My Beautiful Beast (LevixEren)

My Beautiful Beast

Chapitre 10: Crack (part 2)

Levi était nerveux. Nauséeux. Mal dans sa peau.

Il n’était pas du style à revenir sur sa parole mais diable, cette fois-ci il avait envie de se gifler. La défection de son cerveau le hantait depuis au moins deux nuits. Comment avait-il fait pour se fourrer dans ce pétrin ? Il aurait pourtant suffi de dire non. C’était simple. Non. Trois lettres. Presque trois amies. Il les disait très souvent. Parfois même juste avec les yeux. Il avait l’habitude de refuser. Quand quelque chose ne lui plaisait pas ? Il ne le faisait pas. Tout simplement ! Alors que s’était-il passer cette fois-ci ? « M. Ackermann ? M. Ackermann ? Ackermann ! » Levi releva la tête. Il fixait son cahier depuis au moins une bonne vingtaine de minutes (si ce n’était plus), sourcils froncés et bras croisés sur le torse. Si ses yeux avaient lancé des lasers il aurait sans doute déjà foré un cratère jusqu’au centre de Mare.

Comme il était encore tout à sa réflexion, il continua de plisser les yeux alors qu’il les posait sur son professeur d’Histoire.

L’homme en question parut se décomposer sur place avant de baisser les yeux. Impatient Levi grogna : « Quoi ? » Le professeur se racla la gorge et bafouilla : « Je…c’était à votre tour de lire la page… » Levi se rendit compte sur le coup qu’il n’avait même pas encore rangé ses affaires de Mathématiques. Décidemment aujourd’hui…Le professeur avait suivi son regard. Ils s’observèrent un instant, l’homme parut dépité, puis il toussota : « Ce n’est pas grave M.Ackermann, je…je vais demander à quelqu’un d’autre… » Hanji, assise derrière lui se mit à ricaner alors que l’enseignant jetait son dévolu sur un Elitiste, trop content qu’on lui ait servi sur un plateau d’argent une nouvelle chance de lécher le cul du corps enseignant. Levi poussa un soupire et fusilla Gunther du regard : « Hey, crétin, pourquoi est-ce que tu ne m’as pas dit qu’on changeait de cours ?

- Ce n’était pas à moi de le faire Capitaine, Moblit est ton partenaire de Mathématiques. Tu avais l’air tellement concentré que j’ai pensé qu’il valait mieux te laisser réfléchir en paix… » Levi, blasé ne trouva rien à redire. C’était l’idée qu’avait trouvé Moblit afin de répondre à la demande d’Erwin. Faire de Levi la parfaite recrue, le premier en absolument tous les domaines, quelqu’un à qui on ne pourrait faire aucun reproche. Afin de montrer aux conseillers l’écrasante victoire des E.C par rapport à leurs Elitistes.

A chaque cours, Levi changeait de binôme, on lui assignait le meilleur des E.C dans la matière étudiée. C’était la technique qu’ils avaient élaboré pour que les notes de Levi soient à la hauteur de ses aptitudes physiques. De base, Levi était plutôt moyen en tout, donc le rendre bon, voire excellent, ça n’avait rien de vraiment compliqué. Mais depuis deux jours, le niveau de concentration de leur Capitaine avoisinait celui d’une volaille. Il était si distrait, qu’il avait même failli perdre contre Eld lors de leur dernier entraînement au combat en corps à corps, avant de se reprendre en main au dernier moment et de l’envoyer compter de très près le nombre de fissures du mur du dojo.

Levi décida de se concentrer davantage et commença à prendre des notes vers le milieu du cours d’Histoire. Le moment de leur pause matinale arriva très vite.

