L'Envol

Je repartis, à la recherche d'autres soldats. Je trouvais des corps, principalement, et peu de soldats combattants. Que se passait-il ? Même en additionnant les deux, je trouvais moins de soldats que prévu. Ils devaient s'être rassemblés à un endroit. Mais pourquoi ? J'aperçus un soldat qui semblait bien parti pour éliminer un Titan de sept mètres environ. Soudain, il tomba en plein au-dessus d'un toit pointu, et sembla se casser la jambe. J'écarquillais les yeux : c'était ça ! J'avais entendu la cloche indiquant le repli. L'évacuation des civils devait être terminée. Les soldats que je ne voyais pas étaient donc soit sur le Mur, soit en manque de gaz. Mais pourquoi ? Je tournai la tête vers le bâtiment de ravitaillement. Ah... Il était encerclé de Titans. Est-ce que ça voulais dire que les membres des escouades de ravitaillement en gaz étaient trop peu nombreux pour affronter les monstres, ou alors se cachaient-ils par peur ? Soudain, je trouvais ce que je cherchais. Un grand groupe de soldats, debout sur les toits, en bas de la colline sur laquelle se trouvait le bâtiment de ravitaillement. Merde. Ça voulait dire qu'aucun d'eux n'avait plus assez de gaz pour monter sur le Mur ? Si il n'y avait eu aucun ravitaillement pour les soldats des escouades de contre-offensive, alors aucun soldat n'avait pu monter sur le mur. Il fallait absolument libérer le ravitaillement. Je décollais aussitôt. J'arrivais au groupe de soldats au-moment où ils partaient vers le ravitaillement, suivant Mikasa.

Quand j’atterris sur un toit rendu glissant par la pluie je dérapais. Qu'est-ce qu'ils faisaient tous ? Avec aussi peu de gaz c'était une tentative suicide... Mais je remarquais aussi une chose surprenante... Un Titan qui se battait contre d'autre Titans ! Ce n'était pas censé exister pourtant ! Il mesurait quinze mètres, mais à part ça rien ne le différenciait physiquement des autres membres de son espèce. En l'observant se battre contre un autre Titan de quinze mètres, je m'aperçus qu'il maîtrisait aussi des techniques de combat. De plus en plus étrange... Il se dirigeait maintenant vers le ravitaillement. Oh ! Je crois avoir compris le plan des autres ! Il comptent sans doute utiliser ce Déviant pour se battre contre les Titans autour du ravitaillement ! Si ça signifiait un accès au gaz, je devais les rejoindre !

Je fonçais à toute allure pour les rattraper. J'aperçus soudain Jean, avançant à côté d'Armin et Conni. Brusquement, ils regardèrent tous les trois du même côté, puis Armin et Conni tournèrent dans cette direction. Je rejoignis Jean :

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Mikasa n'a plus de gaz, répondit-il.

- Ah...

Nous continuâmes d'avancer en silence. Soudain notre attention fut attirée par une scène horrible : deux soldats étaient en train de se faire dévorer par trois ou quatre Titans. Un autre, voulant les aider, s'élança, mais fut attrapé par un autre Titan. Je jaugeais du regard le nombre de monstres entourant le QG. Nous n'étions pas assez nombreux. La mort de ces soldats offrait une diversion, mais pas suffisante. Je sautais dans la rue.

- Qu'est-ce que tu fais ?! me cria Jean.

- Part ! Je les occupe et je vous rejoint après !

Il parut hésiter :

- Tu es sûre ?

- Mais oui ! Allez, dépêche-toi !

Il acquiesça en silence et s'envola en faisant signe aux autres soldats de le suivre. Les Titans ayant terminé leur repas commencèrent à les poursuivre mais je leur criais :

- Hé ho ! Vous occupez pas d'eux, je suis là !

Finalement les monstres se tournèrent vers moi. Je me préparais. Il fallait que je m'envole au dernier moment, si je voulais que la diversion dure longtemps. Trois mètres, deux mètres... J'appuyais de toutes mes forces sur la commande des gaz. L'appareil émit un faible crachotement, mais je restais clouée au sol. Je n'avais plus de gaz.

- Oh non, non, non...

Le premier Titan était trop près pour que je puisse m'enfuir. Il me saisit dans sa main. Ses petits marrons sournois me scrutèrent tandis que sa bouche s'ouvrait en un grand sourire. Je réussis à me libérer une main et tranchais deux de ses doigts avec une épée :

- Lâche moi enfoiré !

Sa main s'arrêta, le temps que son sourire s'éteigne. Soudain je propulsée vers sa bouche encore plus vite qu'avant.

- Oh non, arrête, ARRÊTE !

Je hurlais le dernier mot. À mon cri, Jean tourna la tête vers moi. Mais il était trop loin pour intervenir. Son air horrifié fut la dernière chose que je vit avant que le Titan me balance dans sa bouche.

~ POINT DE VUE NEUTRE ~

Dans les heures qui suivirent, Jean, Mikasa et les autres atteignirent le ravitaillement et purent remonter sur le Mur. Sauf qu'une découverte perturba leurs plans... Eren pouvait se transformer en Titan. Grâce à l'intervention du Général Pixis, en charge de la défense du territoire Sud, Eren, Mikasa et Armin échappèrent à la mort.

Heureusement, Armin parvint à trouver un plan pour reboucher la porte extérieure de Trost. Eren sois sa forme de Titan devait soulever un gros rocher et l'utiliser pour combler la brèche. Pixis calma les soldats qui voulaient déserter et le plan fut mis en action. Un grand groupe de soldats fit diversion pour attirer les Titans à un bout de Trost pendant qu'Eren, protégé par les escouades d'élite, rebouchait la brèche, non sans surmonter quelques difficultés. Armin le sortant de son corps de Titan, ils étaient sur le point de mourir quand l'intervention du Caporal Livaï, de retour avec les bataillons d'exploration, les sauva. Après un jour qui fut nécessaire pour éliminer les Titans restés à Trost, le nettoyage des corps commença. Jean découvrit la mort de Marco. Du côté de Sacha...

Sacha parcourait les rues avec son groupe, composé de deux soldats du bataillon d'exploration et, à son grand stress, du Caporal-chef Livaï. Les rues étaient un spectacle de désolation. Vitres brisées, murs fissurés, tuiles arrachées... Le sol était éclaboussé de sang. Soudain, ils arrivèrent devant un grosse boule gluante, un mélange de bave et de sang.

- Ahh ! Qu'est-ce que c'est ?! s'exclama la jeune fille.

- Un vomi de Titan, répondit froidement Livaï.

 Effectivement, même à travers la couche de bave semi-opaque, on pouvait apercevoir des bras ensanglantés, et autres morceaux humains.

- Le plus souvent on ne parvient même pas à reconnaître les corps, renchérit le soldat à sa droite d'un air dégoûté. Celui-là est gros. On va avoir besoin de quelqu'un d'autre. Au même moment, Jean arriva au coin d'une rue. Sacha l'appela :

- Ah, Jean ! Vient on a besoin d'aide !

Il s'approchait quand quelque chose remua soudain à l'intérieur de la boule. Brusquement, sous leurs yeux choqués, la pointe d'une épée déchira la paroi. Tranchant d'une grand coup la membrane, un humain sortit du vomi. Adèle.