TITANS: La Reine et la Bête

Chapitre 7 : Chapitre 6 - L'Eveil des Titans

2559 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/02/2019 01:19

Au milieu de l'océan, au large de la Norvège

Habituellement, à cette période de l’année, après l’hiver, les tempêtes dans la mer du Nord étaient censées s’apaiser et, pour l’instant, cela ne semblait pas être le cas. À part un ciel entièrement recouvert de nuages ​​noirs masquant la lumière du soleil et une forte pluie tombant du ciel dans un torrent, l’eau de l’océan, à l’exception de quelques puissants rouleaux, semblait calme pour le moment.

Trois bateaux de pêche, venus d'Islande, naviguaient côte à côte au milieu de cet océan de plus en plus agité par le vent qui se levait. Derrière eux, les trois bateaux tiraient d'énormes filets, reliant les bateaux entre eux par de solides cordages. Le retour du printemps annonçait une nouvelle saison de pêche et les réserves hivernales devaient être ravitaillées.

Dans la cale du navire de gauche, recouvert d'humidité et éclairé par une petite lanterne vacillante, un jeune marin descendit le petit escalier en bois pour rejoindre deux de ses camarades plus âgés et avares assis sur des caisses en bois servant de chaises, une troisième caisse servant de table pour jouer aux cartes. En attendant que le filet de pêche se remplisse le plus possible, ils n’avaient pas grand chose à faire. Le jeune marin, nommé Otto, vérifia l'état de la lanterne pour l'empêcher de s'éteindre brusquement et rejoignit ses amis autour de la boîte pour jouer.

_ "Ouf, je n'ai plus à tenir la barre. Oh, et le capitaine m'envoie vous dire que si vous bougez pas vite vos culs de feignasses, il viendra vous les botter en personne." Otto dit en prenant ses cartes en main. Les deux autres marins ont échangé un rire. -

_ "Ah ouais? Bah laisse le venir, je l'attends." répondit brutalement l'un des deux marins, se grattant l'estomac paresseusement. Otto eut un petit rire, sachant bien le caractère limité de ces deux feignants qui ne pensaient qu'à boire et à aller voir les prostituées au bordel du port.

Les trois marins ont commencé leur jeu de cartes en déposant les premières sur la boîte, le tout en étant doucement bercés par les rouleaux. Dehors, le vent semblait s'intensifier encore plus, venant siffler contre les parois du bateau.

_ "Eh bien, on dirait que ça va être intéressant bientôt." dit le marin au visage rond en écoutant le vent.

_ "A propos, avez-vous entendu parler de ces histoires en Norvège, à propos des navires disparus et des villages attaqués?" Demanda Otto en regardant ses cartes. Le marin en face de lui, avec une barbe noire touffue, acquiesça.

_ "Ouais. Le royaume d'Arendelle serait en état de siège, apparemment. Il y en a qui disent que c'est un royaume ennemi qui essaie de les envahir."

_ "Arendelle ..." dit le marin en essayant de penser "... Oh oui, je m'en souviens, je suis déjà allé là-bas avec des amis pour débarquer du poisson et le vendre aux magasins là-bas. J'ai réussi à apercevoir leur célèbre reine, là… Comment elle s'appelle déjà… Euh… Elsa. Eh bah, je peux vous dire que c'est une beauté fatale. Si seulement je pouvais… vous voyez ce que je veux dire."

Il éclata de rire, frappant l'épaule d'Otto qui souriait, un peu gêné. L'autre marin à la barbe noire s'est moqué de son ami pervers.

 "Laisse moi rire. Si elle te voit, elle te dira juste d'aller prendre un bain, espèce de vieux dégueulasse."

Soudain, le bateau sembla s’arrêter soudainement, ébranlée dans toutes les directions, à tel point que les trois marins furent jetés de leurs caisses et tombèrent au sol, les cartes volant dans toutes les directions. Dans la cale, plusieurs objets sont tombés au sol. Sur le pont du bateau, le capitaine, un homme dans la trentaine, au visage moustachu, aux cheveux courts et au long manteau gris-bleu, se releva après cet étrange choc et alla immédiatement à l'arrière du bateau pour vérifier ce qui se passe. Les cordes étaient tendues au maximum et les filets avaient complètement disparu sous l'eau froide et sombre. Le capitaine avait du mal à comprendre ce qui se passait.

_ "Hey, pourquoi on n'avance plus? Le filet est trop lourd, ou quoi?" cria la voix d'un marin sur un autre bateau contre le capitaine.

_ "Je ne crois pas!" répondit le capitaine en criant pour se faire entendre au milieu la pluie et le vent. "Je pense plutôt qu'on est accrochés à quelque chose!"

Soudain, un bruit sourd et étrange résonna sous l'eau et même près des bateaux. Tous les marins ont entendu ce son vraiment curieux et certains ont frémi. Après toutes ses années de pêche en haute mer, le capitaine n’avait jamais entendu cela auparavant et avait un mauvais pressentiment.