Gunther était parti aux toilettes. Levi soupira pour la énième fois de la matinée et jeta un œil à son emploi du temps (il n’était même plus fichu de s’en souvenir, son esprit lui jouait de sales tours). Il plissa les yeux et jura entre ses dents. Le prochain cours était…Hanji se laissa tomber sur la chaise d’à côté d’une façon théâtrale…Physique-Chimie. Levi eut soudainement très envie d’avoir en sa possession un couteau de combat. De préférence un Ka-Bar Becker BK7, assez long, prise en main agréable et surtout noir. Levi les préférait noir, c’était clairement plus hygiénique…Hanji frissonna des pieds à la tête : « Ouah ! Levi, tu es vraiment la seule personne que je connaisse qui réussisse à donner une claire vision de la façon dont tu comptes tuer quelqu’un juste en lui jetant un coup d’œil… » Elle marqua une pause puis le désigna d’un doigt tremblant (mais connaissant le personnage Levi était sûr que ce n’était pas de peur…) : « Attends, laisse-moi deviner, il y avait un couteau ? Est-ce que je perdais ma tête ? » Levi grogna : « Je me serais juste contenter de t’égorger proprement, mais tu fais des progrès… » Elle rit de bon cœur.

Souvent Levi était incapable de savoir si la folie d’Hanji était une bénédiction ou une véritable tare. Avec qui d’autre pourrait-il avoir ce genre de conversation sans que son vis-à-vis ne décide ensuite de quitter le pays à la nage ?

Hanji s’arrêta de rire petit à petit. Les autres E.C s’étaient regroupés autour d’eux et discutaient tranquillement. Enfin aussi tranquillement qu’ils en étaient capable, à savoir en hurlant et en se frappant…Levi aurait pu s’en sortir comme ça, si Hanji n’était pas Hanji… : « Alors qu’a encore fait Eren ? » Levi redressa la tête comme si on venait de lui marcher sur les pieds. Il tourna les yeux vers Hanji : « Uh ? » Hanji avait un sourire qui lui remontait jusqu’aux oreilles : « Il n’y a qu’Angel qui arrive à te mettre dans tous tes états, à en croire ton attitude depuis deux jours, il doit avoir fait une sacrée bêtise… » Levi faillit avaler de travers : « Tu dis n’importe quoi ! » Il ne s’était même pas rendu compte que toute l’équipe avait tourné son attention sur leur conversation.

Oluo déclara : « Oh que si ! Vous vous souvenez de la dernière fois qu’on est venu étudier chez eux, qu’Eren a voulu escalader l’arbre dans votre jardin et qu’il a fini par faire une chute d’au moins six mètres de haut ? Le lendemain, le Capitaine était tellement distrait pendant la séance qu’il m’a éclaté une molaire… » Eld acquiesça : «Et cette fois où Eren est rentré chez vous avec une morsure de chien, on a passé tous le weekend à poursuivre des chiens errants dans le quartier et j’ai fini avec une morsure au tibia ! J’ai pris deux mois à m’en remettre complètement et je me pisse dessus à chaque fois que je vois un bulldog…

- … » Levi fronçait les sourcils, il était sûr que toutes ces anecdotes avaient un fond de vérité mais il n’était pas prêt d’admettre que ça puisse avoir un quelconque rapport avec le mioche.

Est-ce que remonter les bretelles de la fourrière et capturer les chiens errants n’étaient pas un acte civil de base ?

Petra ajouta son grain de sel : « Oh ! Et cette fois où Eren et Armin ont mis le nez dans les affaires de ce gang de motards ? Ciel, je n’ai jamais eu aussi peur de refaire de la prison de ma vie… » Levi s’insurgea : « La police ne voulait rien faire ! C’était notre rôle non ? » Hanji se retenait très visiblement d’éclater de rire : « Je ne crois pas non, on s’est quand même déguisé pour aller éclater la gueule d’un groupe de braqueurs de banque avant de les livrer au commissariat… » Eld gémit : « Mais au départ, qu’est-ce que deux gosses de six ans fichaient dans cet entrepôt abandonné?!

- Eren venait d’élargir sa zone d’exploration à l’époque…Armin a eu si peur qu’il a compris sa leçon, plus de zone désaffectée… » Eld prit un air grave et posa la main sur l’épaule de Levi : « Capitaine, je vous adore tous les deux mais…Je ne veux vraiment pas faire de prison ! Attachez-le ! Cloîtrez-le ! Trouvez un moyen que ce sale gosse arrête de jouer le suicidaire ! Il en va de ma liberté et de notre sécurité à tous… » Ils acquiescèrent. Sauf Hanji qui s’écria : « Oh ! Vous n’êtes pas drôle ! Moi j’adore Angel, je trouve qu’il rend la vie beaucoup plus belle, plus fun !… » Moblit grimaça : « Nous n’avons pas la même vision d’une belle vie… » Levi grogna : « Je crois que j’ai compris. Je songe sérieusement à lui acheter une chaîne en acier renforcé et un collier… » Hanji s’extasia : « Oh ! Je viens d’avoir une image super bandante en tête… » Le bras de Levi se tendit avec la rapidité et la précision d’un serpent en pleine attaque. Il lui agrippa la gorge et pressa ses longs doigts sur sa trachée jusqu’à ce qu’elle commence à faire de drôles de bruits : « Permets-moi binoclarde perverse de t’aider à l’effacer… » Moblit et Eld durent s’y mettre à deux pour qu’il accepte d’arrêter d’étrangler Hanji.

