à la neige, mais en attendant c'est étanche et ça me coupe du vent.


- J'en avais jamais vu.

- Certains font des maisons entières avec ça pourtant.

- Une maison de paille, c'est incroyable, on croirait les trois petits cochons, pouffe Heidi. 

- Mais où tu vas chercher tout ça ! ironise Marinette. 


- Comment as tu appris autant de choses ? reprend son interlocutrice. 

- Euh...c'est trop long à t'expliquer, répond-t-elle sèchement, visiblement embarrassée. 


Cela n'échappe pas à Heidi qui se demande ce qu'elle a bien pu lui demander de mal. Toutefois, respectueuse des états d'âme de la jeune femme, elle s'abstient de relever quoi que ce soit. 



- Et pourquoi tu as recouvert tout ça de branches et de mousse ? reprend-t-elle pour changer de sujet , et couper court au malaise.

- Camouflage, répond simplement Marinette. Je vois plein d'animaux comme ça, et si quelqu'un passe je suis invisible. 


Heidi se demande pourquoi est-ce qu'elle cherche à ce point à ce que personne ne la voit, mais craignant un nouveau malaise, elle évite la question. Elle fait plutôt le tour de l'installation, pour regarder l'intérieur. Seulement, avant de pouvoir y jeter un coup d'œil, son regard est capté puis emprisonné par le paysage qui s'offre à elle. 



***


Devant elles, une vue à couper le souffle, illuminée par l'abondante neige scintillante. Une immense mer de nuage, occultant toute la vallée en contrebas, vient rajouter un cachet supplémentaire au paysage déjà captivant. Heidi connaît ce point de vue, comme chaque recoin de ses chères montagnes, seulement elle n'est pas venue ici depuis longtemps, et a oublié comme ce panorama est grandiose.



- J'ai choisi ce coin principalement pour ça, intervient Marinette, en voyant le regard émerveillé de Heidi. 


Après une longue admiration silencieuse, l'écrivaine regarde enfin à l'intérieur. Un hamac donnant une impression de grand confort, relie les deux troncs d'arbres. Au cœur de celui-ci, deux couvertures de laine, cousues entre elles par les bords, formant une espèce de sac. Une grosse couette bien trop grosse pour tenir dans un sac à dos, vient recouvrir le tout. Les restes d'un feu sont visibles vers la sortie. Grâce à un empilement de pierres à l' opposé de l'entrée, sa chaleur est habilement détournée vers l'intérieur qui s'en trouve réchauffé. Dans un angle, se trouvent deux valises, les mêmes qui accompagnaient Marinette lors de son arrivée, et à leur côté, un grand sac à dos, qui semble vidé de son contenu. 


- C'est ce qui me sert de maison pour le moment, tant que je reste ici.

- Et tout ça te suit à chaque fois que tu changes d'endroit ? 

- Oui, c'est tout ce qui m'appartient. Enfin sauf l'intérieur de l'édredon. Il est rempli de plumes d'oies, je les ai échangées avec des fermiers de ton village, contre quelques après-midi de travail. 


- Et ben. Et dire que je pensais que j'étais bien habituée à la vie rude, j'ai trouvé mon maître, s'exclaffe Heidi. 

- Ça m'a été quand-même un peu dur au début, faire ça quelques nuits pour le plaisir, et vivre ainsi, ça n'a rien à voir. Mais il ne faisait pas trop froid quand je suis arrivée, la transition est plus progressive, et on s'habitue à tout quand on n' a pas le choix. Et je préfère de loin ça à ma vie d'avant, ou à dépendre entièrement des gens avec qui j'apprends les rudiments de fromagère. Déjà que je dépends d'eux pour me nourrir! Je ne veux plus jamais être dépendante de qui que ce soit. 


- Je comprends… mais quand même ajoute Heidi tout bas, plus pour elle même. Tu comptes rester là encore longtemps ? reprend-t-elle, tout en se remémorant ses songes nocturnes où Marinette avait fuit.

- J'avoue que je me plais plutôt bien ici, je vais sûrement rester encore un petit moment… enfin tant que ton ami et sa mère voudront bien de moi.


- T'en fait pas pour ça, la mère de Peter t'adore, et par je ne sais quel miracle, Peter a l'air de t'apprécier aussi. 



Marinette laisse un léger sourire, presque imperceptible se dessiner sur ses lèvres, ce qui n'échappe pourtant pas à Heidi. 


- Pourquoi tu dis ça ? Il ne m'a pourtant pas paru associable, il a son caractère et il est parfois grognon, mais pas à ce point. 

- Peter ? C'est un vrai ours, complètement irrascible avec ceux qu'il n'aime pas ! J'ai bien l'impression qu'il ne regrette pas, mais si sa mère n'avait pas accepté à sa place, il n'aurait sûrement refusé de t'accueillir. 


- Et bien je m'en sors bien alors.

- C'est mon ours, conclut Heidi en riant.


***


Au même moment, un peu plus haut, le fameux ours grognon parvient, au prix de nombreux efforts au chalet d'un autre ours, plus âgé. Derrière lui, il a laissé deux lignes droites dans la neige, tout au long de son passage. L'ascension, chargé de son précieux chargement a été rude, et il est en nage, malgré les températures frisant avec le négatif. Enfin, il frappe à la porte, attendant la réponse du vieil homme, un chariot chargé se trouvant derrière lui. Finalement il entend le loquet de la porte se déverrouiller, puis constate que la poignée s'abaisse. Sans surprise, le vieillard bourru apparaît derrière la porte entrouverte. 


