Shingeki no Kyojin : A toi qui vis 2000 ans plus tard.

Chapitre 22 : Entre quatre murs.

2166 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/11/2021 13:12

Erina semblait tout de même choqué de la nouvelle. Alors Erwin avait finalement vu juste, encore une fois. Les membres de son escouade étaient bien les traitres qu’il soupçonnait. Elle refusait d’y croire alors que même Mike lui avait mis la vérité sous le nez. Plutôt, elle y croyait mais la situation devenait de plus en plus incontrôlable. Que devait elle faire ? Elle essayait de se remémorer des moments qu’elle avait vécue avec eux, creusant dans sa mémoire pour essayer de trouver la moindre phrase, le moindre geste qui aurait pu les trahir. Elle regardait vers le Commandant Pixis et le Commandant Erwin, ils ne semblaient pas perturbés par cette nouvelle. Jean, quant à lui, semblait ébranlé par ce qu’il venait d’apprendre.


– Ymir Fritz possède également le pouvoir de transformation, rajouta Sören en se relevant. Ils se sont emparés d’elle ainsi que d’Eren.


Erina mit une main contre sa tête, elle avait l'impression que son crâne allait exploser. Le silence qui s’était installé dans l’allée laissa peu à peu place à des chuchotements ainsi que des regards désapprobateurs, emplies de haine lancés dans sa direction. Ils se mirent tous à douter d’elle, de sa bonne foi. Certains soldats de la Garnison et de la Brigade Spéciales se mirent à approcher leurs mains de leurs fourreaux, formant peu à peu un cercle autour de la jeune femme. Elle parvint à distinguer des bribes de conversation de certains qui se trouvaient plus en arrière.


Elle est leur Capitaine…, dit un homme. Elle doit être leur complice, c'est sûr..

C’est un Titan, elle aussi ?, demanda un autre.

– Il paraît., souffla un soldat de la garnison.

Certains disent qu’elle était aussi impliquée dans la mort de son frère., rajouta un énième, avec dégoût. Nous devrions la tuer ! Commandant Pixis, Commandant Erwin, faites quelque chose !


Elle relevait la tête vers ses Commandants qui l’examinaient alors que Levi se mit devant elle, dégainant l’épée de son fourreau pour tenir en garde le groupe de soldats qui portaient de fausses accusations. Erwin se mit à lever la main pour faire taire tout le monde.


– Vous vous trompez de cible, dit-il. Erina Kayser nous a montré à plusieurs reprises qu’elle était du côté de l’Humanité.

– Vraiment ?! Elle vous avait pourtant caché le pouvoir de son frère ! répondit un soldat, furieux. Il faut la maitriser maintenant que nous le pouvons !

– Approches donc pour voir, gros porc., cracha Levi en fixant le soldat.


Erina restait sans bouger, à écouter les accusations fuser dans tous les sens. Que pouvait elle faire pour les convaincre qu’elle n’était pas l’ennemi ? Ils avaient le droit de penser ça. Elle gardait les yeux baissés quelques secondes avant de finalement faire un pas derrière Levi, mettant sa main sur son épaule pour lui faire comprendre que c’était inutile. Il la regardait quelques secondes avant de rengainer son épée. Elle s’approchait des deux commandants qui se trouvaient à quelques mètres d’elle, les personnes qui l’encerclaient se décalant sur son passage sûrement parce qu'ils avaient peur d’elle. Elle se stoppa à quelques centimètres d’Erwin et de Pixis et tendit ses poignets.


– Allez-y, enfermez moi., annonça soudainement Erina.


Erwin et Pixis parurent étonnés mais elle continuait de les considérer. Elle était parfaitement sérieuse, si ça pouvait apaiser le cœur du peuple ne serait-ce qu'un peu, alors elle voulait le faire, prouver qu'elle était de leur côté, cette fois encore.


– Eh, attends un peu.. dit Levi, surpris. Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ?

– Capitaine…, murmura Sören.

– C’est ce que tu veux ? lui demanda le Commandant Smith.

– Je ne suis pas l’ennemi, répondit Erina. Mais s’il te plaît, Erwin, fais tout ton possible pour ramener Eren, nous avons besoin de lui.

