Kingdom Hearts : Will of Past - Tome 1 : Vivre dans le Passé

Chapitre 16 : Le Maître du Destin - Partie I

3514 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/08/2019 11:46

Chapitre 10 – Partie I :

Le Maître du Destin


Roxas continuait toujours de courir à toutes jambes en direction du camp. Il jetait de temps en temps des regards derrière lui, vérifiant qu'aucun ennemi ne les suivaient. Ven semblait bien plus pressé que lui. En effet, il était parti devant, laissant le Simili de Sora seul à l'arrière. Le blond comprenait, il devait impérativement prévenir Kairi de la situation désastreuse. Mais le jeune garçon avait quant à lui d'autres soucis à se faire. Il s'était perdu. Peut-être aurait-il dû essayer de courir aussi vite que Ventus ? Désormais, il errait dans les bois de la Forêt des Nains. Roxas entendait de temps en temps des hennissements de chevaux, le cliquetis des armures, ou encore des bruits d'épées s'entrechoquant. La bataille avait-elle déjà commencée ?

Le Porteur de Keyblade redoubla d'effort pour parvenir le plus vite au camp. Qui étaient ces soldats noirs au juste ? De quel côté se trouvaient-ils réellement ? Qui étaient les bons ? Qui étaient les mauvais ? Et cette fameuse reine qu'Axel avait mentionnée, qui était-ce ? Et le rouquin ? Quel rôle avait-il dans cette histoire ?

Sans qu'il ne s'en rende compte, Roxas fut plaqué au sol par un soldat noir qui se tapissait dans l'ombre des arbres. Il se maudissait de ne pas avoir fait attention autour de lui. L'épée sous la gorge, le jeune garçon essayait de ne pas montrer à quel point il paniquait. Non, il s'occupait plutôt de regarder le visage de son agresseur. Yeux bleus, drôle de coupe de cheveux en pétard, un peu style punk et blond. Il s'agissait du plus gros flemmard de l'Organisation XIII. Demyx. On pouvait facilement dire qu'il avait changé dans ce monde, pour sûr… En effet, Roxas se souvenait que l'ancien numéro IX n'aimait pas du tout se battre. Cela semblait plutôt le contraire, dans ce monde ci.

« On fait moins le malin, Monsieur le Rebelle ! » lui cracha-t-il au visage.

Une once de folie s'entendait dans le son de sa voix. Dans ses yeux également. On aurait dit qu'il mourait d'envie de lui trancher la gorge. Ce qu'il allait presque faire.

Demyx leva alors son épée et la prit à deux mains, en visant la tête de son adversaire. Roxas profita de ce geste imprudent pour dégainer sa propre épée, qui était tombée en même temps que lui un peu plus tôt. Le soldat noir abaissa son arme dans un geste d'aberration. Le blond réussit à parer grâce à sa lame.

« Bien sûr ! Ça aurait été bien trop facile ! » rugit Demyx.

Ce dernier se releva d'un bond, permettant ainsi au jeune garçon de se relever.

« Très bien. Tu veux te battre ? Alors on va se battre. »

Réagissant aussitôt, Roxas se mit en position de combat exactement de la même façon que lorsqu'il maniait sa Keyblade. Son premier vrai combat avec une épée. Avait-il eu de la chance en tombant sur Demyx dans ce monde ? L'adolescent l'espérait bien !

Le Simili de Sora fut le premier à charger. Sans vraiment avoir de plan en tête, il visa en premier lieu les jambes, comme l'avait fait Ventus un peu plus tôt face à lui. Sauf que son adversaire esquiva d'une pirouette sur le côté. Roxas grinça des dents. Bien évidemment ! C'était une technique bien trop facile à éviter !

« Quoi, c'est tout ? nargua le soldat noir. Je te pensais plus fort que ça ! »

Cette fois-ci, c'est Demyx qui s'élança en premier. Sans que le Porteur de Keyblade ne puisse comprendre ce qu'il se passait, il se reçut un coup de pied dans les côtes, ce qui l'envoya valser quelques mètres plus loin. Se tenant le ventre, Roxas planta son arme au sol et se tint à cette dernière pour se relever. Ce fut alors qu'il remarqua un drôle d'objet à ses pieds. Une… plume ? Comme celle qu'il avait utilisée pour écrire dans le livre ! L'avait-il malencontreusement emportée avec lui ? Mais que faisait-elle là ? Mais surtout… Pourquoi brillait-elle autant ?