Petra soupira : « Et voilà ! Et si tu nous disais plutôt ce qu’il se passe Capitaine ? C’est vraiment plus facile à gérer quand on s’en prend au problème à la base, non ? » Hanji, observait Levi en se dissimulant derrière la large stature de Moblit, elle avait la voix légèrement enrouée quand elle renchérit : « Dis-nous ce qu’a encore fait Eren… » Levi savait qu’elle exagérait, s’ils l’avaient laissé aller jusqu’au bout, Hanji ne serait pas morte, elle aurait juste cessé de respirer. Pendant exactement dix minutes et trente-sept secondes. Puis Levi aurait défait les points de pression et elle aurait repris connaissance. Avec un peu de chance, l’expérience aurait pu remettre un peu d’ordre dans son cerveau tordu. Inutile de continuer plus longtemps avec toute cette histoire, de toute façon, ils n’allaient pas lâcher le morceau : « Kenny nous emmène en vacances à la plage. » Gros silence.

Moblit avait un air parfaitement blasé lorsqu’il répondit : « C’est tout ? Vous partez en vacances ? » Oluo prit un air grave : « Attends une minute Moblit ! Tu n’es vraiment pas assez attentif ! Ils partent en vacances à la plage ! La plage ! Et qui dit plage dit… » Petra avait serré le poing et ses yeux lançaient des éclairs : « Superbes bimbos aux gros seins en bikini ! » Un nouveau silence. Oluo toussota : « Oui…enfin non mais…pas que… » Hanji leva la main comme si elle attendait d’être interrogée, sautillant sur place : « Moi, moi ! Je sais !

- Hanji ?

- Germes ! Pollutions ! Chlorure de Sodium ultra agressif pour la peau, déjections humaines et autres sécrétions glandaires, excréments de chats, de chiens et de… » A mesure qu’elle listait, le visage de Levi avait viré au blanc, presque au bleu. Petra lui scella les lèvres de sa main : « Okay ! C’est bon Hanji, je crois qu’on a compris ! » Eld poussa un soupire : « Tu n’as qu’à dire non ! Kenny comprendra sans doute… » Hanji repoussa la main de Petra : « Oh ! C’est là, qu’Eren intervient je suppose… » Gros silence.

Petra poussa tout à coup un cri rageur : « Arrrh ! Eren est tellement fort ! Tu ne peux vraiment, vraiment rien lui refuser Capitaine ? Je suis tellement jalouse ! » Levi haussa un sourcil : « Jalouse ? D’Eren ? » Petra vira au cramoisie et tous les autres eurent pitié d’elle sur le coup. Il y avait une limite au fait de ne pas être douée, non ? Elle tenta de se dépatouiller : « Hum, c’est-à-dire que…enfin… » Oluo vint à son secours : « Eren a l’air d’avoir un superpouvoir, le Capitaine est classe, super fort, le mec le plus cool qu’on connaisse tous alors forcément, qui ne serait pas jaloux et ne voudrait pas l’avoir pour grand-frère ? » Un ange passa. Levi avait l’air mi-choqué, mi-répugné. Il indiqua à Oluo d’approcher avec le doigt : « Oluo, approche. J’ai une irrésistible envie d’essuyer ma chaussure sur ton visage… » Petra s’agita : « Oluo s’excuse d’avoir été aussi… » Eld demanda : « …limite ? Gay ? Flippant tellement ça ressemblait à une déclaration d’amour ? » Petra marqua une pause : « Euh…en fait ouais. Tout ça… » Grâce au ciel, leur professeur de Physique Chimie pénétra dans la pièce et toute cette conversation prit fin.