– Nous aurons repris Eren avant la tombée de la nuit., déclarait-il en la regardant.


Erina hochait de la tête aux paroles de son Commandant qui fit un signe à un membre des Brigades Spéciales. Le soldat s’approchait afin de mettre les fers à ses poignets, elle se laissait faire sans se débattre sous le regard étonné de nombreux de ses compagnons d’armes.


 

Alors qu’Erwin et une escouade avaient quittés la capitale pour reprendre Eren aux mains de Reiner et Bertolt, Erina fut conduite au mitard, sous les baraquements de l’armée qui se trouvait en ville. Elle était retenue par des chaînes en fer qui recouvraient sa peau du bout des doigts jusqu’à ses poignets afin de l’empêcher de se mutiler et dissuader toute transformation. En face de sa cellule se trouvaient deux soldats appartenant aux Brigades Spéciales, sans surprise. Elle avait le regard rivé vers la pauvre ouverture qu’il y avait dans le mur de briques, des barreaux obstruaient la vue. Erwin espérait récupérer Eren avant la tombée de la nuit, il était clair que c’était mission impossible. Mais elle devait compter sur lui, elle n’avait pas d'autre choix. Elle était frustrée de ne pas être aux côtés du Commandant ainsi que de ses soldats pour cette mission suicide. Elle savait d’avance qu’il y aurait beaucoup de pertes chez les explorateurs comme chez les Brigades. Beaucoup allaient succomber pour permettre le sauvetage d’Eren et d'Ymir. Elle entendit la lourde porte en fer s’ouvrir, celle qui donnait accès au long couloir bordé de cellules. Elle regardait quelques secondes la personne qui venait d’arriver, il s’agissait d’un autre soldat appartenant au corps de protection des autorités royales, il tenait un bout de papier entre ses doigts. Ils jetèrent un bref coup d’œil vers elle avant de lui tourner le dos. Elle se mit alors à contempler de nouveau le ciel à travers l’ouverture mais elle parvint à distinguer leur conversation malgré leurs efforts pour parler à voix basse :


Le Commandant a ordonné un interrogatoire, commença le premier. Il veut savoir si elle est impliquée dans l’enlèvement d’Eren Jäger. Il nous faut des réponses, peu importe sur quoi.

Hm… A-t-il parlé de la façon de lui extraire les informations ? demanda l’autre.

Eviter la torture., répondit le premier.

Elle possède le pouvoir de transformation, si on lui fait quoi que ce soit, personne ne le saura, pas même le Commandant., reprit le second.

Je sais pas trop.. Je me vois mal taper sur une si jolie femme., soupira son camarade.

On ne va quand même pas torturer un Capitaine du Bataillon ? intervint le troisième, qui était resté silencieux jusque-là.

Boris, il faut que tu apprennes à te salir les mains, ajouta le deuxième. Ce sont les risques du métier.

Mais..., hésita le dénommé Boris.

Essayons de savoir ce qu’elle nous cache., conclu le premier.


Elle regardait vers la porte de sa cellule lorsque celle-ci s’ouvrit. Les trois soldats pénétraient tranquillement la pièce en la regardant. Ils s’étaient tous les trois débarrassés de leurs blousons, sûrement pour éviter de le tâcher, peu importe ce qu’ils comptaient faire. Un se cala contre les barreaux, le second se mit contre le mur en pierre qui se trouvait à droite d’Erina et le troisième se mit accroupi en face d’elle. Il semblait la considérer quelque temps, avant même qu’il ne puisse prendre la parole, elle le devança :


– Vous perdez votre temps..

– Voyons, n’allons pas trop vite en besogne, répondit Sanes. Permets moi de te présenter mes collègues., il désigna celui qui était contre les barreaux. Voici Ralf, et lui, le petit nouveau., il désigna celui qui était près du mur. C’est Boris. C’est son premier interrogatoire.

– Je ne suis pas ton ennemie, Sanes. C’est inutile., souffla Erina.


Son regard passa sur la recrue qui se trouvait à un mètre d’elle. Il semblait nerveux. Le pauvre, il avait rejoint les Brigades Spéciales sans savoir que beaucoup étaient corrompus. Plus attiré par l’appât du gain que par leurs réelles missions. Elle reportait son attention sur Sanes quand celui-ci se relevait.


