Le Revers de L'Infini - Tome 2 : L'Eveil

Chapitre 8 : Petit déjeuner

1152 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/10/2025 20:15

Le lendemain matin…

 

Aya sort de sa chambre, un livre serré contre elle, son sac sur une épaule. Elle avance sans hâte vers le réfectoire, l’air encore un peu absent, les yeux rougis mais tranquilles. Ses pas résonnent légèrement dans les couloirs vides. En chemin, elle pense au post-it avec le numéro de Souta. « Il aura clairement pas envie que je l'appelle. Pourquoi il me l'a laissé ? »

 

Elle arrive dans le réfectoire silencieux, prend un plateau, s’installe à une table un peu à l’écart. Elle mange en lisant, plongée dans ses pensées.

 

Yu entre à son tour, tête baissée, les cheveux en bataille, écouteurs autour du cou, téléphone à la main. Il se cherche un plateau, puis repère Aya. Il s’approche, doucement, et s’assoit à côté d’elle.

 

— T'as pas peur de confondre ton livre avec ton assiette ?

 

Un sourire maladroit accompagne ses mots.

 

— Bonjour, Aya.

 

Aya sursaute légèrement, surprise de sa présence, puis lui sourit.

 

— Bonjour, Yu. Ta première nuit ici s’est bien passée ?

 

Elle referme son livre, le pose doucement.

 

— Euh... deuxième nuit, en vrai. Mais ouais... sauf les murs trop fins... et les corbeaux à 5h.

 

Il grimace légèrement. Aya le regarde, intriguée.

 

— Les corbeaux ? Moi j’ai rien entendu.

 

— C’est qu'ils m’aiment bien, j’crois.

 

Yu picore dans son assiette, pensif.

 

— Et toi ? Pas de cauchemars ?

 

Aya secoue la tête.

 

— Je fais jamais de rêve. Du coup, bon ou mauvais...

 

Un rire léger, presque désabusé.

 

— Et toi ?

 

Yu hoche la tête.

 

— Ouais. Parfois. Des trucs flous, pas vraiment des fléaux... mais presque. Des souvenirs, peut-être. Confus.

 

Le silence s’installe un court instant. Puis il relève la tête.

 

— C'était comment, ton ancienne école ?

 

— Différent... Et toi ?

 

— Compliqué. Disons que les gens étaient pas très tolérants avec les bizarreries.

 

Un sourire tordu étire ses lèvres. Il rit un peu.

 

— Et moi j’en ai un paquet, apparemment.

 

Souta entre alors dans le réfectoire, silencieux. Il repère la table, fixe Yu et Aya un instant, puis va chercher son plateau. Il revient, s’assoit sans un mot à côté d’eux. Il pique dans son assiette, puis lève enfin les yeux.

 

— C'est fou comme certains s'intègrent vite... presque trop vite.

 

Son regard s’attarde un bref instant sur Yu.

 

— Mais bon. Chacun sa façon de se faire remarquer.

 

Yu garde le sourire, un brin nerveux.

 

— J'essaie juste de pas passer pour un alien en parlant aux objets, tu vois ? chuchote-t-il à moitié, faussement dramatique. J'crois que j'ai déjà raté.

 

Aya, un peu surprise, murmure :

 

— Bonjour, Souta.

 

Elle dévie vite son attention vers Yu.

 

— Tu parles aux objets ?

 

— Ouais... les distributeurs, les vieux postes, les grille-pains. Ils répondent pas, mais je leur parle quand même. C’est grave ?

 

Aya rit doucement.

 

— Non, tant qu’ils ne sont pas incarnés.

 

— Exactement ! Pas encore complètement fou.

 

Il rit avec elle.

 

Souta lève un sourcil, silencieux.

 

— C'est pas les grimaces qui font fuir. C'est quand on sait pas ce qui se cache derrière.

 

Yu le regarde, perplexe.

 

— Je t’ai fait un truc, en fait ?

 

Aya ignore la tension. Elle tend à Souta son livre.

 

— Merci de me l’avoir prêté.

 

[Le post-it avec son numéro y est toujours]

 

Souta le prend sans un mot.

 

— Si tu veux lire autre chose, dis-le...

 

Aya tourne à nouveau la tête vers Yu.

 

— Tu avais des amis, dans ton ancienne école ?

 

Yu hésite.

 

— Pas vraiment. J’étais plutôt seul. C’est plus simple. Et toi ? Tu as quelqu’un en dehors de l’école ?

 

Aya baisse les yeux.

 

— Non. Personne.

 

Yu baisse aussi la voix.

 

— Moi non plus. Juste un père, souvent absent.

 

Souta, toujours concentré sur son repas, murmure presque :

 

— T'as de la chance. Tant qu’ils essaient pas de faire de toi ce qu’ils veulent...

 

Yu le regarde.

 

— Zenin, hein... Pas besoin d'en dire plus...

 

Aya les observe tour à tour.

 

— Il fait quoi, ton père ?

 

Yu sourit faiblement.

 

— Développeur web. Il voulait être exorciste, mais sans énergie occulte... Maintenant, il vit ça à travers moi.

 

Souta relève un sourcil.

 

— Il est au courant de tout ça ?

 

— Ouais. Il trouve ça stylé. Genre super-héros.

 

Nanami entre alors, silencieux. Il s’installe seul, prend un café et un onigiri. Il observe, sans mot dire.

 

Yu se redresse un peu, brièvement tendu.

 

Aya lui sourit.

 

— Bonjour, Monsieur Nanami.

 

Nanami répond sans lever les yeux.

 

— Bonjour, Aya.

 

Un regard vers Souta, puis Yu.

 

— Profitez du calme. Ça ne dure jamais ici.

 

Yu, chuchotant à Aya :

 

— C’est super rassurant, comme réflexion...

 

Aya hoche doucement la tête.

 

— Pourquoi ? Il y a un danger ici ?

 

Nanami tourne une page.

 

— Une école d’exorcistes n’est jamais un lieu sûr.

 

Gojo entre. Il sourit, retire ses lunettes, s’assoit près de Yu.

 

— Dis donc, Min-Jae... ils étaient pas verts, tes yeux, dans ton dossier ?

 

Son ton est léger, presque trop calme.

 

— Les teintes dorées, c’est rare. Très rare. Même chez les exorcistes...

 

Il ricane.

 

— Peut-être la lumière.

 

Puis il ébouriffe Yu et se lève en faisant un signe de la main à Nanami avec un grand sourire innocent.

 

— À toute, Kento !

 

Il disparaît dans le couloir.

 

Aya regarde Yu.

 

— T’as les yeux verts normalement ?

 

Yu rit.

 

— Peut-être que j'ai changé de filtre Instagram...

 

Souta, silencieux, hausse un sourcil.

 

{Comme quoi... j'avais bien remarqué une anomalie.}

 

Aya lui sourit.

 

— Tu sais... tu peux le dire si tu préfères cacher tes yeux.

 

Un silence bref. Quelque chose reste en suspens dans l’air.


— Ouais... Il se gratte la nuque. J'aime pas trop leur couleur d'origine mais je pensais pas que le port de lentilles pouvait poser un problème au Japon...


Aya sourit, Souta l'observe en silence avec une expression plus ou moins neutre...


Mais le moment de silence est rapidement brisé par un grand bruit de porte qu'on ouvre sans délicatesse...






Ne manquez pas les deux prochains chapitres mardi soir entre 20h et 22h...






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