Le Géant de Sucre et la Poupée de Feu

Chapitre 13 : Le Garçon Perdu et la Jeune Fille Fragile

3083 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 20:08

Après avoir été chaudement félicité pour leur combativité, les joueurs de Yosen, vidés, rejoignirent leur hôtel pour un repas bien mérité.

Une fois dans le petit groupe dans leur chambre, Tatsuya parla du plan à ses amis sans évoquer sa relation particulière avec la coach.

« Vous partirez devant je vous rejoindrais chez Kise dans la soirée. »

« Mais tu es sûre qu'on ne risque pas de se faire prendre ? » Interrogea Yumi. « Ça me parais un petit peu gros comme plan quand même. »

« Aucun risque petite tête, de plus nous ne serons pas les seuls à faire le murs ce soir, tu pense vraiment que cette bande d'adolescent à Tokyo, vont resté bien sagement à l'hôtel ? »

« Tu marque un point. »

Yumi était un peu dubitative, mais elle mettait aisément moins de rigueur dans sa réflexion. Elle avait les idées occupées, se demandant si Atsuhi avait entendu ou encore compris ce qu'elle avait dit à l'infirmerie. N'osant pas lui poser la question elle restait pensive. Qu'est-ce qui se passerait s'il avait tout compris ? Allait-il la rejeter ? Yumi avait à la fois peur et hâte de connaître la suite de cette histoire...

« C'est quand même cool qu'on soit au rez-de-chaussez pour faire le mur. » Ria Yoshi. « Même si faire le singe sur la devanture ne m'aurait pas déranger plus que ça. Un petit défi quoi. »

Un défi... Pensa fort Yumi, l'amour c'était vraiment un grand défi pour elle. Contrairement à tout les défi que la vie pouvait lui lancer chaque jour, son tempérament et sa détermination ne changeraient rien dans cette affaire, elle restait esclave de son cœur.

Chacun passa rapidement dans la salle de bain, Yumi pensait qu'il était un peu étrange de partager une chambre avec trois garçons et que son cher papa tomberait dans les pommes s'il 'apprenait.

Vêtements de ville enfilé pour passer plus inaperçus, les trois protagonistes se dirigèrent vers chez Kise. Yumi avait choisit son traditionnel jean noir et un débardeur à petites bretelles, un maquillage discret et un bandana dans les cheveux.

Le groupe marchait dans la rue en silence, Yoshi ne savait pas ce qui s'était passé entre les deux, mais ce silence était vraiment pesant et ses blagues passait dans le vide les unes après les autres. Seul le brus des chips d'Atsushi rompait celui-ci.

« Au juste senpai, ton bras est-ce que ça va ? »

« Ahh... ça, ce n'est rien. J'irais chez le médecin demain, c'est la coach qui m'oblige pour reprendre l’entraînement. »

« En tout cas ça n'a pas changé ta façon de jouer ! Tu démonte tout ! » Lâcha-t-il pleins d'admiration.

« Merci. »

Puis de nouveau le silence, heureusement Kise habitait à deux pas d'ici. Yoshi regarda sur son portable :

« C'est ici ! »

« Attendez c'est malpoli d'arriver les mains vides, on devrait passer prendre un truc à l'épicerie. » Réalisa Yumi.

Sans concertation c'est Atsushi qui se rendit dans l'épicerie, personne ne demande la carte d'identité d'une personne qui fait deux mètres. Et surtout pas pour quelques bières, pas d'alcool pour les champions, sauf les jours de fête.

Ils devaient se rendre au dernier étage pour trouver l'appartement de Kise, malgré sa carrière fleurissante ce dernier vivait encore chez ses parents eux aussi mannequins qui parcouraient la planète selon les contrats. Kise ne les voyait pas souvent, mais sans leur en vouloir, sauf de leur présence, il ne manquait de rien.

« BIENVENU !!! » Cria-t-il en les voyant arriver.

Visiblement à sa voix encore plus joyeuse qu'a l'habitude, la fête avait déjà commencée. L'endroit était spacieux et de toute beauté, offrant une magnifique vue sur le Tokyo nocturne.

« Il y a un buffet au fond ! Mangez tout ce que vous voulez, buvez tout ce que vous voulez ! »

Kagami s'approcha pour les saluer le premier.

« Yo... Tatsuya ne viens pas ? » Tentant de cacher son air déçu.

« Il nous rejoins plus tard ! » Répondit Yoshi, crispé, un peu impressionné devant l'homme qui avait vaincu l'ensemble de la Génération des Miracles.

« Tu m'as impressionné pendant le match, je n'aurais jamais cru que tu puisse sauter aussi haut. Ton basket fait vraiment street à l'américaine, tu as une sacrée détente et tu es rusé, je suis impatient de t'affronter. »

Yoshi n'en croyait pas ses oreilles, il avait attiré l'attention d'un des meilleurs joueurs de championnat, une sensation de fierté emplit son cœur.