Tout à coup, à plusieurs centaines de mètres devant les bateaux, la mer semblait s'élever dans une énorme explosion d'eau et d'écume, comme si un volcan sortait de l'eau. Surpris, tous les marins tournèrent leur regard dans cette direction et très vite leur stupéfaction se transforma en une grande peur. Leatherback s'était levée, rugissant férocement, levant la tête vers le ciel.

_ "Oh, mon dieu ..." murmura le capitaine, choqué par cette vision d'horreur. Tandis que les marins commençaient à paniquer à la vue de ce monstre gigantesque, les bateaux furent à nouveau secoués dans toutes les directions et peu après, ils commencèrent à être trainer vers l'arrière. Les cordes des filets s'étiraient encore plus, remuant de haut en bas. Une fois de plus, les marins ont été jetés à terre et à moitié assommés. Retrouvant ses esprits et levant la tête, le capitaine sentit son cœur faire un bond énorme dans sa poitrine. Les trois bateaux glissaient simultanément en arrière, lentement. L'eau derrière eux semble bouillir et s'agiter plus que d'habitude. L'arrière des bateaux a commencé à sombrer dans l'eau, à la grande peur de tous.

_ "Oh merde! On est entrainés vers le fond!" cria un marin paniqué.

_ "Coupez les cordes! Coupez-les !!" ordonna immédiatement le capitaine, pris au dépourvu. Sur les trois bateaux, certains marins ont pris des haches, généralement utilisées pour décapiter les gros poissons après la pêche, et ont commencé à frapper de toute leur force sur les épaisses cordes des filets. Mais la pluie rendant les cordes glissantes et la visibilité très mauvaise ont rendu la tâche très difficile et les marins ne pouvaient pas casser les cordes. Les bateaux s'enfonçaient de plus en plus profondément dans l'eau, tandis que le rugissement sous l'eau résonnait une fois de plus. De plus, Leatherback regardait sans bouger ce qui se passait, avec un sourire carnivore.

_ "Lâchez les haches et défaites les nœuds!" cria un marin se rendant compte que c'était inutile.

_ "Trop tard!" cria un autre. En effet, les trois bateaux ont soudainement été complètement engloutis, corps et biens, sous la surface de l’eau noire. Certaines caisses et autres débris sont remonté à la surface, mais aucun marin, vivant ou mort, n'est réapparu.

Leatherback a donné un gémissement de satisfaction et a fait quelques pas en avant pour voir l'ampleur de la chose. Ne voyant aucun survivant, il semblait heureux et émettait d'autres sons plus aigus et répétitifs, comme s'il appelait.

A cent mètres devant lui, l'océan se relevait, déchiré par une nouvelle forme géante émergeant de l'eau. Leatherback sourit à l'apparition de cette autre créature. Cet autre titan, l'eau ruisselant en torrents sur sa peau, émit un premier grognement et regarda à son tour Leatherback. 207 pieds de hauteur, debout sur quatre jambes, dont les deux avants étaient plus longues et se terminant par des mains avec de longs doigts griffus. Des filaments de peau tendue ressemblaient à des ailes de dragon repliées sous ses bras. Un corps penché en avant, couvert d'écailles gris-vert. Un dos recouvert de plaques d'écailles a l'apparence plus solide que sa peau. Une longue queue traînait derrière son corps, se terminant par une grande main à trois doigts et griffus, agissant comme une pince. La structure faciale de cette créature se composait d'un long cou plaqué et strié. Sa tête était dotée d'une mâchoire large et puissante. Elle était marquée d'une crête distinctif entre le front et le museau, ainsi que de deux yeux dorés supplémentaires. La crête était incurvée à l'avant, avec une longue et robuste pointe faisant saillie à l'arrière pour protéger les yeux.

Le titan ressemblant à un dragon et était en train de mastiquer ce qui restait des filets, après avoir dévoré tout ce qu'il y avait dedans et l'avoir laissé tomber dans l'eau, déchiré et recouvert de salive. Avançant devant le tortue-gorille, le dragon des mers inclina légèrement la tête, en signe de salutation ou de soumission, difficile à dire. Leatherback sourit à cela et accepta l'offre de son congénère. Les deux titans se regardèrent dans les yeux, échangèrent les mêmes regards satisfaits et décidèrent de propager la destruction dans le monde des humains. Le temps de se cacher aux yeux de tout le monde était fini, pensa Leatherback, regardant vers le sud, là-bas ou des kilomètres et demi plus loin, se trouvait la Norvège. Désormais, les humains retrouveraient qui sont les vrais maîtres de ce monde.

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Pendant ce temps, à des kilomètres et des kilomètres, dans un autre endroit de la mer du Nord, Godzilla continuait à nager, lentement à cause de sa taille et de son poids énorme, les pointes géantes sur son dos déchirant la mer dans leur sillage. Autour de lui, trois navires de guerre, aux voiles portant le blason d'Arendelle semblaient le suivre, se tenant à une certaine distance du monstre géant. Sur ordre du commandant Ulrik, ces trois navires avaient été envoyés à la poursuite des titans pour savoir où ils se dirigeaient. Après avoir disparu, les navires ont pu retrouver Godzilla, celui-ci étant plus lent.