« C'est quoi ça ? »

Le soldat noir s'approcha de la plume mais Roxas se jeta sur le sol à temps pour la récupérer avant lui. Quand ses doigts se refermèrent sur l'objet, le jeune garçon sentit l'immense pourvoir magique qu'il renfermait. Il n'en contenait aucun la première fois qu'il l'avait utilisée, ça, le Simili de Sora en était certain ! Il ne s'agissait peut-être pas de la même ?

« Donne-moi ça, ordonna l'ancien numéro IX.

‑ Hors de question ! »

Demyx arqua un sourcil. Il empoigna alors le Porteur de Keyblade par le col, le faisant décoller du sol. Ce dernier, ayant toujours mal aux côtes, ne parvenait toujours pas à trouver assez de force pour répliquer. Il gardait cependant la plume fermement contre lui, ne voulant pas la lui céder.

Tout à coup, une chose étrange se produisit. Le temps parut comme figé. Le soldat noir ne bougeait plus, son visage étant arrêté sur une expression comprise entre l'indignation et la folie. Il n'y avait plus aucun son. Plus aucun hurlement. Plus aucun hennissement. Plus rien. Seul Roxas semblait encore animé. Il profita de l'occasion pour se défaire de l'emprise de son ennemi puis tomba lourdement au sol. L'adolescent alla ensuite récupérer son épée encore plantée dans la terre.

« Bonjour, Roxas » dit alors une voix qui le fit sursauter sur le coup.

Le jeune garçon se retourna, son arme en main, prêt à se battre s'il le fallait. Il fut à la place accueillie par une jeune fille. Cette dernière était vêtue d'une longue cape blanche et son visage était dissimulé par une capuche. Mais malgré tout, grâce au son de sa voix, il pouvait l'affirmer. Il la connaissait très bien.



La jeune fille courait à vive allure dans la Forêt des Nains. Son but ? Trouver le plus vite possible celui qui détenait l'un des plus puissant pouvoir qui pouvait exister en ce monde. Et cela avant que la reine n'apprenne son existence. Car si elle parvenait à lui mettre la main dessus, alors tout deviendrait un véritable fiasco, et elle mettrait son terrible plan à exécution ! Les méchants auront gagné. Et cela serait la fin de leur vie quasi-parfaite.

La fille toute de blanc vêtue lançait de temps en temps quelques regards derrière elle. Elle avait réussi à sortir de la Cité des Cloches sans se faire attraper par les gardes. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'ils avaient abandonné l'idée de la retrouver. Pour l'instant, rien. L'inconnue espérait que cela allait durer pendant quelques temps. Jusqu'à ce qu'elle le trouve, ce serait idéal !

Elle entendit soudainement des hennissements provenant de derrière elle. Elle se figea instantanément. Ils déchiraient le silence pesant de la forêt. Combien y en avait-il ? Leurs cris étaient si puissants ! Plus d'une bonne cinquantaine ! Sa sœur avait réellement envoyé autant de soldats à ses trousses ? Ou bien était-ce autre chose ? La jeune fille se souvenait d'une rumeur qui courait au sujet d'un camp rebelle entre la Forêt des Nains et les Îles du Destin. Se serait-elle avérée exacte ? Elle aussi se dirigeait vers là, puisque quelque chose lui indiquait que la personne qu'elle cherchait se trouvait au même endroit. Elle devait donc faire vite ! L'inconnue se remit immédiatement en route.

En chemin, alors qu'elle ne regardait pas où elle mettait les pieds, la jeune fille se retrouva prise dans un piège. Un filet avait été étalé sur le sol, recouvert de feuilles mortes pour le dissimuler. Emprisonnée, elle pesta contre elle-même de ne pas avoir fait plus attention.

« Sortez-moi d'ici ! suppliait-elle à la personne qui l'avait faite prisonnière.

‑ Trop tard, très chère. Tu es tombée pile dans mon piège » répondit une voix de fille.

La personne en question sortit de l'ombre. Elle portait sur elle une cape verte de camouflage, la capuche sur sa tête pour que l'on ne voit pas son visage. Elle tenait dans ses mains un arc.

« Je t'en conjure, libère-moi !

‑ Et pourquoi devrais-je faire cela ?

