Shingeki no Kyojin : A toi qui vis 2000 ans plus tard.

Chapitre 19 : Dernier recours.

1973 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/10/2021 14:49

– Erina, arrêtes un peu ! râla Eryck.


Erina se stoppa dans sa course en l’entendant et elle se tournait vers lui en souriant. La chèvre qu’elle poursuivait depuis plusieurs minutes maintenant profita de ce moment d’inattention pour s’enfuir à toute vitesse. Elle regardait Eryck qui était assis dans l’herbe, le dos appuyé contre un arbre. Il se cachait sous les grands feuillages du saule pleureur pour pouvoir lire tranquillement son livre à l’ombre, comme il faisait souvent. Elle levait le nez vers le ciel, aucun nuage à l’horizon. Juste le soleil qui brillait et réchauffait doucement sa peau. Elle remplissait ses poumons de cet air à plusieurs reprises avant de se diriger en courant vers son grand frère. Elle se laissait tomber à genoux à côté de lui et elle se penchait sur le livre qu’il était entrain de lire, lui cachant la vue. Il vint plaquer sa main sur son front pour la repousser, la regardant en soupirant bruyamment.


– Que lis-tu ? demanda finalement la petite fille, curieuse.


Alors qu’elle venait de poser la question, son attention fut attiré par un second livre qui se trouvait à côté de son frère. Le titre « Karl Fritz et la chute de son empire », ne lui disait rien. Elle fut tirée de ses pensées par la réponse de son frère :


– C’est un livre qui parle du monde extérieur., il souriait. Des merveilles qui s’y trouvent. Je les ai pris dans la bibliothèque de mère, alors ne lui dis rien.

– Le monde extérieur ?


Erina penchait la tête sur le côté aux paroles de son aîné, l’air perplexe. Il se mit à tourner quelques pages pour lui montrer des schémas et des cartes représentés dans le bouquin. Et en effet, par ce qu’elle voyait, le monde avait l’air vaste et rapidement, de l'émerveillement pouvait se lire sur son visage. Il y avait de nombreux endroits à découvrir, certains recouvert de glace, d’autres de sable mais aussi de grandes étendues d’eau. Aussi loin qu’elle se souvenait, elle n’avait jamais vu de tels lieux. Mais ce qui attira l’œil de la jeune fille fut le bestiaire du livre, toutes ces créatures qui avaient été recensées, toutes différentes mais si impressionnantes les unes des autres. Pendant quelques secondes, elle se mit à rêvasser, elle s'imaginait exploratrice aux côtés de son frère, à découvrir des lieux divers et toute sorte d'animaux. Leurs parents s’étaient établis dans un lieu reculé depuis quelques années maintenant, évitant tout contact avec qui que ce soit, elle ignorait d'ailleurs pourquoi.


– J’aimerai voir toutes ces choses un jour., dit finalement Erina en regardant Eryck.


Eryck fut surpris des paroles de sa jeune sœur et il la regardait, l’espace de quelques secondes, un voile de tristesse passa dans ses yeux azurs. Il se mit à sourire et vint plaquer sa main sur la tête d’Erina, ébouriffant légèrement ses cheveux. Elle fit une moue boudeuse et elle vint attraper la main de son frère pour le faire arrêter.


– Oui, un jour, nous verrons ces choses., dit Eryck. Ensemble.


Les deux enfants relevèrent la tête lorsqu’ils entendirent des pas s’approcher dans l’herbe, leur père venait vers eux. Erina, en le voyant, se releva rapidement pour aller à sa rencontre, un grand sourire sur les lèvres.


– Vous êtes enfin revenu ! dit-elle, heureuse.


Eryck s’était aussi relevé et s’était lui aussi approché. Leur père avait l’air d’être ailleurs, ou plutôt d’être agité. Ses traits étaient tirés, des cernes s’étaient formés sous ses yeux. Il portait les mêmes vêtements que la dernière fois qu’ils l’avaient vu et étaient légèrement tâchés d’un liquide foncé. L’homme s’abaissa devant la petite fille qui s'était approchée de lui et vint plaquer ses grandes mains sur ses épaules, y faisant légèrement pression.


– Erina, papa a besoin de toi., annonça l’homme en souriant.


Erina regardait son père se relever, se contentant simplement de hocher de la tête en souriant. Elle était heureuse car pour une fois, elle pouvait apporter son aide, des adultes avaient besoin d'elle et elle se sentit elle-même adulte pendant un court instant. Son père lui saisissait le poignet et l’entraînait vers un véhicule qui s’était garé devant la demeure familiale. Elle parvint à distinguer sa mère ainsi que d’autres personnes qu’elle ne connaissait pas. Elle commençait à se sentir de plus en plus mal à l’aise, perdant son sourire au fur et à mesure qu’ils approchaient la voiture. Lorsqu’elle regardait par-dessus son épaule, il ne les suivait pas, il se tenait toujours devant l’arbre, tête basse.


– Et Eryck ?


 ✹

 

Erina se réveilla en sursaut et se redressa vivement, haletante. Elle mit un temps avant de reprendre totalement ses esprits. Elle vint plaquer sa main contre son front en se demandant pourquoi de tels souvenirs lui revenaient dans un moment pareil. Elle secouait légèrement la tête, essayant de se souvenir de ce qu’il s’était passé. Elle s’était assoupie, trop longtemps, après avoir couru sur une longue distance jusqu’à atteindre ses limites, pour s’éloigner le plus possible de Titan Bestial. Fatalement, la fatigue se faisait encore ressentir. Elle s’était servie de son Titan pour se poster en hauteur dans un arbre, se fondant ensuite dans les feuillages.

