Soleil de Minuit [Livaï x OC]

Chapitre 7 : La biche

3836 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/05/2021 04:40

Assailli par l’odeur de bière et de mauvais tabac, Levi jette un nouveau coup d’œil vers le comptoir. Devant les bouteilles alignées sur l’étagère poussiéreuse, un garçon de bar astique machinalement un pichet avec un chiffon crasseux. Dans cet antre infect, tout n’est que désordre et éclats de rire exagérés. Du sol recouvert de sciure poisseuse, au plafond noirci par la fumée des cigarettes, tout ici semble plus tenir de la porcherie que de l’établissement respectable.

Il lève les yeux vers la serveuse qui vient leur apporter leur commande. Elle lui sourit ostensiblement. Un peu trop, peut-être. Elle se penche en avant pour déposer les deux chopes de bière sur la table. Et tandis qu’il s’efforce de détourner son regard de son décolleté plongeant, il fourre sa main dans une poche pour en sortir de quoi régler la note.

— C’est la maison qui offre ! lance la serveuse, en plaquant son plateau contre sa poitrine, dans une attitude faussement candide.

Elle pivote sur ses talons et file en trottinant vers le comptoir.

— Dis Levi… fait Hansi qui, assise en face de lui, s’appuie du coude sur la table. Ça t’arrive parfois de payer tes consommations ?

— Ouais, lui rétorque-t-il sobrement.

— « Ouais », répète-t-elle, en imitant l’intonation de sa voix. Quand c’est le garçon de café qui te vient te servir, tu dois bien passer à la caisse, comme tout le monde…

Levi envisage un court instant de lui opposer un simple et honnête « pas forcément », mais il se décide finalement à garder le silence. Connaissant le penchant pour la plaisanterie grivoise de sa camarade et vu son état d’ébriété avancée, il préfère ne pas la lancer sur ce terrain-là.

Dans le fond de la salle, toute une bande d’énergumènes arborant l’uniforme de la garnison – bruyants comme des oies et avinés au dernier degré – se met tout à coup à entonner les paroles d’un chant des plus obscènes. Sans leur prêter aucune attention, Hansi soulève sa chope devant son visage et se plonge dans un examen méticuleux des petites gouttes de condensation perlant sur la surface du verre.

— Si tu veux t’en aller avec la petite serveuse, ne te gêne pas pour moi… suggère-t-elle, comme sa voix se perd dans le vacarme environnant.

Derrière les verres de ses lunettes, ses yeux commencent à disparaître sous un voile opaque de mélancolie entremêlée d’ivresse causée par l’alcool.

— Très peu pour moi, s’empresse-t-il de lui répondre.

Elle relève son visage et le regarde d’un air sinistre.

— C’est quoi ton problème, à la fin ? lâche-t-elle avec une surprenante brusquerie. Une jolie fille te fait de l’œil, t’offre à boire, te lance des sourires équivoques et ça te fait ni chaud ni froid ?

Puis, elle se retourne pour chercher la fille des yeux. Au fond de la salle, accoudée au comptoir, la serveuse discute avec le garçon de café. Elle leur tourne le dos et ainsi, elle ne remarque pas les deux soldats qui l’observent de loin. C’est vrai qu’elle n’est pas si mal avec ses cheveux roux qui dégringolent sur sa nuque parsemée de taches de rousseur et avec sa taille fine, cintrée par le corsage ajusté de sa dirndl. Levi reconnait que cette gamine est bien la seule chose, dans ce lieu sordide, qui mérite d’être vu. Pourtant, il a beau faire un effort d’imagination, force est de constater que ce soir, l’envie n’y est pas du tout…

— Merci, mais non merci, bredouille-t-il dans sa pinte, comme pour mettre un point final à leur échange.

Hansi se retourne vers lui pour le fixer d’un œil hagard. Après un instant de silence, elle lui demande sans ambage :

— Pourquoi ça ? Elle est pourtant très mignonne !

Levi ne dit rien. Il sent que toutes justifications de sa part n’aboutiraient qu’à rallonger cette conversation qui commence déjà à traîner un peu trop en longueur. Il n’est pas venu ici pour disserter toute la nuit des hanches de la serveuse. Non. S’il est venu dans cet antre infâme, c’est précisément pour griser cette tête de têtard à hublots en vue de la sortir – ne serait-ce que quelques heures – de sa neurasthénie.