Momoï et Aomine arrivèrent à ce moment là. Il avait entendu les paroles de Kagami, la porte n'étant pas encore fermée.

« Tu mes vole les mots de la bouche Kagami. On verra si ton agilité vaut mon instinct sur le terrain. »

Momoï éclata soudain de rire.

« La ruse et l'agilité, la détente et ce côté sauvage, c'est comme ci Kagami-kun et Dai-chan avaient eu un enfant ! »

Les deux se retournèrent vers elle d'un air foudroyant, ils finirent aussi par foudroyer Yumi qui se mis aussi à rire de plus en plus fort.

« Pardon, pardon.. » S'excusa t-elle en essuyant une larme de rire du bout des doigts. « C'est juste que c'est vraiment trop drôles !La coach m'a demandée de visionner vos vidéos et c'est vrai que mon frère est un très bon mélange ! » Elle réussit à se calmer puis ajouta. « Je suis Yumi Arata, assistante de la coach de Yosen et voici mon frère Yoshi ! Enchanté ! »

« Enchantée ! Moi c'est Momoï et voici Dai-chan, ne fait pas attention à son air un peu brut, il est juste mal élevé ! »

« Eh Satsuki je suis là ! »

Yoshi fut emmené par Aomine et Kagami vers le salon et Atsushi se dirigea machinalement vers le buffet. Yumi referma la porte derrière elle et se retrouva seule avec Momoï et Kise.

« Yumi-chi viens avec nous ! » Déclara Kise en l’entraînant vers sa chambre avec Momoï.

Kise referma la porte derrière lui et quand ils furent sûre de ne pas être entendu, le jeune homme et Momoï explosèrent :

« Alors avec Murasakiiiii ! » S'écria Momoï oubliant ce qu'était la discrétion.

« On veut pas entendre de « il n'y a rien entre nous » Yumi-chi, pas de mensonge entre nous. »

A leurs mitraillette de questions, Yumi devient de plus en plus cramoisie. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien leur répondre ? Tout le monde semblait au courant sauf Atsushi décidément.

« Euh... Vraiment rien du tout. » Dit-elle en détournant les yeux. « Vous le connaissez sûrement mieux que moi. »

Leur enthousiasme retomba soudain, pas de détails croustillant ou mignons à se mettre sous la dent.

« C'est vrai que Murasaki est un peu dans son monde. » Concéda la rose. « Mais tu sais il ne faut pas hésiter à le secouer un peu ! Tu es adorable je ne pense pas qu'il puisse te résister ! »

« C'est gentil Momoï. »

L'air triste de Yumi leur donnait encore plus envie de l'aider, c'est qu'avec cet énergumène d'Atsushi et en plus l'apparente timidité de la jeune fille (en plus de ce qu'ils avaient espionnés sur son profil), la situation devenait, un peu compliquée.

« Tu sais Yumi-chan, je n'ai pas beaucoup plus d'expérience que toi, j'ai tout essayé pour avoir la personne que j'aime depuis le collège et ça ne fonctionne pas, mais ne te décourage pas ! »

« Yumi-chi en plus tu ne le laisse pas indifférent je pense. »

« Comment tu peux le savoir Kise... Nous somme juste de bons amis, on joue à la console et on mange ensemble quoi. »

« Je sais que c'est un peu trahir un secret que de te le dire mais bon... Il est venu jusqu'à mon hôtel il y a un mois pour me demander comme il pouvait faire avec les filles ! Tu sais Atsushi est vraiment perdu très loin sur une petit planète éloignée de la galaxie, mais ça reste un jeune homme comme les autres. Il ne se pare pas de tout les artifices de l’émotion comme nous tous, je pense que pour lui aimer ça se résume à vouloir protéger et faire sourire une personne. Un peu comme tout le monde mais en beaucoup plus simple. »

Yumi entendait toutes ces paroles, elle réalisa que si elle voulait Atsushi, elle devrait faire le premier pas. Cela lui réchauffait le cœur d'être aussi bien accueillis et soutenu par des personnes qu'elle connaissait à peine. Au lycée elle peinait à se faire des amies, beaucoup étaient jalouses de sa positions au club de basket.

« Merci, merci beaucoup. Je ne connais pas encore grand monde au Japon, c'est dommage que vous soyez aussi loin car vous êtes vraiment cool. » Regagnant peu à peu confiance en elle, Yumi lança d'un air décidé. « Maintenant c'est à moi de jouer ! »

« C'est ça qu'on veut Yumi-chi ! »

La porte sonna à nouveau, et cette fois c'est Kasamatsu, l'ancien senpai de Kise qui entra, ainsi que Mirodrima et Takao. Tout ces joueurs talentueux dans la même pièce, donnerait presque envie de faire un match.

La fête battait son plein, la jeunesse s'exprimait. Entre éclats de rires, boissons alcoolisées et petites chamailleries, Kise était heureux. Il avait réunis ses amis, sa famille. C'est à ce moment que son téléphone sonna, son invitée d'honneur venait d'arriver.

