Le Géant de Sucre et la Poupée de Feu

Chapitre 6 : "Yumi c'est quoi l'amour?"

1502 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 10:55

Ils se dirigèrent vers la sortie de la salle de jeu et s’arrêtèrent devant un salon de thé adorable, avec des Maneki Neko multicolores sur la devanture.

« Tu veux une part de gâteau à la crème ? »

C’était donc ça, une envie soudaine de sucrerie. Comme à son habitude il ne s’était pas bien exprimé, mais il trouvait normal qu’après s’être fait battre il s’offre une petite douceur, et récompense son adversaire de la même façon.

Le rouge monta aux joues de Yumi ça ressemble tellement à un rendez-vous… Elle commençait à saisir les bizarreries d‘ Atsushi, et à comprendre que sa logique n’était pas comme celle des autres garçons. Il n’y avait pas forcément d’arrières pensés derrière ce geste.

Mais… Mais à quoi je pense moi ? C’est le garçon le plus bizarre que j’ai croisé et moi je pense à un rendez-vous. Il y a vraiment un truc qui ne tourne pas rond chez moi…

Elle hocha la tête et ils entrèrent dans le petit salon. Tout en mangeant sa part de gâteau dans son calme habituel, il observait la jeune fille. C’est qu’elle ressemblait vraiment à un petit chocolat. En général il n’aimait pas les choses trop petites car il avait peur de les casser, ni les gens trop bruyant et trop motivé. Mais maintenant qu’il s’était rendu compte qu’il aimait le basket, il ne savait plus vraiment ce qu’était qu’aimer.

« Yumi-chan… »

Elle aussi perdu dans les couches de crèmes de sa part de gâteau sursauta en entendant son prénom.

« C’est quoi l’amour ? » Demanda-t-il sans gêne en plantant sa cuillère dans la crème.

Si Yumi avait pu s’enfuir en courant sans passer pour une décérébrée, elle l’aurait fait. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond chez ce garçon. S’il voulait la séduire, c’était une parade incompréhensible, mais il ne semblait même pas essayer de la séduire elle avait bien compris que sa question était sérieuse.

Elle hésita un instant, rouge jusqu’aux oreilles, elle non plus n’avait pas l’habitude de l’amour. Puis elle commença :

« L’amour c’est… C’est compliqué je pense. C’est une sorte de tourbillon où l’on est emporté. Il y a l’autre qui occupe nos pensées, qui fait battre notre cœur plus vite et de qui l’on ne veut plus se séparer. On aime lui faire de petites attentions, l’embêter, on sourit en le retrouvant... L’autre c’est comme l’oxygène, en être privé c’est avoir le souffle coupé. » Elle posa ses coudes sur la table et poursuivis « L’amour c’est un sentiment qui peut être à la fois doux et agréable, mais aussi pénible et irritant. Tout est décuplé quand on aime, le mauvais devient insupportable mais le bon est… Magique. » Finit-elle pensive.

« Humm… D’accord. J’aime les snacks, je ne peux pas vivre sans eux. Est-ce que ça marche ? »

Yumi éclata de rire ce qui fit considérablement redescendre la pression. Décidément, elle n’arrivait jamais à deviner ses réactions.

« Pourquoi est-ce que tu rigole ?! » S’emporta-t-il gêné. « Ne te moque pas de moi… »

Sa moue de gamin contrarié était vraiment adorable. Sur le terrain c’était un monstre, une machine de guerre, mais en réalité, il était d’une innocence déconcertante.

« Excuse-moi c’est ta réaction, c’est que c’est un peu gênant comme question ça fait du bien de rire ! » S’exclama-t-elle en s’éventant.

Atsushi, encore un peu vexé plongea sa tête entre ses bras contre la table laissant juste dépasser ses yeux. Yumi recommença à manger sa part de gâteau calmement, laissant le jeune homme dans ses pensées, quand soudain il ajouta simplement.

« Si j’aime bien ce moment, être avec toi et t’embêter, est-ce que ça veut dire que je t’aime ? »

Yumi manqua de s’étouffer avec sa part de gâteau et descendit à grandes gorgées sa grenadine. Bien que les mots étaient vidés de leur sens et utilisés de façon logique, ça faisait toujours quelques choses de les entendre. L’innocence pouvait parfois être cruelle.

« Tu es vraiment un idiot ! » S’écria Yumi écarlate en s’échappant

Une fois à 200 mètres de la salle de jeu, Yumi s’arrêta, haletante. Elle regrettait déjà ses mots, mais avaient bien trop d’honneur pour retourner s’excuser.

« Yumi ! » S’écria une voix qui n’était pas celle de Atsushi.

C’était son frère Yoshi, qui arrivait en courant. Yumi était en colère contre lui, elle avait fini par comprendre son plan, il l’avait déjà tenté plusieurs fois au cours de ses dernières années.

« Yoshi ! » Hurla-t-elle de colère en le voyant arriver. « Tu penses vraiment m’aider en me faisant ce genre de coup ? Ou alors ça t’amuse de jouer avec moi ?! »

Yumi toisa son frère d’un regard foudroyant, elle était en colère contre lui car pour elle, l’amour c’était loin d’être un jeu. Elle ne savait pas y faire, elle était maladroite, colérique, difficile à suivre… Les choses de l’amour, ce n’était pas pour elle.

« Mais je… » Yoshi ne savait plus vraiment où se mettre. « Mais il a l’air gentil et combatif ! C’est un peu ce qu’il te faut non ? »

La jeune fille, énervée et désespérer que son frère ne comprenne pas sa faute, entreprit de rentrer calmement, sans tout de même lui décrocher un mot.

De son côté Atsushi restait pensif, encore assis à la table du salon de thé il réduisait sa part de gâteau en bouillis avec sa cuillère. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de lui poser cette question… Il n’avait ni voulu la blesser, l’embêter pourtant. Ça ne faisait que 24h qu’il l’avait « rencontrée » mais il la trouvait intéressante, lumineuse dans le paysage morose et monochrome de la vie. Et ça, ce n’était pas négligeable. Pourquoi devrait-on forcément définir l’amour que l’on a pour des choses et des gens… Adorer, aimer, trouver agréables, pour lui tout était pareil.

Comment font les autres garçons pour ne pas blesser les filles déjà… Je devrais peut-être demander à Kise-kun, les filles sont toujours contentes de le voir. 

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