En fait, plus aucun E.C ne remit l’histoire des vacances sur le tapis jusqu’à ce que la journée termine. Sauf Hanji qui pendant l’heure du déjeuner demanda à Levi quand est-ce qu’ils partaient en vacances. Question à laquelle Levi répondit ‘Ce soir…’ tout en pâlissant et en décrétant qu’il n’avait plus faim.  

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C’était la première fois de sa vie qu’il était aussi désespéré à l’idée de quitter l’école.

Levi traîna les pieds jusqu’à la sortie. Le groupe l’accompagna comme s’ils étaient le cortège d’un supplicié qu’on menait à la potence. Certains d’entre eux étaient même en train de l’encourager : « Vous pouvez le faire Capitaine ! Ce n’est pas une plage qui aura la peau du meilleur élève de Survey Corp. !

- Ouais ! Et puis ce n’est pas si terrible de dormir ailleurs que dans sa chambre, on s’y fait à force !

- Eld, si tu ne veux pas mourir d’une MST avant d’avoir vingt ans, je te conseillerais plutôt d’arrêter de ne pas dormir dans ta chambre…

- Hey ! Gunther ! Tu n’étais pas censé dire ça devant tout le monde ! Ça fait partie de ces trucs qu’on garde précieusement secret, tu sais entre colloc’ de dortoir ! » Moblit se racla la gorge : « Pardonne ma vulgarité Eld, mais tout le monde sait que tu es une vraie catin, donc ce n’est pas vraiment un secret. » Un silence. Ils étaient arrivés devant les portes de l’école. Et Levi s’était immobilisé avant de se statufier. Hanji lui posa une main bienveillante sur l’épaule : « On peut rester avec toi jusqu’à ce qu’ils arrivent Capitaine… » Levi grogna : « Non. Cassez-vous. Vous avez passé la journée à vous éclater avec cette histoire, ça suffit maintenant. » Ils se lancèrent un regard complice et commencèrent à s’éloigner en le saluant. Levi savait qu’ils se rendaient à la salle d’arcade comme presque tous les vendredis depuis deux ans.

Il marcha jusqu’au banc qui se trouvait à quelques mètres de la sortie et s’y installa.

Il leva les yeux vers le ciel. Pas un nuage en vue. L’azur était d’un bleu éclatant. Et il faisait très chaud. Levi n’aimait pas l’été. Comme presque tous les Ackermann de sa connaissance, son anatomie semblait être façonnée pour l’hiver. L’été était synonyme de chaleur, la chaleur de transpiration et la transpiration, c’était juste super crade. Il s’éventa un peu en agitant son t-shirt. Sa tête finit par tomber en arrière. Il resta dans cette position, yeux clos, pendant un petit moment. Une vague de chaleur vint lui lécher l’épiderme. Des picotements commencèrent à se faire sentir sur l’ensemble de sa peau. Il se redressa d’un coup et grogna : « Putain d’été ! » Il se déplaça pour se mettre davantage à l’ombre, contre un arbre. C’était déjà mieux…il faudrait penser à dire à Mono-sourcils qu’il fallait planter un arbre derrière ce fichu banc…Levi se laissa glisser contre le tronc jusqu’à se retrouver assis à même le sol. Une brise un peu plus fraîche lui caressa le visage et il soupira d’aise. C’était vraiment mieux.

Cela faisait au moins deux jours qu’il dormait mal. En plus d’être nerveux, il était crevé. Maintenant qu’il était dos au mur et qu’il n’avait plus aucune échappatoire, toute la tension s’était évanouie. Il laissa sa tête reposer contre le tronc et ferma à nouveau les yeux. Il resta là, paupières closes, à flotter dans un état intermédiaire entre l’éveil et le sommeil. Tous ses muscles se détendirent. Au fond, pourquoi avait-il autant paniqué ? Ce n’était qu’une semaine. Kenny n’oserait pas le forcer à faire quelque chose dont il n’aurait pas envie. Il n’était même pas obligé d’approcher de la plage. Carla le taquinerait un peu, mais rien de bien différent de ce qu’elle lui faisait déjà subir à la maison. Et Eren… (Un léger sourire lui effleura les lèvres)…le gosse serait tellement excité de voir la mer pour la première fois qu’il aurait sûrement besoin d’un défibrillateur.

