Shingeki no Kyojin : A toi qui vis 2000 ans plus tard.

Chapitre 7 : Je t'aime, adieu.

1673 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/05/2021 14:23

Dis, Erina, je me demande encore à partir de quel moment j’ai laissé nos rôles s’inverser ? Moi qui avais toujours fait en sorte de te protéger des horreurs de ce monde, voilà qu’aujourd’hui encore tu me sauvais la vie, pour la énième fois. Tu l’avais fait sans hésiter et au péril de la tienne. As-tu des souvenirs de notre ancienne vie ? Tu étais peut-être encore trop jeune, mais lorsque nous nous sommes retrouvés dans ce désert, au milieu de ces créatures, je m’étais juré de toute faire pour trouver un endroit où te mettre à l’abri. Je me souviendrai toujours de l’air que tu as eu sur ton visage lorsque tu as découvert pour la première fois ma forme de Titan.. Tu n’étais pas effrayée, au contraire. Je nous vois encore traverser des plaines de sable, des étendues d’herbe. Qu’il pleuve ou qu’il vente, tu parvenais à t’émerveiller à chaque fleur ou chaque animal que tu voyais alors que nous venions d’être lâchement abandonnés par les nôtres et condamnés à errer. En ces temps-là, je me transformai souvent pour pouvoir te porter ou te protéger lorsque le danger approchait.


Le jour où cet homme nous a tendu la main, je l’ai remercié et j’ai remercié le ciel. J’aurai aimé le revoir pour le remercier, encore une fois. Nous étions parvenus à trouver un nouveau chez nous et je savais que nous n’aurions plus à craindre de nous promener en plein jour. J’aurai aimé t’offrir plus que les Bas-Fonds mais tu ne semblais jamais malheureuse. J’enviais ton enthousiasme et ton courage, Erina. Tu es devenue si forte.


– Tiens, regarde !, dit la jeune fille en souriant.


Erina tenait dans ses mains deux belles pommes rosées, elles avaient l'air bien juteuses et bien sucrées, elle regardait son frère en souriant, fière. Lui la regardait, inquiet, car du sang séché se trouvait sous ses narines. Elle s’était déjà faite attraper entrain de voler mais ça ne l’avait pas empêchée de recommencer.


– Je suis contente, j’ai…


Elle fut stoppée dans sa phrase par son frère qui venait plaquer ses mains sur ses joues rondes tout en l'observant. Il bougeait sa tête pour l’examiner minutieusement, voir si elle ne présentait aucune autre plaie. Mais elle n’avait rien, elle avait juste le bout du nez rougit. Elle mit une main sur un des poignets de son frère tout en continuant de le regarder avec ses grands yeux de couleur différente. Ce trait là, qui lui allait si bien, elle le devait à ses parents. Son œil droit était brun, elle le tenait de son père tandis que son œil gauche était azuré qu’elle tenait, lui, de sa mère.


– Je vais bien., dit-elle en souriant de toute ses dents.

– Tu es sûr ?

– Oui, promis., répondit Erina en se relevant.


Elle mit une pomme dans les mains de son frère, s’approchant ensuite d’un meuble qui semblait peiner à tenir debout et qui se trouvait dans la pièce toute délabrée. Dessus, elle venait y déposer la seconde pomme, la joignant à trois morceaux de pain, une banane et une orange. Il s'agissait de leur butin, de tout ce qu'ils avaient pu voler pour tenir le plus longtemps possible.


– Erina, je t’ai déjà dit que c’était à moi d’aller chercher à manger., reprit Eryck en se relevant, lui aussi.

– Oui, je sais mais il faut que tu te reposes., répondit Erina. Je sais que tu veilles la nuit, à ce que personne ne vienne ici.

– Il y a des mauvaises personnes dans le coin, s'ils t’attrapent, vas savoir ce qu’ils feront de toi !, s’entêta Eryck.


Elle le regardait d’abord par-dessus son épaule avant de se tourner, pour se mettre face à lui. Son regard brillait d'un éclat, d'un éclat qu'il reconnut. Le même brillait dans ses yeux : ils étaient tous deux déterminés à protéger la personne qui leur était cher, peu importe ce que cela impliquait. Elle s’était approchée de lui pour saisir ses mains, affichant ce sourire, qui lui allait à merveille.


– Pour ça, il faudrait qu’ils parviennent à m’attraper., elle fit un clin d’œil.