‑ Je dois aider les Rebelles ! »

La jeune fille à l'arc se mit à rire à cette annonce. Elle enleva sa capuche, de sorte à ce que sa proie puisse voir son visage.

« Sache que je suis des leurs. Je suis même leur chef. Et je ne te connais pas. »

La prisonnière soupira. Elle, elle la connaissait bien. Et le seul moyen de le lui faire savoir était d'enlever à son tour sa capuche. Ce qu'elle fit. La jeune fille découvrit alors sa natte blonde et ses yeux océans, semblable à la jeune fille en face d'elle.

La blonde attrapa alors deux cordes du filet et se pencha un peu plus pour parler. Elle essaya de prendre sa voix la plus calme.

« Tu me crois maintenant, Kairi ? »

L'auburn écarquilla grand les yeux. Impossible ! Ce ne pouvait pas être… ! Que faisait-elle ici, dans la forêt ?

Kairi sortit une petite dague qu'elle cachait dans une de ses bottes puis trancha la corde qui retenait le filet dans les airs d'un coup sec. Ce dernier tomba avec fracas.

L'inconnue eut à peine le temps de se relever que des bras vinrent serrer sa taille.

« Je croyais que je ne te reverrais plus jamais ! » pleura presque la cheffe des rebelles.

La jeune fille à la cape blanche répondit également à cette étreinte. Cela faisait tellement d'années qu'elle attendait ce moment. Le jour où elle pourrait de nouveau serrer dans ses bras l'une des personnes qu'elle aimait le plus dans ce monde.

« Je suis désolée, mais je n'ai pas vraiment le temps de t'expliquer… »

Tout à coup, un craquement de branche se fit entendre. Les deux jeunes filles se tournèrent en même temps vers l'intrus qui osait perturber leurs retrouvailles. Il s'agissait d'un soldat. Grand, très mince, les joues creuses, avec des cheveux blonds presque blanc mi-long qui lui encadrait son visage et lui donnait une incroyable sévérité. Mais surtout, il était vêtu d'une côte de mailles obscure. Un soldat noir.

« Pardon d'interrompre vos retrouvailles, princesses. »

Kairi défit son emprise sur la jeune fille blonde. Elle décocha une flèche et la pointa en direction du soldat de la reine.

« Un pas de plus, et elle volera droit en direction de ton petit cœur.

‑ Oh la la, j'ai peur ! » ironisa-t-il en s'agrippant les deux bras, comme s'il jouait un rôle dramatique au théâtre.

Il dégaina alors son épée ainsi que son immense bouclier. L'insigne de la reine était gravé dessus. Un cœur rouge entouré de flammes noires.

« Nous avons pour ordre de vous ramener. Vifs ou morts. Et vous ne faites pas exception, même si vous êtes sa…

‑ Suffit ! Bats-toi si tu en es capable ! » s'emporta la cheffe des Rebelles.

Kairi sauta sur la branche d'arbre la plus proche mais aussi la plus basse. Elle envoya une rafale de flèches à toute vitesse. Mais son adversaire les stoppa toutes grâce à son bouclier. La jeune fille grimaça. Elle ne pouvait rien faire face à cela. De plus, elle devait protéger la jeune inconnue à ses côtés. Enfin, pas si inconnue pour elle en particulier.

C'est alors que la blonde s'avança vers le soldat noir. Que faisait-elle ?! L'auburn espérait juste qu'elle ne se rendait pas ! Au lieu de cela, elle joignit ses mains et ferma les yeux. Une aura blanche entoura alors son corps. Elle faisait de la magie ! Puis, tout à coup, le temps parut comme se figer. Plus aucun son. Plus aucun mouvement. Plus rien. Un sort qui arrêtait le temps.

L'auburn sauta de sa branche et atterrit juste derrière la jeune fille en blanc.

« Tu viens de faire de la magie ? » s'étonna-t-elle à moité.

Kairi savait qu'elle avait de la magie en elle depuis sa naissance, mais c'était la première fois qu'elle s'en servait directement devant elle.

L'inconnue se tourna vers la jeune fille. Elle remit sa capuche blanche sur sa tête puis s'avança vers la cheffe des rebelles. Elle se plaça juste à côté d'elle, et lui parla sans la regarder dans les yeux :

« Le sort ne durera pas très longtemps. Je dois reprendre ma quête. Nous nous retrouverons peut-être plus tard. »

Kairi hocha la tête. Elle aurait aimé pouvoir rester plus longtemps en sa compagnie, mais si elle avait une tâche importante à régler de son côté, elle ne pouvait se permettre de la ralentir plus longtemps.