- Qu'est-ce que tu veux général en chef des chèvres ? Heidi n'est pas là ! Elle est descendue, répond-t-il en grognant à moitié dans sa barbe, blanche depuis bien longtemps.


S'il y a bien une personne avec qui Peter n'est jamais grognon, c'est bien avec ce vieil homme. Les années ont emporté avec elles ses forces, malgré tout, il inspire toujours le respect au chevrier. 



- Bonjour grand-père. 

- Heidi est descendue. Elle est pas là. 

- Oui je sais, je ne suis pas venu pour la voir.

- Pourquoi alors ?

- Est ce que je peux aller au grenier ?

- Le grenier… La chambre d'Heidi ?

- Je peux ? hésite-t-il.

- Qu'est-ce que tu veux y faire ?


***


Heidi, contente de son après-midi, a rechaussé ses raquettes, et remonte chez elle. Elle est restée un bon moment avec Marinette, et a vraiment apprécié sa compagnie. La jeune femme est pleine d'assurance et sûre d'elle même, mais malgré tout elle paraît avoir ses fêlures. Elles ont discutés de longues minutes, partageant des bouts de leurs vies respectives - enfin, surtout Heidi, Marinette restant très évasive sur son passé. 


Après une longue et fatigante ascension, la jeune femme aperçoit enfin son chalet. La neige ayant repris sa chute, la montagnarde commence à être dégoulinante ; elle s'engouffre dans la chaleur du logement sitôt arrivée devant le pas de la porte, sans prendre le temps de frapper. 


À peine entrée, elle se précipite devant la cheminée à foyer ouvert, afin de sécher. 


- Monte dans ta chambre Heidi.

- Pardon ? Pourquoi ?

- Va ! Tu verras bien. 


Intriguée, elle monte rapidement les quelques marches qui la séparent du grenier. Arrivée au niveau où ses yeux sont au-dessus du plancher, elle les écarquille.



- Ça te plait ?


Hedi sursaute, reconnaissant très bien la voix qui vient de s'adresser à elle.


- Peter ? 


***


Un peu plus tôt dans la journée 


- Et voilà, tout est installé, plus qu'à l'attendre maintenant. 

- Merci pour elle. Je l'aurais fait il y a longtemps si mes mes vieux muscles ne m'avaient pas abandonnés. Tu vas attendre qu'elle arrive ?


- C'est possible ?

- Tu fais bien ce qui te chante, répond le vieil homme, avec son éternel ton bougon.


- Avec plaisir alors. Merci grand-père. 


Le vieillard marque une pause, hésitant à poursuivre. Puis jugeant bon de continuer, il reprend :



- Hedi me cache quelque chose, elle va mal en ce moment.


Peter blanchit. Il essaye tant bien que mal d'éviter de montrer son malaise, et de contourner la réponse.  


- C'est peut être juste une impression.

- Non. 

-...

- Mais elle refuse de me dire ce qu'il y a. Elle te dit tout à toi… qu'est ce qui l'ennuie autant ? Dis-le moi s'il te plait ! Elle m'inquiète vraiment, supplie quasiment le vieil homme. 



Peter comprend alors qu'il est inutile de nier. Il se trouve face à un dilemme, le grand-père fait vraiment peine à voir, mais il refuse catégoriquement de trahir la confiance de son amie.


- Je peux pas le dire : je lui ai promis de ne pas parler. 


Toutefois pour essayer de l'apaiser quelque peu, il ajoute :


- Il n'y a rien de grave, elle n'a rien. Ya juste un truc qui l'inquiète. 


Le grand-père marque une longue pause, plongeant la pièce dans un silence oppressant, avant de poursuivre. 



- Tu peux me promettre quelque chose ?

- Bien sûr grand-père. Tout ce que tu veux, répond précipitamment le jeune homme, avant de s'inquiéter de ce qui va suivre.

- Occupe t'en bien, et surtout quand je ne serai plus là pour elle.

- Mais enfin ! Vous êtes encore en bonne santé. 

- Promet juste.

- Promis. Je l'aurais fait de toute façon. 


***


- Peter ?

- Alors ? T'en dit quoi ?

- Mais c'est merveilleux ! Mercii grand frère !! 

- C'est ton dos surtout qui va être content. Ça te plait alors ?

- Mais bien-sûr ! Elles sont super !

- Ton grand-père trouve que c'est du travail bâclé pourtant. 

- Laisse faire, il était obligé de trouver quelque chose à redire. Elles sont presque aussi belles que les meubles qu'il a fait, poursuit-t-elle en admirant la table et la chaise qui trônent devant sa fenêtre. 

- Presque ? 

- Elles sont parfaites, corrige Heidi avec un clin d'œil.

- Trop tard ! Tu l'as dit ! s'exclame-t-il en jetant à son amie une poignée de paille. 


Aussitôt elle riposte, lui lançant à son tour une autre poignée. 


Et c'est au milieu d'une bataille digne de leurs enfances, le foin qui vole, et des rires qui remplissent le chalet de joie, que se termine cette journée. 




*torchi : mélange existant réellement.


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