L'Envol

Chapitre 2 : La tridimensionnalité

882 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/07/2019 15:32

Le lendemain matin, Mikasa doit me secouer pour me réveiller. Tendue, je n'ai dormi que deux heures cette nuit, et même pour moi c'est peu. D'habitude, cinq ou six heures me suffisent. Mon cerveau ne se réveille totalement que devant les sorte de balançoires pour commencer la tridimensionnalité.


J'observe les autres. Mikasa tient parfaitement, Sacha se débrouille bien, Jean vacille mais tient quand même, Conni vacille BEAUCOUP mais reste à peu près à l'endroit. Par contre, Eren se casse la figure. Je dois me retenir de pouffer quand j'aperçois sa tête ahurie qui n'a pas compris ce qui lui arrive. Je ne rigole pas toutefois, car il y a déjà bien assez de personnes qui se moquent autour.


Cependant, je fais moins la maligne quand c'est mon tout de passer. Mon cœur accélère quand mes pieds s'élèvent au dessus du sol...


J'adore la sentation. J'ai l'impression de voler. Je ne sens plus mon harnais, je me sens légère...


Ahh !


Je lâche un petit cri de surprise lorsque je bascule en avant. Je me retrouve à l'horizontale. Je parviens finalement à me redresser, mine de rien. Mais mon harnais vacille bizarrement, je...


CRAC !


Le filin gauche a lâche et tombe lourdement sur mes fesses, sous les rires des autres autour de moi. J'ai le temps d'apercevoir Eren se tordre de rire avant que Keith Shadis n'arrive. Il râle :


Qu'est ce qui se passe ici ? Mais ... Oh ? Elle a réussi à casser un filin !


Heureusement le soldat en charge de ma " balançoire" prend ma défense :


Non, sergent, regardez, il était effiloché !


Mouais, bon... admet le sergent instructeur avant de se tourner vers moi : Tu réessaiera demain. Allez file et plus vite que ça !


Avant de traverser la foule agglutinée autour, j'ai le temps de lancer un regard noir à Eren pour lui signifier que je ne l'ai pas oublié.


Je erre dans le campement, désoeuvrée. J'adore les sensations de la tridimensionnalité. Avoir l'impression de voler... Bien sur, il ne faut pas que j'oublie le but premier de cet équipement. Mais j'ai hâte de réessayer. Je n'ai jamais eu le vertige, au contraire je cherche plutôt les sensations fortes. Alors demain, il faut que je réussisse.


Le lendemain, avec un équipement en bon état, tout se passe bien, je réussis à tenir presque naturellement. Je me rends soudain compte qu'hier je n'ai pas eu le temps d'attraper Eren. Ayant lui aussi réussi l'examen, je le trouve les yeux dans le vide, fixant un point au loin. Je saisis l'occasion.


Je m'approche silencieusement par derrière et lui pose la main sur l'épaule, ce qui le fais sursauter. Il se retourne vers moi et se détend en voyant qui l'aborde. Je lui souris gentiment... avant de lui envoyer mon poing dans le ventre. Je ne l'ai pas fait si fort que ça, mais il se plie en deux. Lorsque qu'il tente de me renvoyer un coup, je lui attrape la main en disant :


Stop, monsieur je-me-moque-des-autres-alors-que-moi-je-m'écrase-par-terre-à-la-moindre-occasion.


Au lieu de se mettre en colère, il me sourit en grognant :


Bon, je l'ai peut être mérité... Mais que cette fois hein !


Pff, bien sûr...


Quelques jours plus tard, nous passons à la tridimensionnalité en mouvement. Cependant, dès le départ se pose un problème : je ne comprends rien à toutes ces sangles nécessaires pour avancer. Au final, je réussis à m'équiper avec l'aide de Mikasa, et nous partons vers une forêt pas loin.


Le sergent instructeur nous montre tout ce qu'il faut pour commencer : le fonctionnement de la poignée de commande, assez simple d'ailleurs, la meilleure position pour partir et caetera.


Enfin vient le moment de se lancer. J'inspire. 1...2...3...


Ça y es, je suis projetée en l'air. J'entends Keith qui crie :


Doucement ! Tu utilise trop de gaz !


Au début, j'envisage d'ignorer son ordre, mais je change d'avis après avoir failli me prendre un arbre. Je ralentis. Un tout petit peu. C'est tellement mieux que rester suspendue, immobile, à une espèce de balançoire ! Je sens l'adrénaline en moi, qui me pousse à prendre des risques. Je rase le sol, remonte en flèche, fait brusquement demi-tour, repart vers les autres à la même allure... jusqu'à ce que mon grapin manque un arbre. Je tourne, à moitié suspendue à l'autre, jusqu'à trouver une solution : je le rembobine brutalement en me laissant tirer jusqu'à la branche à laquelle il est accroché.


J'ai le souffle coupé quand je me l'a prend dans le ventre, mais au moins je suis parvenue à m'y accrocher. C'était ça ou un rocher dans la tête.


Évidemment, quand je redescends, je me fais hurler dessus par le sergent instructeur, jusqu'à ce qu'il parvienne à reprendre son calme et me dise :


Bon, à part ça c'était bien. Tu as un bon équilibre en mouvement et un sens des distances extraordinaire, par contre fait attention, tu consomme trop de gaz. En bref, tu as l'intuition mais il te manque la technique...


Quand il s'éloigne pour observer Mikasa qui s'est lancée, je l'entends terminer pour lui même :


... et l'intelligence.


Bon. Au moins il ne l'a pas dit devant moi.

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