La blonde se remit alors à courir en direction du camp des rebelles.



La jeune fille, plantée devant Roxas, enleva sa capuche. Ce dernier écarquilla les yeux. S'agissait-il de la vraie, celle de son monde ? Sinon, comment expliquer le fait qu'elle le connaissait ? C'était la seule explication possible !

« Mais, tu es… » commença le blond.

Cette dernière plaça son doigt sur sa bouche, signe qu'il devait taire son identité. Le Simili de Sora fronça les sourcils. Le temps venait d'être suspendu par il ne savait quel sort, alors pourquoi seulement elle et lui pouvaient-ils encore bouger ?

« C'est moi qui l'ai jeté, répondit la jeune fille toute de blanc vêtue, comme si elle venait de lire dans ses pensées. Et nous n'avons que peu de temps avant qu'il ne se dissipe. »

Le jeune garçon papillonna des yeux. Comment avait-elle fait pour lire si facilement dans son esprit ? Même Xehanort, malgré son immense savoir et ses odieuses compétences, n'en était pas capable pour autant !

La plume dans la main de Roxas brillait de plus en plus.

« C'est donc bien toi, le fameux Maître du Destin. Comme dans mon rêve.

‑ « Maître du Destin » ? » répéta le jeune porteur de Keyblade, confus.

Qu'entendait-elle par « Maître du Destin » ? Y avait-il un rapport avec le livre dans lequel ils se trouvaient, tous ? Cela lui semblait un petit peu tiré par les cheveux, étant donné qu'il ne choisissait pas les événements à venir. C'est vrai : pourquoi aurait-il tué Sora ? Ou encore mis en œuvre cette bataille entre les rebelles et les soldats noirs ? Non, ce devait-être autre chose… Mais quoi ?

« Je dois en avoir quelque part… » reprit mystérieusement la blonde.

Cette dernière fouilla dans les poches de son manteau. Elle en sortit alors un bout de papier blanc. Que contenait-il de si important ? Une lettre, une formule magique ? La formule de ce sort peut-être !

Elle le tendit à Roxas, lui intiment l'ordre de le prendre. Ce dernier s'exécuta, impatient de savoir ce qu'il contenait. Il le déplia. Regarda le recto. Puis le verso. Rien. Page vierge, totalement blanche. Alors quoi ? Que devait-il faire avec un bout de papier vide ?

Le jeune Porteur de Keyblade leva des yeux incompréhensifs vers la jeune fille. Cette dernière avait remis son capuchon blanc pour dissimuler son visage. Il fronça les sourcils. La plume dans sa main brillait de plus en plus.

« Vas-y, écrit » l'incita l'inconnue.

Roxas parut réfléchir quelques instants. Écrire, d'accord, mais quoi ? La dernière fois qu'il l'avait fait, ça les avait menés droit dans cette galère ! Alors que se passera-t-il la prochaine fois ? Le blond devait sans doute bien choisir ses mots, pour ne pas empirer la situation. Sauf que rien ne lui venait, dans l'immédiat.

« Roxas, vite ! Mon sort ne tiendra plus très longtemps ! »

En effet, le jeune garçon remarqua avec effroi que Demyx recommençait petit à petit à recouvrer l'usage de son corps. Il griffonna alors quelque chose sur le bout de papier, espérant au plus profond de lui que son plan allait marcher !

Tout à coup, le soldat noir disparut. Roxas papillonna des yeux face à la surprise. Venait-il réellement de provoquer ça ?

La jeune fille prit alors le bout de papier et le lut.

« « Le soldat noir, alors immobilisé par le sort de la divine jeune fille, se retrouva mystérieusement téléporté auprès de celle qui l'avait envoyé ici. » »

Elle rangea le papier dans sa poche.

« Pas trop mal, pour une première fois. »

Roxas se sentit rougir. Il avait l'habitude de recevoir des compliments de la part de ses amis, mais d'une inconnue… Enfin, pas tellement inconnue en ce qui concernait son visage ! Mais il devait taire son identité pour le moment. Il bafouilla un « merci » à peine audible tout en se grattant l'arrière du crâne. Un geste tout simplement adorable !