Hansi engloutit d’une traite la moitié de sa pinte. Et pendant un moment, les deux amis gardent le silence. Dans le fond de la salle, les soldats de la garnison se sont enfin décidés à la mettre en veilleuse, au grand soulagement de Levi qui ne supportait plus de les entendre bramer.

— L’ascétisme sentimental dans lequel se confinent les hommes de ce bataillon demeurera à jamais un mystère pour moi, déclare-t-elle soudain, avec une drôle d’emphase. Entre Erwin qui semble avoir définitivement sacrifié ce qui lui restait d’humanité pour se complaire dans cette abstinence quasi morbide et toi qui te bornes à ne tenir aucun compte de la plupart des sourires qu’on te fait, il y a de quoi se demander si le vin qu’on nous sert à la caserne n’est pas corrompu par un quelconque bacille qui opérerait spécifiquement sur le désir masculin ou je ne sais quoi…

Levi s’applique à ne pas commenter son propos. Il se tait, préférant faire mine de n’avoir rien entendu.

— Je veux dire, quel mal y a-t-il à succomber quelquefois à l’appel de la chair ? poursuit-elle, avec le plus grand des sérieux. Cette abstinence qui prévaut à la tête de ce bataillon et qui consiste seulement à la mortification de soi-même est franchement préoccupante !

Il a beau s’abstenir de commentaires, il ne fait pas non plus la sourde oreille. Il entend ce qu’elle a à lui dire, mais trouve cependant son propos un peu trop radical. Aux dernières nouvelles, le célibat n’a jamais tué personne… En outre, ce jugement à l’emporte-pièce, sans nuance, est très loin de refléter la réalité. C’est pourquoi, il ne tarde pas à lui faire remarquer :

— Je ne parlerai pas au nom d’Erwin, vu que je ne suis pas dans sa tête. Mais en ce qui me concerne, j’ai jamais prêté serment d’abstinence.

— Justement ! réplique Hansi, en bondissant sur sa chaise. Toi, contrairement à lui, tu n’as aucune excuse ! Lui a dû comprendre dès son plus jeune âge qu’il était obligé de se plier à ce renoncement. Il savait pertinemment que son choix d’intégrer le bataillon compromettait toute chance de s’unir à la femme dont il était épris. Et, du peu que j’en sais, ce sacrifice ne fut pas aisé.

Elle lève soudain son index et le pointe vers Levi, avant de poursuivre :

— Quant à toi, mon cher… ton problème est de nature différente ! Comme tu n’es pas idiot, tu as pleinement conscience que tes airs de petite chose ténébreuse attirent sur toi les faveurs des femmes. Néanmoins, autant tu les laisses t’approcher sans trop montrer les crocs, autant tu leur défends rigoureusement de s’attarder. Tu t’ingénies à faire le vide autour de toi ; à écarter avec la plus grande application chaque proposition sérieuse qui t’ait fait. C’est à se demander si ta vie sentimentale n’est pas plus aseptisée que cette chambre que tu nettoies de fond en comble chaque jour…

Soudain gagné par une grande lassitude, Levi s’appuie au dossier de sa chaise. Son regard se porte sur la fenêtre donnant sur la rue. À travers les carreaux de verre dépoli, on ne distingue rien hormis l’obscurité nocturne. Il se dit que cette discussion n’aurait pas pu emprunter un chemin plus dangereux que celui-ci. En effet, il n’a aucune envie de débattre de ce sujet-là, particulièrement avec cette tête de linotte qui se morfond dans le chagrin et l’amertume – et ce depuis des jours – à cause du départ de son vieux commandant.

— Parce que j’ai pas envie de monter à l’étage avec une gamine qui m’est totalement inconnue, explique-t-il en essayant de contenir son irritation, une pauvre fille qui doit achever sa douzième heure de travail sans pause ou presque, ça ferait de moi le tire-au-flanc que tu décris ? J’avoue avoir un peu de mal à suivre ta logique…

Hansi se dandine sur sa chaise pour se redresser. Elle semble se délecter de cette répartie inattendue.

— Ah, j’ai compris ! lance-t-elle brusquement, fendant sa bouche d’un sourire malicieux.

— Qu’est-ce que t’as compris ? demande aussitôt Levi, craignant déjà la méprise.

