Soleil de Minuit [Livaï x OC]

Chapitre 17 : Commérages

1031 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/08/2023 15:04

Dans une pièce adjacente aux écuries, Erd s'appliquait à nettoyer ses chaussures encrassées à l’aide d'un chiffon, tandis que Günther l'observait avec perplexité.

— Je sais comment je m’y suis pris, lâcha-t-il dans un soupir d’exaspération, mais j’ai de la boue partout sur mes bottes. C’est à cause de cette foutue neige. La terre, le purin et le gel mélangés ont créé une sorte de gadoue collante. Regarde le résultat !

— Pas terrible, marmonna Günther, d’un air peu concerné.

— Si je ne nettoie pas ça tout de suite, je vais me faire passer un de ces savons…

— Tu peux en être sûr, acquiesça Günther.

— Et puis, où étiez-vous passé avec Auruo ? Ça fait une heure que je vous cherche partout.

— Le capitaine nous a envoyés escorter le docteur jusqu'à sa voiture, révéla Günther.

— Comment ça, le docteur ?

— Ben, le docteur.

— Mais quel docteur ? demanda Erd, un sourcil arqué. Le docteur blonde, là ?

— Ouais, c’est ça.

— Elle a besoin d’une escorte maintenant, celle-là ? dit-il d'un ton méprisant.

— Pas vraiment. Elle devait transporter trois petites valises de rien du tout. Je pense que le capitaine voulait simplement marquer le coup. Tu vois ce que je veux dire ? 

— Comment ça ? questionna Erd. Tu veux dire quoi par là ?

— Je dois vraiment te faire un dessin ?

— Le capitaine et le docteur… ?

— Ben, ça en a tout l’air.

— Eh bien… Qui aurait cru une chose pareille ?

— Bah, c’est une belle femme.

— C’est surtout une grosse bourgeoise, fit remarquer Erd, comme il astiquait avec ténacité la pointe de ses bottes.

— Ça c’est certain.

— Ah, vous voilà ! s'exclama Auruo, en entrant dans la pièce.

— Je racontais à Erd qu'on était allés escorter le docteur jusqu'à sa voiture, lui expliqua Günther.

— Ah oui, dit Auruo, un sourire satisfait aux lèvres. Je l’ai conduit à mon bras, tel un vrai gentleman.

— Et vous avez failli vous casser la gueule lamentablement, lui rappela Günther.

— Détail sans importance. Cette femme me tient en haut estime. Elle me voit déjà comme un serviteur dévoué.

— Le docteur…marmonna Erd. J’ai quand même du mal à le croire...

— Pourquoi ? interrogea Auruo. Quel homme déclinerait la compagnie d’une telle femme ?

— Erd dit que c’est une grosse bourgeoise, expliqua Günther.

— Et alors ? s’exclama Auruo. Ce n’est pas de sa faute si elle est bien née. Et si vous voulez mon avis, elle est tout à fait à la hauteur du capitaine.

— Tu parles, renchérit Erd.

— Au lieu de tourner autour du pot, répliqua Auruo, dis-nous franchement le fond de ta pensée.

— Tu veux savoir ce que j’en pense ? rétorqua Erd. Nos trois soldes réunies ne suffiraient pas à entretenir cette bourgeoise pendant une semaine. 

— Tu dis ça comme si cette femme courrait après l’argent, releva Günther.

— Là n’est pas la question, précisa Erd.

— D’aucuns pourraient même soupçonner le capitaine d'être un coureur de dot, suggéra Günther.

— En tout cas, ça ne me dérangerait pas d'être entretenu par une belle bourgeoise comme elle, glissa Auruo, d'un air rêveur.

— Vous pouvez me croire, insista Erd, les disparités sociales entraînent toujours des conflits sans fin ! Surtout connaissant la nature orgueilleuse du capitaine… Bref, à mon avis, cette histoire ne durera pas longtemps. 

— En tout cas, moi, elle m’adore, affirma Auruo.

— Ah, vous voilà ! s'exclama Pétra, en entrant à son tour dans la pièce. Le capitaine nous attend en salle de réunion. Je vous ai cherchés partout. De quoi parlez-vous encore ?

— De rien, répondit Günther.

— De rien d’intéressant, ajouta Erd.

— On arrive, conclut Auruo.



A suivre… 



Notes : Si ma santé le permettait, j'aurais illustré ce chapitre sous forme de mini bande dessinée, très minimaliste, avec les soldats de dos, en plan fixe. 

J'apprécie également l'idée de décrire un personnage sous différents angles, à travers différents regards. Par exemple, je tente de décrire Levi différemment selon que Mary, Hansi ou lui-même possède l'omniscience du chapitre. Et après tout ce temps passé à louer les qualités du personnage de Mary, ça m’amusait beaucoup d’essentialiser celle-ci à l'expression "mouais bon, c'est une grosse bourgeoise quand même…".


Sinon, je souhaitais vous dire que je ressens un certain désarroi face à l’absence totale de réaction qui a suivi la publication de ce chapitre 16 si long et si laborieux à écrire (notamment en raison de ma difficulté à dépeindre des scènes d'amour). Ça fait déjà deux ans que je travaille sur cette fanfiction, et au début de sa publication, je n'avais aucune idée de comment elle serait reçue. 

C'est toujours délicat d’imposer son imaginaire, ses personnages et sa propre vision de la romance à des lecteurs inconnus. De plus, c'est la première fois que mes amis et mes proches refusent de lire l'un de mes travaux, comme s'ils craignaient de découvrir dans ces textes quelque chose de dérisoire. Je vous assure, mes proches s'obstinent catégoriquement à ne pas lire ce travail, et j'ignore la raison de cette obstination. J'en arrive à penser qu'ils redoutent le ridicule. Tout ceci est très étrange. 

Bref, cette quasi-absence de réaction après 16 chapitres, malgré les milliers de vues et les centaines de téléchargements (toutes plateformes confondues), me laisse perplexe. Je ne sais pas si ce que j'écris plaît, si ça a un sens ou si ça vaut juste la peine que je poursuive.

Pendant que je rédige cette note, je travaille sur un nouveau chapitre très long et très dense. Et même si c’est encore très laborieux, je prends beaucoup de plaisir à l’écrire, car il est plus joyeux et plus léger que les chapitres précédents. Mais la finalisation de celui-ci prendra un certain temps, donc je fais appel à votre patience.

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