– Vraiment ? dit-il. Pourtant Reiner Braun et Bertolt Hoover faisaient parties de ton escouade.

– Comme Ymir Fritz faisait partie de celle du Caporal Levi., reprit aussitôt Erina en le regardant.

– Oui mais à l’inverse du Caporal, vous possédez le pouvoir de transformation., ajouta ledit Ralf.

– Naile est au courant de ce que tu t’apprêtes à faire ?

– Comment le saurait il ? Ton pouvoir sera à notre avantage, cette fois.


Erina regardait Sanes qui se mit à faire les cents pas devant elle, sans se démonter. Il joignait ses mains dans son dos en fixant ses pieds :


– Nous devons obtenir des réponses et des réponses convaincantes, bien entendu ! Alors, ne sois pas têtue et réponds à nos questions.

– Hm… Comment saurez vous si je dis la vérité ? questionna Erina. Parce que, soyons honnêtes, si je dis un mensonge, vous me frapperez. Si je dis la vérité, vous me frapperez quand même parce que…, elle haussait les épaules. Eh bien, vous n’attendez que ça. Abuser de votre position dans les Brigades Spéciales, non ?


Sanes et Ralph tiquèrent à ses paroles, probablement parce qu’elle avait raison. Depuis des années, certains soldats des Brigades Spéciales abusaient de leur pouvoir. De nombreux détenues ont été retrouvés défigurés mais c’était à cause de « mauvaises chutes » durant l’interrogatoire. La présence de la corruption chez l’Homme ne datait pas d’hier et il y avait un paquet d’hommes corrompus au sein des Brigades Spéciales, que ce soit pour un peu plus de pouvoir, d’argent ou encore les femmes.


– Reprenons depuis le tout début, veux tu ? demanda finalement Sanes.


Il s’installait sur une chaise en bois, face à Erina. Elle le regardait faire, las, elle savait que ça allait durer un petit moment.


– Le Commandant à feuilleté ton dossier, rien n’indique que ton frère et toi êtes nés à l’intérieur des murs.

– Parce qu’on est nés dans les Bas-Fonds., répondit Erina.


Sanes se mit à soupirer en la regardant, il avait un air désapprobateur sur le visage. Ralph s’approchait des deux soldats, il se tenait aux côtés de son compagnon, bras croisés contre son torse qu'il avait bombé. Il serait le bourreau d’Erina durant cet interrogatoire, du moins, il se tenait comme tel. Prêt à frapper.


– Admettons que tu nous dises la vérité sur ce point.. Je trouve ça quand même étrange que nous n’ayons ni le nom de ton père, ni le nom de ta mère, ajouta Sanes. Ça ne semble pas déranger Erwin de ne rien savoir sur toi.

– Parce qu’Erwin sait ce que je vaux. Tant que j’effectue mon travail de soldat., elle haussait des épaules. Tu sais, ce pourquoi je me suis engagée…


Et le premier coup fut donné.

Ralf n’y allait pas de main morte, femme ou pas. Elle plaignait tout ceux qui étaient passés par là. Elle gardait la tête tournée quelques secondes, les yeux fermés. Même si elle avait la capacité de se régénérer, elle avait l’impression que sa mâchoire était déjà en miettes. Il l’avait frappé parce que son égo avait été touché. Erina redressa la tête et son regard passa sur la jeune recrue dénommée Boris, il avait la tête tournée et évitait complètement la scène. Elle reportait son regard sur Ralf puis sur Sanes.


– Tu disais que tes parents s’appelaient comment ? reprit Sanes.


Erina prit une grande inspiration avant de finalement répondre.


– Karolina et Ulrich.

– Nom ?

– Kayser.

– Bien…, rajouta Sanes en se relevant. Si je récapitule, ton frère, Eryck Kayser, possédait aussi le pouvoir de transformation. Toi à ce moment là non, souvent tu t’es retrouvée blessé. Pourtant, comme par magie, après la mission de reconnaissance menée dans la Forêt des Arbres Géants, tu as eu le pouvoir.

– Comment tu as reçu le pouvoir de transformation ? lui demanda Ralph en la fixant.

– Je dois remercier la génétique, probablement., répondit Erina en haussant des épaules. 

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