Elle s’incline au-dessus de la table pour se rapprocher et lui dit tout bas :

— Peut-être te préserves-tu pour quelqu’un d’autre ? Peut-être qu’une certaine personne t’a récemment tapé dans l’œil au point de te faire passer l’envie de prendre du bon temps avec les petites serveuses ?

— Qu’est-ce que tu racontes ? interroge sèchement Levi, fronçant gravement le sourcil.

Son visage, tout à l’heure inexpressif, n’exprime plus maintenant que la contrariété.

— Mettons qu’Erwin ramène à la caserne une belle doctoresse…

— Les histoires de jupons d’Erwin ne m’intéressent pas ! coupe-t-il immédiatement, avant de la laisser poursuivre. Au reste, il serait pas plus mal d’arrêter de parler des gens en leurs absences !

— Je ne suis pas en train de te parler d’Erwin ! lui précise aussitôt Hansi. Je te parle de toi, gros nigaud ! Crois-tu que je ne vois pas tes petites mirettes briller de convoitise quand le docteur se trouve dans les parages ?

— Je vois pas ce qui te fait dire ça…

— Langage corporel ! réplique-t-elle, en se redressant. Ma formation scientifique m’a appris à cultiver un certain sens de l’observation, vois-tu. C’est certes presque imperceptible, parce que tu sais brillamment dissimuler tes émotions derrière ton air taciturne et hautain. Mais depuis le temps que je te pratique, j’ai appris à décoder tes silences, à être attentive aux infimes rictus de ton petit faciès grincheux. Et ces derniers temps, même si je n’étais pas au meilleur de ma forme, je n’ai pas pu ignorer le petit trouble qui t’agite – et qui rend ta verve particulièrement incisive – quand nous nous trouvons en présence de la dame.

— Du grand délire… dit-il, en tâchant de conserver son sang froid.

— Tu ne vas me faire croire que ce médecin te laisse indifférant ? insiste-t-elle. Au reste, elle coche toutes les cases de la liste des qualités requises pour susciter ton intérêt.

— Ah bon ? fait-il, en écarquillant les yeux. J’avais aucune connaissance de l’existence d’une telle liste.

— Grande, blonde, élégante, ravissante, commence à énumérer Hansi, en comptant sur ses doigts. Elle doit se laver les mains au moins trente fois par jour. Habitude qui, d’après moi, n’est pas pour te déplaire. Ah ! Et son cabinet embaume le produit désinfectant. Détail qui doit certainement faire vibrer la corde sensible de ton petit cœur.

— Tu me casses les oreilles, tu sais ? réplique Levi, en lui décochant un regard noir.

— Inutile de t’énerver, tempère-t-elle d’emblée. Je persiste et signe : il est tout à fait sain et naturel de se laisser aller à ce genre de chose. Ne serait-ce que pour conserver, à minima, un encrage dans la réalité. Nos vies sont tellement déconnectées de celles de nos semblables. Les défaites ô combien nombreuses que nous essuyons ne doivent pas nous faire sombrer dans l’amertume et le renoncement de notre propre humanité. Tiens, prenons un exemple au hasard : moi…

— Au hasard… grommelle-t-il, en roulant des yeux d’un air consterné.

— Totalement au hasard ! acquiesce-t-elle de son air le plus malicieux. Moi, disais-je, eh bien, tu n’es pas obligé de me croire, mais je puis t’assurer que je vivais très bien le fait de partir en mission aux quatre coins du territoire avec mes valeureux camarades, de poursuivre mes recherches avec le plus grand des sérieux, tout en cédant à la tentation de partager de temps à autre le lit d’un homme que j’adorais et pour lequel j’avais une admiration sans bornes. Cette existence me convenait parfaitement, ajoute-t-elle tranquillement, avant d’avaler une gorgée de son breuvage. Et s’il ne lui avait pas pris brusquement l’envie de se faire la malle, je baignerais toujours dans un bonheur béat…

À peine a-t-elle terminé sa phrase que ses yeux se mettent à briller d’une étrange lueur. Puis, son regard se déporte sur les carreaux dépolis de la fenêtre. Et en la voyant si affectée, Levi se repent aussitôt de s’être livré à un échange aussi inconsidéré.

— Tu sais qu’il m’a plus ou moins demandé de venir avec lui ? lui confie-t-elle, en souriant tristement.

Elle se tait et porte sa chope de bière à sa bouche pour avaler une nouvelle gorgée.