« Tu aurais pu éviter de le renvoyer vers la reine, cependant… »

L'adolescent fit la moue. Il avait fait avec ce qu'il avait pu. Que ça lui plaise ou non. Il ne voulait pas tuer des humains. Ce n'était pas dans sa philosophie de vie.

« Je ne voulais pas le tuer, déclara-t-il.

‑ Pourquoi ? » demanda la jeune fille, faussement étonnée.

Le jeune Porteur de Keyblade baissa les yeux vers ses pieds.

« Tuer quelqu'un ne résout pas tous les problèmes.

‑ Même si cette personne est nuisible ? »

Roxas releva la tête. Une sorte de détermination se lisait dans le fond de ses yeux azurés.

« Tout le monde a le droit à une seconde chance » affirma-t-il.

Il parlait en connaissance de cause. Lui aussi était « mort » pour permettre à Sora de se réveiller. Il avait abandonné son existence pour permettre à un autre de s'épanouir. Alors le sosie de Ventus savait très bien ce que pouvait signifier le sens du mot « mourir ». Et il était hors de question pour lui de faire subir cela à quelqu'un d'autre. Et oui, tout le monde avait droit à une deuxième chance. Lui en avait eu une en revenant à la vie grâce à l'intervention de ses amis et de quelques scientifiques qui appartenaient autrefois à l'Organisation XIII. Riku aussi avait eu droit à une seconde chance, en étant pardonné par tous ses amis pour avoir sombré dans les Ténèbres puis s'être reconverti vers le chemin de la Lumière. La voie de l'Aube.

Les deux jeunes gens étaient certes débarrassés de Demyx, mais il restait encore toute une ribambelle de soldats noirs et de civiles qui rodaient encore dans les bois. Et ils devaient trouver rapidement un moyen de s'occuper d'eux.

Roxas se mit alors à réfléchir. Il faisait tourner sa plume entre ses doigts. Il pouvait s'en servir une nouvelle fois, mais… Toute magie avait un prix, n'est-ce pas ? Et quel était celui-ci ?

Comme si elle avait lu dans ses pensées, la jeune fille toute de blanc vêtue lui sortit de nouveau le bout de papier.

« Tu en feras bon usage » dit-elle.

Après le lui avoir donné, l'inconnue tourna les talons. Elle allait pour partir lorsque le blond la rattrapa par la manche de sa robe blanche.

« Où vas-tu ? » lui demanda-t-il presque inconsciemment.

Elle se contenta uniquement de lui sourire et de lui dire adresser ces dernières paroles :

« Nous nous reverrons un jour. »

La jeune fille s'en retourna en direction de la Cité des Cloches. Il était temps pour elle de rentrer. Sinon sa sœur risquait de se mettre dans une colère noire. Et elle détestait la voir dans cet état.

Resté seul, Roxas fronça les sourcils. Il déplaça son regard en direction de la plume. Elle brillait toujours, mais un petit peu moins qu'il y a quelques minutes. Qu'est-ce que cela voulait-il dire ? Que son pouvoir avait des limites ? Si oui, quels genres de limites ? De temps ou d'action ? Il n'y avait qu'une seule façon de le savoir : l'utiliser.

Pour cela, le jeune Porteur de Keyblade s'assit en tailleurs sur le sol. Là, il cala la feuille blanche sur sa cuisse. Il réfléchit un instant à la tournure de sa phrase. Ce qu'il allait écrire. Il retournait ses idées de nombreuses fois dans sa tête. Si un seul mot n'était pas à sa place, qui savait les conséquences de ce qu'il risquait de se produire ? Peut-être quelque chose de terrifiant ? Il ne fallait aucunement jouer avec les mots. Car ils étaient dangereux. Et seul Roxas avait le pouvoir de les maîtriser. Comme un bon auteur. Ce qu'il avait toujours rêvé d'être depuis la bataille finale contre Xehanort. Et c'est ce qu'il fera en rentrant chez lui. A supposer qu'il rentre un jour…

« Là ! Un autre ! » s'écria soudain l'un des soldats noirs qui débusquait de derrière un sapin géant.

Le Simili mit le point final à sa phrase et releva la tête au bon moment juste pour voir deux gardes de la reine disparaître sous ses yeux. Il s'agissait de Xigbar et Marluxia, respectivement les anciens numéros II et XI.

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