Levi avait (légèrement…) paniqué à la mention des mots ‘vacances en famille’. Le tout formait à ses yeux une sorte d’aberration monstrueuse. Quelque chose qu’il n’aurait jamais rêvé obtenir de toute son existence. Mais il voyait maintenant qu’il n’y avait pas de quoi s’être rendu malade. Il n’arrivait même plus à savoir pour quelles raisons il s’était senti si mal…parce que c’était différent ? Il était vrai que Levi aimait ses habitudes. Parfois il lui semblait n’être jamais vraiment sorti de cet appartement miteux à la limite Nord de Shinganshina. Il avait l’impression d’observer le monde à travers une petite fenêtre sale, comme il l’avait longtemps fait à l’époque. Mais en réalité, cela faisait longtemps qu’il n’était plus prisonnier de ces quatre murs.

Kenny en avait nettoyé la crasse. Erwin avait ouvert la porte. Son groupe d’amis lui avaient montré qu’il faisait bon vivre à l’extérieur. Et Eren. Eren l’avait traîné dans la lumière, comme un ouragan.

Un sourire flottant sur les lèvres, Levi s’endormit.

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Il rouvrit les yeux d’un coup.

Son horloge interne venait de l’avertir qu’il roupillait depuis bien trop longtemps. Il se redressa, s’étira et commença à jeter des coups d’œil aux alentours. Le nez levé en l’air, il contempla quelques secondes le crépuscule…Le crépuscule…en été…quelle heure était-il au juste ? Son cœur commença à battre plus vite. Il déglutit et baissa les yeux sur sa montre. 20h30. Son rythme cardiaque passa de rapide à erratique. Ils devaient venir le chercher devant les portes à 16h30 tapantes. Normalement, cela faisait déjà 4h que Kenny aurait dû venir le secouer sous cette arbre ou lui mettre un bon coup de pieds aux fesses…Kenny n’était jamais en retard. Jamais. Il était toujours pile à l’heure. C’était un maniaque de la ponctualité. Même dans les situations les plus improbables, il se débrouillait toujours pour être pile à l’heure. Alors, pourquoi cette fois-ci ?

Levi sentit comme une pierre lui tomber dans la poitrine.

Il s’efforça de garder l’esprit clair. Non. Pas la peine de paniquer. Il y avait forcément une explication plausible derrière tout ça. Il fouilla la poche avant de son sac à dos pour en sortir son téléphone portable. A sa plus grande surprise, ses mains tremblaient. Il serra les dents et vérifia ses appels. Au moins une trentaine d’appels en absence. De la part d’Hanji et d’Erwin…Il se figea sur place. Tout à coup, il eut l’impression que le monde autour de lui rétrécissait. Sa vision s’obscurcissait. Il appuya sur la touche rappel et tint le mobile à hauteur de son oreille. La voix d’Hanji, paniquée, ne tarda pas retentir à l’autre bout du fil : « Allo ? Levi ?! C’est toi ?! Levi ! Où es-tu ? » Levi s’efforça d’articuler : « Devant l’école… » Hanji marqua une pause avant de s’écrier : « On n’est pas loin de là ! Ne bouge pas ! On arrive… » Levi n’eut pas le temps de répondre qu’Hanji avait déjà raccrochée. Il resta planté là avec son impression grandissante d’y voir de moins en moins clair.

La voiture d’Erwin ne tarda pas à l’éblouir de ses phares.

La nuit était tombée et Levi n’avait toujours pas bougé. Hanji descendit en trombe et se précipita vers lui. Elle n’avait pas besoin de le lui dire. Au fond de lui, Levi savait. Il avait senti la morsure glaciale qui vous broie le cœur quand elle se penche tout doucement au-dessus de votre épaule. Et qu’elle vous susurre encore plus doucement que votre heure n’est pas encore venue…Levi avait déjà ressenti ce pressentiment. Celui que laissait la faucheuse. Il n’y avait qu’une seule chose qui pouvait empêcher Kenny de se présenter à l’heure à un rendez-vous…

Hanji le secouait : « Levi ! Ils ont eu un accident ! Il faut que tu viennes à l’hôpital avant qu’il ne soit trop tard ! »

…c’était la mort.