— Comme si je pouvais dignement tourner le dos à mes recherches pour aller jouer les instructeurs ! ajouta-t-elle nerveusement.

Elle se met à fixer son verre d’un air sinistre, la bouche tordue en une moue boudeuse. Enfin, elle conclut avec une petite voix aux intonations presque enfantines :

— Il n’est pas né l’homme qui me fera renoncer aux titans, c’est moi qui te le dis…

Levi la regarde enfoncer sa tête mal peignée dans ses frêles épaules. Cette douleur qui accable sa camarade, il ignore pourquoi, mais il la ressent lui aussi. Il ferme les yeux et il peut sentir la lame glacée du poignard s’enfoncer lentement dans son cœur… C’est une douleur indescriptible… qui se propage dans toute sa cage thoracique… Une douleur aiguë et à la fois pénétrante… ça fait si mal… tellement mal… Tell e m e n t m a l …

T e l l em en t m al …

T e l l e m e n t

m a l …

t e ll e m

m a l …


Levi ouvrit soudain ses paupières.

Immobile, étendu sur le dos dans l’herbe fraîche, il écoutait le doux clapotis d’un ruisseau auquel se mêlaient les gazouillis des oiseaux. L’air circulait librement à travers les buissons, agitant le feuillage de la branche qui serpentait au-dessus de sa tête. Entre les feuilles de chêne, il distinguait le ciel bleu sur lequel des traînées de nuages blancs et roses se déplaçaient lentement. L’odeur de la terre humide le réveillait peu à peu. Il se mit alors à respirer à plein poumon ce parfum de sous-bois, de ronce et d’aubépine, d’une fraîcheur revigorante, qui ressemblait à celui dont il s’était souvent délecté de l’autre côté du mur Maria. Ce parfum de terre vierge, que la présence humaine n’avait pas encore altéré.

Sa poitrine le faisait souffrir. Heureusement, la douleur était tolérable. C’était surtout le constat de l’immobilité de ses membres qui le préoccupait le plus. Pour autant, il ne se laissa pas gagner par la panique. Il avait la certitude que tout rentrerait dans l’ordre d’ici une minute où deux, le temps de réveiller son corps et son cerveau certainement encore sonnés par sa chute.

Et comme il s’accordait un instant de répit, il se demandait pourquoi le souvenir de cette affligeante soirée lui était soudain revenu dans ses moindres détails. Pourquoi repenser, dans un moment pareil, aux sornettes que cette hurluberlue lui avait sorti dans sa soûlographie ? Sachant, de surcroît, comment cette nuit s’était achevée… Il eut bientôt un haut-le-cœur quand l’ignoble odeur de régurgitation lui revint en mémoire.

Mais, tout à coup, dans le silence du sous-bois, un petit craquement se fit entendre. Encore prisonnier de sa propre immobilité, Levi se réduisit à déporter son regard sur la gauche pour observer ce qu’il se passait tout près de lui. C’est ainsi qu’il fit une surprenante découverte : avec ses longues jambes et sa robe fauve, c’était une biche qui se tenait là, en équilibre sur ses minuscules sabots noirs. Paisible, dans son écrin de verdure, elle allongeait gracieusement son cou pour aller chercher les bourgeons les plus verts d’un des rameaux du grand chêne qui ombrageait de ses branches la parcelle de verdure. Elle se mouvait avec souplesse et légèreté, ne prêtant aucune attention à l’homme étendu sur le sol, juste à côté d’elle. Les rayons du soleil venaient caresser le pelage brun de ses flancs et le faisaient briller de doux reflets cuivrés. Levi fut immédiatement saisi par la grâce et la beauté de la créature. D’autant qu’avant aujourd’hui, il n’avait jamais eu la chance d’en observer de si près. Comme il la fixait avec la plus grande attention, son regard rencontra le sien. Peut-être avait-elle instinctivement senti qu’on l’observait ? Quoi qu’il en soit, ses grands yeux bordés de longs cils le considérèrent longuement. Ainsi, il put admirer à loisir les traits délicats de sa ravissante tête, de son joli nez et de ses grandes oreilles pointues. Elle se tenait si près de lui… Si prés qu’il aurait pu la toucher si seulement il avait pu tendre le bras…

Mais tout à coup, les grandes oreilles se mirent à bouger dans tous les sens. Le museau se redressa. Chaque muscle de son corps se contracta. Les yeux noirs se portèrent au loin, semblant guetter le moindre signe de danger. La biche s’immobilisa au centre de son écrin de verdure. Puis, d’un bond d’un seul, elle se déporta vers la droite et disparut aussitôt derrière un buisson épineux. Au même instant, un très léger sifflement métallique vint chatouiller l’oreille de Levi. Il ouvrit grand ses yeux.