Cela faisait longtemps que les navires suivaient Godzilla, et celui-ci n’avait même pas réagi à leur présence, se contentant de nager sous leurs yeux. Les soldats à bord des navires avaient du mal à comprendre son comportement. Pourquoi les ignoraient-ils ainsi?

Les canons des navires étaient prêts à être utilisés et chaque soldat était prêt, un fusil à la main, juste au cas où. Godzilla a-t-il pensé que ces armes ne le mettaient pas en danger et ne voulait pas perdre de temps à détruire ces navires? Peut-être. Une chose était évidente: il traquait quelque chose qu'il considérait beaucoup plus dangereux que des navires de guerre humains. Sûrement cet autre titan. Sur le navire principal, à la droite de Godzilla, le capitaine observait continuellement depuis la proue, sans détourner le regard de la créature. Le marin à côté de lui observait également, mais montrait un visage beaucoup moins sérieux et plus inquiet.

_ "Capitaine, pouvez-vous me dire pourquoi nous devons suivre ce monstre géant?"

Le capitaine le regarda sévèrement.

_ "Les ordres du commandant Ulrik, c'est tout ce que vous devez savoir, marin."

Soudain, le dos de Godzilla sembla se cambrer et la colonne vertébrale s’enfonça progressivement sous l’eau, sous les yeux incrédules des marins d’Arendelle. La forme gigantesque de Godzilla a fait un détour par la droite, passant sous l'un des navires sans même le toucher. Le capitaine dudit navire se pencha par-dessus le rail, contemplant l'immense forme sombre sous l'eau nageant dans une autre direction. Le capitaine comprit soudain et frissonna.

_ "Oh non.... il retourne vers le sud ...... vers Arendelle ..."

Sous l’eau, Godzilla continua d’ignorer les navires qui le suivaient depuis le début. Ces yeux jaunes reptiliens se concentraient pour regarder droit devant lui. Il était très concentré sur sa cible, qu'il suivait depuis des années maintenant. Il a poussé un rugissement de frustration. Non seulement sa cible semblait avoir changé de direction et s'était dirigée vers le sud, mais elle ne semblait plus être seule, ce qui n'était pas rassurant. De plus, Godzilla continuait à ressentir cette même aura attrayante ..... Celle de la femme aux cheveux blonds et vêtue de cette robe bleu glacée qu'il avait vu ... Elle était aussi dans cette direction ..... Grognant doucement, Godzilla sembla accélérer un peu en nageant, visiblement pressé d'arriver à destination avant les deux autres titans.

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Jungle du Japon, îles d'Okinawa

La jungle du grand pays japonais était épaisse et mystérieuse, sujette à de nombreuses légendes et histoires à travers le monde. De nombreux explorateurs venus de toute l'Europe étaient venus à la recherche de temples et de trésors que cette nature sauvage et dangereuse tentait de cacher. Certains avaient été trouvés, d'autres pas, trop bien cachés des yeux étrangers.

C'était le cas pour un temple particulier, si bien caché au milieu de la jungle, dans une immense vallée luxuriante et pris au piège entre d'énormes falaises de roches brunes semblant impossibles à traverser. Cependant, malgré les dangers, certains fidèles se rendaient parfois au temple, par des passages secrets à travers les montagnes que seuls eux connaissaient, mais refusaient de révéler ce qu'il pouvait adorer dans ce temple.

Mais ce jour était très différent. L'un des hauts moines du culte fut immédiatement appelé au temple, quelque chose de grave étant apparemment arrivé. Escorté par une troupe de ses fidèles, tous armés pour l'affaire, le moine, très âgé, à la tête chauve, le visage noyé dans les rides et vêtu de la robe traditionnelle de l'ordre, arriva devant l'entrée du temple et constata ce qui venait de se passer. Un trou d'environ cinquante mètres de haut se tenait à l'endroit où se trouvait habituellement l'entrée du temple. Des dizaines d'hommes étaient en train de rassembler les débris en tas. Le vieux moine s'avança, regardant le trou géant du temple, mais ne parut pas plus choqué qu'il ne le devrait. Son regard se posa sur l'une des statues de lion, se tenant sur son piédestal de pierre et semblant presque envoyé un message au vieux sage par son regard de pierre.

Le moine sembla acquiescer, ayant apparemment compris ce message invisible dans les oreilles des autres. Le regard du vieux moine se posa alors sur d'immenses empreintes de pas qui avaient traversé la terre autour de lui. Plus loin, la végétation, les arbres et les rochers semblaient avoir été renversés par quelque chose de très grand et de fort et formaient un long chemin dévasté menant vers le sud. Le moine esquissa un semblant de sourire et parla d'une voix calme.

- "Le roi s'est enfin réveillé ..... Kingu Shisa est de retour."

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