Aomine, depuis le salon n'en revenait pas ses yeux, ces cheveux d'un blond éclatant, ce magnifique décolleté, Maria-sama, son idole favorite venait d'entrer dans la pièce. Il ne rêvait pas, et elle se dirigeait vers lui.

« Aomine-san, Kise-kun m'a dit que tu aimerais beaucoup me rencontrer. »

« Euh... »

Pour une fois, Aomine restait sans voix, entre le fantasme d'une image il y avait un monde. Satsuki, à un canapé de là, observait cette scène d'une moue tracassée, cette pimbêche à grosse poitrine pensait lui prendre son Dai-chan. LE SIENS.

Après quelques minutes d'une difficile bataille, Maria devait partir, elle aimait bien cet Aomine, mais son amie était bien trop jalouse pour s'en approcher.

« Merci Satsuki... »

Yoshi aussi vivait un rêve éveillé et s'entendait à merveille avec tout le monde. Il aurait juste aimé que sa sœur s'amuse un peu plus. Yumi finit par se décider à se diriger vers le buffet où siégeait littéralement Atsushi.

« Les tacos au fromage sont pas mal, la sauce n'est juste pas assez piquante. Les bonbons au cassis sont parfaits par contre. Les brochette de poulet son bien aussi mais es chocolats bizarres c'est mes préférés. »

Méticuleusement, il lui donna son avis sur chacun des produits qu'il avait goûté. Elle, ne savait plus quoi lui répondre, elle voulait autres choses que les étranges banalités qu'ils échangeaient toujours. L'avoir vu en danger sur le terrain lui faisait encore plus réaliser l'étendue de son importance à ses yeux.

« Je vais essayer les brochettes alors. »

« Yumi-chan, est-ce que j'ai fais quelque chose de mal ? Je suis désolé d'avoir voulus continuer de jouer si c'est ça qui t'as rendue triste, mais je ne voulais vraiment qu'on perde. »

« Non, non ne t'en fais pas ! Je suis contente que nous ayons gagné... Et que tu aille bien ! »

Elle brûlait d'envie de lui demander s'il avait entendu sa déclaration dans l'infirmerie. Mais pour le moment, il était quand même plus facile de se concentrer sur sa brochette que de le regarder vraiment. Yumi tenta un regard discret vers Atsushi qui avait décidé de retourner à sa dégustation. Un peu vexée, la jeune fille s'éloigna de lui, le cœur lourd.

Tentant de masquer le fait qu'elle ne s'amusait vraiment pas du tout, et de retenir ses larmes, elle choisit d'aller s'asseoir dans une pièce un peu plus loin, la bibliothèque visiblement. Une fois seule elle se replia sur elle même, les bras autour des genoux, laissant échapper une larme. Un mélange amère de tristesse et de déception.

« Je... Je suis désolé tu as l'aire triste et je pense que tu aimerais être seule mais... »

Yumi se retourna soudain, surprise d'entendre une voix dan cette pièce sombre qui paraissait vide, elle avait du mal à apercevoir son interlocuteur, il n'était ni très grands, ni très charismatique contrairement à tout les jeunes hommes de la soirée.

« Je suis désolé de t'avoir dérangé, j'étais déjà dans la pièce quand tu es arrivée. »

« Le joueur fantôme... » Murmura Yumi.

« On aime bien m'appeler comme ça. » Souri le jeune homme.

« Je suis désolé ça m'est venu tout seul ! Tetsuya Kuroko c'est bien ça ? Je suis Yumi Arata enchanté ! » Poursuivit-elle d'un enthousiasme tout de même plus modéré qu'a l'habituel, main tendue.

Kuroko saisit sa main avec douceur et l'agita doucement.

« Je me suis rendu dans cette pièce car j'avais mal à la tête à cause de tout les cris, je vais retourner dans le salon pour te laisser tranquille ! »

« Non, mais non reste ici !  Je... »

Le jeune hommes s'assit aux côtés de Yumi et plongea son regard océan dans le sien.

« Je suppose que tu es triste à cause de Murasakibara. »

« Alors tout le monde à devinée. » étreignant plus fort ses jambes, rougissant jusqu'aux oreilles. « C'est assez humiliant dans le genre... »

« Tu n'as pas à être honteuse Yumi. C'est beau d'aimer. »

Yumi se laissa portée par sa tristesse et reposa sa tête sur l'épaule du jeune homme, il était doux et rassurant. Il n'était pas tout les jours facile pour elle d'assumer sa propre personnalité, ses éclats à répétitions, sa répartie toujours sur le qui-vive, si Atsushi était inaccessible, elle était enfouie sous une carapace agressive cachant une jeune fille à l'équilibre fragile.

Plus elle avançait dans son raisonnement, plus il devenait cruel. Il y avait tellement de barrière à briser pour que cette jeune fille fragile atteigne ce garçon perdu.  

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