Le Géant de Sucre et la Poupée de Feu

Une fois arrivée à la salle de jeu dans le centre-ville, Yumi ne put retenir un sourire tant elle aimait les jeux vidéo, et particulièrement Street Fighter ! Son personnage, Cammy, un petit bout de femme musclé qui défonce tout. Elle commença à se diriger mécaniquement vers sa borne favorite.

« Street Fighter humm… » Murmura Atsushi.

« Tu devrais jouer contre ma sœur elle est super forte! » S’enthousiasma le première année.

Yumi toisa Atsushi d’un air de défis, une fois derrière le joystick la taille devient complètement inutile. Atsushi n’osait pas le dire, mais il n’avait pas beaucoup touché aux jeux de combat, elle aurait pris ça pour une excuse. Une chose à savoir sur le jeune homme à la crinière violette, c’est qu’il déteste par-dessus tout perdre. En général il préférait les jeux d’aventure ou de simulation de vie, ah ça oui il aimait les rendre obèses ses Sims.

« Très bien petite chose, à nous deux » En s’asseyant à la borne voisine.

Telle une habituée Yumi choisit immédiatement son personnage.

« Une chose est sûre, c’est que sur ton terrain je ne te battrais jamais tu dois faire 50cm de plus que moi. » Elle accompagna ses paroles en accrochant ses mèches chocolat avec des barrettes. « Mais là c’est mon terrain. »

Il reçut cette remarque telle une lance dans son orgueil, lui aussi il s’attachait désormais les cheveux. Yumi l’observait du coin de l’œil, elle se félicitait d’avoir réussis à la réveiller. Un autre détail ne lui échappa pas, avec ses mèches désordonnées et son aire contrarié, il était vraiment à croquer.

Ne te déconcentre pas Yumi c’est ta chance de lui donner une bonne leçon !

Atsushi choisit le personnage de Blanka, le monstre vert. Un monstre violet qui commande un monstre vert.Cette pensée amusa beaucoup le jeune homme.

FIGHT.

Ces deux honneurs, ces deux fiertés s’affrontaient avec hargne. Atsushi tentait tant bien que mal de tenir tête à Yumi mais après des années d’entraînement, celle-ci avait un niveau tout à fait honorable.

Le premier round fut gagné par Yumi qui tira la langue à son adversaire. Le jeune homme fut saisit d’une envie irrépressible de gagner. Ses longs doigts pianotaient maintenant aussi vite sur les touches que ceux de son adversaire qui était bien décidée à ne pas lui faire de cadeaux. Tout se jouait désormais à un dernier coup, Yumi retenait sa respiration et le bouton de garde, elle devait attendre LE moment pour lancer son attaque, une erreur de timing et c’était la défaite assurée.

Maintenant ! Timing parfait, Cammy envoya Blanka au tapis et se mis à sauter sur place. Atsushi avait perdu, mais c’était moins dur qu’au basket. Yumi se retourna et ne trouva pas son frère, ni en regardant autour d’elle.

En réalité Yoshi avait un plan en tête, qu’il avait monté avec Tatsuya. Celui-ci ayant remarqué comme la jeune fille perçait la coquille du géant, avait demandé à son frère de bien vouloir les aider à mieux se connaître. Il n’était pas question de forcer les choses, juste de calmer leur agressivité mutuelle. Yoshi ne pouvait qu’adorer ce plan, lui qui rêvait de trouver le petit copain « le plus cool du monde » à sa sœur. Le meilleur joueur de l’équipe, et l’un des meilleurs espoirs japonais du basket s’avérèrent être des critères tout à fait recevable pour être la personne « la plus cool du monde » à ses yeux. Camouflés maladroitement dans un café près de la salle de jeu, les deux jeunes joueurs espéraient que leur plan porterait leurs fruits.

Atsushi abordait une moue déconfite. Il avait perdu, ENCORE. Yumi ne savait plus trop où se mettre, elle n’allait pas le laisser gagner tout de même. Mais il fallait briser ce silence glacial.

« Jouons à nouveau ! » Lui dit-elle en lui tendant la main.

Ces mots résonnaient dans sa tête comme ceux de Kuroko… Grâce à lui il avait pu se rendre compte qu’il aimait vraiment le basket du fond du cœur.

La main de Yumi restait en suspend dans le vide, avait-il si mauvais caractère au point de refuser une défaite aux jeux vidéos ? Elle avait une certaine sympathie pour le jeune homme, mais elle ne le connaissait pas vraiment, elle avait du mal à le cerner.

S’il ne saisissait pas la main de Yumi c’est qu’Atsushi était perdu dans son monde. Il essayait, comme lui avait appris la psychologue, de décortiquer ses pensées.

« Murasakibara-senpai ? » Demanda-t-elle d’un ton hésitant.

Celui-ci remarqua enfin sa main tendu qu’il s’empressa d’attraper et de secoueur vivement. Puis il se leva avec énergie et commença à avancer d'un pas rapide, oubliant qu’il serrait encore la main de Yumi qui le suivant tant bien que mal tentant de comprendre l’origine de son agitation.