Oui, je t’ai toujours envié. Tu n’avais jamais eu peur de t’interposer, de te battre. Mais, au fur et à mesure que les années passaient, ton visage se fermait un peu plus et ton regard s’était empli d’une grande nostalgie. Tu en étais venu à manquer notre vie passée, nos parents ainsi que toutes les choses que nous avions pu connaître. Erina, pardonne moi, s’il te plaît. Le regard que tu m’as lancé ce jour-là, sous la pluie battante, il était rempli de désespoir car tu savais ce que ma décision impliquait. J’avais donné nos vies pour pouvoir goûter à la liberté, ne serait-ce qu’un instant. Tu m’en as surement toujours voulu, au fond de toi. Alors que les années continuaient de passer, ,nous étions condamnés à voir nos camarades périrent autour de nous. Moi, chaque jour, je regrettais de t’avoir imposé mon choix.

 

 

Son cœur manqua un battement lorsqu’il vit sa sœur s’écrouler sur le sol. Il s’était redressé en voyant son pire cauchemar arriver. Il avait vu la personne qu’il chérissait le plus au monde se faire blesser par un Titan. Sa respiration devint de plus en plus saccadée et il serra si fort la garde de son épée dans sa main, qu’il en fissura le bois. Il relevait un regard chargé de haine et de larmes vers le monstre qui se tenait devant lui, il envoya valser sa lame au sol. Il approcha sa main de sa bouche, prêt à se mutiler.


Mais, au même instant, le même éclair jaune survenu plutôt et tout aussi aveuglant transperça le ciel, se frayant un chemin à travers les arbres. Cet éclair fut suivi d’un rugissement effrayant. Le Titan Féminin se prit un coup de plein fouet dans le ventre, glissa sur plusieurs mètres mais se rattrapa de justesse dans sa chute. Eren en était l’auteur, cet idiot suicidaire était revenu et s’était transformé pour combattre l’ennemi. Eryck regardait le combat qui s’était engagé entre les deux géants, d'abord surpris. Eren était resté dans les parages, il n'avait pas obéit aux ordres donnés. Mais c’était l’occasion, il devait en profiter pour porter secours à sa sœur. Il regardait vers le sol et sauta pour atterrir sur la terre ferme, le manque de gaz le fit trébucher. Il se releva vivement et il se dirigea en courant vers sa cadette, se jetant à genoux à ses côtés. Il la regardait longuement, elle était dans un sale état. Du sang coulait de sa bouche et de son nez, ses yeux peinaient à rester ouverts. Il approchait une main tremblante de son visage mais il se stoppa, des perles de larmes ne cessaient de couler sur ses joues. Il se sentait coupable du sort de sa sœur.


Il se décida à la soulever doucement pour la prendre dans ses bras alors qu’il s’adossait à un arbre qui se trouvait derrière lui. Il s’arrêta de bouger en voyant que sa sœur grimaçait sous la douleur. Son bras droit était dans un piteux état, complètement transpercé et broyé. Sa colonne vertébrale ainsi que ses côtes avaient dû se briser sous le choc de sa chute.


– Erina…, dit Eryck, la voix tremblante. Tiens bon, s’il te plaît…


Le combat faisait rage au loin. Le sol tremblait sous les pas, les arbres frémissaient sous les coups mais ça n’avait plus d’importance pour Eryck, il devait sauver sa sœur. Erina relevait lentement les yeux vers son frère, des larmes se mirent à couler le long de ses tempes pour venir s’écraser dans ses cheveux châtains, souillés par son propre sang. Elle relevait difficilement son bras gauche pour pouvoir poser sa main contre la joue de son frère, mais elle n’y arrivait pas. Eryck lui attrapa doucement et refermait délicatement ses doigts autour de ceux de sa sœur. Il s’était penché un peu plus en avant pour pouvoir mettre son front contre le sien.


– J’aurai aimé revoir…, commença faiblement Erina. Notre maison, une dernière fois..


Il serrait les dents aux paroles de sa cadette, il aurait tant aimé rentrer avec elle. Les larmes du jeune homme ne voulaient se stopper et en entendant Erina tousser, il releva la tête, épeuré. Il resserra un peu plus ses doigts autour de la main d’Erina et la porta à ses lèvres, y déposant un chaste baiser. Les yeux d’Erina étaient entre ouverts et son regard semblait égaré dans le ciel. Que voyait elle, là, dans ce bleu éclatant ? Elle avait acceptée sa fin mais Eryck, lui, non. Il était entrain de la perdre, il était hors de question qu’il la laisse faire. Avec son autre main, il fouilla fébrilement dans la poche intérieure de sa veste et en sortie une petite boite en bois de noyer à double fond, avec quelques gravures dessus. Il la déposait au sol et il l'ouvrit fébrilement. Là, à l’intérieur, sous le premier fond et enveloppée d’un tissu de velours, se trouvait une seringue contenant un liquide nacré.


– Pardonne moi, pour tout, Erina…

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