Le Géant de Sucre et la Poupée de Feu
Ce matin là, celui du match, Yumi et Yoshi arrivèrent devant le lycée aux alentours de 7h, avec de grosses poches sous les yeux. Elle avait révisée les stratégies et ses livres toute la nuit, et lui était trop excité pour fermer l'oeil.
Yumi, d'un pas lent et fatigué alla se placer à côté de la coach et la salua avec respect. Tous se mirent en rang pour l'appel. Atsushi n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormit non plus, il avait rabattu la capuche de son sweat. Heureusement pour eux tous, 7 heures de route les attendaient pour rattraper cette mauvaise nuit.
La coach demanda à Yumi de s'asseoir à côté d'elle pendant la première partie du voyage. Malgré la fatigue elles révisèrent encore les stratégies et les cas de figures possibles avec ce type d'adversaire. Ils devaient à tout prix éviter les blessures.
« Coach j'ai peur.. » Finit par lâcher Yumi.
« Je sais moi aussi. »
Au bout de deux heures Araki congédia Yumi, c'est avec le capitaine de l'équipe qu'elle devait le plus s'entretenir avant un match, ça tombait bien car lui aussi avait quelque chose derrière la tête. Il s'assit à côté d'elle et lui murmura à l’oreille :
« Bonjour Masako. »
Si la coach rougit aussi fort c'est qu'elle entretenait une relation un peu étrange avec le jeune homme, une relation qui pourrait lui valoir son job si elle s'ébruitait.
Tatsuya aimait jouer avec elle et voir le rouge lui monter aux joues, elle qui était si déterminée et si sérieuse habituellement. Il commença à passer ses doigts fins le long de sa cuisse.
« Tatsuya... Arrête. » Dit-elle en se dégageant. « Pas ici ! » Se défaisant de son attractive emprise.
« Ça fait des semaines que tu ne m'as pas invité chez toi... J'ai envie de toi Masako. »
« Tu sais très bien que ce n'est pas parce que je ne veux pas, mais on doit vraiment arrêter de se voir. Tu pourrais te faire expulser de l'établissement et je pourrais perdre ma place de coach, on a tout à perdre Tatsuya... Et tu as vu notre différence d'âge, on fait n'importe quoi. »
Le jeune homme aux cheveux d'ébènes s'enfonça dans son siège, il savait tout ça, il aurait fallut être idiot pour ne pas en avoir conscience, mais cette relation était électrisante et il n'était pas décidé à l'arrêter, il savait qu'ils étaient assez malins pour ne pas se faire prendre.
Pour échapper à la gêne du silence la coach sortie les feuilles sur lesquelles ils devaient travailler avant le match. Mais Tatsuya rompit le silence avant elle :
« Il faudrait que Murasakibara et les jumeaux Arata soient dans les mêmes quartiers que moi. »
« Décidément tu as toujours un plan derrière la tête, tu ne va rien leur faire faire de risqué j’espère ? Vous êtes tous sous ma responsabilité je te rappelle. »
« Trois fois rien... Kise Ryota nous a invité chez lui après le match pour une petite soirée, c'est l'occasion rêvée pour que Yumi et Atsushi se décident enfin tu ne crois pas ? »
Elle acquissa d'un léger sourire,même un aveugle aurait vu le petit manège qui se tramait entre les deux. Les amours de lycée était loin pour la coach, mais elle avait pris Yumi en affection et elle aurait bien aimée la voir heureuse.
« Entendu. Mais revenez avant une heure du matin car la réception de l'hôtel ferme et après je ne pourrais plus vous ouvrir. »
« Parfait. » Dit-il en lui volant un baiser silencieux sur la joue, le délice du secret.
De son côté Yumi avait donc échangée sa place avec Tatsuya, son voisin pour le reste du voyage était plus que prévisible. A la tristesse de Yumi, Atsushi restait désespérément silencieux, mais au bout de quelques minutes elle remarqua aussi qu'il était livide.
« Murasakibara-senpai est-ce que ça va ? »
« Humm... Ça va. » Lâcha-t-il les lèvres pincées. « Je suis juste un peu malade en bus. »
Yumi lâcha échapper un petit rire et fouilla dans son sac.
« Tiens. » Dit-elle en lui rendant une boite de médicaments. « J'ai pris ça chez moi au cas où nous perdions de grands et forts sportifs à cause du bus ! »
Atsushi s'en saisit, reconnaissant, il ne pensait jamais aux choses importantes comme les médicaments pour le mal des transports avant sept heures de bus.
Avant d'avaler ses comprimés il devait dire quelque chose à Yumi qui le tracassait depuis quelques temps :
« Tu sais... Tu peux arrêter de m'appeler senpai. Et tu peux m'appeler par mon prénom. Atsushi, ça ressemble à sushi à quelques lettres près. »
« C'est d'accord... Atsushi. » Répondit-elle en rougissant légèrement.
Les convenances et les politesses, ce n'était pas vraiment son affaire. Il était absolument au dessus de ce genre de choses.
Atsushi avala ses comprimés avec de l'eau à la fraise.
« Tu ne consomme que des choses d'enfant. C'est mignon. »
Le jeune homme prit un air vexé. Ce n'était résolument pas des choses d'enfants pour lui. Pourquoi diable ne pouvait-on pas profiter de délicieuses friandises ou d'un bon paquet de chips sans passer pour un enfant ? La vie d'adulte se devait-elle forcément d'être sans couleur et sans parfum ?
Une fois qu'Atsushi se sentit un petit peu mieux il sortit sa console de jeu de son sac, Yumi avait déjà la sienne dans les mains, garder un bon niveau à Street Fighter relevait d'un combat quotidien.
« Yumi-chan tu veux jouer avec moi ? J'ai acheté le dernier Street Fighter et je me suis entraîné. »
« Si tu n'as pas peur de te faire botter les fesses une deuxième fois pas de soucis. » Lui lança-t-elle d'un air de défis.
Comme seule réponse Atsushi lui envoya une requête de combat. Ils jouèrent jusqu'à tomber de fatigue l'un contre l'autre.
Yumi s'éveilla la première quand le bus se stoppa, elle était complètement reposée contre lui, elle se releva promptement.
J'espère qu'en plus je ne lui ai pas bavé dessus !
A la descente du bus Atsushi ouvrit immédiatement un paquet de chips, deux heures de dormis c'était deux heures sans manger, ce qu'il jugeait mauvais pour sa santé.
Après un rapide passage à l'hôtel où ils enfilèrent leurs survêtements, l'équipe se dirigea d'un pas décidé vers le gymnase. Déterminé à écraser Kirisaki Daichi.