Le Géant de Sucre et la Poupée de Feu

Chapitre 16 : Dérapage Dangereux

1463 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:04

Le jeune homme déposa enfin Yumi au sol.

« Je peux savoir ce qu'il t'as prit ? » S'exclama t-elle une fois libre en tâtant l'espace pour trouver interrupteur de la lampe.

« Je... Je ne veux pas que tu fasse ce genre de choses avec Kise-kun, ça me rend triste. » Dit-il en saisissant sa main.

Dans la pénombre le jeune fille discerna un regard triste et humide chez Atsushi. Malgré sa grande taille, il était adorable.

« Mais quelle genre de choses ? » Répondit Yumi rougissante. « Je n'ai rien fais du tout avec Kise-kun ! »

« Je veux être le seul avec qui tu parle comme ça. Personne d'autre ! »

Les larmes montaient de plus en plus aux yeux du jeune homme.

« Atsushi est-ce que ça va ? » Articula-t-elle. « Tu n'es pas dans ton état normal. »

« J'ai chaud ! » Dit-il en retirant son tee-shirt sans aucune pudeur. « J'ai la tête qui tourne. »

Sans prévenir il s'approcha d'elle et chuta sur le lit, Yumi se précipita à son chevet.

« Mais tu sens l'alcool ! Est-ce que tu as bu ? »

Articulant maladroitement, il énonça un à un, à nouveau, chaque chose qu'il avait mangé. Rien de très suspect si ce n'est des chocolats à la liqueur, le coupable devait visiblement être le punch aux fruits, peut-être plus que fruité.

Atsushi était maintenant silencieux, allongé sur le lit. Yumi n'osait pas poser ses yeux sur lui, et pourtant le spectacle de sa moue mécontente associée à son corps sculpté de sportif, donnait sérieusement envie.

« Yumi-chan. Est-ce que tu allais embrasser Kise-kun ? »

A ses paroles, elle bondit, excédée.

« N'importe quoi tu ne comprends vraiment rien du tout aux filles ! » S'emporta-t-elle en osant enfin poser ses yeux sur lui. «Kise-kun est un ami ! Il y a pleins de façons d'apréciers les gens ! Tu ne comprend vraiment rien !  Je... Je t'aime ! »

Elle avait enfin trouvé le courage et cette fois elle l'avait presque crié. Yumi avait imaginé un million de façon de lui déclarer ses sentiments, comme dans les films, mais les choses seraient ainsi, soudaine et trépidante.

Il la toisa avec interrogation, il s'était renseigné sur les différents sens du mots aimé sur les conseils de sa psychologue, et il se demandait bien lequel elle pouvait utiliser. A l'extérieur il avait son air aphasique habituel, mais à l'intérieur son cerveau tourbillonnait, quelle était la bonne réponse ? Il commença doucement à se décomposer à vu d’œil, à suffoquer comme quand il était enfant.

Yumi commençait à paniquer, sa déclaration produisait un effet bien étrange.

« Euh... Atsushi ça va pas ? C'est... C'est pas grave si ce n'est pas réciproque... »

« Je sais pas ce que ça veut dire, et tu va encore être triste à cause de moi... Je suis tellement désolé d'être ce que je suis Yumi-chan... Je suis qu'une merde... »

Les larmes aux yeux, le géant baissa la tête.

« Je suis tellement étrange que personne ne peut m'atteindre, je comprends rien et personne ne me comprend non plus. » Il s’essuya les yeux du revers de sa main avant de poursuivre. « C'est comme ça je peux rien y faire je suis trop bizarre pour les gens. Tout le monde dit que je suis pleins de couleurs mais c'est pas vrai, à l'intérieur c'est noir et étrange. Je sais que je ne tourne pas rond... »

Pris d'une tristesse qu'il s'empêchait habituellement de ressentir, Atsushi éclata en sanglot, se recroquevillant sur lui même. Le géant devenait soudain un petit garçon en détresse. Un petit garçon incompris de ses semblables et finalement, si seul. Pour une fois, c'est lui qui n'arrivait plus à s'arrêter de parler.

« J'aimerais bien briser cette barrière qui me sépare du monde, mais c'est comme si il me manquait quelque chose, que j'étais qu'un demi-humain. »

« Atsushi je... »

« Va-t-en Yumi, éloigne toi de moi le plus possible, laisse moi dans mon monde et retrouve le tiens. »

« Atsushi ! »

Cette fois elle cria bien plus fort, comme si cette force pouvait arrêter e flot de ses sanglots trop longtemps gardés pour lui.

« C'est toi mon monde ! Ta seule présence me fait sourire tout les jours. Tu n'es pas bizarre, tu es spécial ! Et je t'aime comme ça, perché dans les étoiles. J'aime tes réaction d'enfant, ta simplicité. Je... Je t'aime c'est tout. Alors... Alors... Même si tu ne sais pas, laisse moi t'aimer. »

Murasakibara la regardait de ses yeux tristes d'enfant, elle avait envie de calmer ses inquiétudes et ses souffrances. Elle s'approcha de lui et le serra très fort dans ses bras ce petit garçon apeuré qu'il était en réalité.

« Yumi-chan je me sens bizarre. »

« Tu as bu de l'alcool c'est normal. Tu es vraiment un enfant, idiot. » Dit-elle d'un air boudeur en le serrant plus fort contre elle.

Elle aurait pu rester ainsi pendant des heures, sans jamais oser faire un pas de plus. Atsushi se délivra soudain de son étreinte pour se redresser sur les coudes. Yumi reste allongée, pensive.

«  Tu sais j'ai toujours fais ce que je voulais, quand je voulais, j'ai pas trop l'habitude d'y réfléchir. Si je dis ou fait des choses que je ne comprend pas, est-ce que tu peux essayer de ne pas être triste après ? »

« Je peux essayer. »

« J'ai envie... »

Sans finir sa phrase, il se mit au dessus d'elle et entoura le petit corps de Yumi de ses bras de géant, plongeant son visage dans ses cheveux. Il descendit doucement son visage et huma son cou.

« Je ne comprend pas Yumi, j'ai envie de te manger. »

Yumi sentit son visage devenir écarlate, la situation devenait vraiment incontrôlable. Atsushi commença a mordiller doucement son cou ce qui eu l'effet de lui arracher des petits gémissements.

« Tu es vraiment trop mignonne... J'en veux plus. »

Il descendit vers le creux de son débardeur, traînant ses lèvres contre sa peau.

« Yumi, c'est ça l'amour ? »

Cette phrase lui éclata au visage comme une bombe, elle se dégagea promptement de son étreinte.

« Non ! » Cria-t-elle. « Non Atsushi c'est pas ça du tout l'amour ! »

Elle se releva et quitta la pièce les larmes aux yeux, elle alla s'enfermer dans les toilettes pour se calmer et reconstituer ses pensées.

« Idiot... »

C'était décidément fatiguant et extrêmement frustrant d'échanger avec un jeune homme à qui le sens des choses et les codes, échappent. Elle ne savait jamais si elle faisait un pas en avant, ou trois en arrière... 

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