— Fiou! c’était moins une ! dit soudain une voix venue de nulle part, mais qui lui était pourtant familière.

Ses membres refusant toujours de bouger, Levi s’en tint à déplacer seulement son regard. C’est ainsi qu’il fit la découverte d’un poignard planté dans le sol, juste à côté de son visage. La lame argentée transperçait de part en part la tête d’un serpent.

— Une vipère, lança Hansi, dans un éclat de rire nerveux. Rien que ça ! On peut pas dire que c’est ton jour de chance, mon vieux !

Elle vint s’accroupir près de lui et s’accorda un bref instant pour examiner la tête striée de la créature.

— Tu peux bouger ? demanda-t-elle, en jetant le corps sans vie du reptile dans un buisson de ronce.

Levi ferma les yeux et prit une grande inspiration pour oxygéner son cerveau toujours anesthésié. Doucement, la machine se remit en marche. D’abord, il sentit des fourmillements dans ses pieds et dans ses mains. Puis, une chaleur diffuse irrigua ses veines et réchauffa chacun de ses membres. Après quoi, les muscles de ses jambes tressaillirent au rythme des battements de son cœur. Enfin, de petites contractions dans ses mollets finirent par l’aviser du réveil complet de son corps.

— On dirait que c’est bon, annonça-t-il sobrement, comme il agitait à présent ses orteils à l’intérieur de ses bottes.

Hansi lui tendit une main pour l’aider à se redresser. Mais à peine releva-t-il son buste qu’une douleur aiguë lui vrilla douloureusement les côtes.

— Tu as mal ? s’enquit-elle, en le voyant grimacer et se tenir le ventre.

Elle écarta précipitamment la veste de son uniforme et remonta l’extrémité de sa chemise maculée de sang.

— Je vois, dit-elle, lorsqu’elle découvrit la plaie ensanglantée qui se cachait sous ses vêtements.

Malgré la douleur, Levi se sentait étrangement serein. En réalité, il était sacrement soulagé de s’être réveillé en en seul morceau. Et comme on avait fini par le retrouver dans ce sous-bois isolé, il ne courrait maintenant plus aucun danger.

— Ne bouge surtout pas, lui ordonna Hansi en se relevant. Je vais m’occuper de ta blessure. Mais avant toute chose…

Elle s’empara du revolver accroché à sa ceinture et pointa l’extrémité du canon vers le ciel.

Un BAM ! sonore retentit dans le sous-bois faisant instantanément s’envoler tous les oiseaux cachés dans les arbres. Et la traînée rouge vif d’un fumigène s’éleva dans le ciel bleu.


À suivre…



Note : Allez savoir pourquoi, en élaborant le plan de ma fanfiction, cette scène s’est imposée à moi comme une évidence. Hansi devait donner à Levi son point de vue sur les choses de l’amour. Et elle devait le faire dans le pire contexte qu’il soit : après une douloureuse séparation et dans une taverne dégueulasse. Pourquoi me suis-je imaginé une telle scène ? Je n’en ai aucune idée.

Hansi est un personnage lumineux, toujours animée par des passions joyeuses. Notons qu’elle est la seule à avoir décelé l’humanité dans les yeux des titans avant que de savoir de quoi il en retournait vraiment. C’est pourquoi j’aime énormément ce personnage. Levi est peut-être un adepte de l’existentialiste à la Jean-Paul Sartre, mais une chose est sure, c’est qu’Hansi est le personnage le plus vitaliste de SNK.

J’espère que vous avez aimé ce chapitre. En tous cas, j’ai pris énormément de plaisir à l’écrire.

Au reste, je vous laisse la liberté totale d’interpréter ce passage un peu étrange de l’arrivée inopinée de la biche comme vous l’entendez. Mes anciens lecteurs savent que j’aime bien glisser çà et là des passages un peu énigmatiques pour ajouter du mystère à mes intrigues. Je trouve que le cadre de la fanfiction se prête bien à ça. Si vous voulez en discuter en commentaire, je me ferais une joie de vous répondre !

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