Elle se relevait doucement en se tenant au tronc, abaissant une branche pour jeter un œil aux alentours. La nuit avait tranquillement pointé le bout de son nez et aucun Titans ne semblaient rôder dans les parages, pas même le Titan Bestial, ce qui la rassura un peu. La clarté de la lune lui donnait une bonne visibilité, elle lui en était reconnaissante. Mais elle n’avait aucune notion du temps, elle ne savait pas combien de temps il lui restait avant le lever du soleil. Et son plus gros problème actuel était qu’elle n’avait plus aucune arme ni aucun équipement qui pourrait l’aider à se déplacer. Elle relâchait la branche qu’elle avait abaissée et elle se mit accroupie quelques secondes, elle semblait réfléchir à une solution.


– Qu'est-ce que je peux faire ?


Erina se pinçait fortement les lèvres, réfléchissant à ce qu'elle pourrait faire. Soudain, une idée lui traversa l’esprit. Elle vint caler ses petits doigts à l’intérieur de sa bouche et se mit à siffler, à plusieurs reprises.

C’était probablement inespéré mais elle devait tenter le coup. Seule la monture de Mike s’était fait attraper, avec un peu de chance, la sienne s’était réfugiée non loin d’ici. Elle se mit à siffler pendant plusieurs minutes, un sifflement aigu qui retentissait dans l’endroit. Si longtemps qu’elle avait l’impression de le faire pendant une éternité et jusqu’à ce que l'intérieur de sa bouche s'assèche complètement. Des bruits de sabots attirèrent son attention sur sa gauche et elle lâchait un long soupir de soulagement. Son destrier était encore vivant, grâce au ciel. Elle allait pouvoir traverser la forêt sans prendre le risque d’être attaqué. Elle se mit à descendre de l’arbre, en évitant de chuter et une fois sur le sol, elle s’approcha rapidement de sa monture.


– Hal, tu n’as rien., dit-elle.


Elle l'examinait quelques secondes pour être sûre qu'il n'avait aucune blessure. Elle vint ensuite passer sa main sur son flan avant de le monter, s’emparant fermement des rênes. Et sans plus attendre, elle se mit à chevaucher en direction du Sud en espérant tomber sur quelques-uns de ses soldats. Dans ses souvenirs, une escouade devait s’y rendre, guidés par Conny. Mike était mort, elle n’avait pas pu le sauver et elle redoutait de tomber sur les cadavres de ses compagnons. Elle n’avait aucune information de l’état du Mur et à quel point il avait été endommagé. Elle prenait plusieurs grandes inspirations quand elle sentit son cœur cogner fortement dans sa poitrine, elle devait se calmer et les retrouver.


Sa traversée dura un long moment et alors qu’Erina traversait une plaine, elle sentie des vibrations dans le sol. Elle tira fortement sur les rênes, faisant s’arrêter son cheval dans un dérapage. Elle regardait dans la direction d’où provenaient les pas, déconcertée. Des Titans étaient en activités alors qu’il faisait nuit. Comment était ce possible ?

Elle avait un mauvais pressentiment, une sensation désagréable s'emparait d'elle. Elle donna un coup de talons dans le bas ventre de son destrier qui reprit sa route, redoublant d’effort pour galoper. Avec la clarté de la lune, elle parvint à distinguer au loin un ancien fort. Elle reconnut le château d’Utgarde, lieu abandonné depuis des années maintenant, qui se trouvait au Sud-Ouest du Mur Rose. Et il était entouré de Titans. S’ils l’attaquaient, c’était que des humains s’y trouvaient, ça ne faisait aucun doute.


Lorsqu’elle fut assez près, elle plissait les yeux pour essayer de mieux voir. De nombreux Titans s’agglutinaient contre la tour et l’un d’eux était accroché à celle-ci. Mais ce Titan là semblait les repousser. Elle relevait les yeux jusqu’au sommet de la tour et elle reconnut ses soldats. Les géants ne l’avaient pas encore remarqué et elle n’avait aucun moyen de les rejoindre. D’autres de ses camarades d’armes manquaient pourtant à l’appel, Sören, Nanaba, Gelgar.


– Capitaine ! hurla Conny en lui faisant des signes de mains.


Elle lui fit signe de se taire, tous semblaient surpris de la voir. Elle ne répondit pas pour ne pas attirer l’attention des Titans, elle essayait d’évaluer la situation. Le Titan qui défendait la tour un peu plus tôt, continuait de se battre farouchement en usant de ses griffes et de ses dents acérées. Encore un humain qui se trouvait dans le corps d’un Titan, sans aucun doute. Elle ne perdit pas de temps à essayer de découvrir l'identité de la personne qui se trouvait à l'intérieur car pour l'instant, il se comportait en allié. Mais les Titans se faisaient de plus en plus nombreux, elle n’avait donc pas le choix. Alors qu’un des monstres la remarquait et commençait à se diriger lentement vers elle, elle descendit de sa monture, lui ordonnant de fuir.


– Vous allez vous faire tuer ! s’écria Christa en la voyant faire. Arrêtez !

– Que fait-elle ?, demanda Reiner sans comprendre, choqué. Elle a perdu la tête !

– Allez… Encore un petit effort., souffla Erina.


Elle prit une grande inspiration en regardant le géant s’approcher. Elle se devait de les sauver, tant pis pour son secret. Dire qu’Erwin et le Général Zackley s’était arrangé pour le cacher au reste des recrues. Le Titan se mit accroupi devant elle, comme un prédateur prendrait au piège sa proie. Tandis qu’il approchait son énorme main de la jeune femme, elle vint planter ses dents violemment dans sa chair pour se faire saigner. Et alors que plusieurs lignes de couleur jaune se formèrent dans le ciel dans un grondement terrible, les recrues furent frappées d’une violente bourrasque. 

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